Linda Gustava Heymann — Wikipédia

Linda Gustava Heymann
Linda Gustava Heymann en 1900.
Biographie
Naissance
Décès
(à 75 ans)
Drapeau de la Suisse Suisse, Zurich
Sépulture
Nationalité
Activités
Autres informations
Membre de

Linda Gustava Heyman ou Lida Gustava Heyman, née le à Hambourg et morte le à Zurich, est une journaliste et enseignante allemande[1]. Elle est l'une des cheffes de file du féminisme en Allemagne au début du XXe siècle avec Anita Augspurg et Helene Stöcker.

Parcours[modifier | modifier le code]

Lida Gustava Heymann est née le à Hambourg. Avec sa compagne, Anita Augspurg, elle a été l'une des figures les plus en vue dans le mouvement des femmes en Allemagne. Elle a été en particulier à la pointe de la Verband Fortschrittlicher Frauenvereine (association féministe).

Cofondatrice du mouvement pour l'abolition de la prostitution en Allemagne, elle crée en 1898 avec Minna Cauer et Anita Augspurg la branche allemande de la Fédération abolitionniste internationale (FIA), fondée vingt-trois ans auparavant à Genève par la Britannique Josephine Butler[2]. Lida Gustava Heymann voulait « aider les femmes à se libérer de la domination masculine ». Elle a créé un centre d'accueil pour femmes, offrant des repas, une crèche et des conseils. Elle a également fondé une école mixte et les associations professionnelles pour les greffiers et les travailleuses de théâtre.

En 1902, Anita Augspurg et Minna Cauer parviennent à la convaincre de fonder la première Société allemande pour le droit de vote des femmes (Deutscher Verband für Frauenstimmrecht, à laquelle adhérèrent Edith Stein et sa sœur), sur le modèle des suffragistes britanniques et particulièrement de la Women's Social and Political Union (WSPU) sous la houlette stratégique d'Emmeline Pankhurst[2]. Avec Anita Augspurg, Lida Gustava Heymann publie ensuite de 1919 à 1933 le journal féministe La Femme dans l'État (Frau im Staat), où elle exprime des vues pacifistes, démocratiques et féministes.

Avec Anita Augspurg, elle fait partie de la minorité radicale et pacifiste de la Bund Deutscher Frauenvereine (BDF, plus importante association féministe d'Allemagne), qui refuse l'union sacrée au début de la Première Guerre mondiale. Désavouées par la BDF, elles participent au congrès féministe et pacifiste de La Haye de 1915, qui donne naissance au Comité international des femmes pour la paix permanente. Ce comité devient la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté en 1919[3].

En 1923, Lida Gustava Heymann, Ellen Ammann et Anita Augspurg appellent à expulser Adolf Hitler de l'Allemagne[4]. En 1933, quand Hitler a pris le pouvoir, elle est hors du pays avec Anita Augspurg. Elles n'y sont pas revenues. Leurs biens sont confisqués et elles émigrent d'abord en Amérique du Sud puis en Suisse. Lida Gustava Heymann meurt le à Zurich. Elle est enterrée au cimetière de Fluntern de Zurich[5]. Anita Augspurg la suivra dans la tombe la même année.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Forum Le Monde en Guerre - Société des nations », sur 39-45.org, Le Monde en Guerre (consulté le ).
  2. a et b (en) Steven Potter, « Lida Gustava Heymann (1868-1943) », sur Towards Emancipation? Women in Modern European History: A Digital Exhibition & Encyclopedia (consulté le )
  3. Marianne Walle, « Allemagne, 1915. Le féminisme à l'épreuve de la guerre », Guerres mondiales et conflits contemporains, 2005/3 (n° 219), p. 63-69.
  4. (de) Susanne Mittermaier, « Ellen Ammann: Mutiger Kampf gegen Hitler », Traunsteiner Tagblatt,‎ (lire en ligne)
  5. (de) Friedhof Fluntern - Gräber von prominenten Verstorbenen[PDF]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Anne-Laure Briatte-Peters, « Citoyennes sous tutelle : le mouvement féministe « radical » », dans L’Allemagne wilhelmienne, Berne, Peter Lang, 2013, 461 p. (ISBN 978-3034312097)
  • Anne-Laure Briatte-Peters, La fabrique des intellectuelles : Minna Cauer, Anita Augspurg et Lida Gustava Heymann, Presses universitaires du Septentrion, 2013
  • Patrick Farges (dir.) et Anne-Marie Saint-Gille (dir.), Le Premier Féminisme allemand, 1848-1933: un mouvement social de dimension internationale, Presses universitaires du Septentrion, , 173 p.
    • Anne-Laure Briatte-Peters, « La fabrique des intellectuelles, Minna Cauer, Anita Augspurg et Linda Gustava Heymann », dans Le Premier Féminisme allemand, 1848-1933, p. 33-50
    • Marie-Claire Hoock-Demarle, « Féminisme, pacifisme, même combat ? », dans Le Premier Féminisme allemand, 1848-1933, p. 51-62
    • Anne-Marie Saint-Gille, « Les féministes allemandes actrices du pacifisme pendant la Première Guerre mondiale », dans Le Premier Féminisme allemand, 1848-1933, p. 63-76
  • Guyonne Leduc, Les Rôles transfrontaliers joués par les femmes dans la construction de l'Europe, Éditions L'Harmattan, , 415 p. (lire en ligne)
  • Eliane Gubin, Le Siècle des féminismes, Éditions de l'Atelier, , 463 p. (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]