Lola Montès (film) — Wikipédia

Lola Montès

Réalisation Max Ophuls
Scénario Max Ophuls
Annette Wademant
d'après le roman de Cécil Saint Laurent
Musique Georges Auric
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Genre Drame, Romance, Biographie
Durée 116 minutes
Sortie 1955

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Lola Montès est un film franco-allemand réalisé par Max Ophuls dont il est le dernier long-métrage, sorti en 1955.

Synopsis[modifier | modifier le code]

À la Nouvelle-Orléans, sous un chapiteau géant, le public est venu nombreux pour découvrir la nouvelle sensation du moment : la sulfureuse Lola Montès, jadis danseuse et femme galante ayant eu pour amants Franz Liszt et Louis Ier de Bavière. Celle qui a été adulée à travers le monde est désormais donnée en pâture aux spectateurs; condamnée à revivre et caricaturer chaque soir, les moments forts de sa tumultueuse existence, mis en scène par la troupe du cirque.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Thème du film[modifier | modifier le code]

Le film est inspiré de la vie, selon Cécil Saint-Laurent[1], de la célèbre danseuse et courtisane du XIXe siècle Lola Montez, qui fut l'intime de Franz Liszt et de Louis Ier de Bavière. Elle est jouée par l'actrice Martine Carol[2], dont ce fut l'un des rôles les plus marquants[3].

Accueil[modifier | modifier le code]

Lola Montès bénéficie d'un accueil enthousiaste de la part de nombreux cinéphiles et cinéastes, parmi lesquels Jean Cocteau, Jean-Luc Godard, Jacques Rivette, Jacques Tati ou Roberto Rossellini. Pour sa part, François Truffaut n'hésite pas à rapprocher l'originalité de sa structure narrative en multiples retours en arrière de celle du Citizen Kane d'Orson Welles.

En revanche, le film subit un échec commercial retentissant. Les producteurs imposent alors au réalisateur, qui meurt peu après, deux versions mutilées, doublées, raccourcies et remontées contre son gré.

Certains critiques, lors de la projection du film restauré en 2008, estiment qu'« on peut discerner dans Lola Montès une parabole du viol de la culture et de l'histoire européennes par le show-business américain. Ce n'est qu'un contre-chant. Lola Montès est avant tout le récit d'une agonie. C'est le dernier film de Max Ophuls, mort deux ans plus tard »[4]; le film est construit sur « l'indécence des spectacles fondés sur le scandale […] où l'amour et l'argent s'échangent indifféremment, où la célébrité est une marchandise[2]. » Produit avec des moyens techniques exceptionnels et complexes pour l'époque, son scénario décrit en une parabole tragique, la fin de la vie de l'héroïne; désormais déchue et exilée à La Nouvelle-Orléans, celle-ci est littéralement réduite à l'état de monstre de foire, devant mimer sa propre existence pour survivre[2].

Restauration[modifier | modifier le code]

Rachat des droits[modifier | modifier le code]

En 1966, la société Les Films du Jeudi du producteur Pierre Braunberger rachète les droits d'exploitation du film. Quatre décennies plus tard, l'impulsion donnée par sa fille, Laurence Braunberger et par la Fondation Technicolor pour le patrimoine du cinéma[5] permet de le ressusciter[6]. Sous l'égide de la Cinémathèque française, une restauration est supervisée par Tom Burto également auteur de la restauration du Voyage dans la Lune en couleur, réalisé par Georges Méliès, au laboratoire Technicolor de Los Angeles. La richesse des palettes de couleurs, l'ampleur du son, la langue originale des dialogues ainsi que le montage d'origine et le format du film sont fidèles aux choix de Max Ophüls. Cette version est autorisée par le propre fils du réalisateur, Marcel Ophüls.

Nouvelle sortie[modifier | modifier le code]

Présenté lors du 62e festival de Cannes, Lola Montès peut être désormais considéré comme fidèle aux souhaits de Max Ophuls. Après les États-Unis, sa sortie publique en salle se tien en France, le  ; ce qui est considéré comme la véritable résurrection d'un chef-d'œuvre de l'histoire du cinéma est saluée par la presse généraliste dont notamment Le Monde, Télérama, Le Nouvel Observateur et reconnue par le métier du cinéma.

Sortie vidéo[modifier | modifier le code]

Le film ressort avec un nouveau master en Haute Définition, le , édité par Carlotta Films. En bonus, l'édition contient une bande-annonce originale et les essais coiffures de Martine Carol.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cécil Saint-Laurent, Lola Montès, Paris, Presses Pocket, , 251 p..
  2. a b et c Thomas Sotinel, « "Lola Montès" : un chef-d'œuvre effrayant », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  3. (en) Susan Hayward, French Costume Drama of the 1950s : Fashioning Politics in Film, Bristol ; Chicago, Intellect, , 480 p. (ISBN 978-1-84150-318-9, lire en ligne), chap. 15.
  4. https://www.lemonde.fr/cinema/article/2008/12/02/lola-montes-un-chef-d-oeuvre-effrayant_1125905_3476.html « "Lola Montès" : un chef-d'oeuvre effrayant », par Thomas Sotinel, Libération, le 2 décembre 2008, consulté le 7 avril 2024.
  5. Site de la Fondation.
  6. « Lola Montès, ressuscitée », sur lalibre.be (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]