Maître des Initiales de Bruxelles — Wikipédia

Maître des Initiales de Bruxelles
Période d'activité
Nom de naissance
Giovanni di fra SilvestroVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Maître
Lieux de travail
Œuvres principales

Le Maître des Initiales de Bruxelles est un nom de convention désignant un enlumineur actif en Italie et en France des années 1390 à 1420. Il doit son nom à un livre d'heures ayant appartenu au duc de Berry actuellement conservé à la Bibliothèque royale de Belgique à Bruxelles pour lequel il a décoré des lettrines historiées. Il a été récemment proposé de l'identifier à l'artiste bolonais Giovanni di fra Silvestro.

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

Ce maître anonyme a été formé au sein de l'atelier de Niccolò di Giacomo à Bologne entre 1375 et 1400. C'est à cette date qu'il arrive à Paris. Il collabore alors à l'atelier de Jacquemart de Hesdin, notamment en décorant les lettrines historiées des Très Belles Heures que l'enlumineur parisien réalise pour le duc de Berry ou encore pour des heures réalisées sans doute pour Raymond Raguier, futur conseiller du roi Charles VII de France. Il prend apparemment plus d'autonomie en décorant des heures pour l'orfèvre Michel de Lailler en 1402 puis pour Charles III de Navarre en 1404. Il réalise de nombreux autres livre d'heures princier à Paris jusqu'à son retour à Bologne vers 1408[1].

L'historien de l'art autrichien Otto Pächt est le premier à identifier l'artiste, mais sa proposition de l'identifier à Zanobi da Firenze n'a pas été retenue. Millard Meiss est le premier à constituer le corpus des œuvres qui lui sont généralement attribuées. L'historien de l'art italien Massimo Medica a proposé de l'identifier à Giovanni di fra Silvestro, un artiste bolonais.

Éléments stylistiques[modifier | modifier le code]

Le maître a contribué à faire connaître les innovations de l'art bolonais et aussi padouans de l'époque. Il propage les architectures en projection propres à Altichiero da Zevio ou à Jacopo Avanzi dans leurs fresques de la basilique Saint-Antoine de Padoue. Il introduit dans les décorations de marges l'usage de feuilles d'acanthe grasses avec de nombreuses figures grotesques, d'oiseaux, insectes et putti et monstres le tout débordant parfois sur la miniature centrale. Il contribue à influencer d'autres artistes parisiens tels que le Maître d'Egerton, le Maître de la Mazarine ou le Maître de Bedford. L'artiste est lui-même influencé par les ateliers d'enlumineurs parisiens : il y acquiert une plus grande minutie dans ses représentations de paysages ou d'architectures[2].

Œuvres attribuées[modifier | modifier le code]

Manuscrits attribués[modifier | modifier le code]

Christ en majesté, lettrine d'un missel, J. Paul Getty Museum.
Miniature de l'Annonciation tirée d'un livre d'heures de Louis de Guyenne (?), British Library.

Enluminures isolées[modifier | modifier le code]

  • 145 pages d'un livre d'heures démembré, peint vers 1390-1400 pour la famille Acciuaiuoli de Florence ou destiné à un prieuré cartésien italien, dispersées dans plusieurs collections dans le monde : British Library, Add52539, 69865, 76762, 76763, 82729, 88889 ; 60 folios subsistant à la Charles E. Young Library UCLA, Rouse Ms.32[6], un lot vendu chez Sotheby's à Londres en 1996 actuellement dans une collection privée au Japon et un autre lot vendu chez Sotheby's en 1981, désormais dans une collection privée suisse[7].
  • Lettrine historiée P avec la nativité, vers 1390, Art Institute of Chicago, 1915.547[8]
  • 8 lettrines historiées tirées d'un antiphonaire et dispersées, vers 1410-1420, S avec saint Étienne, Metropolitan Museum of Art, New York, 31.134.1[9], un E avec le Christ bénissant toujours au Metropolitan, un A avec un prophète à la Fondation Cini à Venise, un E avec saint Dominique autrefois à la librairie Maggs Bros Ltd (en) de Londres, un D avec saint Nicolas de Bari vendu en 1991 chez Christie's, un D avec le Christ lavant les pieds des apôtres dans la collection Holford à Londres et un I avec un prophète au Rijksmuseum d'Amsterdam[10],[11] et enfin une lettrine avec saint André au Fitzwilliam Museum, Cambridge (MS McClean 201.13g)[12]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Elisabeth Taburet-Delahaye (dir.), Paris 1400 : Les arts sous Charles VI, Paris, Fayard/RMN, , 413 p. (ISBN 2-213-62022-9), p. 274-275 (notice 169)
  • (en) Robert G. Calkins, « An Italian in Paris: The Master of the Brussels Initials and His Participation in the French Book Industry », Gesta, vol. 20, no 1,‎ , p. 223-232 (lire en ligne)
  • (it) Massimo Medica, « Un nome per il 'Maestro delle Iniziali di Bruxelles': Giovanni di fra' Silvestro », Arte a Bologna, Bollettino dei Musei Civici d'Arte Antica, nos 7-8,‎ 2010-2011, p. 11-22

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Paris 1400, p. 274
  2. Paris 1400, p. 275
  3. Notice du Getty
  4. « Notice du Cleveland MoA »
  5. Descriptif sur le site de la BL
  6. Notice sur le site de UCLA
  7. Notice de la BL
  8. Notice du AIofChicago
  9. Notice du Met
  10. Notice du Rijks
  11. (en) Pia Palladino, Treasures of a Lost Art : Italian Manuscript Painting of the Middle Ages and Renaissance, New York, Metropolitan Museum of Art, , 195 p. (ISBN 978-1-58839-030-1, lire en ligne), p. 62-63 (34)
  12. Notice du Fitz