Liste des dirigeants de la Corée du Nord — Wikipédia

Dirigeant suprême de la république populaire démocratique de Corée
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Sceau de la Corée du Nord

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Titulaire actuel
Kim Jong-un
depuis le

Création
Premier titulaire Kim Il-sung
Résidence officielle Ryongsong, Pyongyang

Ce tableau présente la liste des dirigeants de la république populaire démocratique de Corée, depuis la création des différents postes.

Histoire[modifier | modifier le code]

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Union soviétique occupe la moitié nord de la Corée et crée en 1946 le Comité populaire provisoire de la Corée du Nord, présidé par Kim Il-sung. Le , la RPDC est proclamée, également dirigée par Kim Il-sung.

Les chefs suprêmes de la RPDC sont successivement Kim Il-sung, son fils Kim Jong-il et son petit-fils Kim Jong-un. Dans ce rôle, ils n’ont pas de titres réguliers, mais tous dirigent le Parti des travailleurs de Corée - avec le titre de président de 1948 à 1966, de secrétaire général de 1966 à 2011, de premier secrétaire de 2011 à 2016, de président à nouveau de 2016 à 2021 et de nouveau secrétaire général depuis 2021- pendant presque toute leur période de pouvoir. Même s'ils ont l'apparence d'une dynastie, il n'y a pas de succession formelle.

De 1948 à 1972, le chef de l'État est le président du Comité permanent de l'Assemblée populaire suprême (APS). En 1972, la constitution est modifiée pour créer une présidence exécutive. Kim Il-sung, qui avait été Premier ministre de la Corée du Nord depuis la création de la RPDC, est élu président de Corée du Nord à l'unanimité par l'Assemblée populaire suprême, le . Il occupe ce poste jusqu'à sa mort le . Il est proclamé « Président éternel de la République » par un amendement de la Constitution en 1998. Jusqu'en 2019, les fonctions honorifiques du chef de l’État sont exercées par le président du Présidium de l'APS. En 2019, à la suite d'un amendement constitutionnel, les fonctions de chef de l'état sont remises au président de la Commission des affaires de l'État, poste occupé par Kim Jong-un depuis 2016.

Kim Jong-il hérite du contrôle quasi absolu de son père sur le pays[1],[2],[3]. Bien qu'il ait été le successeur désigné de son père depuis au moins 1991, il lui a fallu trois ans pour consolider pleinement son pouvoir. Il est élu secrétaire général du parti du travail de Corée en 1997 et est réélu président de la Commission de la défense nationale en 1998. Il dirige le pays jusqu'à sa mort le .

Après la mort de Kim Jong-il son fils, Kim Jong-un, lui succède et est reconnu publiquement comme « Chef suprême », après l'hommage militaire, lors des funérailles de Kim Jong-il, le .

Parallèlement, les trois hommes sont présidents de la Commission de la défense nationale (CDN) et détiennent le commandement suprême des forces armées de la Corée du Nord. En 2016, le comité est dissous et remplacé par la Commission des affaires de l'État.

Une autre institution importante est l'Assemblée populaire suprême (APS), dont les sessions sont présidées par le président de l'Assemblée populaire suprême.

De 1997 à 2019, le président de l'APS, premier ministre et président de la Commission de la défense nationale a officiellement formé un triumvirat à la tête du pouvoir exécutif, doté de pouvoirs équivalant à un tiers des pouvoirs du président dans d’autres systèmes présidentiels. Le président de l'APS dirige les affaires étrangères et reçoit les lettres de créance des ambassadeurs, le premier ministre s'occupe de la politique intérieure et le président de la CDN commande les forces armées. Dans la pratique, cependant, le président de la Commission de la défense nationale (qui a également été à la tête du PTC) a exercé un véritable pouvoir, un bureau constitutionnellement défini comme le « poste le plus élevé de l’État ».

Dirigeants de l'État[modifier | modifier le code]

La Constitution de la Corée du Nord reconnaît le titre de « Dirigeant suprême » depuis 1998.

Elle reconnaît aussi le titre de « Guide suprême » depuis 2009, date à laquelle le président de la Commission de la défense nationale a été officiellement désigné comme « guide suprême de la République populaire démocratique de Corée »[4]. Il a été légèrement modifié en 2012, avec « président » remplacé par « premier président »[5]. Il a été modifié en 2016 pour tenir compte du remplacement du Commission de la défense nationale par la Commission des affaires de l'État.

Kim Jong-unKim Jong-ilKim Il-sung

Générations[modifier | modifier le code]

  • Première génération
  • Seconde génération
  • Troisième génération

Les mandats en gras indique la position la plus élevée dans le Parti du travail de Corée.

Portrait Nom Mandats exercés Période Idéologie
Kim Il-sung
김일성
(1912–1994)
Commandant suprême de l'Armée populaire de Corée


(45 ans, 302 jours)
Juche
(Dix principes)
Premier ministre du Cabinet de la Corée du Nord
Président du Comité Central du Parti du travail de Corée
Président de la Commission militaire centrale du PTC
Secrétaire Général du Comité Central du Parti du travail de Corée
Président de la Corée du Nord
Président de la Commission de défense nationale de Corée du Nord
« Président éternel de la République » – Titre à vie
Kim Jong-il
김정일
(1941–2011)
Commandant suprême de l'Armée populaire de Corée


(17 ans, 162 jours)
Secrétaire Général de la Commission de la défense nationale de Corée du Nord.
Secrétaire Général du Parti du travail de Corée
Président de la Commission militaire centrale du PTC
« Secrétaire Général Éternel du Parti du travail de Corée » – Titre à vie
« Président Éternel de la Commission de défense nationale de la RPDC »
Kim Jong-un
김정은
(né en 1983)
Commandant suprême de l'Armée populaire de Corée – En cours

En cours
(12 ans, 126 jours)
Premier Secrétaire du Parti du travail de Corée
Président de la Commission militaire centrale du PTC – En cours
Premier Président de la Commission de la défense nationale de Corée du Nord.
Président du Parti du travail de Corée
Président de la Commission des affaires de l'État. – En cours
Secrétaire Général du Parti du travail de Corée – En cours


Chefs de l'État[modifier | modifier le code]

# Nom de temple Parti Dates du mandat
Occidentalisation Hangeul Hanja
Président du Comité permanent de l'Assemblée populaire suprême
1 Kim Tu-bong 김두봉 金枓奉 PTC
2 Choi Yong-kun 최용건 崔庸健
Président de la République
3 Kim Il-sung 김일성 金日成 PTC
Président du Présidium de l'Assemblée populaire suprême
4 Yang Hyong-sop 양형섭 楊亨燮 PTC
5 Kim Yong-nam 김영남 金永南
6 Choe Ryong-hae 최룡해 崔龍海 12 juillet 2019
Président de la Commission des affaires de l'État
7 Kim Jong-un 김정은 金正恩 PTC 12 juillet 2019[6] En cours

Dirigeants du parti[modifier | modifier le code]

Drapeau du parti du travail de Corée.
# Nom de temple Dates du mandat
Occidentalisation Hangeul Hanja
Président du Parti du travail de Corée du Nord
1 Kim Tu-bong 김두봉 金枓奉
Président du Parti du travail de Corée
2 Kim Il-sung 김일성 金日成
Secrétaire général du Parti du travail de Corée
3 Kim Jong-il 김정일 金正日
Premier secrétaire du Parti du travail de Corée
4 Kim Jong-un 김정은 金正恩
Président du Parti du travail de Corée
11 janvier 2020
Secrétaire général du Parti du travail de Corée
11 janvier 2020 En cours

Chefs du gouvernement[modifier | modifier le code]

Le gouvernement est dirigé par le premier ministre du Conseil de l'administration, devenu le premier ministre du Cabinet.

# Nom de temple Parti Dates du mandat
Occidentalisation Hangeul Hanja
Premier ministre du Cabinet
1 Kim Il-sung 김일성 金日成 PTC
Premier ministre du Conseil de l'administration
2 Kim Il 김일 金一 PTC
3 Pak Sung-chul 박성철 朴成哲
4 Li Jong-ok 리종옥 李鍾玉
5 Kang Song-san 강성산 姜成山
6 Li Gun-mo 이근모 李根模
7 Yon Hyong-muk 연형묵 延亨默
8 Kang Song-san 강성산 姜成山
9 Hong Song-nam 홍성남 洪成南
Premier ministre du Cabinet
10 Pak Pong-ju 박봉주 朴鳳柱
11 Kim Yong-il 김영일 金英日
12 Choe Yong-rim 최영림 崔永林
13 Pak Pong-ju 박봉주 朴鳳柱 11 avril 2019
14 Kim Jae-ryong 김재룡 金才龍 11 avril 2019 13 août 2020
15 Kim Tok-hun 김덕훈 金德訓 13 août 2020 En cours

Chefs du parlement[modifier | modifier le code]

Président du Présidium de l'Assemblée populaire suprême[modifier | modifier le code]

# Photo Nom de temple Parti Dates du mandat
Occidentalisation Hangeul Hanja
1 Yang Hyong-sop 양형섭 楊亨燮 PTC
2 Kim Yong-nam 김영남 金永南
3 Choe Ryong-hae 최룡해 崔龍海 En cours

Chef de l'Assemblée populaire suprême[modifier | modifier le code]

# Nom de temple Parti Dates du mandat
Occidentalisation Hangeul Hanja
Président du Comité permanent de l'Assemblée populaire suprême
1 Kim Du-bong 김두봉 金枓奉 PTC
2 Choi Yong-kun 최용건 崔庸健
3 Hwang Jang-yop 황장엽 黃長燁
4 Yang Hyong-sop 양형섭 楊亨燮
Président de l'Assemblée populaire suprême
5 Choe Thae-bok 최태복 崔泰福 PTC
6 Pak Thae-song 박태성 朴泰成 En cours

Chefs de l'armée[modifier | modifier le code]

Drapeau de l'armée populaire de Corée.
# Nom de temple Dates du mandat
Occidentalisation Hangeul Hanja
Président du Comité militaire central du parti des travailleurs de Corée
1 Kim Il-sung 김일성 金日成 1950
Président du Comité de la
défense nationale de Corée du Nord
2 Kim Jong-il 김정일 金正日
3 Kim Jong-un 김정은 金正恩
Président de la Commission des affaires de l'État
En cours

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Barry Turner, The Statesman's Yearbook 2014 : The Politics, Cultures and Economies of the World, Springer, , 1604 p. (ISBN 978-1-349-59643-0, lire en ligne), p. 746

    « However, it is widely understood that Kim, like his late father, yields absolute power over the state, party and army. »

  2. Korea Focus on Current Topics, Korea Foundation, , 109-110 p. (lire en ligne)

    « Kim Jong-il exercises near absolute power based on juche thought and respect for his revolutionary legacy. »

  3. Economic Research Institute for Northeast Asia, Japan and Russia in Northeast Asia : Partners in the 21st Century, Greenwood Publishing Group, , 343 p. (ISBN 978-0-275-96382-8, lire en ligne), p. 138

    « (en)On February 14, 1974, Kim Il Sung announced the ten major principles to the party leadership, thus forcing power rivals to accept his "divinity, absolutism, and unconditionality" as was articulated in the principles. As a result, one may consider Kim Jong Il's control over North Korea, at least for the time being, as absolute, because he has made it almost impossible to openly advocate ideas directed against his father or express discontent with the system. »

  4. Leonid Petrov, « DPRK has quietly amended its Constitution », Leonid Petrov's KOREA VISION, (consulté le )
  5. Socialist Constitution of the Democratic People's Republic of Korea (Amended and supplemented on April 1, Juche 102 (2013), at the Seventh Session of the Twelfth Supreme People's Assembly), Pyongyang, Foreign Languages Publishing House, , PDF (ISBN 978-9946-0-1099-1, lire en ligne), « Article 100 », p. 22
  6. Avant cette date, le président de la Commission des affaires de l'État n'a pas le statut de chef d'État.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pascal Dayez-Burgeon, La dynastie rouge : Corée du Nord, 1945-2014, Paris, éditions Perrin, , 446 p. (ISBN 978-2-262-04043-7)