Louis-Paul Aujoulat — Wikipédia

Louis-Paul Aujoulat
Illustration.
Louis-Paul Aujoulat, par Harcourt
Fonctions
Député français

(10 ans et 25 jours)
Élection 21 octobre 1945
Réélection 2 juin 1946
10 novembre 1946
17 juin 1951
Circonscription Cameroun
Législature Ire Constituante
IIe Constituante
Ire et IIe (Quatrième République)
Groupe politique MRP (1945-1948)
IOM (1948-1955)
Ministre du Travail et de la Sécurité sociale

(5 mois et 20 jours)
Président René Coty
Gouvernement Pierre Mendès France
Prédécesseur Eugène Claudius-Petit
Successeur Paul Bacon
Ministre de la Santé publique et de la Population

(2 mois et 15 jours)
Président René Coty
Gouvernement Pierre Mendès France
Prédécesseur Paul Coste-Floret
Successeur André Monteil
Secrétaire d'État à la France d'outre-mer

(9 mois et 25 jours)
Président Vincent Auriol
Gouvernement Antoine Pinay
Prédécesseur Lui-même (indirectement)
Successeur Henri Caillavet

(5 mois et 11 jours)
Président Vincent Auriol
Gouvernement René Pleven II
Edgar Faure I
Prédécesseur Lui-même (indirectement)
Successeur Lui-même (indirectement)

(1 an, 5 mois et 25 jours)
Président Vincent Auriol
Gouvernement Georges Bidault III
Henri Queuille II
René Pleven I
Henri Queuille III
Prédécesseur Lui-même (Sous-secrétaire d'État )
Successeur Lui-même (indirectement)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Saïda ( Algérie française)
Date de décès (à 63 ans)
Lieu de décès Saïda (Drapeau de l'Algérie Algérie)
Nationalité Français
Résidence Cameroun

Louis-Paul Aujoulat, né le à Saïda (Algérie) où son père était enseignant[1] et où il est mort le [2], est un homme politique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Après des études primaires et secondaires à Sidi-Bel-Abbès, il opte pour des études de médecine à Lille, sanctionnées par une thèse de doctorat qu'il soutient à Nancy en 1934.

Il est chercheur dans un laboratoire de psychologie à Lille et président de la ligue missionnaire des étudiants de France. Ancien membre de l'association Ad lucem, il en implante une branche (la fondation médicale Ad Lucem) à Efok au Cameroun français en 1936. Il dirige cette fondation entre 1936 et 1945 en qualité de médecin-directeur[3]. Médecin, il s’établit au Cameroun dont il devient député MRP aux deux assemblées nationales constituantes, puis à l’Assemblée nationale jusqu’en 1956.

Meeting pour la libération des prisonniers et internés politiques de Madagascar, du Maroc, de Tunisie, d’Algérie et d’Afrique Noire, en présence de Louis Aujoulat, 24 juin 1954

En 1948, il adhère au groupe des Indépendants d’Outre-mer, puis il devient secrétaire d’État à la France d’Outre-mer de nombreux gouvernements successifs.

Il lance en 1951 son propre parti, le Bloc démocratique camerounais (BDC). Il dispose notamment du soutien du prélat René Graffin, qui fait ouvertement campagne en sa faveur : « Tous les catholiques doivent, le jour de l'élection, aller aux urnes et voter pour le bon chrétien. » Le BDC ne parviendra toutefois jamais à se développer sérieusement et à concurrencer l'Union des populations du Cameroun (UPC)[4].

Il contribue dans les années 1950 à la répression de l'UPC, qui subit une campagne de débauchages, de harcèlement administratif et d'attaques extrajudiciaires.

D'après les témoignages de certains de ses collaborateurs, il était homosexuel, mais devait le cacher en raison de son engagement conservateur et de ses croyances religieuses[4],[5].

Il est délégué à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et rédige des articles sur l’Afrique.

Il était lié au cardinal Liénart et au mouvement des missionnaires laïcs Ad Lucem. Il était également un sympathisant de l'organisation transnationale Réarmement moral.

L'expression « aujoulatiste » continue d’être employée au Cameroun afin de désigner péjorativement un individu compromis avec le pouvoir.

Fonctions gouvernementales[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Louis-Paul Aujoulat », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
  • Simone Foray et Joseph Foray, Louis-Paul Aujoulat, médecin, missionnaire et ministre, Association Internationale des Amis du Docteur Aujoulat, 1981, 159 p.
  • Guillaume Lachenal, Bertrand Taithe, « Une généalogie missionnaire et coloniale de l'humanitaire : le cas Aujoulat au Cameroun, 1935-1973 », Le Mouvement Social, 2009/2, no 227, p. 45-63, [lire en ligne]
  • Simon Nken, « Louis-Paul Aujoulat : Figure controversée de la vie politique camerounaise, 1935-56 », in Revue canadienne des études africaines, vol. 44, no 2, 2010, p. 256-282, [lire en ligne]
  • Étienne Thévenin, « Louis-Paul Aujoulat (1910-1973), un médecin chrétien au service de l'Afrique », in Jean Pirotte et Henri Derroitte (dir.), Églises et santé dans le tiers monde : hier et aujourd'hui, E. J. Brill, Leiden, 1991, p. 57-76

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jules Kouosseu et Noumbissie M. Tchouaké, Figures de l'histoire du Cameroun : XIXe-XXe siècle, Paris, Harmattan, , 380 p. (ISBN 978-2-296-99044-9, lire en ligne), p. 274
  2. Notice de la BnF
  3. Dieudonné Tahafo Fonguieng & Al., Dictionnaire de la politique au Cameroun, 2e édition, Canada, PUL, , 371 p. (ISBN 978-2-7637-3843-7, www.pulaval.com), p. 22-23
  4. a et b Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsita, KAMERUN !, La Découverte,
  5. Luc Olinga, « Sexe, mensonge et politique », sur Jeune Afrique, (consulté le ).