Lothrop Stoddard — Wikipédia

Lothrop Stoddard
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 66 ans)
WashingtonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Père
John Lawson Stoddard (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
North American Newspaper Alliance (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parti politique
Idéologie
Membre de
Œuvres principales
The Rising Tide of Color Against White World-Supremacy (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Theodore Lothrop Stoddard, né le à Brookline (Massachusetts) et mort le à Washington, D.C., est un historien, journaliste, eugéniste et politologue américain.

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Stoddard naît à Brookline (Massachusetts), fils de John Lawson Stoddard, célèbre écrivain et conférencier, et de son épouse Mary H. Stoddard[1]. Il est étudiant du Harvard College dont il est diplômé magna cum laude en 1905 puis étudie le droit à l'université de Boston jusqu'en 1908. Stoddard obtient un Ph.D. en histoire de l'université Harvard en 1914[2],[3].

Mort[modifier | modifier le code]

Après la Seconde Guerre mondiale, les théories de Stoddard sont jugées trop étroitement alignées avec celles des nazis aussi connaît-il une forte baisse de popularité[4]. Sa mort d'un cancer en 1950 passe presque inaperçue malgré son influence antérieure auprès d'un large public[5].

Vie personnelle et professionnelle[modifier | modifier le code]

Stoddard était membre de la Société américaine d'histoire, l'American Political Science Association et l'Academy of Political Science (en). Il a été nommé au conseil d'administration de l'American Birth Control League, prédécesseur de la Planned Parenthood de Margaret Sanger[6]. Après avoir obtenu son PhD, en 1914, Stoddard a mené une carrière de journaliste, promoteur de l'idéologie racialiste de son temps, en reprenant à son compte les théories de son contemporain eugéniste Madison Grant[7]. Il était membre et conseiller du Ku Klux Klan, une organisation suprémaciste blanche, implantée aux États-Unis. Stoddard niait son adhésion à celle-ci, malgré les preuves exposées par la presse de son époque[8],[9]. Au début des années 1920, il a fait partie des courants nativistes qui ont pressé le gouvernement américain à adopter des mesures réduisant l'immigration et ont obtenu gain de cause avec, par exemple, la promulgation, en 1924, de la loi d'immigration Johnson-Reed[10].

Il s'est marié à l'âge de 36 ans. Son épouse, une chrétienne dévote, est morte d'un cancer, refusant toute assistance médicale. Son sort a conduit Stoddard à renoncer à la religion[7].

Écrits[modifier | modifier le code]

L'œuvre de Stoddard est un exposé de sa vision racialiste et eugéniste du monde. Elle diffuse les idées racistes, à prétention scientifique, de son époque, notamment la supériorité de la race nordique[11],[3].

Livres[modifier | modifier le code]

Influencé par Madison Grant, il consacre sa thèse à la révolution haïtienne et, en 1914, la publie sous le titre The French Revolution in San Domingo. La défaite de Blancs, massacrés par des Noirs, fonde son anticipation idéologique d'une « guerre planétaire entre les principales races de l'humanité »[7]. Par la suite, Stoddard publie une trentaine d'ouvrages dont les plus connus forment une tétralogie reprenant, parfois verbatim, des passages entiers du maître livre de Grant : The Passing of the Great Race. Dans The Rising Tide of Color (1920), The New World of Islam (1921), The Revolt against Civilization (1922) et Racial Realities in Europe (1924), il met en scène la disparition d'une race nordique prétendue supérieure, résultat d'une immigration de populations non blanches à la croissance démographique supérieure, des pertes de la Première Guerre mondiale, que Stoddard nomme la « guerre civile blanche », le métissage et la philanthropie indiscriminée[7]. D'une manière générale, dans un style journalistique, plus accessible que celui de son inspirateur, il se fait le soutien fervent de la stérilisation et des lois restrictives en matière d'immigration, de mixité raciale[7],[12].

Articles[modifier | modifier le code]

Tout au long de sa carrière, Lothrop Stoddard a écrit des articles pour diverses publications, telles que The Century Magazine, Review of Reviews, Scribner's Magazine et The Forum, diffusée dans la ville de New York.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cox, Michaelene (2015). The Politics and Art of John L. Stoddard. Lanham, Maryland: Lexington Books, p. 36–38.
  2. Gossett, Thomas F. (1963). Race, the History of an Idea in America. Dallas: Southern Methodist University Press, p. 391.
  3. a et b (en) Thomas F Gossett, Race : the history of an idea in America, New York, Oxford University Press, coll. « Race and American culture », (1re éd. 1963), 520 p. (ISBN 978-0-19-802582-5, OCLC 62352695, lire en ligne), p. 390-398.
  4. Guterl, Matthew Pratt. The Color of Race in America, 1900-1940, Harvard University Press, 2004.
  5. Fant, Jr. Gene C. Stoddard, Lothrop, American National Biography Online, 2000.
  6. Weingarten, Karen (2011). Bad Girls and Biopolitics: Abortion, Popular Fiction, and Population Control, Literature and Medicine 29 (1), pp. 81–103.
  7. a b c d et e (en) Jonathan Spiro, Defending the Master Race : Conservation, Eugenics, and the Legacy of Madison Grant, University of Vermont Press, , 508 p. (ISBN 978-1-58465-810-8 et 158465810X, OCLC 823388622, lire en ligne), p. 171-174 et 226-227.
  8. (en) Michael Yudell, Race Unmasked : Biology and Race in the Twentieth Century, New York, Columbia University Press, , 305 p. (ISBN 978-0-231-53799-5, OCLC 1097254294, lire en ligne), p. 41-42.
  9. (en) David Mark Chalmers, Hooded Americanism : The History of the Ku Klux Klan, Durham, Duke University Press, , 3e éd. (1re éd. 1965), 477 p. (ISBN 978-0-8223-0772-3 et 0822307723, OCLC 14818343, lire en ligne), p. 207-271.
  10. (en) Phyllis Lassner et Lara Trubowitz, Antisemitism and philosemitism in the twentieth and twenty-first centuries : representing Jews, Jewishness, and modern culture, Newark, University of Delaware Press, , 248 p. (ISBN 978-0-87413-029-4, OCLC 690303117, BNF 43642113, lire en ligne), p. 142-144.
  11. (en) John P. Jackson, Science for Segregation : Race, Law, and the Case against Brown v. Board of Education, New York, New York University Press, , 304 p. (ISBN 978-0-8147-4326-3, OCLC 779828123), p. 20-23.
  12. (en) Bruce Baum, The Rise and Fall of the Caucasian Race : A Political History of Racial Identity, New York, New York University Press, , 352 p. (ISBN 978-0-8147-0900-9, OCLC 782877905), p. 169-170.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bachman, James Robert. Theodore Lothrop Stoddard: The Bio-sociological Battle for Civilization, University of Rochester. Department of History, 1967.
  • L'Aminot, Tanguy, « Lothrop Stoddard : Sous-hommes en octobre », La Pensée, n° 390 : Miroirs philosophiques de 1917, 2017, p. 107-113.
  • Newby, Idus A. Jim Crow's Defense: Anti-Negro Thought in America, 1900-1930, Louisiana State University Press, 1965.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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