Lucette Michaux-Chevry — Wikipédia

Lucette Michaux-Chevry
Illustration.
Fonctions
Présidente de la communauté d'agglomération Grand Sud Caraïbe[a]

(7 ans et 30 jours)
Réélection
Prédécesseur Intercommunalité créée
Successeur Joël Beaugendre
Maire de Basse-Terre

(6 ans, 1 mois et 25 jours)
Élection
Réélection
Prédécesseur Guy Georges
Successeur Marie-Luce Penchard

(5 ans, 8 mois et 26 jours)
Élection
Prédécesseur Jérôme Cléry
Successeur Pierre Martin
Sénatrice française

(15 ans, 11 mois et 28 jours)
Élection 24 septembre 1995
Réélection 26 septembre 2004
Circonscription Guadeloupe
Groupe politique RPR (1995-2002)
UMP (2002-2011)
Ministre déléguée chargée de l'Action humanitaire et des Droits de l'homme

(2 ans, 1 mois et 11 jours)
Président François Mitterrand
Premier ministre Édouard Balladur
Ministre Alain Juppé
Gouvernement Balladur
Prédécesseur Claude Malhuret (Droits de l'homme, indirectement)
Successeur Xavier Emmanuelli (Action humanitaire, indirectement)
Rama Yade (Droits de l'homme, indirectement)
Présidente du conseil régional de la Guadeloupe

(12 ans et 5 jours)
Élection
Réélection
Prédécesseur Félix Proto
Successeur Victorin Lurel
Députée française

(4 ans, 10 mois et 8 jours)
Élection 12 juin 1988
Réélection 21 mars 1993
Circonscription 4e de la Guadeloupe
Législature IXe et Xe (Cinquième République)
Groupe politique RPR
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur Philippe Chaulet

(moins d’un jour)
Élection 16 mars 1986
Circonscription Guadeloupe
Législature VIIIe (Cinquième République)
Groupe politique RPR
Successeur Édouard Chammougon
Secrétaire d'État chargée de la Francophonie

(2 ans, 1 mois et 20 jours)
Président François Mitterrand
Premier ministre Jacques Chirac
Gouvernement Chirac II
Successeur Thierry de Beaucé
Présidente du conseil général de la Guadeloupe

(2 ans, 11 mois et 25 jours)
Élection
Prédécesseur Lucien Bernier
Successeur Dominique Larifla
Conseillère générale de la Guadeloupe

(9 ans et 8 jours)
Élection 17 mars 1985
Réélection 29 mars 1992
Circonscription Canton de Gourbeyre
Prédécesseur Canton créé
Successeur Luc Adémar

(9 ans et 2 jours)
Élection 14 mars 1976
Réélection 21 mars 1982
Circonscription Canton de Saint-Claude
Prédécesseur Lucien Gerville-Réache
Successeur Robert Tamas
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Claude (Guadeloupe)
Date de décès (à 92 ans)
Lieu de décès Gourbeyre (Guadeloupe)
Nature du décès Cancer de la gorge
Nationalité Française
Parti politique RPR (1986-2002)
UMP (2002-2015)
LR (2015-2021)
Enfants Deux, dont Marie-Luce Penchard
Profession Avocate

Lucette Michaux-Chevry, née le à Saint-Claude et morte le à Gourbeyre, en Guadeloupe, est une femme politique française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Situation personnelle[modifier | modifier le code]

Née le , Lucette Michaux-Chevry est la quatrième d'une fratrie de dix enfants. Titulaire d'une licence de droit, elle prête serment au barreau de Basse-Terre en 1954 et devient avocate[1].

Elle est la mère de deux enfants, dont Marie-Luce Penchard, secrétaire d'État puis ministre chargée de l'Outre-mer de 2009 à 2012 et qui lui succède à la mairie de Basse-Terre en 2014[2],[3].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Elle est élue pour la première fois en 1959, comme conseillère municipale de Saint-Claude. À l'époque, les femmes politiques sont rares. Elle s'engage initialement au Parti socialiste puis soutient Valéry Giscard d'Estaing lors de l'élection présidentielle de 1981, marquant un ancrage à droite qu'elle ne quittera plus[3].

Elle est conseillère générale de la Guadeloupe (élue dans le canton de Saint-Claude puis dans le canton de Gourbeyre) de 1976 à 1994 et présidente du conseil général de 1982 à 1985 ; elle devient la deuxième Française à diriger un département (après Évelyne Baylet en 1970). Elle créé son propre mouvement politique, Le Parti de la Guadeloupe (LPG). En 1987, elle est élue maire de Gourbeyre[3].

Élue députée lors des élections législatives de 1986, elle n’exerce pas ce mandat[4], étant nommée secrétaire d'État chargée de la Francophonie du gouvernement Chirac II, du au [5], homme politique dont elle est une proche. Elle est la première femme issue de l'Outre mer à entrer au gouvernement[3]. Elle est réélue députée en 1988 et devient ensuite présidente du conseil régional de la Guadeloupe en 1992[b], puis ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée de l'Action humanitaire et des Droits de l'homme du gouvernement Édouard Balladur, du au [5].

Elle est élue sénatrice de la Guadeloupe le , puis réélue le . Au Sénat, elle est membre de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, du Groupe français de l'Union interparlementaire (UIP) et du Comité directeur du Fonds pour l'emploi dans les départements d'outre-mer et la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon (FEDOM). Elle décide de ne pas se représenter lors des élections sénatoriales de 2011[6].

Elle perd la présidence du conseil régional en 2004 contre le socialiste Victorin Lurel[7]. Sa défaite est suivie de celles de Gaston Flosse en Polynésie française en 2005 et de Jacques Lafleur en Nouvelle-Calédonie en 2007, marquant la fin d'une époque des proches de Jacques Chirac au pouvoir dans les territoires d'outre-mer français.

La querelle a toujours été très vive entre Gabrielle Louis-Carabin (députée et maire du Moule) et Lucette Michaux-Chevry. Les deux femmes multiplient les attaques. Amie personnelle de Jacques Chirac, Lucette Michaux-Chevry a toujours refusé de créer une section locale du RPR ou de l’UMP en Guadeloupe. À l’inverse, la députée-maire du Moule, se prévalant du soutien personnel de Nicolas Sarkozy, est passée outre. Lors de ses meetings en Guadeloupe, Nicolas Sarkozy, alors président de l’UMP, a dû multiplier les appels à l’union et l’unité derrière lui. Depuis, les querelles entre les deux femmes ont quelque peu diminué.

Lors de la grève générale aux Antilles françaises en 2009, Lucette Michaux-Chevry appelle tous les élus de la Guadeloupe à monter un front uni dans le dialogue avec le président Nicolas Sarkozy et à modifier profondément la politique mise en place dans les départements d'outre-mer par le gouvernement et les relations avec la métropole[8].

La liste qu'elle mène à Basse-Terre lors des élections municipales de 2014 l'emporte avec 56,4 % des voix dès le premier tour de scrutin. Réélue à la présidence de la communauté d'agglomération du Sud Basse-Terre, elle quitte ses fonctions de maire, comme elle l'avait annoncé peu avant son élection[9].

Aux élections départementales de 2015, le binôme qu'elle forme avec Simon Barlagne est éliminé au premier tour dans le nouveau canton de Basse-Terre incluant désormais la commune de Saint-Claude, dirigée par le Parti socialiste[10].

En , elle démissionne de la présidence de la communauté d'agglomération Grand Sud Caraïbe et annonce, à près de 90 ans, mettre un terme à sa carrière politique[11]. Elle conserve toutefois sa fonction d'adjointe à la maire de Basse-Terre (sa fille Marie-Luce Penchard), qu'elle exerce de 2014 à 2020[12].

Surnommée « la dame de fer » ou « l'impératrice », « à la fois crainte et admirée » note Le Monde, elle conserve une influence sur la vie politique guadeloupéenne[3].

Affaires judiciaires[modifier | modifier le code]

En 2002, elle est condamnée à payer 20 000 euros pour « favoritisme dans l’attribution de marchés publics »[13]. Toujours en 2002, elle est condamnée pour usage de faux ; dans une autre affaire, elle est condamnée avec sursis pour abus de confiance[14].

Lucette Michaux-Chevry est placée en garde à vue en , avec sa fille Marie-Luce et son petit-fils Alexandre Penchard, dans le cadre d'un vaste système de corruption et de détournements de fonds publics au préjudice de la communauté d’agglomération du Sud Basse-Terre[15]. Elle meurt avant d’être jugée dans cette affaire[16].

En , à 91 ans, elle est entendue par la justice de Basse-Terre et placée en garde à vue pour une affaire de financement lors de la campagne d'Ary Chalus pour les élections régionales de 2015[17],[18].

En , elle est condamnée en appel à deux ans de prison avec sursis pour n’avoir pas contrôlé le pompage, la production et la distribution d’eau potable dans une zone polluée par le chlordécone ainsi que pour avoir pollué l’environnement par défaut d’assainissement[19],[20].

Mort et hommages[modifier | modifier le code]

Elle meurt le à son domicile de Gourbeyre, des suites d'un cancer de la gorge, à l'âge de 92 ans[3].

De nombreuses personnalités politiques de tous bords lui rendent hommage, parmi lesquelles le président Emmanuel Macron et le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, saluant sa longévité et ses combats pour la Guadeloupe[21],[22].

Sa dépouille est exposée le au palais du conseil départemental pour un hommage populaire, avant ses funérailles le lendemain à la cathédrale Notre-Dame-de-Guadeloupe de Basse-Terre, sous la présidence de David Macaire, administrateur apostolique du diocèse de Guadeloupe[23],[24].

Détail des fonctions et des mandats[modifier | modifier le code]

Au gouvernement[modifier | modifier le code]

Au Parlement[modifier | modifier le code]

Au niveau local[modifier | modifier le code]

Autres[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Communauté d’agglomération du Sud Basse-Terre jusqu’en 2014.
  2. Elle est, avec Marie-Christine Blandin, la première femme élue à la présidence d’un conseil régional en France.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « "La dame de fer de la Guadeloupe" Lucette Michaux-Chevry est décédée à l’âge de 92 ans », sur La Première, (consulté le ).
  2. « Penchard devient maire de Basse-Terre », sur Le Figaro, .
  3. a b c d e et f AFP, « Lucette Michaux-Chevry, ancienne ministre de Jacques Chirac, est morte », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés », sur Assemblée nationale, (consulté le ).
  5. a et b « Archives d'Outre-mer : qui sont les ministres d'Outre-mer de la Ve République ? », sur La Première, (consulté le ).
  6. « Les candidats en vue, les personnalités sortantes », sur Les Échos, (consulté le ).
  7. « Le tombeur de Lucette », sur L'Express, (consulté le ).
  8. « Lucette Michaux-Chevry (UMP) propose « un front uni » face à Sarkozy », sur martinique.franceantilles.fr, (consulté le ).
  9. Marcel Gervélas, « Lucette Michaux-Chevry abandonne son fauteuil de maire », sur guadeloupe.franceantilles.fr, (consulté le ).
  10. « Départementales Outre-mer : les gagnants et les perdants », sur La Première, (consulté le ).
  11. « Lucette Michaux-Chevry met fin à sa carrière politique », sur La Première, (consulté le ).
  12. « Guadeloupe: l'ancienne ministre Lucette Michaux-Chevry devant la justice », sur Le Figaro, (consulté le ).
  13. « Justice : Lucette Michaux-Chevry condamnée pour favoritisme », sur Le Monde, (consulté le ).
  14. Christophe Dubois et Marie-Christine Tabet, L'Argent des politiques : les enfants gâtés de la République, Paris, Éditions Albin Michel, , 345 p. (ISBN 978-2-226-19296-7).
  15. « Lucette Michaux-Chevry, Marie-Luce et Alexandre Penchard en garde à vue », sur rci.fm, (consulté le ).
  16. « Ary Chalus, président de la région Guadeloupe, devant la justice pour des soupçons de financement illégal de sa campagne de 2015 », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  17. « Lucette Michaux-Chevry, ministre sous Chirac, placée en garde à vue », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  18. « L’ancienne ministre Lucette Michaux-Chevry placée en garde à vue », sur 20minutes.fr (consulté le ).
  19. Daphné Gastaldi et Mathieu Martiniere (We Report), « En Guadeloupe, l’eau courante, potable, est devenue un luxe », sur mediapart.fr (consulté le ).
  20. « Guadeloupe : Lucette Michaux-Chevry de nouveau condamnée en appel », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  21. « Décès de Lucette Michaux-Chevry : de nombreuses réactions après l'annonce de sa disparition », sur La Première, (consulté le ).
  22. « Décès de Lucette Michaux-Chevry : les réactions », sur La Première, (consulté le ).
  23. André-Jean Vidal, « La dépouille mortelle de Lucette Michaux-Chevry exposée au Conseil départemental », sur karibinfo.com (consulté le ).
  24. Pierre Emmanuel et Rinsy Xieng, « Les obsèques de Lucette Michaux-Chevry », sur rci.fm, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]