Liste des évêques de Viviers — Wikipédia
La liste des évêques de Viviers recense les noms des évêques qui se sont succédé à la tête du diocèse d'Alba Helviorum au IVe siècle et Ve siècle puis du diocèse de Viviers, en Ardèche.
Histoire
[modifier | modifier le code]Le territoire des Helviens semble avoir été évangélisé vers la fin du IIe siècle par saint Andéol et organisé à partir du IVe siècle[1]. Le siège épiscopal a initialement été fondé à Alba, capitale des Helviens. Lorsque la ville d'Alba dévastée, au VIe siècle, le siège est transféré à Viviers.
Le premier évêque attesté est Janvier (Ianuarius/Januarius)[1],[2]. Un document, dite Vieille charte, rédigé en 950 par l'évêque Thomas, donne une série de 18 noms, subdivisée en « en deux parties, correspondant aux deux sièges successifs d'Aps et de Viviers »[3].
Le siège de Viviers est supprimé le [1]. Le territoire du diocèse (ou évêché) est alors placé sous l'autorité de l'évêque de Mende[1]. Le siège est cependant rétabli le avec un diocèse correspondant au département de l'Ardèche, très semblable à l'ancien Vivarais[1].
Les évêques par période
[modifier | modifier le code]Évêques d'Alba Helviorum
[modifier | modifier le code]Les évêques siégeant à Alba sont[1],[2] :
- Saint Janvier (Ianuarius/Januarius).
- Saint Septime (Septimius).
- Saint Maspicien (Maspicianus).
- Saint Mélan Ier (Melanius Ier), probablement présent au concile de Nîmes (396).
- vers 407-vers 411 : Saint Avole (Avolus), présent dans la liste du diocèse, absent de Duchesne (1907) et mis en doute par Esquieu (1995).
- vers 411-vers 431 : Saint Auxone (Auxonius)
Remarque : Le transfert du siège de l'évêché d'Alba Helviorum (sur le site archéologique d'Alba-la-Romaine) à Viviers est probablement réalisé vers 475 par l'évêque Promotus d'après Yves Esquieu[4]. Louis Duchesne mentionnait que Promotus était « écarté par le G. C. qui lui substitue un Eulalius de provenance polycarpique »[2].
Évêques de Viviers
[modifier | modifier le code]La liste repose sur le Gallia Christiana (GC, 1865) et elle est amendée par les listes proposées par les auteurs Roche (Armorial généalogique et bibliographique des évêques de Viviers, 2 tomes, 1894) et Régné (Histoire du Vivarais, HV, 1921), ainsi que celle publiée sur le site du diocèse[1].
Lorsque l'un des évêques est absent d'une des listes, il en est fait mention : abs.
- vers 452 — vers 463 : Saint Eulalius.
- 474/475 — 487 : Promotus
- abs. GC, en place du précédent chez Duchesne, 1907[2].
- 487 — vers 500 : Saint Lucien (Lucianus)[2].
- vers 507 : Saint Valerius/Valerianus[5].
- avant 517 — 544 : Venant/Venance (Venantius)
- présent aux conciles d'Épaone (517) et de Clermont (535)[5].
- 544 : Rusticus/Rusticius[5].
- vers 549 : Saint Mélan I (Melanius)
- présent au concile d'Orléans (549)[5].
- vers 580 : Saint Eucher (Eucherius)
- *: abs. GC. Inversé avec le suivant par Duchesne[5].
- vers 610 : Saint Firmin (Firminus)[5].
- *: abs. GC.
- vers 610 — 650 : Saint Aule (Aulus)[5].
- *: abs. GC.
- vers 650 : Saint Eumachius[5].
- *: abs. GC.
- vers 673 : Saint Longin (Longinus)[5].
- vers 696 : Jean Ier (Joannes/Iohannes)[5].
- vers 700 — 730 : Arnulphe (Ardulfus/Ardulphus)
- présent dans la Vieille charte[5].
- vers 730 : Saint Arconce (Arconcius)
- mentionné dans « un martyrologe de Viviers »[5].
- vers 765 : Eribald (Euribaldus)[5].
- … : Aurélien
- *: abs. GC.
- vers 815 : Thomas Ier
- d'après un diplôme du roi Louis le Pieux[6].
- vers 833 : Tengrin (Teugrinus).
- signataire, à cette date, du privilège d'Aldric de Sens pour Saint Remi[6].
- vers 850 : Celse (Celsus).
- d'après un diplôme de Lothaire Ier[6].
- 851/852 — 873/874 : Bernoin (Bernoinus).
- diplôme du roi Charles de Provence, en 862[6].
- vers 875/879 : Oetherius/Etherius/Aetherius.
- privilège de Tournus (875), concile de Ponthion (876), diplôme du roi Charles II le Chauve (877) et présent au concile de Mantaille (879)[6].
- vers 892 : Rostain/Rostaing Ier (Rostagnus).
- vers 908 : Richard (Richardus).
- vers 950 : Thomas II.
- vers 965 — 970 : Rostaing II (Rostagnus).
- vers 974 : Arman Ier (Armannus)
- vers 993 : Pierre Ier (Petrus)
- 1014-1040/41 : Arman II (Armannus)
- 1041-1070 : Géraud/Gérard (Gerardus)
- Histoire du Vivarais (HV) mentionnait :
- 1042 — 1067 : Gérard (Gebehard ou Gébonnard)
- 1070 — 1092 : Géraud
- Histoire du Vivarais (HV) mentionnait :
- 1073 — 1095 : Jean II (Joannes), cardinal de St Athanase
- Abs. HV. Une note précise que l'Histoire générale de Languedoc le confondrait avec Jean Allarmet de Brogny (XIVe siècle)[7].
- 1096 — 1119 : Léger (Léodegaire, Leodegarius)
- Fin d'épiscopat en 1124 pour HV.
- 1119 — 1124 : Atton (Hatto)
- Abs. HV.
- 1125 — 1131 : Pierre II (Petrus)
- 1133 — 1146 : Gaucherand de Montaigu (de Montagu), également sous les formes Jaucerand/Jausserand/Josserand (Gaucerandus).
- 1147 — 1154/57 : Guillaume Ier (Guillelmus), dit [de Franconie ?], parfois de Poitiers.
- 1157 — 1171 : Raymond/Raimond d'Uzès (Raymundus).
- 1171 — 1173/75 : Robert (Robertus), dit de La Tour du Pin, d'Alba, d'Albert, mais encore d'Alba de la Tour du-Pin, voire Alberti[8]
- Selon certains auteurs, il pourrait être le même Robert, occupant le siège archiépiscopal de Vienne à partir de 1173, mais sans sources pour venir appuyer la correspondance[8].
- 1175/74 — 1205/06 : Nicolas (Nicolaus).
- Le chanoine Rouchier considérait qu'il était issu de la famille de Valentinois[8]. Il démissionne en , selon Roche[8].
- 1206 — 1216 ou 1217[8] (1220 ?) : Burnon/Bournon (Burno, Brunon, Wurnon, Bernon), dit de Lans ou de Lemps.
- transféré sur le siège archiépiscopal de Vienne[9].
- 1216 ou 1217 (1220 ?) — 1221 ou 1222[8] : Guillaume II (Guillelmus).
- 1221 ou 1222 — 1239 ou 1240[8] : Bermond (Bernard) d'Anduze (Bermundus).
- 1239 — 1244 (?) : Bertrand [de Chalencon/Chalançon].
- Abs. GC, Roche (1894) et HV. Les auteurs évoquent une probable confusion avec le précédent[10]. Roche (1930) indique que s'il diffère du précédent « il faut attribuer le nom de la famille Vellave de Chalancon, qui, plus tard, s'appela de Polignac »[8].
- 1239 — 1244 (?) : Bertrand [de Chalencon/Chalançon].
- 1244 — 1254 : Arnaud de Vogüé (Arnaldus).
- 1255 — † 1263 : Aimon de Genève.
- 1263 — † 1294 : Hugues de La Tour du Pin.
- 1296 — 1297 : Guillaume III dit de Falgar ou de Falguières.
- 1297 — † 1306 : Aldebert de Peyre.
- 1306 — 1318 : Louis Ier de Poitiers.
- 1319 — 1322 : Guillaume IV de Flavacourt.
- 1322 — 1325 : Pierre Gauvain, alias Pierre III de Mortemart (car né à Mortemart), évêque d'Auxerre par la suite, cardinal.
- 1325 — 1326 : Pierre IV de Jean, dit improprement de Moussy.
- 1326 — 1330 : (1) Aymar Bermond d'Anduze de La Voulte.
- 1331 — 1336 : Henri de Thoire-Villars.
- 1336 — † 1365 : (2) Aymar Bermond d'Anduze de La Voulte.
- 1365 — † 1374 : Bertrand de Châteauneuf-Randon (de Castelnau).
- 1373 — 1375 : Pierre V de Sortenac (de Sarcènas), cardinal.
- 1376 — † 1382 : Bernard d'Aigrefeuille.
- 1382 — 1385 : Jean III Allarmet de Brogny, cardinal.
- 1385 — 1386 (?) : Charles-Olivier de Poitiers, administrateur du diocèse.
- 1386 — 1387 : Olivier de Martreuil.
- 1387 — 1388 : Pileo del Prato (Pile de Prato), cardinal, administrateur (selon Roche/Régné).
- 1388 — 1406 : (Philippe-)Guillaume V de Ligny, dit improprement de Poitiers.
- Roche (1894) le mentionne comme administrateur au nom du cardinal de Brogny.
- 1406 — 1442 : Jean IV de Linières.
- 1442 — 1454 : Guillaume-Olivier de Poitiers.
- 1454 — 1477 : Hélie de Pompadour
- 1477 — 1478 : Giuliano della Rovere, futur pape Jules II.
- 1478-1497 : Jean V de Montchenu
- 1498-1542 : Claude de Tournon
- 1542-1552 : Charles Ier de Tournon
- 1552-1554 : Simon de Maillé-Brézé
- 1554-1560 : Jacques-Marie Sala
- 1560-1565 : cardinal Alexandre Farnèse
- 1565-1571 : Eucher de Saint-Vital
- 1571-1572 : Pierre VI d'Urre
- 1573-1621 : Jean VI de L'Hostel
- 1621-1690 : Louis II de La Baume de Suze
- 1690-1713 : Charles-Antoine de La Garde de Chambonas[11].
- 22 avril 1713-20 février 1723 : Martin de Ratabon
- 1723 : Étienne Joseph de La Fare-Monclar
- 1723-1748 : François Renaud de Villeneuve
- 1748-1778 : Joseph Rolin de Morel de Mons
- 21 avril 1778-1801 : Charles de La Font de Savine, prêtre jureur qui adhère à la constitution civile du clergé et sauve ainsi Viviers de la destruction, par les troupes révolutionnaires
Période révolutionnaire et évêques concordataires
[modifier | modifier le code]Entre 1801 et 1822, le siège épiscopal est réuni à celui de Mende[1].
- 1802 - 1805 : Jean-Baptiste de Chabot
- 1805 - 1822 : Étienne Parfait Martin Maurel de Mons
Période contemporaine
[modifier | modifier le code]- 13 janvier 1823-25 juillet 1825 : André Molin
- 26 octobre 1825-17 juin 1841 : Abbon-Pierre-François Bonnel de la Brageresse
- 30 juillet 1841-4 février 1857 : Joseph Hippolyte Guibert, par suite archevêque de Tours et de Paris
- 14 février 1857-17 mai 1876 : Louis III Delcusy
- 7 juin 1876-21 mai 1923 : Joseph-Michel-Frédéric Bonnet
- 20 décembre 1923-23 décembre 1930 : Étienne-Joseph II Hurault, puis évêque de Nancy
- 5 octobre 1931-1er février 1937 : Pierre-Marie Durieux, puis archevêque de Chambéry
- 26 avril 1937-14 décembre 1965 : Alfred Couderc
- 14 décembre 1965-15 octobre 1992 : Jean VII Hermil
- 28 novembre 1992-28 août 1998 : Jean VIII Bonfils, puis évêque de Nice
- 15 novembre 1999-22 mai 2015 : François Blondel
- 22 mai 2015-18 août 2023 : Jean-Louis Balsa (devenu archevêque d'Albi, Castres et Lavaur)
- depuis le 13 mars 2024 : Hervé Giraud, archevêque-évêque
Références
[modifier | modifier le code]- « Le Diocèse de Viviers - Liste des Evêques du Diocèse (pp.18-20) » [PDF], sur ardeche.catholique.fr (consulté en ).
- Duchesne 1907, p. 237.
- Duchesne 1907, p. 235-237.
- Yves Esquieu, « La cathédrale Saint-Vincent de Viviers », dans Congrès archéologique de France. 150e session. Moyenne vallée du Rhône. 1992, Paris, Société française d'archéologie, , pp. 317-331.
- Duchesne 1907, p. 238.
- Duchesne 1907, p. 239.
- Régné 1921, note de bas de page n°2, p. 427.
- Auguste Roche, « Notes sur la chronologie des évêques de Viviers », Revue du Vivarais, Aubenas, , p. 68-75 (lire en ligne).
- Bruno Galland, Deux archevêchés entre la France et l'Empire : les archevêques de Lyon et les archevêques de Vienne, du milieu du douzième siècle au milieu du quatorzième siècle, Rome, École française de Rome, coll. « Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome » (no 282), , 831 p. (ISBN 2-7283-0299-5, lire en ligne), p. 132-134.
- Régné 1921, p. 427.
- Charles-Antoine de la Garde de Chambonas, évêque et comte de Viviers, prince de Donzère et de Châteauneuf du Rosne (Châteauneuf-du-Rhône), baron de Largentière, seigneur des villes du Bourg (aujourd'hui Bourg-Saint-Andéol) et Villeneuve-de-Berg, abbé commendataire de l'abbaye de Mazan, conseiller du roy en ses conseils (Sandret, Revue nobiliaire, héraldique et biographique, VI, pp. 35-36).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- La Grande Encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, vol. 31, 1885-1902, p. 1077 et 1078.
- (la) Jean-Barthélemy Hauréau, Gallia Christiana : Ubi de provincia Viennensi agitur, t. 16, Paris, Firmin Didot Frères et Fils, , 472 p. (lire en ligne), « Episcopi Vivarienses », col. 541-588.
- Jean Charay, Petite histoire de l'Église diocésaine de Viviers, Aubennas, Imprimerie Lienhart, , 348 p., p. 314.
- Claude Devic, Joseph Vaissète, Ernest Roschach, « Note LXXIV : Église de Viviers. Évêques de Viviers », dans Histoire générale de Languedoc avec des notes et les pièces justificatives, t. 4, Toulouse, Édouard Privat libraire-éditeur, (lire en ligne), p. 411-418.
- Louis Duchesne, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule. Provinces du Sud-Est, t. 1, Paris, Albert Fontemoing. Anc. Thorin et fils, , 2e éd. (lire en ligne), p. 235-239. .
- présenté par Alain Fambon, « 1700 : achat d’offices de maire par l’évêque de Viviers (Charles-Antoine de La Garde de Chambonas) et transaction de 1307 : dans un cahier dédié à : 1308, il y a 700 ans - Quand le Vivarais devint français », Cahier de Mémoire d'Ardèche et Temps Présent, no 99, .
- Louis de Mas Latrie, Trésor de chronologie, d'histoire et de géographie pour l'étude et l'emploi des documents du Moyen Âge, Paris, V. Palmé, (lire en ligne), p. 1514-1515.
- Jean Régné, Histoire du Vivarais (2): Le développement politique et administratif du pays, de 1039 à 1500, Marseille, (lire en ligne), (t.1 sur Google Livres ; lire en ligne sur Gallica, pp. 427-432).
- Auguste Roche, Armorial généalogique et bibliographique des évêques de Viviers, vol. 2, Lyon, chez l'auteur / Brun, . .
- t. 1, 1894, 378 pages (t.1 sur Google Livres ; lire en ligne sur Gallica).
- t. 2, 1894, 461 pages (lire en ligne sur Gallica).
- Abbé Rouchier, Histoire religieuse, civile et politique du Vivarais, vol. 1, Paris, (lire en ligne).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Diocèse de Viviers », sur ardeche.catholique.fr (consulté en ).
- « Le Diocèse de Viviers - Liste des Evêques du Diocèse (pp.18-20) » [PDF], sur ardeche.catholique.fr (consulté en ).
- (en) « Diocese of Viviers », sur catholic-hierarchy.org (consulté en ).
- (en) Charles Cawley, « Vienne, Archbishopric — Chapter 6. Bishops of Viviers », sur fmg.ac/MedLands (Foundation for Medieval Genealogy) (consulté en ).