Laurence Engel — Wikipédia

Laurence Engel
Laurence Engel en 2023.
Fonctions
Présidente de la Bibliothèque nationale de France
-
Médiateur du livre
-
Conseillère maître à la Cour des comptes
depuis
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Distinctions

Laurence Engel, née le dans le 12e arrondissement de Paris, est une essayiste et haute fonctionnaire française.

Auteure de plusieurs ouvrages, elle effectue sa carrière dans le domaine de la culture. En 2016, elle est nommée présidente de la Bibliothèque nationale de France (BnF), fonction qu'elle occupe jusqu'en avril 2024.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et formation (1966-1993)[modifier | modifier le code]

Fille de commerçants, Laurence Engel naît le dans le 12e arrondissement de Paris[1]. Après avoir fait ses classes aux lycées Charlemagne puis Henri-IV, elle obtient une maîtrise en lettres ; elle est ensuite élève de l'Institut d'études politiques de Paris (1989)[2], de l'École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud puis de l'École nationale d'administration (ENA, promotion Condorcet)[3].

Début de carrière (1993-2000)[modifier | modifier le code]

À sa sortie de l'ENA, Laurence Engel entre à la Cour des comptes, où elle est d'abord auditrice (1993), puis conseillère référendaire (1995) et enfin conseillère-maître (2009)[4].

En 1997, elle est nommée secrétaire générale adjointe de l’Institut des hautes études sur la Justice[5] puis, à partir de 1998, est détachée auprès de la chaîne de télévision La Cinquième, comme chargée de mission auprès du président, Jérôme Clément[4],[6],[7].

Au service de la Culture (2000-2016)[modifier | modifier le code]

En 2000, elle est nommée conseillère technique au cabinet de la ministre de la Culture, Catherine Tasca[7],[8]. Deux ans plus tard, elle y devient conseillère chargée de l'audiovisuel et du cinéma[9].

La défaite de la gauche à l'élection présidentielle de 2002 la ramène à la Cour des comptes. En 2003, elle est nommée conseillère chargée de la culture au cabinet du maire de Paris, Bertrand Delanoé[4],[7],[10], puis, à partir de 2008, directrice des affaires culturelles de la ville[4],[7].

Après l'élection de François Hollande à la présidence de la République, elle devient directrice de cabinet de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti[11]. Deux ans plus tard, son départ est annoncé[12] et devient effectif le [13].

Par décret du , elle est nommée médiatrice du livre[4],[14],[15].

Présidente de la BnF (2016-2024)[modifier | modifier le code]

Alors qu'elle occupe les fonctions de présidente du conseil d'administration de l'Institut national d'histoire de l'art (INHA) et de la commission financière de l'Agence France-Presse (AFP)[16], elle est nommée, le , présidente de la Bibliothèque nationale de France (BnF), ce qui fait d'elle la première femme à la tête de cet établissement[17],[18] ; elle est reconduite dans ses fonctions en avril 2021[19]. Elle est par ailleurs membre du conseil d'administration de l'Association des amis de la BnF[20].

Le mandat de Laurence Engel a coïncidé avec les grands travaux entrepris sur le site Richelieu de la BnF, devenu « Richelieu - Bibliothèques, musée, galeries », avec l'Institut national d'histoire de l'art et l'École nationale des chartes. La fin de la première tranche des travaux est inaugurée en 2017 en présence du président François Hollande. La seconde tranche, marquant la fin de la rénovation, est achevée en 2022. Les travaux de rationalisation des espaces de la BnF sont aussi marqués par le lancement d'un nouveau pôle de la BnF à Amiens, afin d'accueillir les périodiques et collections de presse : un Appel à manifestation d’intérêt lancé en 2021 aboutit au choix de la capitale picarde parmi 72 candidatures en 2021 et le choix d'un architecte en 2024, pour ouverture en 2029.

Elle a également dû gérer la crise du Covid-19 avec la fermeture de la bibliothèque pendant plusieurs semaines en raison des confinements.

Gallica demeure un point d'entrée important pour le grand public, et propose désormais des textes éditorialisés de remise en contexte des collections. data.bnf.fr connaît de nouvelles versions, avec notamment la diffusion des données au format rdf.

Un grand chantier de FRBRisation des données (Functional Requirements for Bibliographic Records / Fonctionnalités requises des notices bibliographiques) est lancé dans le cadre de la transition bibliographique.

La bibliothèque propose une offre culturelle grand public repensée et connaît quelques grands succès, comme l'exposition sur Tolkien (2019), tout en poursuivant ses missions spécifiques de mise en valeur de ses collections spécialisées, dans le cadre d'expositions, conférences et présentations plus érudites.

Le 16 mars 2024, Laurence Engel annonce quitter ses fonctions le 6 avril 2024, sur décision d'Emmanuel Macron, qui ne souhaite pas la renouveler, afin de « donner un nouveau cap dans une nouvelle donne budgétaire »[21],[22]. Elle est remplacée à ce poste par Gilles Pécout[23].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Elle est la compagne d'Aquilino Morelle, avec qui elle a trois enfants[24],[4].

Travaux et publications[modifier | modifier le code]

Travaux sur la notion de responsabilité civile[modifier | modifier le code]

Laurence Engel écrit un article, « Les nouvelles frontières de la responsabilité civile », dans la revue Notes de la fondation Saint-Simon en , puis dans la revue Esprit de juin 1993 sous le titre « Vers une nouvelle approche de la responsabilité. Le droit français face à la dérive américaine ». Cette contribution est remarquée, notamment par Bernard Spitz[25], Pierre Rosanvallon[26] et Pascal Bruckner[27]. Ce dernier écrit ainsi dans son essai La Tentation de l'innocence : « Dans une étude passionnante sur les nouvelles frontières de la responsabilité civile, Laurence Engel, auditrice à la Cour des comptes, exprime sa crainte de voir le modèle américain du droit de la responsabilité s’installer en France avec toutes ses dérives ». Il note également que Laurence Engel propose de mieux dissocier le sujet de l’indemnisation des victimes, de celui de la responsabilité.

Dans le numéro 76 de la revue Le Débat, Laurent Cohen-Tanugi et Maria Ruegg reconnaissent l’intérêt d’une réflexion sur la notion de responsabilité civile, mais contestent cette vision du droit américain, dépeint, selon eux, comme un enfer, alors qu'il leur semble présenter également des avantages[28]. L’échange se poursuit dans les deux numéros suivants de la revue, avec une réponse de Laurence Engel dans le numéro 77, et une nouvelle intervention dans le numéro 78 de Laurent Cohen-Tanugi et Maria Ruegg[29].

Mémoire universitaire[modifier | modifier le code]

  • « L'adversaire chez François Mitterrand : analyse linguistique de la désignation de l'autre candidat par François Mitterrand lors des campagnes présidentielles officielles de 1965, 1974, 1981 et 1988 » (mémoire de diplôme), Institut d'études politiques de Paris, Paris,‎ .

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Autre publication[modifier | modifier le code]

  • Les Nouvelles Frontières de la responsabilité civile, Paris, Fondation Saint-Simon, coll. « Notes de la Fondation Saint-Simon », , 43 p.

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. [1].
  2. « Sciences Po Alumni », sur sciences-po.asso.fr (consulté le ).
  3. Arrêté du 12 mars 1990 portant nomination d'élèves à l'École nationale d'administration
  4. a b c d e et f Catherine Robin, « Qui est Laurence Engel, la compagne d'Aquilino Morelle ? », Elle (magazine),‎ (lire en ligne)
  5. Biographie comme médiatrice du livre
  6. Arrêtés du 9 février 1999 portant détachement (Cour des comptes)
  7. a b c et d « Laurence Engel à la présidence de la BnF », Télérama,‎ (lire en ligne)
  8. Arrêté du 12 avril 2000 portant nomination au cabinet de la ministre
  9. Arrêté du 28 janvier 2002 portant nomination au cabinet de la ministre
  10. Arrêté du 9 mars 2004 portant détachement (Cour des comptes)
  11. Arrêté du 17 mai 2012 portant nomination au cabinet de la ministre
  12. Grégoire Poussielgue, « Laurence Engel quitte la direction du cabinet d’Aurélie Filippetti », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  13. Arrêté du 15 mai 2014 portant cessation de fonctions au cabinet de la ministre de la Culture et de la Communication, JORF no 0113, 16 mai 2014.
  14. « Laurence Engel, première femme aux commandes de la BNF », Le Point,‎ (lire en ligne)
  15. Décret du 5 septembre 2014 portant nomination du médiateur du livre - Mme Engel (Laurence)
  16. « Nomination de Laurence Engel à la présidence de la Bibliothèque nationale de France », sur culturecommunication.gouv.fr
  17. « Laurence Engel nommée à la tête de la Bibliothèque nationale de France », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  18. Emmanuelle Giuliani, « Laurence Engel nommée à la tête de la BNF », La Croix,‎ (lire en ligne)
  19. Nicolas Turcev, « Laurence Engel reconduite à la tête de la BNF », Livres Hebdo, 25 mars 2021.
  20. Conseil d'administration de l'Association des amis de la BnF.
  21. « La présidente de la Bibliothèque nationale de France annonce qu’elle ne sera pas renouvelée », sur Le Figaro, (consulté le ).
  22. Olivier Milot, « Emmanuel Macron refuse un nouveau mandat à Laurence Engel pour la présidence de la BNF » Accès payant, sur www.telerama.fr, (consulté le ).
  23. « L’historien Gilles Pécout nommé à la tête de la Bibliothèque nationale de France », sur Libération (consulté le )
  24. Pierre-Alain Furbury, « Aquilino Morelle, si près du pouvoir », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  25. Bernard Spitz, La morale à zéro: pour une reconquête civique, Seuil, 1995.
  26. Pierre Rosanvallon, La Nouvelle Question sociale : repenser l'État-providence, Éditions du Seuil, 1995, page 66.
  27. Pascal Bruckner, La tentation de l'innocence, Pascal Bruckner, Grasset, 1995.
  28. Laurent Cohen-Tanugi et Maria Ruegg, « Responsabilité civile : la dérive des continents ? », Le Débat, no 76,‎ , p. 137 - 144 (ISBN 9782070735761, DOI 10.3917/deba.076.0137).
  29. Laurent Cohen-Tanugi et Maria Ruegg, « Sur la responsabilité civile », Le Débat, no 78,‎ , p. 183 (ISBN 9782070737185).
  30. Décret du 20 novembre 2015 portant promotion et nomination
  31. « Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres – hiver 2022 », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
  32. Arrêté du 23 mars 2017 portant nomination et promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres.

Liens externes[modifier | modifier le code]