Louis Jourdan — Wikipédia

Louis Jourdan
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Louis Jourdan en 1959.
Nom de naissance Louis Robert Gendre
Naissance
Marseille (France)
Nationalité Drapeau de la France Française
Décès (à 93 ans)
Beverly Hills (Californie, États-Unis)
Profession Acteur
Films notables La Vie de bohème
Lettre d'une inconnue
Le Procès Paradine
Madame Bovary
Rue de l'Estrapade
Gigi
Can-Can
Le Comte de Monte-Cristo
Octopussy

Louis Gendre, dit Louis Jourdan, est un acteur français né le à Marseille[1] et mort le à Beverly Hills[2],[3].

Après avoir débuté en France, il s'expatrie aux États-Unis dès la fin des années 1940 et fait ensuite l'essentiel de sa carrière dans le cinéma américain.

Biographie[modifier | modifier le code]

Louis Jourdan est le fils d'Henry Gendre et d'Yvonne Jourdan, propriétaires d'un hôtel[4], et le frère de Pierre Jourdan. Dès 17 ans, il témoigne de son désir de devenir acteur lorsque son père, directeur, à l'époque, du Grand Hôtel à Cannes, le présente à ses hôtes Raimu et Charles Blavette en marge du tournage de La Femme du Boulanger (1938)[5]. Il est élevé en France, en Turquie et en Angleterre, et s'exerce en tant qu'acteur à l'École dramatique, faisant ses débuts à l'écran en 1939.

Pendant l'occupation allemande, durant la Seconde Guerre mondiale, il continue à faire des films, surtout avec Marc Allégret (L'Arlésienne d'après Alphonse Daudet, La Belle Aventure et Les Petites du quai aux fleurs sur des scénarios de Marcel Achard, Félicie Nanteuil d'après Anatole France) et Marcel L'Herbier (La Vie de bohème d'après Henry Murger, dans le rôle de Rodolphe), qui l'ont fait débuter ; flirtant avec Danielle Darrieux dans l'immense succès Premier Rendez-vous, fiancé (au moins par les journaux) avec Micheline Presle[6], sa partenaire régulière, Jourdan s'impose comme le jeune premier numéro un du cinéma français. Néanmoins, refusant de participer aux productions cinématographiques de propagande nazie, il rejoint la Résistance française. Son père est arrêté par la Gestapo[7]. Après la Libération, Louis Jourdan épouse Berthe Frédérique, avec qui il a un fils.

Repéré par David O. Selznick, l'acteur tente ensuite l'aventure du cinéma américain, faisant l'objet d'un grand battage publicitaire qui le rend célèbre avant même qu'il ait tourné un film en Amérique [8]. Après un rôle central (proche de l'amant de Lady Chatterley) au milieu d'une distribution impressionnante (Gregory Peck, Charles Laughton, Charles Coburn, Ethel Barrymore, Alida Valli), dans Le Procès Paradine (1947), un film d'Alfred Hitchcock qui n'obtient pas le succès escompté, il tient l'année suivante, face à Joan Fontaine, le principal rôle masculin de Lettre d'une inconnue, réalisé aux États-Unis par Max Ophüls.

Louis Jourdan mène dès lors une seconde carrière à Hollywood, où il joue des personnages de « French Lover » à la manière d'un Charles Boyer, avec pour partenaires Jennifer Jones (Jourdan est Rodolphe dans Madame Bovary), Debra Paget, Jean Peters, Doris Day, Grace Kelly, Elizabeth Taylor, souvent dirigé par des cinéastes prestigieux (Vincente Minnelli à plusieurs reprises, Delmer Daves, Jacques Tourneur...). En 1954, il joue au théâtre avec James Dean. Comme des acteurs américains des années 1950-1960 pouvaient l'être, il est rompu à plusieurs disciplines et chante en anglais et sans doublage dans les comédies musicales auxquelles il participe outre-Atlantique (Gigi avec Leslie Caron et Maurice Chevalier et Can-Can aux côtés de Shirley MacLaine et Frank Sinatra) ou lors d'une scène romantique comme son duo avec Ann-Margret dans Made in Paris (1966).

Il revient occasionnellement tourner en Europe, en France pour notamment Rue de l'Estrapade de Jacques Becker, La mariée est trop belle avec Brigitte Bardot, une adaptation en deux époques du Comte de Monte-Cristo réalisée par Claude Autant-Lara, Mathias Sandorf d'après Jules Verne, Peau d'espion avec Bernard Blier, où il campe un écrivain qui doit se mettre au service du contre-espionnage et devenir tueur à gages ; au Royaume-Uni (Le Prisonnier du Temple au côté de Belinda Lee) ; en Italie (le péplum Les Vierges de Rome, Le Désordre de Franco Brusati), mais continue de mener principalement une carrière américaine.

Dans les années 1980, il travaille avec Wes Craven et interprète le rôle du méchant dans un film de la série des James Bond, Octopussy (1983), puis interprète le rôle de Pierre de Coubertin à la télévision américaine (où il avait déjà joué D'Artagnan, Dracula et un meurtrier dans un épisode de Columbo la décennie précédente) en 1984.

Louis Jourdan prendra sa retraite de comédien en 1991, juste après le tournage du film Year of the Comet, de Peter Yates, qui sortira en 1992.

Louis Jourdan a l'honneur peu courant d'avoir deux étoiles à son nom (musique et télévision) sur le Walk of Fame d'Hollywood Boulevard.

Le , Louis Jourdan reçoit la Légion d'honneur des mains de l'ambassadeur français Pierre Vimont. La cérémonie se déroule le à Los Angeles en présence de Mme Jourdan, de Kirk Douglas et de Sidney Poitier, grands amis de Louis Jourdan[9],[10].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Louis Jourdan est marié avec Berthe Frédérique Pacart dite « Quique », du 11 mars 1946 jusqu'à la mort de son épouse en 2014[11].

Son fils, Louis Henry Jourdan, est né le 6 octobre 1951. En décembre 1969, il est arrêté par la police d'Hollywood pour détention de marijuana et relâché contre le versement d'une caution, en attendant son jugement[12]. Il meurt à l'âge de 29 ans le 12 mai 1981 d'une overdose[11]. Il est enterré au Westwood Village Memorial Park Cemetery à Los Angeles.

Durant les années 1960, Louis Jourdan entretient une liaison avec Denise Le Mentec, avec qui il a un fils non reconnu[13].

Mort[modifier | modifier le code]

Louis Jourdan meurt le à son domicile de Beverly Hills situé au 1139 Maybrook Drive dans le Comté de Los Angeles.

Théâtre[modifier | modifier le code]

Louis Jourdan et l'actrice Felicia Montealegre[note 1] en marge de la pièce Tonight in Samarkand (janvier 1955).

Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Louis Jourdan dans Madame Bovary.

Télévision[modifier | modifier le code]

  • 1949 : 21st Academy Awards , Louis Jourdan remet une récompense à la France pour Monsieur Vincent dans la catégorie du meilleur film étranger.
Louis Jourdan en 1959 et l'actrice Edie Adams dans l'épisode The Falling Angel de la série General Electric Theater.

Discographie[modifier | modifier le code]

  • Série Babar the Elephant. Les aventures de Babar, de Jean de Brunhoff et Laurent de Brunhoff, contées en anglais par Louis Jourdan, musique composée et dirigée par Don Heckmann :
    • 1975 : The Story of Babar, 45 tours Caedmon Records SP 85.
    • 1975 : The Story of Babar et The Travels of Babar, 33 tours Caedmon Records TC 1486.
    • 1976 : Babar and Father Christmas et Babar and His Children, 33 tours Caedmon Records TC 1488.
    • 1977 : Babar Comes to America et Babar's Birthday Surprise, 33 tours Caedmon Records TC 1551.
    • 1978 : Babar's Mystery et Babar and the Wully-Wully, 33 tours Caedmon Records TC 1583.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Décoration[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nomination[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Épouse du compositeur Leonard Bernstein.
  2. Pièce créée à Paris en 1950.
  3. C'est pour cela que Louis Jourdan apparaît en couverture du numéro de septembre 1965 du magazine Playbill (crédité par la BiFi). Adaptation cinématographique : titre français Melinda, réalisation de Vincente Minnelli, avec Yves Montand et Barbra Streisand (1970).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Différentes sources donnent la date de 1919 ou 1920, mais sa naissance en 1921 est attestée par son extrait de naissance no 550/1921 chez Les Gens du Cinéma
  2. « Louis Jourdan, le « french beau gosse » d'Hollywood, est mort », Le Point, 15 février 2015
  3. (en) Terrence Rafferty, « Louis Jourdan, Dashing Star of 'Gigi', Is Dead at 93 », The New York Times, 16 février 2015, p. B6
  4. (en) « Louis Jourdan Biography », sur FilmReference.com.
  5. Ma Provence en cuisine, « mémoires cinématographiques et culinaires » de Charles Blavette, Éditions France-Empire, 1961 et 1984, page 112 ; Éditions Jeanne Laffitte, 2002 (ISBN 2862763861), page 137 :
    « Nous retrouvons Raimu dans le hall du Grand Hôtel avec M. Gendre et ses deux fils.
    — Je suis navré que vous partiez aussi vite, nous dit-il.
    Il me présente ses fils, dont l'un se prénomme Louis. C'est un fort beau garçon brun.
    — Il est bien, ce garçon, dis-je à Raimu un moment après.
    — Justement, son père m'en parlait. Il voudrait qu'il fasse du cinéma… c'est pas plus bête que ça… belleou [« peut-être », en provençal]…
    Ce garçon est aujourd'hui Louis Jourdan. »
    .
  6. lexpress.fr/culture/cinema/micheline-presle-ou-le-plaisir-du-jeu
  7. (en) « Louis Jourdan Biography », sur movies.yahoo.com
  8. Louis Jourdan, le dernier french lover d’Hollywood d'Olivier Minne, 2017(Séguier)
  9. a et b La remise de la légion d'honneur à Louis Jourdan par M. Pierre Vimont se déroule le à Los Angeles. Pierre Vimont est ambassadeur de France aux États-Unis de 2007 à 2010. Louis Jourdan est verbalement fait « officier » de la Légion d'honneur, le grade de chevalier ayant été annoncé, officiellement et par les médias. C'est un lapsus (ou une erreur) qui peut être entendu dans la vidéo disponible sur Internet quand, en lui épinglant la décoration, l'ambassadeur de France Pierre Vimont déclare clairement en français (peu avant la 3e minute de l'enregistrement de quelque 5 minutes utiles) : « […] Je vous fais Officier de la Légion d'Honneur » :
    (en) [vidéo] « A day with the french ambassador » sur YouTube.
  10. a et b « Décret du 31 décembre 2009 portant promotion et nomination », JORF n°0001 du 1er janvier 2010 page 11, texte n° 5, sur www.legifrance.gouv.fr
  11. a et b « Décès de l'acteur Louis Jourdan, dernier «French lover» d'Hollywood », sur Libération.fr, (consulté le )
  12. Paris-presse, L'Intransigeant, 1er janvier 1970, p.1 : "Le fils de Louis Jourdan accusé de détention de stupéfiant"
  13. Jean-Noël Mirande, « Louis Jourdan, un Français à Hollywood », sur Le Point, (consulté le )
  14. sa biographie à la BiFi
  15. archives Playbill Vault
  16. Réédition CD RDM Édition (2010)
  17. Réédition CD RDM Édition (2011)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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