George Herbert (égyptologue) — Wikipédia

Lord Carnarvon
Portrait de Lord Carnarvon.
Fonction
Membre de la Chambre des lords
Titre de noblesse
Comte de Carnarvon
-
Prédécesseur
Successeur
Biographie
Naissance
Décès
(à 56 ans)
Le Caire, Égypte
Sépulture
Beacon Hill (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
vicomte Porchester, « Porchey »
Nationalité
Formation
Activités
Père
Mère
Evelyn Stanhope (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Winifred Herbert (d) (sœur cadette)
Margaret Herbert (d) (sœur cadette)
Victoria Herbert (d) (sœur cadette)
Aubrey Herbert (frère consanguin et frère cadet)
Mervyn Herbert (en) (frère consanguin et frère cadet)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Almina Wombwell (1876-1969)
Enfants
Statut
Titre honorifique
Le très honorable
-
Blason
Vue de la sépulture.

George Edward Stanhope Molyneux Herbert, 5e comte de Carnarvon, plus connu en tant que Lord Carnarvon (, château de Highclere, Newbury, Le Caire), est un égyptologue britannique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Étude et début[modifier | modifier le code]

Il suit ses études au Collège d'Eton et au Trinity College. Vicomte de Porchester, il voyage beaucoup, comme tout jeune noble, sportif accompli : en Afrique du Sud, en Australie et au Japon, passant d'un continent à l'autre.

Il devient à 23 ans, à la suite du décès de son père, le 5e comte Carnarvon et se trouve à la tête d'une fortune colossale et du château avec 145 km2 (36 000 acres). Il se marie en 1895 avec la très riche Almina Wombwell, fille naturelle du banquier Alfred de Rothschild. Il est grièvement blessé à l'âge de 34 ans dans un accident de voiture. Il en souffrira toute sa vie. Ses nombreuses lectures durant sa longue convalescence et notamment celle du livre de Gaston Maspero le décident à partir pour l'Égypte pour acheter une concession et pouvoir faire des fouilles.

Famille[modifier | modifier le code]

Lord Carnarvon se marie avec Almina Victoria Maria Alexandra Wombwell le à l'église St Margaret de Westminster. De leur union naissent deux enfants :

Généalogie[modifier | modifier le code]

Armes des Carnarvon.
  • 1793-1811 : Henry Herbert, 1er comte de Carnarvon (1741-1811) ;
  • 1811-1833 : Henry Herbert, 2e comte de Carnarvon (1772-1833) ;
  • 1833-1849 : Henry Herbert, 3e comte de Carnarvon (1800-1849) ;
  • 1849-1890 : Henry Herbert, 4e comte de Carnarvon (1831-1890) ;
  • 1890-1923 : George Herbert, 5e comte de Carnarvon (1866-1923) ;
  • 1923-1987 : Henry Herbert, 6e comte de Carnarvon (1898-1987) ;
  • 1987-2001 : Henry Herbert, 7e comte de Carnarvon (1924-2001) ;
  • depuis 2001 : George Herbert, 8e comte de Carnarvon (né en 1956).

Égyptologie[modifier | modifier le code]

Après le grave accident qui faillit lui coûter la vie, Lord Carnarvon suit une longue rééducation et se consacre à la photographie. Puis il se découvre une vocation d'archéologue en prenant connaissance des travaux de Schliemann sur la ville de Troie. La lecture d'un ouvrage de Gaston Maspero éveille en lui la vocation d'égyptologue. Son médecin lui ayant expliqué que le climat chaud et sec de l'Égypte pourrait lui être favorable, il s'installe au Caire à l'hôtel Bristol en 1903. Il s'intéresse à l'achat d'une concession pour se livrer à des fouilles sur l'Égypte pharaonique. Il sollicite cette concession auprès de Gaston Maspero en fin d'année 1904. En 1906, il obtient le permis de fouilles sur la colline de Cheikh Abd el-Gournah. Gaston Maspero lui recommande alors Howard Carter.

Lord Carnarvon et Howard Carter[modifier | modifier le code]

Lady et Lord Carnarvon à Epsom.

Gaston Maspero, alors directeur du Service des antiquités, introduit Howard Carter auprès de Lord Carnarvon[1].

La rencontre des deux hommes a lieu au Louxor Hôtel. Dès leur première rencontre le pharaon Toutânkhamon est au centre de leurs discussions animées et d'abord conflictuelles. Carter avait une certaine prévention contre la noblesse anglaise. Il accepte de relever le défi.

Lord Carnarvon et la tombe de Toutânkhamon[modifier | modifier le code]

À partir de l'automne 1907, commence une campagne de fouilles peu productives. Lord Carnarvon obtient un permis de fouilles pour la vallée des Rois en . Commence alors une longue campagne de fouilles ponctuée de ci, de là, par des découvertes intéressantes. L'aiguillon d'un concurrent, Theodore Monroe Davis pousse l'émulation. Davis finit par abandonner, persuadé que la tombe de Toutânkhamon est introuvable.

Howard Carter s'acharne. Il va s'intéresser en 1918 au secteur des tombes ramessides et notamment à une zone occupée par des huttes d'ouvriers situées à douze pieds en dessous de l'entrée de la tombe de Ramsès IV. La guerre qui fait rage en Europe contrarie le déroulement des fouilles ainsi que l'agitation indépendantiste en Égypte (Saad Zaghloul du parti Wafd).

Le , Carter découvre l'entrée d'une sépulture qui était cachée par les déblais. C'est l'entrée de ce qui sera reconnu quelques jours plus tard comme la tombe inviolée du pharaon Toutânkhamon. Lord Carnarvon assiste à la découverte de cette tombe malgré sa santé chancelante, mais n'a pas la chance d'assister à la fouille finale. Une piqûre de moustique tailladée par un rasoir, au Caire, compliquée d'une pneumonie[2], cause sa mort le à 1 h 45. Il est inhumé sur Beacon Hill, dans le parc du château de Highclere.

Une longue opération de déblaiement des accès commence avec l'évacuation lente mais scrupuleusement menée des nombreux objets (mobilier, chars, objets divers, etc.). Une chambre se révèle être celle d'un sarcophage inviolé. Les fouilles sont poursuivies avec l'aide financière et le soutien actif de l'épouse (Lady Almina) et de la fille (Evelyn) de feu Lord Carnarvon.

Le refus obstiné de Howard Carter d'admettre la visite de la tombe avant la fin du déblaiement ainsi que les menées des indépendantistes provoquent le retard des opérations et l'expulsion de Carter. La fouille se termine, enfin, par l'ouverture du sarcophage et des trois cercueils abritant la momie.

La « malédiction du pharaon »[modifier | modifier le code]

Lord Carnarvon aurait été la première victime de la malédiction du pharaon. Au moment de sa mort le dans l'une des suites de l'Hôtel Grand Continental du Caire[3], la rumeur affirme que son chien, Susie, poussa un hurlement avant de mourir lui aussi, et toutes les lumières du château de Highclere ainsi que celles de la ville du Caire en Égypte s'éteignirent, et qu'on ne trouva aucune explication à ces pannes.

Vingt-six autres personnes ayant un lien avec la découverte de la tombe de Toutânkhamon seraient mortes prématurément sans qu'on comprenne de quelle maladie elles étaient atteintes. La rumeur laisse penser que ce serait causé par l'air de la tombe restée fermée pendant 3 000 ans. Toutefois, Howard Carter, le premier à y entrer, n'est mort qu'en 1939 de cause naturelle, ainsi que des centaines d'ouvriers, de curieux, et parmi eux des souverains étrangers, qui visitèrent la tombe.

Publications[modifier | modifier le code]

  • avec Howard Carter, Five Years' Explorations at Thebes : A Record of Work Done 1907-1911, éd. Paul Kegan, (ISBN 0-7103-0835-3, lire en ligne).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. On a en effet retrouvé une lettre de Lord Carnarvon, datée du 14 octobre 1907, déposée dans les archives de Maspero à la bibliothèque de l'Institut de France, et qui indique :

    « Vous aviez été assez aimable de me dire que vous pourriez me trouver un monsieur sachant l'Égyptologie pour surveiller mes travaux. Est-ce que vous avez pensé à quelqu'un ?

    Je laisserai la question des honoraires entre vos mains mais je crois que je préférerai un compatriote »

    — Manuscrits 4009, folios 292-293

    Une autre lettre, datée du 16 janvier 1909, également enregistrée à l'Institut de France sous la référence manuscrits 4009 - folio 527 - confirme l'engagement de Carter par Carnarvon :

    « Juste un mot pour vous dire que Lord Carnarvon a accepté mes conditions. Il sera là du 12 février au 20 mars (1909). Je dois vous remercier encore… »

  2. Alan H. Gardiner, My Working Years, 1962, p. 40.
  3. Would YOU want to own a house jinxed by the Curse of Tutankhamun ? Daily Mail

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Fiona Carnarvon, Egypt at Highclere : The discovery of Tutankhamun, Highclere Enterprises LPP, .
  • (en) Fiona Carnarvon, Carnarvon & Carter: the story of the two Englishman who discovered the tomb of Tutankhamun, Highclere Enterprises LPP, .
  • Elisabeth David, Gaston Maspero 1846-1916 : le gentleman égyptologue, Paris, Pygmalion/Gérard Watelet, , 317 p. (ISBN 2-85704-565-4).
  • Christian Jacq, L'affaire Toutânkhamon, Paris, Bernard Grasset, , 511 p., poche (ISBN 978-2-266-11971-9).
    Un roman qui raconte la découverte par Howard Carter de la tombe de Toutânkhamon. Un ouvrage très précis sur les vies d’Howard Carter et du 5e lord Carnarvon, leurs débuts séparément, leur rencontre, leur découverte de la tombe de Toutânkhamon et leurs démêlés avec l'administration égyptienne (service des antiquités).

Culture populaire[modifier | modifier le code]

Les scènes des sous-sols les sont dans les studios à Londres, ceux de Highclere étant habités.

  • Fiona Carnarvon, Lady Almina and the Real Downton Abbey The Lost Legacy of Highclere Castle, 2011.
  • Harry Andrews, La Malédiction du Pharaon : Toutânkhamon, 1980, Columbia Pictures Television.
  • Julian Curry, Mystries of Egypt, 1998, documentaire IMAX.
  • Julian Wadham, docudrama Egypte, 2005, BBC.

Liens externes[modifier | modifier le code]