Liste des évêques de Grenoble — Wikipédia

La liste des évêques de Grenoble, puis de Grenoble-Vienne, recense le nom des évêques qui se sont succédé sur le diocèse de Grenoble, devenu diocèse de Grenoble-Vienne-les-Allobroges (depuis 2006), dans la région du Dauphiné, et correspondant au département de l'Isère, en France.

Les sources[modifier | modifier le code]

Les trois Cartulaires de l'église-cathédrale de Grenoble, dits Cartulaires de saint Hugues contiennent un catalogue d'évêques, les deux premiers (A/B) listent ceux de saint Domnin (IVe siècle) à saint Hugues (début XIIe siècle)[1],[2]. L'archiviste paléographe, Jules Marion, publie, en 1871, un travail relatif aux trois cartulaires, dont les deux premiers auraient été rédigés, selon lui, par Hugues de Châteauneuf, dit Saint Hugues, évêque de Grenoble entre 1080 et 1132[1]. Le troisième (C) serait l'œuvre de ses successeurs[1]. L'historien Louis Duchesne (1894) nous dit que « Que ce document mérite confiance, c'est ce qui résulte de sa concordance avec ce que l'on sait par ailleurs de l'histoire des évêques de Grenoble. Une seule inexactitude est à signaler, l'omission d'un second Syagrius entre Hesychius et Clarus. Cette faute est sans doute en rapport avec le fait qu'Hesychius eut un Syagrius pour prédécesseur et un autre Syagrius pour successeur. »[3]

Le cardinal Étienne Le Camus, évêque de Grenoble (1671-1707), est l'auteur d'un Catalogue des évêques de Grenoble publié et annoté par l'abbé et érudit Ulysse Chevalier (1868). Chevalier reporte des modifications et corrections à partir des divers catalogues dont celui des trois Cartulaires, L’Estat politique de la province de Dauphiné (1671-72) de Nicolas Chorier, le Dictionnaire historique, chronologique, géographique, généalogique, héraldique, juridique, politique et botanographique du Dauphiné Guy Allard (1635-1716)[4], la Gallia Christiana ou encore les travaux de Jules Marion[5]. Chevalier est aussi l'auteur du Regeste dauphinois (1912-1926) qui ressence la plupart des actes et documents concernant la région.

Edmond Maignien (1847-1916), conservateur de la Bibliothèque publique de Grenoble, est l'auteur de Notes historiques sur l'évêché de Grenoble (1870), en deux volumes, présentant les évêques de la période 1151 à 1238. Ces travaux peuvent être complétés par le Répertoire des sources historiques du moyen âge (1877) de Chevalier ou encore l'Histoire de Grenoble (1888) de l'historien Auguste Prudhomme.

Les travaux de Louis Duchesne, spécialiste de l'ancienne Gaule (1894), permettent une approche spécifique sur l'histoire des évêques entre la période antique et le haut Moyen Âge[6].

Enfin, l'historien Bernard Bligny publie une version contemporaine de la liste des évêques, dans le volume consacré au diocèse de Grenoble dans la collection Histoire des diocèses de France, paru en 1979[7].

Variations du catalogue[modifier | modifier le code]

Le catalogue connaît des variations selon les sources.

Duschene (1894) indiquait que les évêques entre la moitié du VIIe siècle et la moitié du IXe siècle, ne sont que mentionnés par le catalogue, sans autres mentions dans les sources[8]. Bligny (1979) les indiquent, mais ils sont suivis du symbole (?)[7].

Entre 1220 et 1350, la liste des évêques connait des variations de présentation tant au niveau de l'ordre que dans l'existence des épiscopats. Les Cartulaires, et à sa suite, la Gallia Christiana, donnent pour successeurs de Jean Ier, Guillaume Ier et Pierre Ier. Cet ordre est inversé chez Chevalier (1868). Bligny met un (?) concernant l'épiscopat de Guillaume Ier. Pierre Ier est dit Pierre de Seyssins (de Sazino), notamment chez Chevalier (1877)[9] ou encore Prudhomme (1888)[10].

À leur suite, les Cartulaires et la Gallia Christiana indiquent Petrus II de Equa, suivi de Soffredus (1223-1236), Petrus III (ca. 1237-1249) et Falco (ca.1250-1266). Le Calalogue de Chevalier (1868) mentionne pour sa part, après Soffredus, Petrus II de Aqua, puis Petrus III, prieur chartreux du Reposoir. Maignien (1870), dans ses Notes historiques sur l'évêché de Grenoble de 1237 à 1338, indique qu'à la suite de Soffroy, nous trouvons Pierre II Equa, Pierre III, Pierre Falques, Guillaume II, Guillaume III de Royn, Guillaume IV de Royn. Enfin, Chevalier, dans son Répertoire des sources historiques du moyen âge (1877), précise les Pierre qui se succèdent : le premier correspond à Pierre de Sessin ; le second à Pierre Equa ; le troisième au Chartreux et enfin le quatrième à Falcon[9]. Cette succession est celle retenue par Prudhomme (1888)[11].

Enfin, les Cartulaires et la Gallia Christiana mentionnent Guillelmus III de Roino (ca. 1301-1337) comme prédécesseur de Jean II en 1337. Cependant Maignien (1870) précisait qu'à la suite Guillaume II, on trouve Guillaume III de Royn, puis Guillaume IV de Royn. De la même manière, le répertoire de Chevalier (1877) indique que Guillaume III de Royn (1281-1302) est suivi Guillaume IV de Royn, doyen, puis évêque en 1302[12]. Ses deux personnages se retrouvent chez Prudhomme (1888)[13] ; Boisset (1973)[14] ou encore Paravy (1993)[15]. L'abbé Louis Boisset (1973) mentionne en note de bas de page : « [Maignien] corrige les travaux antérieurs, tel Haureau, Gallia Chritiana ; on confondait trois évêques se succédant et se succédant et se nommant Guillaume »[16]

Le catalogue de Bligny se limite à donner à la suite de Pierre Ier, Soffroy, Pierre II, Falcon, Guillaume II, Guillaume III et Jean II[7].

Les évêques de Grenoble[modifier | modifier le code]

Premiers évêques[modifier | modifier le code]

« Les 13 suivants ne sont connus que par le catalogue »[8] :

  • 664 — … : Boson (Boso) ;
  • v. 690 (?) : Isice II (Hisicius, Isicius, Isitius, Esicius) ;
  • v. 699 : Austrebert (Austrobertus) ;
  • …707… : Ramnou (Ramnoldus) ;
  • …726… : Ragnomar (Ragnomarus) ;
  • …742 (?) : Austoric (Austoricus) ;
  • 743 — … : Corbus (?) ;
  • v. 760 (?) : Léopert (Leopertus) ;
  • v. 800 (?) : Ardentius/Ardincus, mais non mentionné dans Bligny (1979) ;
  • v. 804 : Adalhard (Adolardus, Odolardus, Odoardus) (?) ;
  • 825 : Radou (Radoldus) (?) ;
  • 829 (?) : Supert (Siupertus, Supertus, Rupertus) (?) ;
  • (?) : Evrard (Ebroardus, Ebroaldus, Ebroldus) (?) ;
  • v. 840 : Adalulf (Adalulfus, Adalulphus) (?) ;

Reprise de la liste des évêques attestés[8] :

Évêques et princes de Grenoble[modifier | modifier le code]

Geoffroy est fait « prince de Grenoble » par l'Empereur, en 1161[19],[rd 1]. Le titre est conservé jusqu'à la Révolution française.

1349, le Dauphiné est uni au royaume de France

Période révolutionnaire[modifier | modifier le code]

1790, suppression du diocèse
1801, recréation du diocèse

Période contemporaine[modifier | modifier le code]

Évêques de Grenoble-Vienne[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Regeste dauphinois (1912-1926)[modifier | modifier le code]

  1. Regeste dauphinois, p. 691, Acte no 4128 (lire en ligne).
  2. Regeste dauphinois, p. 668, Acte no 3995 (lire en ligne).

Catholic-hierarchy.org[modifier | modifier le code]

Autres références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Jules Marion, « Cartulaires de l'église-cathédrale de Grenoble, dits Cartulaires de saint Hugues », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 32, no 1,‎ , Introduction ; 61-62 (lire en ligne, consulté en ).
  2. Jules Marion, « CCFr | Base Patrimoine : Cartulaires de l'église cathédrale de Grenoble[Texte imprimé]: dits Cartulaires de Saint-Hugues », sur ccfr.bnf.fr (consulté le ).
  3. Duchesne, 1894, p. 224-225 (présentation en ligne).
  4. Guy Allard, Dictionnaire historique, chronologique, géographique, héraldique, juridique, politique et botanographique du Dauphiné : Manuscrit original de 1684 publié par H. Gariel, t. 1 : A à J, Grenoble, (réimpr. Skatline Reprints, Genève, 1970), XI+706 col. (lire en ligne), p. 589.
  5. Le Camus, Chevalier, 1868, p. 4 (lire en ligne).
  6. a et b Duchesne, 1894, p. 225-228.
  7. a b et c Bligny, 1979, p. 329-330 ([1]).
  8. a b et c Duchesne, 1894, p. 226, « les 13 suivants ne sont connus que par le catalogue » (présentation en ligne).
  9. a et b Ulysse Chevalier, Répertoire des sources historiques du moyen âge — t.I Bio-Bibliographie, Montbéliard, Bureaux de la Société Bibliographique, , 2369 p. (lire en ligne), p. 1825.
  10. Prudhomme, 1888, p. 107, note de bas de page n°2.
  11. Prudhomme, 1888, p. 118-119.
  12. Ulysse Chevalier, Répertoire des sources historiques du moyen âge — t.I Bio-Bibliographie, Montbéliard, Bureaux de la Société Bibliographique, , 974 p. (lire en ligne), p. 974.
  13. Prudhomme, 1888, p. 127 et suivantes.
  14. Louis Boisset, Un concile provincial au treizième siècle : Vienne 1289 : église locale et société, vol. 21 de Théologie historique, Éditions Beauchesne, , 359 p. (ISBN 978-2-7010-0055-8, lire en ligne), p. 123,.
  15. Pierrette Paravy, De la chrétienté romaine à la Réforme en Dauphiné : Évêques, fidèles et déviants (vers 1340-vers 1530), Rome, Publications de l'École française de Rome, , 1584 p. (ISBN 2-7283-0296-0, lire en ligne).
  16. a b et c Louis Boisset, Un concile provincial au treizième siècle : Vienne 1289 : église locale et société, vol. 21 de Théologie historique, Éditions Beauchesne, , 359 p. (ISBN 978-2-7010-0055-8, lire en ligne), p. 123.
  17. a b c et d « Histoire — Section « Les grandes figures du diocèse de Grenoble et Vienne » », sur le site du Diocèse de Grenoble-Vienne - www.diocese-grenoble-vienne.fr (consulté en ).
  18. René Poupardin, Le royaume de Provence sous les Carolingiens (855-933), p. 35.
  19. Bligny, 1979, p. 50 ([2]).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bernard Bligny, Histoire des diocèses de France : Grenoble, vol. 12, Paris, Éditions Beauchesne, , 350 p. (ISSN 0336-0539, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349, Impr. valentinoise, 1912-1926. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article (volumes présents sur gallica.bnf.fr, présentation en ligne).
  • Louis Duchesne, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule. Provinces du Sud-Est (tome premier), vol. 3, Paris, Thorin et fils, , 356 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Louis Duchesne, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule. Provinces du Sud-Est (tome premier), Paris, Albert Fontemoing. Anc. Thorin et fils, , 2e éd. (lire en ligne).
  • Jean-Barthélemy Hauréau, « Episcopi Gratianopolitani », dans Denis de Sainte-Marthe, Barthélemy Hauréau, Gallia Christiana (vol.16), Typographia Regia, (lire en ligne), p. 217-258. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Étienne Le Camus, Ulysse Chevalier, Catalogue des évêques de Grenoble, Grenoble, Imprimerie de Prudhomme, , 24 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Edmond Maignien, Notes historiques sur l'évêché de Grenoble de 1151 à 1237 : Geoffroy, Jean Ier de Sassenage, Guillaume Ier, Pierre Ier de Sessins, Soffrey, Grenoble, Imprimerie de Prudhomme, , 19 p. (lire en ligne), p. 3-5, « Geoffroy ».
  • Edmond Maignien, Notes historiques sur l'évêché de Grenoble de 1237 à 1338 : Pierre II Equa, Pierre III, Pierre Falques, Guillaume II, Guillaume III de Royn, Guillaume IV de Royn, Grenoble, Imprimerie de Prudhomme, , 19 p., p. 3-5, « Geoffroy ».
  • Jules Marion, « Cartulaires de l'église-cathédrale de Grenoble, dits Cartulaires de saint Hugues », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 32, no 1,‎ (lire en ligne, consulté en ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Louis de Mas Latrie, Trésor de chronologie (TC), d'histoire et de géographie pour l'étude et l'emploi des documents du Moyen Âge, Paris, V. Palmé, (lire en ligne), pp. 1427-1428
  • Pierrette Paravy, De la chrétienté romaine à la Réforme en Dauphiné : Évêques, fidèles et déviants (vers 1340-vers 1530), Rome, Publications de l'École française de Rome, , 1584 p. (ISBN 2-7283-0296-0, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Auguste Prudhomme, Histoire de Grenoble, Grenoble, A. Gratier, (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • René Poupardin, Le royaume de Provence sous les Carolingiens (855-933?), Paris, éd. É. Bouillon, , xxxiv + 472 (présentation en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article. (présentation en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]