Mémoires de guerre — Wikipédia

Mémoires de guerre
Auteur Charles de Gaulle
Pays Drapeau de la France France
Genre Mémoires
Éditeur Plon
Date de parution 1954, 1956, 1959
Nombre de pages 1 518

Mémoires de guerre est un ouvrage écrit par Charles de Gaulle, qui comprend trois tomes. Chacun correspond à une étape précise de la Seconde Guerre mondiale (le titre de l'œuvre, la période à laquelle il renvoie, la date de composition) : L'Appel, 1940-1942 (1954), L'Unité, 1942-1944 (1956) et Le Salut, 1944-1946 (1959).

Les Mémoires[modifier | modifier le code]

Charles de Gaulle expose dans cet ouvrage l'histoire de la France Libre au cours de la Seconde Guerre mondiale et décrit son déroulement avec beaucoup de minutie. Il ajoute, pour étayer ses propos, de nombreux documents en annexe (et non au sein de l'ouvrage comme l'a par exemple fait Winston Churchill dans The Second World War), comme des cartes, des télégrammes, des lettres, des transcriptions de discours ou d'entretiens. Il se présente en défenseur des valeurs françaises traditionnelles, en patriote luttant pour la grandeur de son pays, et les premières phrases de ces Mémoires reflètent déjà sa fierté nationale et sa vision de la France[1] :

« Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l’inspire aussi bien que la raison. Ce qu’il y a, en moi, d’affectif imagine naturellement la France, telle la princesse des contes ou la madone aux fresques des murs, comme vouée à une destinée éminente et exceptionnelle. J’ai, d’instinct, l’impression que la Providence l’a créée pour des succès achevés ou des malheurs exemplaires. S’il advient que la médiocrité marque, pourtant, ses faits et gestes, j’en éprouve la sensation d’une absurde anomalie, imputable aux fautes des Français, non au génie de la patrie. Mais aussi, le côté positif de mon esprit me convainc que la France n’est réellement elle-même qu’au premier rang ; que, seules, de vastes entreprises sont susceptibles de compenser les ferments de dispersion que son peuple porte en lui-même ; que notre pays, tel qu’il est, parmi les autres, tels qu’ils sont, doit, sous peine de danger mortel, viser haut et se tenir droit. Bref, à mon sens, la France ne peut être la France sans la grandeur. »

Écrits en parallèle de son activité politique au RPF, entre sa démission du gouvernement le et son retour en 1958, les Mémoires de guerre permettent à Charles de Gaulle de préciser les faits historiques associés au combat pour la libération de la France.

Éditions[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références bibliographiques[modifier | modifier le code]

  • Jean-Michel Adam, « Images de soi et schématisation de l’orateur : Pétain et de Gaulle en  », Images de soi dans le discours – La construction de l’ethos, sous la dir. de Ruth Amossy, Lausanne, Delachaux et Niestlé, 1999, p. 101-126.
  • Marcel Arland, « Sur les Mémoires du général de Gaulle », La Nouvelle Revue française, no 24, , p. 1073-1079.
  • Aurélien d'Avout, La France en éclats. Écrire la débâcle de 1940, d'Aragon à Claude Simon, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, 2023, 440 p.
  • Roland Barthes, « De Gaulle, les Français et la littérature » [initialement paru dans France-Observateur, ], Œuvres complètes, t. I , 1942-1965, éd. Éric Marty, Paris, éd. du Seuil, 1993, p. 830-832.
  • Joseph Boly, De Gaulle et la République des Lettres, Dinant, éd. du Cercle d’études Charles-de-Gaulle, 1990.
  • René Bourgeois, « De Gaulle mémorialiste », De Gaulle du libérateur au mémorialiste, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1990, p. 163-181.
  • Charles de Gaulle, ouvrage collectif dirigé par Michel Cazenave et Olivier Germain-Thomas, Paris, L’Herne-Fayard, 2000.
  • Jean-Marie Cotteret et René Moreau, Recherches sur le vocabulaire du général de Gaulle, Paris, Armand Colin, 1969.
  • « De Gaulle écrivain – De Gaulle et les écrivains », Nord, no 14`, , p. 1-128.
  • « De Gaulle, la France et la littérature », Les Temps modernes, 65e année, no 661, novembre-.
  • De Gaulle et les écrivains, textes édités par Jean Serroy, préface de Régis Debray, commentaires de Jean Lacouture, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1991.
  • Maurice Druon, « Charles de Gaulle écrivain », De Gaulle, Paris, Réalités-Hachette, 1973, p. 279-283.
  • Romain Gary, « À la recherche du « je » gaullien », Le Figaro littéraire, , p. 8-10 ; Ode à l’homme qui fut la France, et autres textes autour du général de Gaulle,  éd. Paul Audi, Gallimard, Paris, 2000, p. 69-79.
  • Jean Gaulmier, Charles de Gaulle écrivain, Paris-Alger, Charlot, 1946.
  • Marie-Thérèse Hipp, « Le général de Gaulle et le cardinal de Retz », Études gaulliennes, no 19-20, 1977, p. 69-82.
  • Jean-Louis Jeannelle, Écrire ses Mémoires au XXe siècle : déclin et renouveau, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des idées », 2008.
  • Jean-Louis Jeannelle, « Corps mémorial et corps politique dans les Mémoires de guerre du général de Gaulle », Corps politiques–cosmopolitismes (XVIIIe – XXIe siècles), sous la dir. d’Évelyne Grossman et Yannick Séité, Paris, université Paris-7-Denis Diderot, coll. « Textuel », 2004, p. 109-129.
  • (en) Lawrence D. Kritzman, « A Certain Idea of de Gaulle », Yale French Studies, no 111, Myth and Modernité, , p. 157-168.
  • Adrien Le Bihan, Le Général et son double – De Gaulle écrivain, Paris, Flammarion, 1996, 283 p.
  • Corinne Maier, Le Général de Gaulle à la lumière de Jacques Lacan, Paris, L’Harmattan, 2001.
  • Jean-Claude Martin, « Charles de Gaulle et André Malraux mémorialistes : espoirs, songes et réalités », Cahiers de l’Association internationale des études françaises, no 40, « Les Mémorialistes », , p. 97-108.
  • Claude Mauriac, Le Temps immobile 5 – Aimer de Gaulle [initialement paru sous le titre : Un autre de Gaulle – Journal 1944-1954, Paris, Hachette, 1970], Paris, Grasset, 1978.
  • Léon Noil, « De Gaulle et Chateaubriand : rapprochements », La Revue des Deux Mondes, , p. 120-135.
  • (en) Alan Pedley, As Mighty as the Sword – A Study of the Writings of Charles de Gaulle, Exeter, Elm Bank Publications, 1996.
  • Pascal Ory, De Gaulle ou l'ordre du discours, Paris, Masson, 1978.
  • Jean-Claude Perrier, De Gaulle vu par les écrivains – D’Aragon à Zagdanski – Anthologie, avant-propos de Denis Tillinac, Paris, La Table Ronde, 2000.
  • (en) Robert Pickering, « The Writing of action in de Gaulle’s War Memoirs », De Gaulle and Twentieth Century France, éd. par Hugh Gough et John Horne, Londres, Edward Arnold, 1994, p. 51-69.
  • Francis Quesnoy, « Le style du général de Gaulle », Espoir, no 65, , p. 2-9.
  • Jean-François Revel, Le Style du Général (1959) ; précédé de De la légende vivante au mythe posthume (1988), Paris, Complexe, 1988.
  • Yves Rey-Herme, Mémoires de guerre, de Gaulle écrivain – Analyse critique, Paris, Hatier 1978 ; rééd. Regain de lecture, 2010 (ISBN 978-2353910-08-3).
  • Dominique de Roux, L’Écriture de Charles de Gaulle [1967], préface de Philippe Barthelet, Monaco et Paris, éd. du Rocher,1999.
  • Thuriane Seveno, « Les Mémoires de guerre du général de Gaulle : une contribution à la construction du grand homme », Mots, no 32, « Les « Mémoires » de la politique », numéro coordonné par Vincent Milliot et Érik Neveu, , p. 49-65.
  • Adrien Le Bihan, De Gaulle écrivain, Fayard/Pluriel, 2010 (ISBN 978-2-8185-0069-9).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Charles de Gaulle, Mémoires de guerre – L'Appel : 1940-1942 (tome I), éd. Plon, Paris, 1954 ; rééd. Pocket, 1999 (nouvelle édition 2007) (ISBN 2266095269 et 978-2-266-09526-6), p. 7.