Lit à baldaquin — Wikipédia

Lit à baldaquin.

Un lit à baldaquin est un lit dont la forme, adoptée vers 1490 dans les maisons riches, consiste en un baldaquin en bois ou en métal d'où descend un drapé (voilure accrochée en rideau, en simple liseré ou suspendue en ciel de lit) et en un châlit fait à l'origine de colonnes de bois ou quenouilles à chaque angle (ce qui le rapproche du lit à colonnes) puis le plus souvent d'un ciel tenu au mur, en porte-à-faux.

Histoire[modifier | modifier le code]

Avant l'apparition du baldaquin : un lit encourtiné de lés d'étoffe tombant de tringles fixées au plafond, fresque, Italie, vers 1303/1305.

Le lit à baldaquin se développe essentiellement dans les pays aisés à la fin du XVe siècle à la Renaissance. Il a à l'origine un rôle plus utilitaire que décoratif : les courtines, rideaux qui peuvent clore complètement le lit (tentures en tissus mats et d’une matière assez lourde) sont utilisées par les seigneurs et les nobles dans l'Europe médiévale[N 1] pour conserver la chaleur et préserver l'intimité car leurs serviteurs dorment souvent dans la même pièce. Il est conçu de manière que l'on puisse dormir en position assise, avec des coussins pour surélever la tête, ce qui explique la longueur restreinte des lits de cette époque. Jusqu'au XVIe siècle, ce lit est assez simple et sobre, même celui utilisé par les nobles. Lié à la notion de prestige, il devient à cette époque plus ouvragé, le luxe de la maison se concentrant notamment sur la literie : les armoiries des propriétaires s'étalent sur le ciel de lit, le dossier, les oreillers ; les travaux sculptés sur la tête de lit et les colonnes deviennent fréquents[1]. Ce lit peut même devenir un meuble d'apparat. Exécuté dans des bois précieux et souvent placé sur une estrade dans la salle d'apparat, il a pour but de donner une impression de faste et de somptuosité. Il sert également aux puissants qui donnent audience allongés sur leur lit de jour (à l'origine du lit de justice du roi)[2].

Il devient courant dans tous les milieux sociaux au XVIIe siècle[3].

Variantes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Avant l'apparition du baldaquin, les courtines étaient suspendues au mur ou au plafond.
  2. « Fond de lit », synonyme désuet de ciel de lit désigne plus particulièrement le dessous du dais, le côté qui fait face à la couche.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Rêves d'alcôves. La chambre au cours des siècles, Union centrale des arts décoratifs, , p. 46.
  2. Jacques Thirion et Daniel Alcouffe, Le Mobilier du Moyen Âge et de la Renaissance en France, Éditions Faton, , p. 56.
  3. Danièle Alexandre-Bidon, exposition « Au lit au Moyen Âge ! » dans la tour Jean-sans-Peur, 2011.
  4. Frédéric Dassas, « Les témoignages du lit de la chambre de la duchesse de Bourbon au Palais-Bourbon et leur présentation au Louvre », In : In Situ, 40, 2019 (en ligne) consulté le sur le site journals.openedition.org.
  5. Isabelle Tamiser-Vétois, « Napoléon III et la chambre de Joséphine, la Fidélité à la mémoire (1861-1870) » paru dans le quinzième volume de la Collection de l’Institut Napoléon, Editions SPM, Paris, 2015, pp. 113-120 (en ligne) sur le site en.musées-nationaux-malmaison.fr.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Henry Havard, Dictionnaire de l'ameublement, Vial, (ISBN 9782851011596).
  • Yves Carlier, « Le vocabulaire et les typologies des lits en France au XVIIIe siècle », In : In Situ, 40, 2019 (en ligne) consulté le sur le site journals.openedition.org.

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Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]