Louis Janmot — Wikipédia

Louis Janmot
Louis Janmot, Autoportrait (1832),
musée des Beaux-Arts de Lyon.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Anne François Louis JanmotVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Maîtres
Archives conservées par
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 5903-5904, 2 pièces, -)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Le Supplice de Mézence (d), Fleur des champsVoir et modifier les données sur Wikidata

Anne-François-Louis Janmot, né à Lyon le et mort dans la même ville le , est un peintre et poète français de l'École de Lyon.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et principaux travaux à Lyon[modifier | modifier le code]

Louis Janmot est né, en mai 1814, de parents catholiques profondément religieux. Il est extrêmement ému par la mort de son frère en 1823 et de sa sœur en 1829. Élève au collège royal de Lyon, il y fait la connaissance de Frédéric Ozanam et d'autres disciples de son professeur de philosophie, l'abbé Noirot.

En 1831, il est admis à l'École des beaux-arts de Lyon[2] et, un an plus tard, grâce à son autoportrait, âgé de dix-huit ans (ill. ci-contre), il y obtient la plus haute distinction, le Laurier d'or. En 1833, il va à Paris pour suivre des cours de peinture auprès de Victor Orsel et Jean-Auguste-Dominique Ingres[2]. Avec d'autres Lyonnais, il entre à la Société de Saint-Vincent-de-Paul.

En 1835, il se rend à Rome en compagnie de Claudius Lavergne, Jean-Baptiste Frénet et d'autres étudiants, et il y rencontre Hippolyte Flandrin.

Après son retour à Lyon en 1836, Janmot veut attirer sur lui l'attention des critiques du Salon de Paris en réalisant des peintures de grand format et d'inspiration religieuse telles que La Résurrection du fils de la veuve de Naïm (1839), Le Christ au Jardin des Oliviers (1840), ou La Cène (1845) peinte pour l'hôpital de l'Antiquaille[3]. Après 1845, il s'attire l'intérêt de Charles Baudelaire avec son tableau Fleur des champs, ce qui lui permet d'accéder au Salon de 1846. Théophile Gautier est impressionné par son Portrait de Lacordaire (1846).

Mais l'insuccès de son Poème de l'âme à l'occasion de l'Exposition universelle de 1855 le déçoit fortement et le fait revenir à Lyon. En décembre de cette même année, il épouse Léonie de Saint-Paulet, d'une famille noble de Carpentras.

En 1856 Janmot obtient la commande d'une fresque (disparue) représentant la Sainte-Cène pour l'église Saint-Polycarpe. D'autres commandes suivent, notamment pour la décoration de la coupole de l'église Saint-François-de-Sales et pour l'hôtel de ville de Lyon qui vient d'être rénovée par son ami l'architecte Tony Desjardins. Il est alors nommé professeur à l'École des beaux-arts de Lyon.

Paris et Toulon[modifier | modifier le code]

À la surprise générale, Janmot s'installe à Paris en 1861 après avoir reçu la promesse d'une commande pour l'église Saint-Augustin, projet qui est cependant abandonné trois ans plus tard. En proie à d'importants problèmes de famille et financiers, Janmot accepte un poste de professeur à l'École des Dominicains d'Arcueil. Il réalise à cette époque, dans sa propriété de Bagneux, de nombreux portraits, en fresques, de membres de sa famille — dont ne subsistent que des photographies.

À la suite de la naissance de leur septième enfant, en , son épouse meurt à Bagneux. Alors que les troupes prussiennes se rapprochent et investissent son logement, il s'enfuit à Alger chez son beau-père et y réalise des tableaux paysagers. Il revient, en juin de l'année suivante, à Paris et y mène une vie solitaire, sa maison à Bagneux ayant été pillée. En 1878, il réalise une fresque dans la chapelle des Franciscains en Terre Sainte, cependant ce travail n'est suivi d'aucune autre commande.

En butte à des difficultés familiales et financières croissantes, Janmot part pour Toulon ou malgré quelques commandes - nouveau Portrait de Lacordaire (1878, château de Versailles), Rosaire (Saint-Germain-en-Laye, 1880), Martyre de sainte Christine (Solliès-Pont, 1882) - il mene une vie retirée. Il termine la seconde partie du Poème de l’âme que le mécène et ancien industriel Félix Thiollier s'était déclaré prêt à publier.

En 1885, Janmot épouse une ancienne élève, Antoinette Currat, et revient s'établir à Lyon. Il y réalise des dessins au fusain sur le thème de L'Au-delà, qui peuvent être considérés comme une sorte de continuation du Poème de l’âme, parmi lesquels Le Purgatoire (1885) et La Fin des Temps (1888). En 1887 est publié, à Lyon et Paris, un ouvrage de plus de 500 pages intitulé Opinion d’un artiste sur l’art et comprenant des articles précédemment rédigés par Janmot.

Il meurt cinq années plus tard, le , à l'âge de soixante-dix-huit ans.

Esthétique[modifier | modifier le code]

L'Assomption de la Vierge (1845), musée d'Art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole.

Comme Hippolyte Flandrin, autre peintre de l'école lyonnaise et élève d'Ingres, Louis Janmot réalise un grand nombre de commandes pour la décoration des églises. Dans sa peinture, le dessin et le fini d'Ingres se combinent avec un mysticisme dont le parallèle se retrouve dans l'œuvre de ses contemporains du mouvement nazaréen et chez les préraphaélites[4].

Janmot est considéré comme un artiste de transition entre le romantisme et le symbolisme, préfigurant le versant français du préraphaélisme.

Son œuvre est admirée par Pierre Puvis de Chavannes, Odilon Redon et Maurice Denis[4].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Quelques-unes de ses œuvres sont conservées au musée des Beaux-Arts de Lyon. Son œuvre majeure est Le Poème de l'âme, ensemble formé de 18 tableaux et 16 dessins qui l'occupe entre 1835 et 1880. Un long poème composé par Janmot lui-même sert d’argument aux tableaux.

Le Poème de l'âme[modifier | modifier le code]

C'est une oeuvre, la plus connue de Janmot, à la fois littéraire et picturale[5]. Elle comprend une série de 34 tableaux. Cette série de tableaux est associé à un poème cyclique dont la première partie fut publiée en 1854 à Lyon par l'éditeur Vingtrinier. Dans l'édition de 1881 à Saint-Étienne, Janmot enrichit le poème d'une seconde partie, tout en corrigeant quelque peu la première, remplaçant quelques strophes et en ajoutant de nouvelles.

L'œuvre picturale comprend 18 peintures et 16 dessins (musée des Beaux-Arts de Lyon) :

Première partie : les peintures Deuxième partie : les dessins
1. Génération divine 19. Solitude
2. Le Passage des âmes 20. L’Infini
3. L’Ange et la mère 21. Rêve de feu
4. Le Printemps 22. Amour
5. Souvenir du ciel 23. Adieu
6. Le Toit paternel 24. Le Doute
7. Le Mauvais Sentier 25. L’Esprit du Mal
8. Cauchemar 26. L’Orgie
9. Le Grain de blé 27. Sans Dieu
10. Première Communion 28. Le Fantôme
11. Virginitas 29. Chute fatale
12. L’Échelle d’or 30. Le Supplice de Mézence
13. Rayons de soleil 31. Les Générations du Mal
14. Sur la Montagne 32. Intercession maternelle
15. Un Soir 33. La Délivrance, ou vision de l’avenir
16. Le Vol de l’âme 34. Sursum Corda
17. L’Idéal
18. Réalité

Autres œuvres[modifier | modifier le code]

Fleur des champs (1845), musée des Beaux-Arts de Lyon.

Élèves[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Louis Janmot » (voir la liste des auteurs).
(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Louis Janmot » (voir la liste des auteurs).
  1. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom JANMOT L. (consulté le )
  2. a et b Philippe Dagen, « Louis Janmot, un fanatique religieux et sa fable édifiante au Musée d’Orsay », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. Fresque de l'Antiquaille, après restauration sur sdx.rhonealpes.fr.
  4. a et b Turner, 2000, p. 258.
  5. Eric Biétry-Rivierre, « La singulière prière de Louis Janmot au Musée d’Orsay », Le Figaro,‎ (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Élisabeth Hardouin-Fugier, Le Poème de l'âme par Louis Janmot, La Taillanderie, Châtillon-sur-Chalaronne, 2007 (ISBN 978-2-87629-358-8).
  • Wolfgang Drost, Élisabeth Hardouin-Fugier, Louis Janmot, précurseur du symbolisme, C. Winter, Heidelberg 1994 (ISBN 3-8253-0209-1).
  • Élisabeth Hardouin-Fugier, Louis Janmot, 1814–1892, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1981 (ISBN 2-7297-0106-0).
  • Louis Janmot, Opinion d’un artiste sur l’art, Vitte & Perrussel, Lyon 1887 [1]
  • (en) Jane Turner, From Monet to Cézanne: late 19th-century French artists? Grove Art, New York, St Martin's Press, 2000 (ISBN 0-312-22971-2).
  • Sylvie Ramond, Gérard Bruyère et Léna Widerkher, Le Temps de la peinture, Lyon 1800-1914, Lyon, Fage éditions, 2007, 335 p. (ISBN 978-2-84975-101-5).

Liens externes[modifier | modifier le code]