Le Gendarme de Saint-Tropez — Wikipédia

Le Gendarme de Saint-Tropez
Description de l'image Le Gendarme de Saint-Tropez Logo.svg.
Réalisation Jean Girault
Scénario Jacques Vilfrid
Richard Balducci
Jean Girault
Musique Raymond Lefebvre
Acteurs principaux
Sociétés de production SNC (Paris)
Franca Films (Rome)
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de l'Italie Italie
Genre Comédie
Durée 90 minutes
Sortie 1964

Série du Gendarme de Saint-Tropez

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Le Gendarme de Saint-Tropez est un film comique franco-italien réalisé par Jean Girault, sorti en 1964.

Imaginé par Richard Balducci après une rencontre insensée avec un gendarme assez débonnaire en poste à Saint-Tropez, le film raconte les aventures de Ludovic Cruchot, un gendarme très zélé, muté dans la cité balnéaire de Saint-Tropez, sur la côte d'Azur, avec le grade de maréchal des logis-chef. Il y découvre une brigade où il fait bon vivre et participe aux récurrentes chasses aux nudistes et aux nombreuses activités de détente de sa brigade, dirigée par l'adjudant Gerber, quelque peu dépassé.

Ludovic Cruchot est interprété par Louis de Funès, autour duquel tout le film a été construit. L'adjudant Gerber est joué par Michel Galabru et les autres gendarmes par Jean Lefebvre, Christian Marin et le duo Grosso et Modo. Nicole, la fille de Cruchot, est incarnée par Geneviève Grad. Conçu comme une « petite comédie sans prétention », avec un budget peu élevé, le film est tourné de juin à juillet 1964, en extérieurs à Belvédère et à Saint-Tropez ainsi qu'aux studios de la Victorine (Nice). La bande originale est composée par Raymond Lefebvre et comprend la chanson Douliou-douliou Saint-Tropez, qui remporte un franc succès.

Sorti en salles le , Le Gendarme de Saint-Tropez rencontre à la surprise générale un succès considérable, arrivant en tête du box-office français de l'année 1964 avec plus de 7,8 millions d'entrées. L'accueil critique est partagé. Louis de Funès remporte une Victoire du cinéma pour son interprétation. Installé pour la première fois en haut du box-office, l'acteur voit sa carrière et sa célébrité définitivement lancées.

Ce triomphe inattendu entraînera la réalisation d'une suite, Le Gendarme à New York, dès l'année suivante, puis d'autres, formant finalement une série composée de six films, dont le dernier est sorti en 1982. Le Gendarme marque Saint-Tropez au point que le bâtiment de la gendarmerie montré par ces films devient un musée en 2016.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Synopsis court[modifier | modifier le code]

Port de Saint-Tropez (photo de 2005), endroit où Cruchot rencontre Merlot et Fougasse.

Grâce aux loyaux services rendus à une commune non nommée des Hautes-Alpes[1],[note 1], où il était jusqu'ici en poste, Ludovic Cruchot, gendarme, est muté dans le Var, à Saint-Tropez tout en étant promu maréchal des logis-chef.

Arrivé sur les lieux de sa nouvelle affectation, Cruchot participe aux vaines et répétitives chasses aux nudistes organisées par son supérieur, l'adjudant Gerber, tandis que de son côté sa fille unique Nicole, qui s'ennuyait autrefois à mourir dans son village, est éblouie par le luxe de sa nouvelle ville. N'arrivant pas à se faire accepter par les jeunes bourgeois de la station balnéaire, elle s'invente un père fictif richissime : celui-ci serait milliardaire, possèderait un yacht au port et s'appellerait Archibald Ferguson, qu'elle n'aurait jamais rencontré.

Contraint par Nicole, bien malgré lui, Cruchot se retrouve au cœur du mensonge de sa fille, qui le mêle à son baratin. Il traque un Rembrandt volé (au musée de l'Annonciade), alors que les amis de sa fille cherchent à le rencontrer. Il tente de sauver les apparences aux yeux de son adjudant et de ses collègues.

Acteurs principaux[modifier | modifier le code]


Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Production et réalisation[modifier | modifier le code]

Genèse et développement[modifier | modifier le code]

L'inspiration vient à Richard Balducci lors de sa venue mémorable à la gendarmerie de Saint-Tropez, après un vol subi dans les environs.

L'attaché de presse de cinéma Richard Balducci parcourt en décapotable la campagne entre Sainte-Maxime et Saint-Tropez, en repérages pour un scénario après Les Saintes Nitouches (1963)[5],[c],[d]. En s'éloignant de sa voiture pour observer une villa et admirer le panorama de Grimaud, il se fait voler sa caméra Beaulieu 16 mm, laissée sur l'un des sièges[2],[6],[d]. Il va déposer plainte auprès de la petite brigade de gendarmerie de Saint-Tropez, place Blanqui[2],[c],[d]. Il est accueilli par « un gendarme bedonnant assis à califourchon devant la porte », étonné qu'une victime effectue cette démarche à l'heure du déjeuner[7],[c],[d]. L'agent lui explique ingénument connaître son voleur car les gendarmes l'ont raté quelques jours plus tôt et déclare ne rien pouvoir faire dans l'immédiat[c],[d]. À la vue d'un tableau lumineux en train de clignoter, le brigadier indique qu'il s'agit d'alertes transmises depuis Toulon mais avoue nonchalamment ne plus y prêter attention[7],[d]. À la fois énervé et amusé par cette rencontre insolite, Richard Balducci quitte la gendarmerie et promet de rendre célèbre une telle bande d'incompétents[2],[7],[c],[d].

Quelques temps plus tard, Balducci rédige un premier synopsis d'une dizaine de pages, enrichi de certaines caractéristiques de la vie tropézienne, avec une chasse aux nudistes, le port de Saint-Tropez et sa « faune », les cafés renommés et, s'inspirant d'un article de presse, le vol d'un tableau[c],[e]. Ayant été l'attaché de presse des films de Jean Girault Pouic-Pouic (1963) et Faites sauter la banque (1964) avec pour interprète Louis de Funès, il confie sa mésaventure à ce dernier qui trouve le sujet excellent[2],[c]. Le comique lui avance l'idée de confronter un gendarme sous-officier acharné, atrabilaire et obséquieux et un autre, débonnaire et depassé ; il ajoute un détail décisif, le second serait le supérieur hiérarchique du premier[c]. À la même période, l'acteur mène sur scène la revue La Grosse Valse au sein de la troupe des Branquignols, où il tient le rôle d'un douanier zélé dans un aéroport, déjà servile avec son supérieur bonne pâte incarné par Pierre Tornade et intraitable avec ses subordonnés joués par Grosso et Modo[8],[note 6]. Il va puiser dans ce spectacle l'inspiration pour son personnage de Ludovic Cruchot et la brigade de Saint-Tropez[8],[f].

Comme pour Pouic-Pouic, les producteurs préfèreraient Darry Cowl ou Francis Blanche dans le premier rôle, plutôt que Louis de Funès.

Richard Balducci s'associe au réalisateur Jean Girault et son coscénariste Jacques Vilfrid pour concevoir le film[2],[g]. Initialement, Girault ne parvient pas à convaincre de producteurs, réticents pour des raisons opposées : Bourvil, en gendarme dans Le Roi Pandore (1949), a essuyé un échec, tandis que Jean Richard, héros du Gendarme de Champignol (1959), a connu un succès jugé improbable à reproduire[c]. Les financiers estiment Louis de Funès pas vraiment bankable et demandent à Girault de proposer le rôle principal à Darry Cowl ou à Francis Blanche, qu'il a employé avec succès dans Les Pique-assiette (1960), Les Moutons de Panurge (1961), Les Livreurs (1961) et Les Bricoleurs (1963), tandis que Vilfrid a écrit Le Triporteur (1957)[h],[9]. Les mêmes têtes d'affiche leur avaient d'ailleurs été réclamées pour Pouic-Pouic[i]. Cowl et Blanche déclinent l'offre[h],[g]. Louis de Funès a néanmoins l'avantage de ne pas être très cher[7]. Raymond Danon des Films Copernic, distributeur de Pouic-Pouic et producteur de Faites sauter la banque, est sollicité mais exige le noir et blanc comme pour les deux films précédents[j]. Les auteurs tiennent à la couleur, à même de retranscrire la lumière et l'ambiance tropéziennes, bien qu'elle représente un surcoût de 150 000 francs[j]. C'est encore un luxe réservé aux grandes productions, d'autant plus que la comédie est alors cantonnée en France aux moyens les plus réduits[j].

La Société nouvelle de cinématographie accepte de produire le film dans les conditions imposées par Jean Girault et Jacques Vilfrid.

Girault et Vilfrid trouvent finalement pour producteurs René Pignères et Gérard Beytout de la Société nouvelle de cinématographie, qui acceptent le premier rôle à Louis de Funès et le tournage en couleurs[j],[g]. À cette époque, la SNC dispose de fonds avec la rentable distribution de la trilogie des Sissi et la production du très remarqué À bout de souffle[k]. Selon la pratique du moment, la SNC coproduit avec un partenaire européen, la société italienne Franca Films[l]. Un modeste budget de 1,35 million de francs est alloué[2],[a],[b]. Balducci tempère en parlant d'un « budget moyen », avec tout de même d'importants frais engagés dans les défraiements puisque toute l'équipe, techniciens comme comédiens, étaient de Paris[10]. Le projet est annoncé par la presse spécialisée le , jour du 49e anniversaire de Louis de Funès[d],[g].

L'équipe rassemble des artistes et techniciens pour la plupart issus des précédents films de Girault et Vilfrid. Le trio de scénaristes se répartit les tâches : Girault s'occupe à préparer sa mise en scène, Vilfrid s'attache aux dialogues et Balducci construit le scénario[10]. Suivant de près l'écriture, Louis de Funès apporte quelques idées, dont l'intervention d'une religieuse en Citroën 2 CV[h]. L'aventure de la voiture volée par la fille et rapportée par le père est peut-être tirée d'un scénario proposé par Maurice Régamey à l'acteur[d],[h],[note 7]. Marc Fossard tient le poste de directeur de la photographie, après l'avoir été sur Pouic-Pouic[n]. Devenant des collaborateurs attitrés du réalisateur, Sydney Bettex conçoit les décors et Raymond Lefebvre la musique[o]. Christiane Vilfrid, l'épouse du scénariste, officie comme scripte[11],[p].

La direction de la Gendarmerie nationale, lorsque le réalisateur la sollicite durant la préparation du film, demande d'abord la censure du ministère des Armées[12]. L'institution voit d'un mauvais œil cette pantalonnade — par ailleurs menée par des auteurs et comédiens de seconde zone — pouvant atteindre l'autorité et la crédibilité des gendarmes et les ridiculiser[12]. Au fil des semaines suivantes, les échanges cordiaux avec la production rassurent finalement la Gendarmerie, qui donne son aval au film et apporte son aide à la réalisation, à condition d'une mention au générique de début[12],[note 8].

Attribution des rôles[modifier | modifier le code]

Louis de Funès et Jean Girault en 1970, faisant la promotion en Suisse du quatrième Gendarme.

Louis de Funès tient le rôle principal du maréchal-des-logis-chef Ludovic Cruchot, conçu pour lui par les auteurs, avec son implication dans l'élaboration du scénario[13],[2][h]. Le film exploite pleinement son personnage de « petit chef » râleur et antipathique, lentement mûri dans de nombreux petits rôles[q],[r]. Depuis une dizaine d'années, il s'est imposé comme un second rôle de prestige dans de grosses productions, après que le public l'a remarqué dans La Traversée de Paris (1956), et la tête d'affiche de petites comédies, dont dernièrement Pouic-Pouic (1963) et Faites sauter la banque (1964), en parallèle de ses triomphes au théâtre[7],[s]. Il négocie un cachet de 60 000 francs et s'engage pour trois films avec le producteur Gérard Beytout[t]. Pour la première fois, il obtient aussi un droit de regard sur le scénario et la distribution, donnant son avis sur le choix des acteurs l'entourant, pour la plupart déjà côtoyés sur scène ou à l'écran[t],[b]. Aussitôt après Le Gendarme de Saint-Tropez, il enchaîne avec Fantomas et Le Corniaud : ces trois films tournés durant l'été 1964, celui de ses cinquante ans, en font tardivement la nouvelle vedette comique française et le champion du box-office[13],[2],[u],[q].

Portrait en noir et blanc d'un homme aux cheveux bruns courts au visage plutôt rond, vêtu d'une veste gris sombre, d'une chemise blanche et d'une fine cravate sombre.
Michel Galabru tient le rôle de l'adjudant Gerber, envisagé pour Pierre Mondy.

Le rôle de l'adjudant Gerber est d'abord attribué à Pierre Mondy, notamment complice de la vedette dans Ni vu, ni connu (1958) et apparu dans plusieurs films de Girault[13],[v],[note 9]. Il est toutefois retenu au théâtre[13] ou aurait été évincé par Jeanne de Funès, l'épouse de l'acteur[14]. Louis de Funès demande donc Michel Galabru, croisé dans une scène de Nous irons à Deauville (1962) et plusieurs dramatiques radios[b]. Il a récemment eu du succès avec un rôle de parent dans La Guerre des boutons (1962)[14],[v]. Ce dernier raconte souvent dans ses spectacles, livres ou interviews, une anecdote à propos de son embauche : au cours d'ennuyeuses vacances avec sa femme à l'hôtel de la Ponche à Saint-Tropez en , il surprend du balcon de sa chambre une conversation à la terrasse entre les producteurs du film déclarant ne vouloir « que des ringards » autour de Louis de Funès, afin de ne pas trop les payer ; de retour à Paris, Galabru reçoit la proposition et comprend être de ces « ringards » pour lesquels il avait eu une pensée compatissante[15],[16],[v],[h],[x]. Il accepte ce film « alimentaire » pour un cachet de 6 000 francs et revient à Saint-Tropez avec dépit[b],[x]. Le triomphe inattendu du film va néanmoins lui permettre de devenir un second rôle demandé du cinéma français[17].

Plusieurs fois vu aux côtés de Louis de Funès depuis La Belle Américaine (1961), Jean Lefebvre prête sa mine triste et son air perdu au gendarme Fougasse[y]. Il est alors pratiquement au même niveau de célébrité que l'acteur principal, depuis son second rôle remarqué dans Les Tontons flingueurs (1963)[z],[aa]. Précédemment valet dans Pouic-Pouic, Christian Marin est recruté pour le rôle du gendarme Merlot[ab]. Lors des représentations de La Grosse Valse, Louis de Funès propose à ses partenaires Guy Grosso et Michel Modo de rejoindre cette équipe de gendarmes, respectivement pour les rôles de Tricart et Berlicot[13],[h]. Auteur d'une monographie sur Le Gendarme, Sylvain Raggianti reconnaît qu'« au début, personne n'y croyait. Les comédiens allaient juste cachetonner »[18].

Une jeune femme blonde aux yeux bleus.
Geneviève Grad, ici en 1963, incarne Nicole, la fille du Gendarme, et chante Douliou-douliou Saint-Tropez.

La jeune première Geneviève Grad incarne Nicole Cruchot, la fille du Gendarme, et fête ses vingt ans dans les derniers jours du tournage[ac],[b]. Elle avait joué avec Louis de Funès dans Le Capitaine Fracasse (1961)[ac],[b]. Afin de composer la bande de jeunes tropéziens, Jean Girault recrute des élèves dans les cours parisiens, dont celui d'Yves Furet[19],[ad]. Ces comédiens débutants passent ensuite des auditions aux studios de Boulogne, au printemps 1964[ad]. Patrice Laffont, fils de l'éditeur Robert Laffont, décroche le rôle de Jean-Luc, modestement rétribué 2 000 francs et oublié au générique[19],[ad]. Fort d'une trentaine de films, Daniel Cauchy, le plus âgé d'entre eux, encadre le groupe, autant à l'écran que sur le tournage[b],[ae]. Dans ce cadre idyllique, cette troupe se révèle indisciplinée et peu encline au travail[19],[ad]. Parmi eux, seul Jean-Pierre Bertrand, jouant Eddie, réapparaît dans les suites[y].

Claude Piéplu, déjà apparu dans Faites sauter la banque, interprète le mondain Boiselier, dans la lignée de ses rôles habituels de notables[b],[ae]. La veuve joyeuse Lareine-Leroy est campée par Maria Pacôme, épouse de Louis de Funès dans Oscar au théâtre[b]. La coproduction amène deux acteurs italiens : Giuseppe Porelli dans le rôle du criminel et Gabriele Tinti en tant qu'homme de main[20]. Louis de Funès attribue le rôle de la religieuse en 2 CV à France Rumilly, qui jouait sa fille dans Les Veinards (1963), après avoir auditionné une de ses camarades du Conservatoire[b],[af]. Mariée à un membre des Branquignols, Nicole Vervil, aperçue dans deux autres films de Girault, endosse le rôle de Mme Gerber[21],[y]. Déjà vu chez Marcel Pagnol, l'ancien chansonnier Fernand Sardou offre son accent méridional au personnage du paysan à qui Cruchot emprunte le tracteur[y]. Jean Droze, visage de la famille de cinéma funésienne, bientôt son bras droit dans Le Corniaud, apparaît dans un petit rôle de matelot sur le yacht des malfrats[22],[ae].

Tournage[modifier | modifier le code]

C'est le vol par les amis de Nicole de la fameuse Mustang de Ford, un modèle alors tout neuf à l'époque, qui est l'origine des péripéties autour du Rembrandt volé.

Le tournage commence le en extérieurs à Saint-Tropez et dans la région[23]. Les prises de vues de l'intérieur de la gendarmerie ont lieu dans les décors du studios de la Victorine à Nice. L'essentiel est réalisé en extérieur, Jean Girault se ralliant à la tendance lancée par les réalisateurs de la Nouvelle Vague[24].

La séquence du début en noir et blanc, lorsque Cruchot est simple gendarme, est tournée dans la commune de Belvédère dans les Alpes-Maritimes.

Il s'agit de la première apparition de la Ford Mustang au cinéma, avant Goldfinger la même annee[25],[26],[ag]. Le réalisateur désirait une voiture exotique et encore méconnue du public[26]. L'exemplaire du film, destiné aux services internes de Ford (à des fins de promotion), est l'un des premiers sortis d'usine, en [25],[ag]. C'est un modèle de présérie, dérivé d'une Ford Falcon, dans lequel la jante du volant, le levier de vitesse et les insignes sont plus petits que dans le modèle final et dont la taille est plus basse[ag]. Passée par la Belgique, la voiture possède ainsi de fausses plaques d'immatriculation belges sur le tournage ; dans le film, il n'y même pas de plaques mais des numéros peints en rouge, qui changent d'ailleurs entre certaines scènes[25],[ag]. La production ajoute une poignée de maintien à l'avant, côté passager, pour permettre aux comédiens de mieux se tenir dans les scènes mouvementées, d'autant plus que la voiture n'a pas de ceintures[ag].

La séquence en voiture avec la religieuse est réglée par le cascadeur Gil Delamare.

Bande originale[modifier | modifier le code]

Photo en noir et blanc d'un homme d'une quarantaine d'années en smoking, souriant.
Raymond Lefebvre, compositeur de la bande originale de tous les films du Gendarme, ici en 1972.

Raymond Lefebvre compose la bande originale du Gendarme de Saint-Tropez[ac],[ah],[o],[ai],[note 10]. Ayant uni ses forces avec Paul Mauriat dans la composition pour le cinéma au début des années 1960, il avait mis en musique avec lui Faites sauter la banque de Jean Girault[29],[aj],[ai]. La nouvelle comédie de Girault nécessite d'écrire avant le tournage une chanson moderne pour le personnage de Nicole Cruchot[28],[ai]. Le reste de la musique du film doit être composé plus tard[28].

Pour les besoins du tournage, Raymond Lefebvre et Paul Mauriat élaborent donc la chanson Douliou-douliou Saint-Tropez, interprétée par Geneviève Grad lors d'une scène de bar avec la bande de jeunes[ai],[ak]. André Pascal en écrit les paroles[30],[ai]. Anne Germain fait partie des chœurs[31]. En pleine période yéyé, Lefebvre et Mauriat collent au plus près des modes musicales du moment, en livrant un twist[29],[32],[ah],[aj],[ai]. À l'époque, les nouvelles danses américaines arrivent en France à une fréquence effrénée, obligeant les idoles à se mettre régulièrement à jour ; ainsi, la chanson du film se rattache précisément au genre éphémère du Hully-Gully[33]. Lors du tournage, le pianiste donnant le rythme — la musique n'étant pas encore enregistrée — fait des fautes de mesures lorsque Geneviève Grad chante : Lefebvre est obligé de conserver ces erreurs lorsqu'il enregistre le morceau, pour que le son colle à l'image[34]. Il s'en amuse a posteriori, déclarant : « Ça, c'est la seule fois de ma vie où il m'est arrivé de faire un truc pareil ! »[34]. À l'instar du film, la chanson remporte un grand succès[ak],[ai]. Le titre connaît ensuite une notoriété internationale par sa reprise par la chanteuse québécoise Jenny Rock en 1965[35],[al].

Photo en noir et blanc d'un homme moustachu d'une quarantaine d'années, souriant, vêtu d'un col roulé et d'une veste à col pelle à tarte.
Paul Mauriat, ici en 1968, écrit avec Lefebvre Douliou-douliou Saint-Tropez mais refuse ensuite de travailler sur le reste de la musique.

Au moins d'août, le tournage achevé, Paul Mauriat, fatigué, refuse de composer le reste de la bande originale, pour privilégier ses vacances[29],[34],[aj],[ai]. La sortie est prévue pour septembre[ai]. Bien qu'appréciant ce petit film, Raymond Lefebvre n'est pas non plus emballé par la tâche — qui-plus-est seul — et souhaite aussi profiter de l'été dans sa maison récemment acquise dans l'Oise[am],[ai]. De plus, les retombées commerciales de Faites sauter la banque avaient été décevantes pour eux[29],[28],[am]. Enfin, il serait compliqué de réunir un orchestre alors que tous les musiciens parisiens sont en vacances[28],[am],[ai]. Le réalisateur supplie Lefebvre « de ne surtout pas le laisser tomber »[29],[28],[am],[ai]. Il finit par accepter de secourir Girault, en exigeant de pouvoir travailler depuis sa villégiature[7],[29],[ai],[note 11].

Raymond Lefebvre écrit la musique du film en quelques semaines dans le jardin de sa maison de campagne, sans piano[29],[ah],[36],[am]. Un assistant lui livre les épreuves de tournage et les minutages requis[29],[28],[am],[ai]. Parmi les indications du réalisateur, Lefebvre explique qu'« à chaque gag visuel, Girault voulait un grand « boiiing » à la guitare comme s'il faisait du dessin animé en live ! »[37],[ai]. Du fait de la présence des jeunes et des scènes de boîtes de nuit, Lefebvre, maître de l'easy listening, s'inspire pour certains morceaux des modes musicales de l'époque[2],[28],[38],[ah]. Le générique reprend Douliou-douliou Saint-Tropez en ne gardant que le refrain[30]. Le thème de Nicole est un slow[32]. Le générique, la chanson de Nicole et la musique de la fête des Boisselier Surf surprise-party appartiennent au courant de la surf music[32]. La musique de l'arrestation des nudistes sur la plage est reprise dans les suites pour les séquences en 2 CV de la religieuse[30],[39].

La Marche du colonel Bogey, sifflée par les soldats britanniques dans Le Pont de la rivière Kwaï (1957), sert d'inspiration à Jean Girault et Raymond Lefebvre pour la Marche des Gendarmes.

Jean Girault demande une marche militaire pastichant la Marche du colonel Bogey, popularisée en France par le film de guerre Le Pont de la rivière Kwaï (1957) de David Lean où elle était sifflée par des soldats, puis sa reprise par Annie Cordy sous le titre Hello, le soleil brille[13],[ah],[am],[an]. Retenant de la Marche du colonel Bogey son allure « entraînante, gaie, reconnaissable, facile à retenir », Raymond Lefebvre s'attache à reproduire les mêmes sensations et le ton martial tout en livrant un morceau qui n'a « musicalement rien à voir » avec l'inspiration[29],[an]. La ressemblance passe surtout par le fait que la marche soit sifflée, l'élément essentiel pour comprendre la référence au thème du Pont de la rivière Kwaï, ainsi que son tempo de marche américaine de parade de défilé, le refrain entonné par des chœurs masculins et rythmé par des tambours[29],[34],[an]. Cette Marche des Gendarmes illustre l'entraînement des gendarmes pour capturer les nudistes puis leur parade devant l'adjudant Gerber après ce victorieux coup de filet[7],[an]. Une autre fanfare, de style dixieland, accompagne le défilé final de l'héroïque général Cruchot et de la brigade sur le port de Saint-Tropez, une musique semi-diégétique ne correspondant pas au groupe de clairons visible à l'écran[ao]. La fanfare est d'ailleurs un élément récurrent du cinéma français des années 1960[ao].

Lefebvre devient par la suite le compositeur fétiche de Jean Girault et met en musique toutes les suites du Gendarme[37],[am]. Il érige la très populaire Marche des Gendarmes en thème principal, décliné en variantes jouant sur des instrumentations différentes ou des émotions particulières, tandis que la chanson-générique ne réapparaît pas[7],[29],[36],[ac],[ai]. Outre le travail de Lefebvre, ce premier film comprend également le cantique La Vigne du Seigneur dans la scène d'ouverture, la chanson Zorro est arrivé, tube de l'époque d'Henri Salvador, et, lors de la référence à Thierry la Fronde, le thème La marche des compagnons, composé par Jacques Loussier pour le feuilleton[30],[ao].

Pochette d'un disque vinyle en japonais.
Le single de la bande originale du film paru en 1967 au Japon, incluant Douliou-douliou Saint-Tropez et la Marche des Gendarmes.

Un premier album 45 tours de la bande originale du film sort en 1964 sous le label Riviera[39],[32]. Un single de deux titres est également édité au Japon par Seven Seas en 1967[39],[40]. En 1993, les cinq thèmes sont présents sur le CD de Play Time Les plus belles musiques de films de Louis de Funès — réunissant des compositions de Lefebvre pour les films du Gendarme ainsi que Faites sauter la banque, Les Grandes Vacances, Jo et La Soupe aux choux[38],[note 12] — puis sur le CD Louis de Funès, bandes originales des films, vol. 1 , publié par Play Time en 1998 et ré-édité en 2012[39],[42],[43],[note 13]. Douliou-douliou Saint-Tropez figure en 1999 dans Twist Again au ciné, CD compilant des chansons twist créées pour des films[39],[45]. Les morceaux sont inclus dans l'intégrale Bandes originales des Gendarmes parue chez Play Time en 2003[46],[39]. L'album du film sort en 2010 en téléchargement[39]. Ses pistes sont intégrées à la vaste compilation Louis de Funès, musiques de films, 1963-1982 de la collection Écoutez le cinéma !, publiée en 2014[39],[47].

Accueil[modifier | modifier le code]

L'affiche du film est réalisée par Clément Hurel, à l'instar des films suivants[48].

Accueil critique[modifier | modifier le code]

À sa sortie, Le Gendarme de Saint-Tropez passe d'abord totalement inaperçu auprès de la presse[ap]. Seul Le Parisien libéré lui consacre une petite notule[aq]. Les jours suivants, de nombreux journaux, constatant l'attrait du public, publient leur avis[ap]. Le film reçoit des critiques globalement favorables[aq].

La tonalité générale de la critique est à l'heureuse surprise[aq]. Robert Chazal, soutien sans faille de l'acteur, est le seul à ne pas être étonné, proclamant que « c'était gagné d'avance » dans France-Soir[aq]: « Louis de Funès en gendarme, c'est déjà drôle. En faire le gendarme d'un petit village des Alpes à qui sa conduite vaut d'être muté à Saint-Tropez comme maréchal des logis-chef, cela devient irrésistible »[ar] ; il inscrit positivement le métrage dans « la tradition de la bonne gauloiserie française »[o]. Le Parisien libéré livre une seconde critique plus élaborée et enthousiaste d'André Lafargue : « C'est la très bonne surprise de la rentrée : un film français drôle et sans prétention, visiblement mûri au soleil des vacances dont il nous apporte un joyeux reflet ! Des situations amusantes, des comédiens excellents, une profusion de gags parfaitement exploités et un climat de bonne humeur font que l'on prend un plaisir sans mélange à cette production qui ne vise à rien d'autre qu'à notre distraction. Le rire ici doit désarmer l'esprit critique. À quoi servirait d'ailleurs de faire la fine bouche ? »[aq],[as]. Patrick Thévenon de Paris-Presse-L'Intransigeant félicite « une œuvre singulièrement honnête : elle vise bas mais ne s'en cache nullement. À force de limiter ses ambitions et de le proclamer bien haut, on finit par obtenir plus qu'on n'osait espérer. (…) Les dialogues ne sont même pas vulgaires et la parodie des milieux tropéziens, bien qu'un peu simplette, fait sourire parfois »[aq] ; titrant son article « C'est James Bond avec Louis de Funès », il salue la richesse des moyens et l'utilisation de la couleur, détonnant avec la pauvreté habituelle des comédies françaises[as]. Pascal Brienne dans Les Lettres françaises reconnait qu'« on n'attendait certes pas grand-chose de ce film de Jean Girault et l'on n'en est que plus surpris d'y trouver une gaieté, un entrain et pourquoi pas un rythme qui n'ont rien de forcé. C'est léger, hyperléger, mais seul le pisse-froid de service trouvera matière à faire le difficile »[aq],[ar],[13].

« C'est le genre de comédie sans prétention que l'on aime aller voir en rentrant de vacances… histoire de les prolonger un brin et d'oublier pour un moment encombrements et vapeurs d'essences ! (…) Le film sera peut-être démodé dans dix ans, mais l'on ne pourra pas reprocher aux auteurs de n'avoir point su utiliser les possibilités artistiques de ce presque défunt été '64 : le soleil, Zorro et Saint-Trop' en toile de fond. Plus une adorable enfant blonde, Geneviève Grad, la fille du gendarme qui porte à ravir l'uniforme tropézien. Une charmante façon, somme toute de poursuivre ses vacances… ou de les commencer ! »

— Marie-Dominique Mistler, L'Aurore, [aq],[ar],[as].

La plupart des critiques voient en Louis de Funès l'atout majeur du film[aq]. S'il remarque « Michel Galabru et Jean Lefebvre [qui] composent deux amusants types de gendarmes très différents, le gros et le maigre, le tonitruant et le timide », Pierre Mazars dans Le Figaro soutient avant tout que cette « aimable pochade » tourne autour de Louis de Funès, « grommelant, soliloquant, reniflant, faisant bouger ses sourcils et cliqueter ses mâchoires, [il] nous ravit et nous étonne encore par la variété de ses jeux de physionomie… Il est infiniment plus à l'aise que dans d'autres films où il avait également le premier rôle mais dont le scénario et le personnage lui convenaient beaucoup moins »[aq],[as]. Marie-Dominique Mistler de L'Aurore relève aussi ce « ce personnage comique excessivement drôle et bourré de tics » et Libération applaudit ses « grimaces impayables »[aq].

Le Gendarme de Saint-Tropez parmi les cotations du « Conseil des dix » des Cahiers du cinéma. Les quatre seuls critiques à s'exprimer estiment qu'il est « inutile de se déranger ».

Certains critiques se font plus distants, à l'instar de La Dernière Heure pour qui le film « amuse vraiment sans jamais déchoir. Son petit côté boy-scout et canular est rafraîchissant » ou Le Soir qui considère qu'« on peut voir une ébauche de comédie dans la façon dont Jean Girault campe la faune tropézienne, mais la bouffonnerie des situations l'emporte »[j]. Le magazine américain Variety, dans un avis mitigé, évoque « une comédie acceptable, surtout parce que de Funès a plus de talent que son rôle »[at],[note 14]. La Croix déplore « un tout, tout, tout petit film que sauvent tout juste — et encore, j'exagère tellement — la présence, les grimaces, malgré tout désopilantes, le jeu de Louis de Funès que flanquent deux ou trois compères du même tabac qui lui renvoient gentiment la balle (…) Il y si peu de film, si peu de scénario, si peu de dialogues ! (…) Cela peut distraire ? Certes, avec le mauvais temps qui vient, l'essentiel au cinéma, c'est d'être à l'abri, non ? Et puis, je vous l'ai dit, de Funès, quelque film qu'on lui fasse jouer, même les pires, s'arrange toujours pour avoir du talent. C'est toujours ça… »[aq].

Les titres cinéphiliques raillent la petite comédie. Jean Collet parle dans Télérama d'un « cinéma de patronage pour nos arrière-grands-pères » : « Si vous êtes fatigué, si vous avez trop bien mangé, si vous aimez le comique troupier, si vous avez le rire facile, si vous n'avez jamais vu un film de Tati, alors vous réunissez les conditions nécessaires pour apprécier Le Gendarme de Saint-Tropez »[ar]. Les Cahiers du cinéma estiment que « De Funès semble avoir toujours avoir plus d'idées que ses employeurs : c'est que le cinéma français manque moins d'acteurs à possibilités burlesques que d'auteurs qui seraient les premiers à rire de leurs grimaces. Les Marx durent un jour emprisonner Florey dans une cabine insonorisée pour cause d'hilarité trop bruyante sur le plateau : à coup sûr, Girault n'a gêné ici personne… »[ar].

La critique la plus acerbe est une lecture politisée d'Henry Chapier dans Combat[au]. S'il ne reproche à Louis de Funès que de n'être qu'« une sorte de nounours des familles », il cherche avant tout « à décomposer les ingrédients de ce film » pour déceler, selon le titre de son article, « un reflet d'une société bien française »[au]. Il explique le succès par la vacuité du sujet, l'aspect paradisiaque de Saint-Tropez et le dénouement heureux et moral[ar]. Surtout, il dénonce une représentation positive de l'appareil répressif[au],[ar]. La critique cinéphilique de gauche réclame à cette époque des œuvres mettant en cause l'ordre social, le pouvoir en place, la bourgeoisie, le capitalisme et voit donc dans ce Gendarme et les futurs films funésiens un discours conservateur, effaçant les conflits sociaux auprès des masses[av].

« La bêtise que l'on magnifie est aseptisée, passée à l'étuve. Ici, on fait beaucoup pour la réputation bon enfant du gendarme. Ces saintes forces de l'ordre ! Non seulement elles vous donnent l'impression que Paris est une immense prison à l'air libre, mais il faut encore qu'on les supporte à l'écran, sous des traits angéliques. Évidemment, ça n'est pas du tout complaisant, et tout à fait fidèle à l'image d’une certaine société française ! On comprend que ce genre de cinéma ait les faveurs du pouvoir. Avec une telle politique de loisirs, il peut régenter un peuple avachi en paix ! On ne va tout de même pas gaspiller l'argent en stimulant les aberrantes recherches de quelques intellectuels ! »

— Henry Chapier, « Un reflet d'une société bien française », Combat, [au],[ar].

Box-office[modifier | modifier le code]

Le Gendarme de Saint-Tropez sort en salles en septembre 1964 en France. Pour sa première semaine en salles sur Paris, le film prend la première place du box-office avec 61 329 entrées sur sept salles, qui se confirme la semaine suivante avec 55 665 entrées supplémentaires, tout en restant en tête[49]. Il reste pendant cinq semaines dans les trois meilleures places du box-office parisien[49]. Finalement, Le Gendarme de Saint-Tropez finit son exploitation parisienne en salles avec 959 265 entrées[49],[50]. Le succès se confirme en province, puisqu'il totalise 6,8 millions d'entrées supplémentaires, portant le cumul à 7 809 334 entrées[50]. L'énorme succès du Gendarme de Saint-Tropez lui vaut d'être le plus gros succès cinématographique de l'année 1964[50] et marque également une étape importante dans la carrière de Louis de Funès, puisqu'il devient une star du cinéma français, bien qu'ayant connu d'autres succès avec Pouic-Pouic, sorti en 1963 et Faites sauter la banque, sorti en , qui avaient réuni respectivement deux millions d'entrées, qui ont fait de lui un acteur reconnu, voire bankable à une période où Fernandel commençait à voir son succès décliner[49]. Fernandel déclare d'ailleurs à propos de Louis de Funès : « C'est un nouveau grand comique français ! »[aw].

Distinction[modifier | modifier le code]

Sorties à l'étranger[modifier | modifier le code]

Une affiche de film en japonais.
Affiche du Gendarme de Saint-Tropez au Japon, où la Toho-Towa distribue le film.

Le Gendarme de Saint-Tropez sort aussi la même année en Italie, pays de coproduction, sous le titre Una ragazza a Saint Tropez (les affiches insistent sur la présence de jolies jeunes filles), en Belgique le Bruxelles) en français et en flamand nommé De gendarme van Saint-Tropez, en Hongrie le titré A Saint-Tropez-i csendőr, en Colombie le sous le titre El gendarme de Saint-Tropez, en Turquie le nommé Tatlı belâ, en Espagne le Madrid), au Portugal le titré O Gendarme de Saint Tropez, en Suède le intitulé Moralens väktare i S.t Tropez, en Allemagne de l'Ouest le sous le titre Der Gendarm von Saint Tropez, en Argentine le , au Japon le nommé 大混戦, au Danemark le titré Moralen svigter i St. Tropez, en Finlande le intitulé Me moraalin vartijat, au Mexique le , et aux Pays-Bas le sous le titre Op jacht naar nudisten[49],[51].

Titre « Der Gendarm von St. Tropez ».
Le titre allemand du film.

Le film connaît également des sorties en Afrique du Sud, en Australie, au Brésil (Biquinis de Saint-Tropez puis As Loucas Aventuras de um Gendarme em Saint-Tropez), en Bulgarie (Полицаят от Сен Тропе), au Canada en français et en anglais, en Égypte, aux États-Unis, en Grèce (Ο χωροφύλακας του Saint Tropez), en Norvège (Moralens vokter i Saint-tropez), en Nouvelle-Zélande, en Pologne (Żandarm z Saint Tropez), en Roumanie (Jandarmul din St. Tropez), au Royaume-Uni, en Serbie (Žandar iz San Tropea), en Tchécoslovaquie (nommé Četník ze Saint Tropez en tchèque et Žandár zo Saint Tropez en slovaque), en Ukraine (Жандарм із Сен-Тропе), en Union soviétique (Жандарм из Сен-Тропе) et au Viêt Nam (Cảnh Sát Ở Saint-Tropez)[51]. Les titres internationaux anglophones sont : The Gendarme of Saint-Tropez ou The Troops of St. Tropez[51].

Le Gendarme de Saint-Tropez enregistre notamment 1 925 043 entrées en Espagne, 1 053 000 entrées en Hongrie (10e place du box-office de 1965) et environ 650 000 entrées en Italie[49],[52]. L'exploitation à Bruxelles engrange 4 150 000 francs, soit environ 120 000 spectateurs, un excellent résultat[49]. Au cours de la décennie, le triomphe des films ultérieurs de Louis de Funès, dont les suivants du Gendarme, ravive l'intérêt des distributeurs et publics étrangers pour ce premier film[49].

Postérité[modifier | modifier le code]

Photographie d'un homme âgé chauve de 64 ans, debout (légèrement courbé), dans un uniforme de gendarme, les yeux écarquillés
Louis de Funès dans son emblématique uniforme de gendarme, lors du tournage du cinquième film en 1978.

Dès le tournage du film à l'été 1964, les scénaristes, le réalisateur et Louis de Funès évoquent l'idée de donner une suite au Gendarme de Saint-Tropez[ax]. Les immenses recettes convainquent les producteurs de lancer rapidement une suite, peu après la sortie du film[13],[ax]. Pour renouveler l'histoire, Louis de Funès pense à faire voyager Le Gendarme à l'étranger, une idée d'ailleurs en phase avec la fructueuse exploitation du film à l'international[ax],[ay]. Le choix de la destination se porte finalement sur New York, ville déjà familière aux spectateurs du monde entier[az]. Le Gendarme à New York sort dès 1965 et rencontre un beau succès pour une suite[53]. La scénario gomme la scène finale du premier film, en rétablissant sans aucune explication dans leur situation antérieure Cruchot et Nicole, oubliant la nomination comme général du premier et le mariage avec enfants de la seconde[19]. Il faut attendre trois ans, en 1968, pour que soit réalisé le troisième film, Le Gendarme se marie, aventure où Cruchot trouve l'amour, à nouveau un succès commercial[2],[13]. En 1970, Le Gendarme en balade met la brigade de Saint-Tropez à la retraite[2],[13].

Après ce quatrième film empreint d'une certaine nostalgie et très autoréférentiel[ba], Louis de Funès exprime son souhait d'arrêter la série[bb]. Il est ensuite victime d'un double infarctus en 1975, l'éloignant quelque temps du cinéma, et n'apparaît ensuite plus que dans un film par an[o]. Souhaitant retrouver son Gendarme après des années d'absence, et conforté par les audiences des premiers films à la télévision, le comédien lance Le Gendarme et les Extraterrestres, sorti en 1979 et plébiscité par le public[bc],[o],[bd]. Jean Lefebvre est écarté de ce retour du Gendarme et Christian Marin n'est pas disponible à cause d'un autre engagement[be]. Un dernier film, Le Gendarme et les Gendarmettes, est réalisé en 1982, ultime apparition à l'écran de Louis de Funès et dernière œuvre de son réalisateur (les deux meurent à quelques mois d'intervalle)[13],[o]. Louis de Funès, Michel Galabru, le duo Grosso et Modo, ainsi que France Rumilly en religieuse, sont les seuls acteurs à apparaître dans les six films de la série[bf].

Exploitations ultérieures[modifier | modifier le code]

Les films du Gendarme de Saint-Tropez sont plébiscités par le public lors de leurs fréquentes diffusions à la télévision française[54],[bd]. Le catalogue de la Société nouvelle de cinématographie, dont font partie Le Gendarme de Saint-Tropez et les cinq suites, devient plus tard la propriété de la Compagnie Luxembourgeoise de Télédiffusion (CLT), détenteur de RTL, puis est acheté par le groupe M6 en 2005[55]. Les films du Gendarme sont une importante source de revenus pour ce catalogue de films anciens, notamment à travers l'édition en vidéo[55].

La chaîne M6 a fait de la série un « standard » de la télévision française, avec une diffusion de l'ensemble des films tous les deux ans, le plus souvent au cours de l'été, avec un succès d'audience inaltérable malgré la récurrence de leurs passages à la télévision[55],[bg]. La plus ancienne trace d'une diffusion de Gendarme de Saint-Tropez à la télévision française date de [56]. La première diffusion recensée par l'Inathèque remonte au lundi sur M6 à 20 h 50[57]. Selon un rapport arrêté en 2018, Le Gendarme de Saint-Tropez a été au total diffusé vingt fois sur les chaînes nationales gratuites françaises[58],[59]. Face à la supposée désaffection du public pour le noir et blanc, certaines chaînes ont anticipé les réactions des spectateurs à la vue du prologue en les prévenant par un encart (pour rappeler que le reste du film est en couleurs et éviter le zapping) voire en amputant simplement cette séquence d'ouverture avant l'arrivée à Saint-Tropez[bh]. Des distributeurs étrangers avaient déjà fait pareil à la sortie du film, provoquant l'ire des producteurs[bh].

En vidéo, Le Gendarme de Saint-Tropez sort d'abord individuellement en VHS en 1981[60], puis dans d'autres éditions en 1992[61] et en 1998[62], avant d'être inclus dans un coffret de la série en 1999[63]. En 2002, le film paraît en DVD, séparément ou intégré à un coffret des six films[64],[65],[66]. Le DVD du film constitue le no 1 de la collection « Irrésistible Louis de Funès » des éditions Atlas en 2004 et le no 35 de la collection « Comiques de légende » l'année suivante[67],[68]. Les droits de distribution passent de TF1 vidéo à M6, qui publie en 2005 un nouveau coffret[69],[66]. Un coffret bénéficiant d'une remastérisation en haute définition, paraît en 2007[66]. En 2010, le film sort pour la première fois en Blu-ray au sein d'un coffret[70], également disponible en DVD[71]. Le premier Gendarme est réédité séparément dans les deux supports en 2013[72],[73]. En 2014, un coffret Blu-ray / DVD de luxe paraît à l'occasion des cinquante ans du début de la série[74]. En 2022, le film originel sort dans une nouvelle version restaurée en Blu-ray 4K Ultra HD[75].

À noter[modifier | modifier le code]

L’ancienne gendarmerie de Saint Tropez qui a servi de décor aux cinq premiers films, devenue en 2016 le Musée de la Gendarmerie et du Cinéma de Saint-Tropez.
  • Ce film marque le début d'une série de six comédies sur le gendarme Cruchot qui ont marqué la carrière de Louis de Funès et ont rencontré un succès considérable en France tout au long des années 1960, 1970 et 1980. Un des ressorts du film est la chasse aux nudistes que les gendarmes organisent sur les plages de la petite cité balnéaire qui commençait à avoir une réputation nationale.
  • Il y avait réellement une chasse aux nudistes à Saint-Tropez. Ainsi, en , soit un mois avant la sortie du film, on peut lire dans la presse : "Offensive antinudiste sur la côte varoise : l'opération avait été préparée depuis quelques jours dans le plus grand secret (...) Il avait été d'abord envisagé d'envoyer sur les lieux les effectifs d'une demi-compagnie de C.R.S. qui, dans la même tenue que les nudistes, se seraient mêlés à eux et auraient ensuite agi au moment convenu. Ce "plan de bataille" fut ensuite écarté et les responsables de l'ordre décidèrent l'envoi sur les plages d'officiers de police en tenue de bain qui, sur un signal déclenchèrent l'intervention de C.R.S. en uniformes qui avaient été dissimulés dans les bosquets environnants. Pris de panique, les nudistes s'égaillèrent dans la nature, mais vingt-trois d'entre eux, hommes et femmes, ont pu être rattrapés[76]."
  • Un musée consacré au film et au cinéma de Saint-Tropez, ouvert en , se trouve aujourd'hui en lieu et place de la gendarmerie utilisée dans les films du Gendarme de Saint-Tropez et qui accueillit la brigade de Saint-Tropez de 1879 à 2003. 100 000 visiteurs sont attendus par an[77].
  • Vers la fin du film, quand Cruchot capture Mr Harpers et ses hommes de main, il porte le costume et la fronde du personnage, lorsque s'entend le thème du générique de la série Thierry la Fronde.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les extérieurs des premières scènes ont été tournés à Belvédère, dans les Alpes-Maritimes, cf. page « Belvédère (06) », consultée le .
  2. L'adjudant Gerber se prénomme Alphonse dans Le Gendarme de Saint-Tropez. Son prénom devient étrangement Jérôme dans Le Gendarme à New York, Le Gendarme se marie et Le Gendarme en balade, puis Antoine dans Le Gendarme et les Extra-terrestres, avant de revenir à Alphonse dans Le Gendarme et les Gendarmettes.
  3. Au générique de début, Gabriele Tinti est crédité par erreur « Gabriele Tini ».
  4. Maurice Jacquin Jr. est le fils du producteur Maurice Jacquin (qui a produit plusieurs films de Jean Girault où Louis de Funès apparaît).
  5. Lors de la fête, André-Hugues Boiselier explique à Cruchot que Bishop est un écrivain raté qui a écrit deux livres en treize ans (deux livres de philosophie contradictoires) et auquel le prix des Deux Magots aurait été refusé à six reprises.
  6. Présent dans La Grosse Valse, le comédien André Badin soutient être à l'origine de l'attribution du rôle du Gendarme de Saint-Tropez à Louis de Funès : « Le jour où nous avons répété en costume, de le voir ainsi en uniforme, une idée me vint. À l'époque, travaillant comme assistant de Richard Balducci, […], je savais [qi'il] était en train d'écrire un scénario à la suite du vol de sa caméra dans sa voiture stationnée dans un champ près de Ramatuelle alors que nous allions louer une villa pour le tournage de Saint Trop' Blues. […] Ce personnage du gendarme, il le réservait à Fernandel, vu sa personnalité méridionale. Pourquoi ai-je mieux vu Fufu dans le personnage, allez savoir ? Je le trouvais plus pète sec, plus nerveux et je pensais que ce serait plus drôle de bombarder au milieu de ces farniente une espèce d'ouragan qui les bousculerait un peu. J'en parlais donc à Richard, qui était un peu sceptique, et surtout embarrassé car je crois qu'il avait déjà un peu parlé de ce sujet à Fernandel, ou au producteur. Néanmoins il se rendit à la générale de La Grosse Valse et à l'entracte, monta dans la loge de Louis pour lui parler du Gendarme de Saint Tropez. Le lendemain, Louis m'a demandé des explications sur cette histoire car il était très méfiant. Au fur et à mesure que Richard lui donna des feuillets à lire, il fût intéressé et accepta de le tourner. »[8].
  7. Maurice Régamey avait donné à Louis de Funès son premier rôle principal, dans Comme un cheveu sur la soupe (1957). En 1963, il lui écrit Le Petit Monstre, où il doit tenir le rôle d'un patron d'usine recueillant une adolescente orpheline. Liée à un gang de blousons noirs, la jeune fille se révèle un véritable « petit monstre », commettant des vols de voitures : le personnage de Louis de Funès s'évertue alors à les restituer discrètement à leurs propriétaires[m].
  8. Pour satisfaire l'institution, Le Gendarme de Saint-Tropez s'ouvre sur le message : « Ce film a été réalisé avec l'aimable collaboration de la Gendarmerie de Saint-Tropez qui s'est prêtée de bonne grâce à l’ambiance du scénario ».
  9. Un personnage portait déjà le nom de Gerber dans Faites sauter la banque[w].
  10. Raymond Lefebvre est ici crédité sous son vrai nom[27], plutôt que sous l'orthographe « Raymond Lefèvre » présent sur ses disques et certains génériques[28].
  11. Raymond Lefebvre, années 2000[7] : « La musique du film devait s'enregistrer au mois d'août, parce que les tournages, c'était toujours juin / juillet, et les films sortaient en septembre et c'était un peu un handicap parce que au mois d'août, à l'époque, on trouvait pas tellement de musiciens disponibles à Paris. En plus de cela, Paul Mauriat était un peu fatigué, il m'a dit « Écoute, fais-le tout seul »… Et et moi, j'avais pas envie parce que je venais d'acheter une maison dans l'Oise et j'avais envie de me reposer et de prendre des vacances. Jean Girault m'a téléphoné, il a insisté ; je lui ai dit « Bon, si tu m'envoies les minutages dans ma maison : je te ferai ce que tu veux, je vais pas te laisser tomber ».
  12. Cette compilation est également publiée par Play Time en anglais sous le titre Raymond Lefèvre Masterworks en 1995[41].
  13. Une autre compilation sur le même principe parue en Russie en 2004 intègre plusieurs musiques du film[44].
  14. Variety, 25 août 1965, à la sortie américaine du film : « This simple situation comedy has turned out to be one of the top grossers of the season here, and has even had a sequel, Le Gendarme à New York, already finished. It also made a star of middle-aged comedian Louis de Funès. Film seems somewhat sparse for any arty or good play-off chances abroad. But dualer possibilities are there on its fair comédie flair. (…) De Funès is the main asset with his cannily timed and conceived slow bums, harmless maliciousness and disarming selfishness. In short, he sums up the slightly distrustful French everyman, with an évident lack of spite. This is turning him in a big name here. (…) It is mainly a passable comedy because de Funès has more talent than his material[at]. »
  15. Les Victoires du cinéma français sont la plus importante récompense du cinéma français de l'après-guerre jusque dans les années 1960, époque où le prix disparaît, pour laisser place quelques années plus tard aux César du cinéma. Ces prix sont attribués par deux collèges : les directeurs de salles de cinéma, représentés par le magazine Le Film français, et le public, qui vote en découpant un bulletin dans Le Figaro ou dans Cinémonde. Chaque collège décerne six prix : film, acteur et actrice français et film, acteur et actrice étrangers. Les directeurs de salles attribuent à Louis de Funès la Victoire 1965 de l'acteur français pour Le Gendarme de Saint-Tropez. Cette récompense demeure l'une des rares de sa carrière et l'unique récompense reçue par le film.

Références bibliographiques[modifier | modifier le code]

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  8. a b c d e f et g Dicale 2009, p. 234.
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  15. a b c d e et f Sébastien Le Pajolec, « Cinégénie du gendarme ? La série du Gendarme de Saint-Tropez », Sociétés & Représentations, Cairn.info, vol. 16 « Figures de gendarmes », no 2,‎ , p. 131-143 (lire en ligne).
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  60. a et b Schafer 2014, p. 25.

Autres références[modifier | modifier le code]

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Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sur Le Gendarme de Saint-Tropez[modifier | modifier le code]

Ouvrages de membres de l'équipe[modifier | modifier le code]

Sur Louis de Funès[modifier | modifier le code]

Documentaires[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]