Langue française au Liban — Wikipédia

Panneau d'entrée de ville en arabe et en français à l'entrée de Rechmaya.

Le français est la seconde langue du Liban, elle est aussi considérée comme langue de prestige[1]. Elle est d'ailleurs inscrite dans la constitution.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'utilisation de la langue française s'explique par les liens historiques de la France dans la région, et par le mandat français de la SDN sur le Liban qui suit la Première Guerre mondiale ; à partir de 2004, 20 % de la population utilise le français quotidiennement[2].

Rôle[modifier | modifier le code]

L'article 11 de la Constitution libanaise dispose que « l'arabe est la langue nationale officielle. Une loi détermine les cas dans lesquels la langue française doit être utilisée »[3]. Le français est utilisé sur les billets de banque de la livre libanaise, sur les panneaux routiers, sur les plaques d'immatriculation et sur les bâtiments officiels (à côté de l'arabe). La majorité des Libanais parlent l'arabe libanais, une variante de l'arabe levantin septentrional, tandis que l'arabe standard moderne est principalement utilisé dans les magazines, les journaux et les médias officiels. La langue des signes du Levant est la langue de la communauté sourde. Près de 40 % des Libanais sont considérés comme francophones, et 15 % partiellement francophones ; 70 % des écoles secondaires du Liban utilisent le français comme deuxième langue d'enseignement[4]. Par comparaison, l'anglais est utilisé comme langue secondaire dans 30 % des écoles secondaires du Liban[4]. L'utilisation de la langue arabe par la jeunesse instruite est à la baisse, car elle préfère généralement parler en français et, dans une moindre mesure, en anglais, qui sont considérées comme des langues « branchées »[5],[6][source insuffisante].

Attitudes à l'égard du français[modifier | modifier le code]

Le français et l'anglais sont les principales langues secondaires du Liban, environ 45 % de la population étant francophone et 30 % anglophone[7]. L'utilisation de l'anglais augmente dans le milieu des affaires et des médias. Sur près de 900 000 élèves, environ 500 000 sont inscrits dans les écoles francophones, publiques ou privées, dans lesquelles l'enseignement des mathématiques et des matières scientifiques est disponible en français[8]. L'utilisation réelle du français varie selon la région et le statut social[9]. Un tiers des élèves du secondaire scolarisés en français continue des études supérieures dans des institutions anglophones. L'anglais est la langue des affaires et de la communication, le français étant un élément de distinction sociale, choisi pour sa valeur émotionnelle. Sur Facebook, le français a été utilisé par seulement 10 % des Libanais en 2014, loin derrière l'anglais (78 %)[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Aleya Rouchdy, Language Contact and Language Conflict in Arabic : Variations on a Sociolinguistic Theme, Psychology Press, , 358 p. (ISBN 978-0-7007-1379-0, lire en ligne), p. 71
  2. « Lebanon », dans Encyclopædia Britannica, (lire en ligne)
  3. (en) Prof. Dr. Axel Tschentscher, LL.M., « Article 11 of the Lebanese Constitution », Servat.unibe.ch (consulté le )
  4. a et b (en) Jean-Benoit Nadeau et Julie Barlow, The Story of French, Knopf Canada, (présentation en ligne), p. 311
  5. (en) « Campaign to save the Arabic language in Lebanon », BBC (consulté le )
  6. (en) « Arabic – a dying language? », France 24 (consulté le )
  7. Aithnard 2014, p. 217.
  8. Aithnard 2014, p. 218.
  9. Aithnard 2014, p. 358.
  10. (en) « Citizen Engagement and Public Services in the Arab World: The Potential of Social Media », Mohammed Bin Rashid School of Government, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Aminata Aithnard, La langue française dans le monde : 2014, Paris, Nathan, , 575 p. (ISBN 978-2-09-882654-0 et 2098826540, lire en ligne)
  • Pétra Atallah Chamoun, Langue des affaires. Vers une application à la didactique du Français sur objectifs spécifiques au Liban, Université de la Sorbonne Nouvelle, Paris, 2014 (thèse)
  • Racha Ghosn, De la conceptualisation de la compétence à sa modélisation didactique : vers une approche par compétences pour l'enseignement du français au Liban, Université Paul Valéry, Montpellier, 2012 (thèse)
  • Sanaa Hoteit, Enseignement apprentissage du français au sud du Liban : didactique contextualisée et intégration dans une dynamique culturelle francophone ?, Université européenne de Bretagne, Rennes, 2010, 557 p. (thèse)
  • Saher Khalaf, Littérature libanaise de langue française : essai, Naaman, Ottawa, 1974 (texte remanié d'une thèse)
  • Layal Kanaan, Reformulations, contacts de langues et compétence de communication : analyse linguistique et interactionnelle dans des discussions entre jeunes Libanais francophones, Université d'Orléans, 2011 (thèse)
  • Dounia Mansour Abdelnour, Faux et usage de fautes : mieux parler français au Liban, Tamyras, Paris, 2012, 136 p. (ISBN 978-2-36086-031-9)
  • Wajiha Smaïly-Hajjar, Le français et l'anglais langues étrangères au Liban : analyse de leurs statuts actuels, Université de Nancy II, 1996 (thèse)
  • Abdallah Naaman, Le Français au Liban. Essai sociolinguistique, Maison Naaman pour la culture, Jounieh, Liban, 1979.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]