Littératures de l'imaginaire — Wikipédia

Illustration de The Tell-Tale Heart par Harry Clarke, vers 1919

Les littératures de l'imaginaire sont un ensemble de styles littéraires ayant pour point commun de faire évoluer le récit dans un univers physique et social entièrement construit par leur auteur.

Contrairement aux littératures réalistes (Stendhal, Honoré de Balzac, Giovanni Verga, Fiodor Dostoïevski, Charles Dickens…) ou naturaliste comme Émile Zola, les littératures de l'imaginaire ne réfléchissent pas le monde par l'art de la description fidèle mais plutôt par l'art de l'allégorie (la description n'en est pas absente pour autant, comme ne l'est pas l'allégorie dans les littératures réalistes).

La science-fiction, le fantastique et la fantasy (ou le merveilleux) sont généralement reconnus comme les trois principales branches de la littérature de l'imaginaire[1].

Il est néanmoins aussi possible d'y inclure les contes et les mythes ainsi que, plus spécifiquement, les récits surréalistes et le réalisme magique. Des auteurs comme Franz Kafka ou Mikhaïl Boulgakov peuvent à ce titre être considérés comme ayant produit des littératures de l'imaginaire.

En France, chaque mois d'octobre voit la mise en place du Mois de l'Imaginaire où les différents éditeurs français de littératures de l'imaginaire mettent en commun leurs efforts pour promouvoir ce type de littérature à travers l'Hexagone[2].

Une littérature de l'extraordinaire[modifier | modifier le code]

D’après Emmanuel Bertrand-Egrefeuil, il est préférable de parler de littératures de l’extraordinaire pour désigner la science-fiction, le fantastique et la fantasy[3]. En effet, par définition, toutes les fictions ont recours à l’imaginaire. Mis à part pour le roman historique qui s’appuie sur des éléments réels, le romancier invente la quasi-totalité de ses personnages. L’intrigue peut aussi se dérouler dans des lieux imaginaires, comme la petite ville franc-comtoise de Verrières dans Le Rouge et le Noir ou le village normand d’Yonville de Madame Bovary, alors qu’aucune de ces deux œuvres n’appartient au genre SFFF. En revanche, la Science-fiction, le fantastique et la fantasy ont la particularité de mettre en œuvre des événements extraordinaires du point de vue du lecteur. Dès lors, en s’interrogeant sur l’origine de ces phénomènes, cet auteur en déduit des définitions simples des trois genres[4]. Dans la science-fiction, l’extraordinaire s’explique par une science inventée par l’écrivain. Dans la fantasy, les manifestations surnaturelles sont dues à de la magie. Dans le fantastique, le lecteur ne connaît pas la cause de ces événements extraordinaires. Il hésite. C’est l’effet fantastique mentionné par Tzvetan Todorov[5]. Enfin, on parle de genre de l’étrange si le phénomène extraordinaire a finalement des causes rationnelles. L’étrange n’appartient pas aux littératures extraordinaires.

Quelques auteurs[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Berthelot 2006, p. 1.
  2. « Le Mois de l'Imaginaire », sur Le Mois de l'Imaginaire (consulté le )
  3. Emmanuel Bertrand-Egrefeuil, Tout savoir sur la magie. Comment écrire et réussir son univers de Fantasy, Fantasy Editions Rcl, 2018, p. 28-32, (ISBN 979-10-92557-85-5)
  4. Ibid.
  5. Tzevtan Todorov, Introduction à la littérature fantastique, éditions du Seuil, coll. Points littérature, 1970. Cité par E. Bertrand-Egrefeuil, Ibid.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Littératures de l’imaginaire en France », dossier de Initiales, .
  • « Spécial littératures de l'imaginaire en France : la parole aux éditeurs », in Bifrost no 36.
  • Anne Besson, Les littératures de l'imaginaire, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, coll. « L'opportune », , 64 p. (ISBN 978-2-38377-077-0).
  • Francis Berthelot, « Genres et sous-genres dans les littératures de l’imaginaires », Actes du Séminaire Narratologies,‎ (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]