Lignage Sweerts — Wikipédia

Lignage Sweerts
Image illustrative de l’article Lignage Sweerts
Armes de la famille.

Blasonnement parti-émanché d'une demi-pièce et quatre entières d'argent sur gueules
Lignées Lignages de Bruxelles
Allégeance alt Ville de Bruxelles
La Porte de Flandre à la fin du XVIIIe siècle

Le Lignage Sweerts est l'un des sept Lignages de Bruxelles.

Armes[modifier | modifier le code]

Sweerts
Sweerts
Armes primitives Sweerts, encore portées par des membres de ce lignage vers 1250

Le Lignage Sweerts a pour armoiries : parti-émanché d’argent et de gueules de 10 pièces ; heaume d’argent, grillé et liseré d’or, fourré d’azur ; bourrelet : argent et gueules. Cimier en pain de sucre, parti-émanché d’argent et de gueules de 10 pièces. Lambrequins : argent et gueules. Tenants : deux satyres[1].

Ce parti émanché pourrait évoquer une série d'épées posées horizontalement, et serait dès lors un jeu de mots sur le nom Sweerts, le mot zweert ou zwaard signifiant épée. Armes parlantes.

Armoiries primitives[modifier | modifier le code]

D'après certains auteurs auxquels se réfèrent les historiens Henne et Wauters[2], les armes primitives du lignage Sweerts, encore portées par des membres de ce lignage vers 1250, auraient été de gueules à l'aigle d'argent aux ailes éployées. Ce serait durant les dernières années du règne du duc Henri le Guerroyeur (° vers 1165 ; + 1235) que le lignage Sweerts aurait pris d'autres armes. Henri, fils aîné du duc, s'empara, vers 1226, de la forteresse de Randerode dans le pays de Juliers. Le lignage patricien Sweerts monta le premier à l'assaut et planta sa bannière sur les murs de la place conquise. En mémoire de ce fait d'armes, il changea d'écusson (...) et adopta les insignes de Randerode : un écusson émanché d'argent et de gueules", écrivent-ils. Mais comme le note Jean-Théodore de Raadt[3], comme presque toutes les traditions héraldiques, conservées cependant avec tant de soin par beaucoup de familles, ce récit est évidemment une pure fable. Les sires de Randerath blasonnaient d'ailleurs : échiqueté d'or et de gueules.

Histoire[modifier | modifier le code]

La famille-mère de ce Lignage[4] est la famille de Weert[5]. Le nom des membres de cette famille s’écrit souvent, dans les documents des XIIIe et XIVe siècles, Wert puis de Weert. De Weert signifie l’hôte, et en latin, Hospes[6]. Ce nom ne dérive dès lors pas d’un prénom (qui serait Sweder) ou du mot épée en thiois (qui se dit swaerd, ou en néerlandais zwaard)[7]. Le premier échevin de ce nom est Henri Hospes, ou Wert, en 1233.

En 1376, trente-huit personnes de vingt-sept familles différentes s’inscrivirent au Sweerts. Ces personnes appartiennent aux familles suivantes : van den Heetvelde, Was, de Weert, de Crane, van den Hert, de Porter, van Zassen, van Pede, van Bersele, van Cariloe, de Pape, Moye, de Vrieze, de Geete ou van Ghote, van Kesterbeke, de Monct dit t’Serwyte, Buys, van Ruckelingen, Mutse, van den Ende, Nolten, van Helisem, van Ophem, Clutinc, Andries alias van der Cappelle, de Walhain, van den Hove. Ces familles et leur descendance sont étudiées[8] dans la série d'ouvrage Brabantica éditée par François de Cacamp.

Les registres d’admission au Lignage Sweerts ont fait l’objet d’une publication[9] en 1964. L’on connait ainsi les échevins du Lignage Sweerts de 1339 à 1479 ainsi que d’autres membres de ce Lignage de 1355 à 1479, les membres du Lignage de 1480 à 1585, puis ceux de 1586 à 1695, et enfin les Lignagers du Sweerts de 1696 à 1794.

Pour les filiations lignagères plus récentes, l'on se référera au Manuscrit de Roovere, tel que transcrit et publié[10]. Par ailleurs, l'ouvrage de Désiré van der Meulen sur les Lignages de Bruxelles tel que synthétisé dans la Liste et armorial des personnes admises aux Lignages de Bruxelles mentionne aussi ces Lignagers pour les époques les plus récentes .

Enfin, notons que la porte de Flandre fut défendue par le Lignage Sweerts, secondé en 1422 par la nation de Saint-Gilles.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. José Anne de Molina, Armorial du lignage Sweerts, dans Les registres du Lignage Sweerts, Genealogicum Belgicum, Bruxelles, 1964, page 207. Voyez également l' Armorial général, de Jean-Baptiste Rietstap ainsi que Louis Hymans, Bruxelles à travers les ages, p. 123.
  2. Alexandre Henne, Alphonse Wauters, Histoire de la ville de Bruxelles, 1845, p. 47.
  3. Jean-Théodore de Raadt, Sceaux armoriés des Pays-Bas et des pays avoisinants, tome I, Bruxelles, 1897, page 144.
  4. Roel Jacobs, "Lignages de Bruxelles", "Coudenberg", "t’Serroelofs, lignage", "Sleeus, lignage", "Steenweghs, lignage", "Serhuygs, lignage", "Sweerts, lignage", "Rodenbeke, lignage", dans : Dictionnaire d’Histoire de Bruxelles, sous la direction de Serge Jaumain, Bruxelles, 2013, sub verbis.
  5. Henry-Charles van Parys, Note sur les Lignages de Bruxelles en 1376, Le Lignage Sweerts, dans Brabantica, IV, 2ème partie, page 341 à 374.
  6. Paulo Charruadas, Aux origines de l'aristocratie bruxelloise, Répertoire prosopographique (XIe – XIIIe siècle), Studia Bruxellæ, 2012, n° 46 Hospes / Wert, pages 69 et 70.
  7. Il semble que hôte veuille dire, dans le présent cas, celui qui vient sur des terres, souvent appelé par un seigneur, pour mettre en culture des terres en friche, voyez Léo Verriest, Le régime seigneurial dans le comté de Hainaut, pages 32 à 34, et que le sens hôtelier ne doive pas être retenu.
  8. Sous la direction de Henry-Charles van Parys, Généalogie des familles inscrites au lignage Sweerts en 1376, d'après le Liber familiarum et les autres manuscrits de Jean-Baptiste Houwaert, Brabantica, Tome V, 2ème partie, Bruxelles, 1960, pages 375 à 540.
  9. Les registres du Lignage Sweerts. Admissions et résolutions. Texte établi par Nicole Decostre. Introduction et notes par Henry-Charles van Parys. Armoiries blasonnées par José Anne de Molina. Editions du Genealogicum Belgicum, Bruxelles, 1964, 239 pages.
  10. Paternostre de La Mairieu, Le Manuscrit de Roovere conservé au Fonds Général du Cabinet des Manuscrits de la Bibliothèque Royale de Belgique, Recueils X et XI des Tablettes du Brabant, 1981 et 1982, pp. 71 à 132.

Bibliographie sommaire[modifier | modifier le code]

  • Henry-Charles van Parys, Généalogie des familles inscrites au lignage Sweerts en 1376 d'après le liber familiarum et les autres manuscrits de Jean-Baptiste Houwaert, dans Brabantica.
  • François Schoonjans, Bulletin des Lignages de Bruxelles n° 69 de janvier-mars 1977, Héraldique des familles lignagères, La famille Poot, 1977, pages 135 à 145.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]