Louis Gallait — Wikipédia

Louis Gallait
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Vue de l'hémicycle du sénat belge depuis la tribune du président. Dans le fond de l'hémicycle, on voit neuf des quinze peintures historiques de Gallait qui décorent le pourtour du sénat belge. Les quinze peintures furent réalisées de 1872 à 1877. Sur la vue, on voit de gauche à droite: Philippe d'Alsace, Jean II duc de Brabant, Guillaume le Bon, Philippe le Noble, Philippe le Bon, Charles Quint, l'archiduchesse Isabelle, l'archiduc Albert, l'impératrice Marie-Thérèse.
Vue de l'hémicycle du sénat belge depuis la tribune du président. Dans le fond, neuf des quinze peintures historiques (1872-1877) de Gallait qui décorent le pourtour du sénat belge. De gauche à droite: Philippe d'Alsace, Jean II duc de Brabant, Guillaume le Bon, Philippe le Noble, Philippe le Bon, Charles Quint, l'archiduchesse Isabelle, l'archiduc Albert, l'impératrice Marie-Thérèse.

Louis Gallait, né le à Tournai et mort le à Schaerbeek, est un peintre et graveur belge.

Biographie[modifier | modifier le code]

Après des études à l'Athénée royal de Tournai, il se place comme clerc chez un avocat-avoué. Le soir, il suit à l'Académie de dessin de sa ville natale les cours de Philippe-Auguste Hennequin.

En 1832, il obtient son premier succès avec sa peinture Le Denier de César qui lui vaut le prix d'Histoire au concours organisé par la Société des beaux-arts et de littérature de la ville de Gand.

Malgré le refus du bourgmestre José de Hulste de lui assurer la continuation d'un subside de 300 francs que la ville de Tournai lui accordait, Gallait se rend néanmoins à Anvers, muni de maigres ressources, pour compléter sa formation sous la direction de Mathieu-Ignace Van Brée.

Son Christ guérissant les aveugles, exposé à Bruxelles en 1833 le fait connaître du grand public et est aussitôt acheté pour la cathédrale de Tournai par souscription publique.

Cette vente lui permet d'aller à Paris étudier au musée du Louvre des maîtres comme Rubens, Ribera ou Murillo. Il y suit également les leçons de Paul Delaroche et y trouve dès lors la voie qu'il n'allait pas cesser de suivre.

À côté des deux écoles classique et romantique, représentées alors en Belgique par François-Joseph Navez et Gustave Wappers, suivis chacun d'une lignée d'artistes distingués, Gallait crée une école de peinture historique, qui s'attache surtout à la vérité de la couleur locale et à l'intérêt dramatique des scènes. Plusieurs artistes se forment à ses côtés à Bruxelles, dont Frédérique O'Connell[1].

À Paris, il expose au salon de 1835 son tableau Le Serment de Vargas qui lui ouvre le carnet de commandes pour le musée historique de Versailles auquel le roi Louis-Philippe consacre alors une part importante des ressources de sa liste civile. C'est pour cette collection qu'il peint notamment le Portrait du duc de Biron (Versailles), de même que Job sur son fumier, entouré de ses trois amis et de sa femme (Palais des beaux-arts de Lille).

Dans le même temps, il envoie deux toiles à l'Exposition triennale de Bruxelles : le Repentir et Montaigne visitant Tasse à Ferrare.

En 1841, la réputation de Gallait devient européenne grâce à L'Abdication de Charles-Quint (musée des beaux-arts de Tournai). Commencée en 1838, cette vaste composition de cinq mètres sur sept a nécessité trois années de labeur assidu en recherches documentaires et iconographiques. Cette peinture est une commande du gouvernement belge[2]. Exposée dans de nombreuses capitales d'Europe, cette œuvre remporte un succès considérable, attirant sur son auteur une pluie de distinctions honorifiques dont la Légion d'honneur. Tournai fête triomphalement ce succès lors d'un banquet organisé en l'honneur du peintre le dimanche à l'Hôtel de Ville.

L'artiste épouse le , Hippolyte-Simone Picke et le couple s'installe à Schaerbeek. Sa féconde activité de portraitiste et de tableaux historiques le met à la tête d'une fortune considérable.

Louis Gallait atteint l'apogée de sa gloire avec son tableau Derniers honneurs rendus aux comtes d'Egmont et de Hornes, célèbre sous le titre Les Têtes coupées, véritable page d'histoire qui restera comme la flétrissure d'un crime d'État (1851, musée des beaux-arts de Tournai).

De 1872 à 1877, Gallait peint les quinze portraits historiques qui ornent l'enceinte de l'hémicycle du sénat belge[2].

Enfin, Gallait termine en 1882 La Peste à Tournai en 1092 (musée des beaux-arts de Tournai). Ce tableau de près de cinq mètres sur huit, auquel il travaillait déjà en 1853, est une œuvre de jeunesse née, comme il le dit lui-même, de son vif attachement pour sa ville natale.

Il pratique également la gravure pour produire des vues de Tournai (réalisées vers 1830), d'Allemagne, d'Autriche et de France. Il peint aussi des aquarelles, avec rehauts de gouache blanche, à l'île de Wight en 1862 et 1866.

La notoriété de Gallait lui vaut de nombreuses nominations dans les sociétés savantes. Il est membre de l'Académie impériale des beaux-arts à Vienne et à Berlin, ainsi que directeur puis président de l'Académie royale de Belgique.

En , il refuse le titre nobiliaire de baron que lui offre le roi Léopold Ier.

À sa mort, Tournai lui fait des funérailles grandioses et, en 1891, Guillaume Charlier érige un monument en son honneur dans le parc communal de Tournai.

Tournai et Schaerbeek ont donné son nom à une rue.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Iconographie[modifier | modifier le code]

Honneurs[modifier | modifier le code]

Louis Gallait est :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Dictionnaire Bénézit
  • Auguste Voisin, Abdication de Charles-Quint par Louis Gallait : Légende historique et descriptive, Gand, C. Annoot-Braeckman, , 31 p., 20 x 14 cm (lire en ligne).
  • Biographies tournaisiennes des XIXe et XXe siècle, Gaston Lefebvre, Archéologie industrielle de Tournai, 1990, p. 109-110

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le peintre-graveur hollandais et belge du XIXe siècle par Theodor Hippert et Joseph Linnig, Fr J. Olivier, Bruxelles 1879, p. 767.
  2. a b et c Hervé Hasquin, La Wallonie, son histoire, Bruxelles, Editions Luc Pire, , 292 p. (ISBN 2-930240-18-0), page 45 (deuxième édition)
  3. Geneviève Lacambre, « L'affirmation de la nation par l'histoire », Paris-Bruxelles. Bruxelles-Paris, Éditions de la Réunion des musées nationaux-Fonds Mercator, 1997, p. 79.