Liste des prisons de Paris sous la Révolution — Wikipédia

Rôle des prisons[modifier | modifier le code]

Il y a une différence profonde entre les conceptions de l'Ancien Régime et celle de la Révolution quant au rôle des prisons.

L'emprisonnement est considéré avant 1789 comme une mesure de sûreté publique, pour mettre hors de nuire un individu, ou une situation provisoire en avant le jugement ou dans l'attente de l'exécution de la sentence, rarement comme un acte punitif pratiqué plus généralement sous forme d'amendes, de châtiments corporels ou de travaux forcés. Les exceptions portent sur les condamnations prononcées par les tribunaux ecclésiastiques et l'emprisonnement de femmes en remplacement de la peine de galères qui ne pouvait leur être appliquée[1].

Les constituants considèrent, au contraire, la prison comme une forme de punition.

En 1791, on distingue :

  • des prisons pour prévenus non encore jugés (maisons d'arrêt) ;
  • des prisons pour condamnés (maisons de force, de correction, bagne).

En pratique la multiplication des arrestations ne permet pas cette distinction. La dizaine de prisons parisiennes de 1789 se trouve portée à une cinquantaine en 1793.

Conditions de vie[modifier | modifier le code]

Au plus fort de la Terreur, la population carcérale atteint un pic à Paris avec 7140 détenus dénombrés d'après les états publiés par la police[2].

Les conditions de vie des prisonniers variaient énormément d'un lieu de détention à l'autre. Il y eut des épidémies dans les prisons les plus mal tenues.

Arrestations[modifier | modifier le code]

Les arrestations, souvent décrétées par le Comité de Sûreté Générale, étaient relayées par les douze policiers chargés de Paris. Le Comité avait aussi ses propres agents, dont le plus célèbre fut Dossonville.

Insolite[modifier | modifier le code]

Quelque 1153 prisonniers durent leur salut à Charles de La Bussière, employé du bureau de police du Comité de salut public, qui passait ses nuits à détruire les dossiers d'accusation des suspects incarcérés.

Liste des établissements[modifier | modifier le code]

Prisons de l'ancien régime[modifier | modifier le code]

Il y avait seize prisons à Paris à cette époque :

Hôtels particuliers et maisons de santé transformés en prisons[modifier | modifier le code]

Recensements[modifier | modifier le code]

Plusieurs recensements des prisonniers des prisons de Paris eurent lieu à la demande de la Convention nationale, notamment :

Soit au total 1310 prisonniers.

Soit au total 1303 prisonniers.

Soit au total 1555 prisonniers.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Jacques Hillairet, Gibets, piloris et cachots du Vieux Paris, Paris, éditions de Minuit, , 338 p., p. 59
  2. Rémy Bijaoui, Prisonniers et prisons de la Terreur, Imago, , 196 p. (ISBN 978-2-902702-99-2, lire en ligne), p. 605

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]