Luang Prabang — Wikipédia

Luang Prabang
Luang Prabang
Vue aérienne de Luang Prabang.
Administration
Pays Drapeau du Laos Laos
Province Luang Prabang
Démographie
Population 66 781 hab. (2015)
Géographie
Coordonnées 19° 53′ 20″ nord, 102° 08′ 00″ est
Divers
Site(s) touristique(s) Palais royal de Luang Prabang, Vat Xieng Thong
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Laos
Voir sur la carte administrative du Laos
Luang Prabang

Ville de Luang Prabang *
Image illustrative de l’article Luang Prabang
Le Wat Sen à Luang Prabang
Pays Drapeau du Laos Laos
Type Culturel
Critères (ii) (iv) (v)
Numéro
d’identification
479
Région Asie et Pacifique **
Année d’inscription 1995 (19e session)
Image illustrative de l’article Luang Prabang
Carte de la ville
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Luang Prabang (lao : ຫລວງພຣະບາງ) est une ville du Nord du Laos, actuelle capitale de la province de Luang Prabang. Elle fut la capitale royale du Lan Xang (royaume du million d'éléphants) du XIVe siècle à 1946. La capitale effective fut Vientiane à partir de 1563, puis, après la séparation du royaume de Luang Prabang et du royaume de Vientiane en 1707, le titre de capitale du Lan Xang fut disputé entre les deux villes.

C'est un port fluvial situé sur le Mékong, 210 kilomètres en amont de Vientiane. Enchâssée dans un environnement montagneux, le climat y est plus frais et la difficulté d'accès lui a permis de garder son aspect originel et typique. Peu peuplée, environ 53 792 habitants, elle s'est ouverte au tourisme depuis les années 1990 et est inscrite à l'inventaire des sites du patrimoine mondial depuis 1995 du fait de son patrimoine pré-colonial et colonial.

Luang Prabang est connue pour ses nombreux temples bouddhistes et monastères (on en compte 34[1]). Chaque matin, des centaines de moines provenant des différents monastères marchent à travers les rues pour récolter l'aumône des habitants et parfois des touristes. L'un des principaux sites de la ville est une grande colline dominée au sommet par le temple Wat Chom Si.

Orthographe[modifier | modifier le code]

Le nom ຫລວງພຣະບາງ peut être transcrit de nombreuses façons :

  • en français, Louang Prabang (ou Louang Phrabang)
  • en anglais, le plus souvent Luang Prabang
  • selon les recommandations de la Maison du patrimoine, UNESCO : Luang Phabang

Géographie[modifier | modifier le code]

Paysage de Luang Prabang montrant une passerelle temporaire en bois traversant le fleuve Nam Khan rencontrant le Mékong, et des montagnes vertes au loin. Vue depuis le parc Riverview, près du temple Vat Pak Khan Khammungkhun, au nord-est de la ville (juin 2018)

Luang Prabang est à 300 mètres d'altitude.

Climat[modifier | modifier le code]

Luang Prabang présente un climat sec et humide selon la classification de Köppen. Alors que la ville est généralement très chaude durant l'année, elle est sensiblement plus froide pendant les mois de décembre et janvier. Luang Prabang présente une saison humide d'avril à octobre et une saison sèche pendant les cinq autres mois. La ville compte environ 1 450 millimètres de précipitations annuelles. Les températures varient en moyenne de 13 °C en janvier à 33 °C en mai.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le ວັດໃໝ່ສຸວັນນະພູມາ (lo), temple bouddhiste du 18e siècle, à l'heure bleue, avec des lumières colorées, au centre-ville de Luang Prabang. Septembre 2023.

Luang Prabang est selon des preuves archéologiques habitée depuis les années 8 000 avant Jésus-Christ.

Capitale de la principauté de Muong Xua avant le XIVe siècle, elle se nomme alors Xieng Thong Xieng Dong.

En 1353, le roi Fa Ngum, de retour d'un exil au royaume Khmer, entreprend de réunir les diverses principautés et fonde le Royaume du Million d'Éléphants (Lan Xang), avec pour capitale Xieng Thong Xieng Dong. En 1358, une délégation monastique a mission d'apporter une précieuse statue de Bouddha datant du VIIe siècle et d'origine srilankaise qu'on appelait Phra Bang. Quand la capitale du Lan Xang est transférée à Vientiane pour des raisons de sécurité[réf. souhaitée], Xieng Thong Xieng Dong prend le nom de Luang Phra Bang en l'honneur de la statue, considérée comme un palladium national.

En 1773, la ville est pillée par les Birmans de la dynastie Konbaung. L'année suivante, le centre-ville totalement construit en bois est détruit par les flammes lors du traditionnel Nouvel An lao.

La fin du XIXe siècle est marquée par une forte instabilité : Luang Prabang est pillée par des Pavillons noirs chinois en 1887, puis occupée par les troupes du Siam.

En 1893, le royaume de Luang Prabang est forcé d'accepter le protectorat français pour tout le pays. Henri Mouhot (1826-1861), Francis Garnier (1839-1873), Ernest Doudart de Lagrée (1823-1868), Louis Delaporte (1842-1925), Louis de Carné (1843-1871), Auguste Pavie (1847-1925), tous ces voyageurs ont avoué leur coup de cœur pour cette cité royale.

Les Français reconstruisent Vientiane, la dotant d'infrastructures, de routes et d'universités, et agrandissent le Royaume de Luang Prabang en intégrant des provinces du nord et de l'ancien État de Vientiane. La cité de Luang Prabang, où réside le commissaire français, se dote dès lors d'une architecture coloniale.

En 1989, le Laos ouvre ses portes au tourisme stimulant la croissance économique et la revitalisation de Luang Prabang. Les maisons de bois traditionnelles et maisons de maîtres coloniales sont restaurées, retrouvant leurs lustres d'antan, sous la forme de belles maisons d'hôtes, d'hôtels et restaurants pour répondre à l'offre touristique grandissante.

Classée en 1995 au Patrimoine mondial de l'Humanité par l'UNESCO, Luang Prabang est l'une des plus jolies villes d'Asie, des plus préservées aussi grâce à la présence de la Maison du Patrimoine qui veille à la sauvegarde de la vieille ville. La ville est aussi un des très hauts symboles du bouddhisme en Asie, jouissant d'une grande aura auprès d'une population encore très fervente et très pratiquante. Avec les dizaines de temples occupant près d'un tiers de sa surface, Luang Prabang est encore aujourd'hui le siège de nombreuses manifestations religieuses ; les moines vêtus de la robe safran se comptent par milliers, ce qui renforce son caractère singulièrement mystique. Elle conserve aujourd'hui de très nombreuses traces de la présence française. Le palais royal, construit entre 1904 et 1909 sous le règne du roi Sisavang Vong, a été transformé en 1975 en musée national. Le but de ce classement était d'empêcher la « modernisation sauvage » et de limiter la dénaturation causée par les afflux de touristes[1].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Économie[modifier | modifier le code]

Tourisme[modifier | modifier le code]

En 2007, plus de 200 000 touristes ont visité Luang Prabang, soit dix fois plus qu'en 1995[2].

Hôtel 3 Nagas, avec une vieille Citroën rouge modèle 11 version familiale (1952), à l'heure bleue, à Luang Prabang. Juin 2018.
Artisans au travail, fabricants de mobilier en osier (matériau), tissage de paniers en bambou (vannerie), artisanat textile et sculptures mobiles suspendues, vue intérieure de la maison du patrimoine Heuan Chan, bâtiment ancien en bois sur pilotis avec plafond en bois, mobilier en bambou et sudare (stores vénitiens en bambou), à la maison Heuan Chan heritage, Luang Prabang. Juin 2018.

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Vue de face du temple Vat Pa Phai, avec un bhikshu marchant devant, des fleurs orange marigold au premier plan, des nuages et un ciel bleu, à Luang Prabang. Le long et fin nuage blanc au-dessus du temple, en parfait alignement, semble faire une prolongation naturelle du toit pointu (juin 2018)

Monuments et lieux touristiques[modifier | modifier le code]

Le wat (architecture) Long Koon, intérieur, à Luang Prabang. Septembre 2023.
  • Le palais royal de Luang Prabang, siège du musée national, où on peut voir le Bouddha Pha Bang (en fait une copie, l'original est conservé dans un coffre).
  • Le Vat Mai, typique de l'architecture de Luang Prabang, est également appelé Banpakham. Le roi Anourouth (Anurutha) voulut, en 1796, édifier le plus beau des monastères pour sa capitale, mais il en fut empêché. C’est en 1821 que le roi Manthatourat (Manthaturath), débuta sa construction, ou restauration[3], pour en faire le plus grand et le plus richement décoré des temples de Luang Prabang. Il fut achevé en 1891, sous le règne du roi Sakhaline (Zakarine], par la construction des galeries est et ouest[4]. C'est là qu'à l'occasion du Nouvel An, le Phra Bang (la statue du Bouddha d'or), est amenée du Palais royal, pour être exposé à la vénération de la population. Selon un rite immémorial, le cortège est annoncé par huit brahmanes en sampot et dolman blanc, précédés de vieux souffleurs de conques. Une statue de Bouddha en émeraude[réf. nécessaire] se trouve à l'intérieur rouge et or du bâtiment. Le Wat Mai, est la résidence du plus haut dignitaire de l’église bouddhiste lao, le patriarche suprême, que le nouveau régime appelle désormais le président des moines.
  • Le Vat Visoun, le plus ancien de la ville (vers 1450), reconstruit en 1898.
  • Le Wat Pa Phon Phao, Wat Phon Phao, Wat Phonphao, ou Wat Phol Phao, (signifiant « Temple de la Paix »), est un temple bouddhiste situé sur une colline au sud-est de Luang Prabang, près du Mékong et de l'aéroport de Luang Prabang. Le temple, un stūpa en or[pas clair], est utilisé pour la retraite de méditation en forêt. Il compte une belle collection de peintures murales.

Transports[modifier | modifier le code]

Luang Prabang, une des premières destinations touristiques du pays, est desservie par un aéroport situé à 4 kilomètres du centre-ville (en 2010, 70 % des touristes arrivent par avion). Les travaux d'extension de cet aéroport ont commencé en , sans interruption de service. Ils sont prévus pour s'achever en 2013. La piste, portée à 3 000 mètres, pourra d'accueillir des avions gros porteurs (sauf l'Airbus A380), et 4 Boeing 737 et 7 ATR pourront y stationner en même temps. Le coût prévisionnel des travaux est de 86,4 millions de $ américains, financés grâce à un prêt du gouvernement chinois. 500 familles doivent être déplacées[5].

La desserte routière de Luang Prabang depuis Vientiane doit également être améliorée par la construction d'un nouveau tronçon de 68 km, comportant 10 ponts, pour un coût de 60 millions de $. Les travaux ont commencé en 2008. Lorsqu'ils seront achevés en 2013, le trajet ne prendra plus que quatre heures, contre environ huit aujourd'hui[5].

La ville de Luang Prabang est desservie à la gare de Luang Prabang par la ligne Boten - Vientiane, un train à grande vitesse qui relie la Chine au Laos. Ce projet qui a débuté en a été achevé en 2021. La ligne ferroviaire dessert les villes principales du Laos, dont Luang Prabang, Vang Vieng et Vientiane. La durée du trajet à partir de la ville frontalière avec la Chine - Luang Namtha - jusqu'à la capitale Vientiane est réduite à moins de 3 heures en train, au lieu d'un jour et demi en voiture[6],[7].

Population et société[modifier | modifier le code]

Haw Pha Bang, temple boudhiste à Luang Prabang. Septembre 2023.

Personnalités liées à Luang Prabang[modifier | modifier le code]

Villes jumelées[modifier | modifier le code]

Luang Prabang est jumelée avec une seule ville:

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b David Berliner, « Nostalgie et patrimoine : Une esquisse de typologie1 », dans Émotions patrimoniales, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, coll. « Ethnologie de la France », (ISBN 978-2-7351-1798-7, lire en ligne), p. 393–409
  2. Nina Martin, « Luang Prabang : A la croisée des chemins ? », Gavroche Thaïlande, no 166,‎ , p. 33 à 38 (lire en ligne [PDF])
  3. Luang Prabang, La cité du Bouddha d’or et du flamboyant, par Françoise Capelle (Thalia édition, Collection Patrimoine du monde, 2006 (ISBN 2352780179))
  4. Il fut construit (ou restauré) en 1821 ou vers la fin du XVIIIe siècle selon certaines sources.
  5. a et b Vientiane Times, 16 février 2010, p. 1
  6. (en) « Updates from the Laos-China Railway Project », sur Laotian Times, (consulté le ).
  7. (en) « China train project runs roughshod over Laos », sur atimes.com via Wikiwix (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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