Maître de Barthélemy l'Anglais — Wikipédia

Maître de Barthélemy l'Anglais
Période d'activité
Vers -Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Lieu de travail
Le Mans (?)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mécène
Œuvres principales

Le Maître de Barthélemy l'Anglais désigne par convention un enlumineur actif dans l'ouest de la France entre 1430 et 1450. Il doit son nom à un manuscrit du Livre des propriétés des choses de Barthélemy l'Anglais. Des manuscrits mais aussi des cartons de vitraux, de tapisserie et une fresque lui sont attribués.

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

Les travaux des mois, Livre des propriétés des choses BNF Fr135 f327r.

Le corpus du maître a été constitué pour la première fois en 1976 par l'historien de l'art allemand Eberhard König. Il croyait y voir l'auteur des ajouts au calendrier des Très Riches Heures du duc de Berry et le désigne alors sous le nom de « peintre du mois d'octobre » et le pense actif à Angers[1]. Cette attribution a depuis été remise en cause et redonnée à Barthélemy d'Eyck. Dès 1982, l'historien de l'art américain John Plummer le voit plutôt actif au Mans d'après un livre d'heures d'une collection privée new-yorkaise dont il est le peintre[2]. Il propose de le renommer d'après son œuvre principale, un manuscrit du Livre des propriétés des choses de Barthélemy l'Anglais conservé à la Bibliothèque nationale de France (Fr.135-136). L'historienne de l'art française Nicole Reynaud a proposé de lui attribuer des œuvres réalisées pour des commanditaires de la maison d'Anjou tels que Yolande d'Aragon ou René d'Anjou sur d'autres supports comme des cartons de vitraux et même une fresque en Sicile[3].

Depuis, Eberhard König a proposé d'identifier le maître anonyme à Pierre du Billant, qui est désigné dans les archives de cette période comme un peintre et brodeur au service de René d'Anjou et beau-père de Barthélemy d'Eyck[4]. Cette identification n'a cependant pas rencontré l'adhésion des autres historiens de l'art[5].

Éléments stylistiques[modifier | modifier le code]

Son style est véritablement original pour son époque. Il montre un souci de réalisme dans ses représentations, à l'image de l'art de la Renaissance, mais pour autant, il fait preuve d'archaïsmes en n'utilisant pas du tout la perspective et ne recherchant pas les effets de profondeur. Ses personnages sont marqués par des figures anguleuses, des expressions heurtées grâce à des traits de dessin très aigus. Sa palette de couleur joue en permanence sur le contraste violent[6].

Œuvres attribuées[modifier | modifier le code]

Manuscrits[modifier | modifier le code]

Autres supports[modifier | modifier le code]

Le Triomphe de la Mort (Palerme).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • François Avril, Nicole Reynaud et Dominique Cordellier (dir.), Les Enluminures du Louvre, Moyen Âge et Renaissance, Paris, Hazan - Louvre éditions, , 384 p. (ISBN 978-2-7541-0569-9), p. 163
  • François Avril et Nicole Reynaud, Les manuscrits à peintures en France, 1440-1520, BNF/Flammarion, , 439 p. (ISBN 978-2-08-012176-9), p. 106-108

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Eberhard König, « Un grand miniaturiste inconnu du XVe siècle français : le peintre de l'Octobre des Très Riches Heures du duc de Berry », Les Dossiers de l'archéologie, 16, 1976, p.96-123.
  2. (en) John Plummer et Gregory Clark, The last flowering : French Painting in Manuscripts 1420-1530 from American collections, New York, Pierpont Morgan Library / Oxford University Press, , 123 p. (ISBN 0-19-503262-4), p. 25.
  3. Nicole Reynaud, « Le Triomphe de la Mort de Palerme : rencontre franco-italienne au milieu du XVe siècle ? », in Hommage à Michel Laclotte. Études sur la peinture du Moyen Âge et de la Renaissance, 1994, p. 132-151
  4. (de) Eberhard König, Das Liebentbrannte Herz : Der Wiener Codex und der Maler Barthélemy d'Eyck, Graz, 1996, p. 83-86
  5. Avril, Reynaud et Cordellier 2011, p. 163
  6. Avril et Reynaud 1993, p. 106-108
  7. Notice de la vente Christie's
  8. Notice du département des arts graphiques du Louvre
  9. Notice du catalogue Tenschert
  10. Françoise Gatouillat, « Les vitraux du bras nord du transept de la cathédrale du Mans et les relations franco-anglaises à la fin de la guerre de Cent Ans », Bulletin Monumental, t. 161, no 4,‎ , p. 307-324 (DOI 10.3406/bulmo.2003.1867)
  11. Description sur le site du V&A Museum