Ligue ouvrière révolutionnaire — Wikipédia

Ligue ouvrière révolutionnaire
Présentation
Fondation 1976
Scission de Organisation communiste internationaliste
Disparition 1987
Fusionné dans Ligue communiste révolutionnaire
Positionnement Extrême gauche
Idéologie Trotskisme

La Ligue ouvrière révolutionnaire (LOR) est un parti politique français fondé en 1976 par des militants issus de l’OCI après leur exclusion du courant lambertiste à la suite de l’affaire Varga.

Michel Varga (en) (né Balazs Nagy) était un militant trotskyste hongrois qui avait joué un rôle dans l’insurrection de Budapest en 1956. Après avoir fui en Autriche, il s’était établi à Paris où il rencontra l'historien Pierre Broué et rejoignit le courant lambertiste. Il aida Pierre Lambert à constituer un réseau de dissidents des pays d’Europe centrale et orientale qui s’affilièrent au CIQI (Comité international de la Quatrième Internationale), avec lequel Lambert rompit en 1972 pour fonder le Comité d’organisation pour la reconstruction de la Quatrième internationale.

La LOR fusionne avec la LCR en 1987.

Historique[modifier | modifier le code]

C’est alors que la rupture entre Lambert et Varga provoqua un « procès » contre le second, accusé d’être un agent de la CIA et du KGB[1]. Varga est exclu en 1973[2]. On produisit des lettres de Varga demandant des subventions à des institutions américaines au moment de son arrivée en France après l'écrasement de la révolte hongroise de 1956, ou encore faisant état de la collaboration de Varga à la revue anticommuniste L'Est et l'Ouest financée par la CIA[3]. Ayant réuni les « preuves » dans une brochure verte (connue sous le titre Provocation dans la IVe Internationale – l’itinéraire du provocateur Varga, la direction de l’OCI décida d’exclure les « varguistes », parmi lesquels les frères Daniel, Alain et David Assouline[4]. Un comité international comprenant Lutte ouvrière, la LCR (dont le représentant dans ce comité était le futur journaliste du Monde, Georges Marion), la Tendance spartakiste internationale et le SWP, ne trouva aucun élément probant permettant de conclure que Varga était un agent du KGB et un agent de la CIA, que ce soit pendant la période 1957-1960 ou après avoir rejoint les rangs de l'OCI. Par contre, les archives personnelles de Varga montrent que celui-ci chercha des fonds auprès de multiples sources y compris des sources proches du gouvernement américain, pour financer son institut Imre Nagy[5]. La fraction varguiste organisa des diffusions de tracts à l’entrée des réunions de l’OCI, notamment à la Mutualité, ce qui occasionna de violents affrontements avec le service d’ordre lambertiste[3].

Michel Varga fonda par la suite la LIRQI[6], Ligue internationale de reconstruction de la Quatrième Internationale, puis la LOR, Ligue ouvrière révolutionnaire. Ce groupe regroupait des militants en France, mais aussi en Espagne et au Maroc.

Parmi les dirigeants de la LOR on trouve Daniel Assouline, Alain Assouline et David Assouline (lequel deviendra sénateur PS en 2004[4]). La LOR disposait d’une publication hebdomadaire de deux pages, dirigée par Daniel Assouline et ayant pour titre La Vérité des révolutionnaires et pour sous-titre Organe de la Ligue ouvrière révolutionnaire, section française de la Quatrième Internationale[7]. Ce groupe n’a probablement jamais dépassé la centaine d’adhérents[8].

La LOR avait l’habitude de mener des actions unitaires avec la LCR et avec LO et ces trois organisations présentèrent ensemble 3 700 candidats dans 80 communes aux élections municipales de 1983.

La LOR fusionna avec la LCR à l’automne 1987. Ses militants fusionnent alors avec la tendance animée par Gérard Filoche, la « T13 ».

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Christophe Nick, Les Trotskistes, Fayard, 2002, p. 530.
  2. « PT, LCR et LO : Brève chronologie des trois sœurs du trotskysme français », mondialisme.org, (consulté le ).
  3. a et b Benjamin Stora, La dernière génération d'octobre, Stock, 2003, 288 pages (livre numérique Google, n. p.).
  4. a et b Diodier Hassoux, « Avec David Assouline, la révolution arrive », liberation.fr, (consulté le ).
  5. La commission d'enquête sur les accusations contre Michel Varga, in Lutte de classe, No. 47, juin 1977 : « Ces archives montrent que dans cette période, après avoir quitté la Hongrie, et avant de rejoindre l'OCI, Michel Varga a cherché un soutien financier auprès de multiples sources, y compris des sources proches du gouvernement américain, du « State Department » ou du « Free Europe Committee », afin de financer l'institut Imre Nagy. Les archives montrent qu'il chercha cet argent activement, en pleine connaissance de cause, et en tentant d'en cacher l'origine. ».
  6. Radoslav Pavlović, « Balazs Nagy est mort », lacommune.org, (consulté le ).
  7. (en) Robert Jackson Alexander, International Trotskyism, 1929-1985: A Documented Analysis of the Movement, Duke University Press, 1991, 1124 pages, p. 402.
  8. Pierre Turpin, Les révolutionnaires dans la France social-démocrate 1981-1995, L'Harmattan, 1997, 476 p., p. 304.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]