Madame Mélingue — Wikipédia

Madame Mélingue
Portrait de Madame Mélingue en costume pour Ève, lithographie de Victor Dollet
Fonction
Sociétaire de la Comédie-Française
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Rosaline-Théodorine ThiessetVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Mademoiselle Théodorine, Madame MélingueVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Conjoint
Enfants

Rosaline-Théodorine Thiesset dite Mademoiselle Théodorine, puis Madame Mélingue, née le à Bordeaux et morte le à Paris 20e[1], est une actrice française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Rosalie Théodorine Thiesset naît le 24 décembre 1813 à Bordeaux[2]. Ses parents, non mariés à la naissance de leur fille, sont Théodore Anne Thiesset, garde magasin général des hôpitaux militaires en Espagne, et Marie Anne Rosalie Landry.

Destinée de très bonne heure au théâtre par ses parents, mademoiselle Théodorine est élève au Conservatoire. Passionnée de théâtre, elle veut monter sur les planches, et elle obtient un engagement au Théâtre du Gymnase[3]. Dès ses débuts, elle occupe fort convenablement sa place au milieu de la meilleure troupe de Paris alors[3].

Le directeur du Théâtre des Folies, pensant sagement que cette jeune fille, qui a pu appartenir à cette troupe d’élite, deviendrait supérieure dans une réunion de comédiens d’un ordre beaucoup moins élevé, se hâte de lui offrir des avantages, de l’engager dans son théâtre, et mademoiselle Théodorine dépasse les espérances du directeur, en jouant de prime abord des rôles importants et difficiles[3]. Sa réputation augmente, alors qu’elle n'a que de dix-sept ans, à tel point que le directeur d’un des théâtres importants de Paris, à la recherche d'une jeune première de drame, ayant été conduit au Théâtre des Folies-Dramatiques pour la voir jouer, refuse de l’engager à cause de son trop jeune âge[3].

Deux ans après, l’ayant vue jouer au Théâtre de l’Ambigu le drame Héloïse et Abeilard d’Anicet-Bourgeois et Francis Cornu, dans laquelle elle vient d’incarner le rôle d’Héloïse, il offre de l’engager sur-le-champ, mais il est trop tard car elle a signé le matin même pour la Comédie-Française[3]. Elle y est engagée, mais elle n’y joue pas, car les sociétaires ne veulent abandonner à la nouvelle venue ni les rôles à créer ni ceux de l’ancien répertoire[3]. Le jour du début n’arrive pas et, mademoiselle Théodorine manifestant une vive impatience, Bernard-Léon, directeur alors du Théâtre de la Gaîté, profite de la situation pour lui offrir un beau rôle à créer, et 10 000 francs d’appointements[3]. Sans s’inquiéter de l’état du théâtre, dont la ruine était inévitable, mademoiselle Théodorine signe presque inconsidérément, et crée deux rôles dans un théâtre que les créanciers assiègent sans cesse, et qui ne tarde pas à fermer devant leurs exigences et leurs réclamations[3].

Mademoiselle Théodorine, en perdant d’un côté, a au moins gagné sa liberté, car elle se trouve dégagée de la Comédie-Française, et le directeur du Théâtre de la Porte-Saint-Martin, profitant de la chute de son voisin, se présente chez elle, lui offre un superbe engagement, un beau rôle de début : l’affaire est conclue en un instant, et Harel en est très satisfait[3]. Peu de temps après, elle débute dans le rôle de Rita l’Espagnole[3]. La seule annonce de son prochain retour produit une vive sensation : toutes les places du théâtre sont envahies dès l’ouverture des bureaux[3]. Le jour de son apparition, de vifs applaudissements l’accueillent à son entrée en scène, et la rappellent encore après la chute du rideau[3].

Le 24 mars 1840, elle épouse Étienne Marin Mélingue à la mairie de l'ancien 6ème arrondissement de Paris[4]. Charles Jean Harel ayant fait faillite, le couple quitte la Porte-Saint-Martin. À cette époque, le couple se voit proposer un engagement pour Saint-Pétersbourg mais, Laferrière ayant conseillé à son mari de refuser[5]:80, ils sont engagés pour plusieurs années au théâtre de l'Ambigu.

Rentrée à la Comédie-Française pour y jouer le rôle de Guanhumara dans Les Burgraves de Victor Hugo, elle est, à cette occasion, reçue directement sociétaire, sans avoir subi le stage de pensionnaire prescrit par le décret de Moscou[6] du . Vers 1847, toujours avec l’appui de Victor Hugo, elle se produit dans Marion Delorme[7].

Elle aborde successivement la tragédie et la comédie, en jouant Clytemnestre dans Iphigénie et dona Florinde dans Don Juan d’Autriche, qui sont à peu près les dernières de ses créations[6]. Elle trouve peu d’occasions de déployer son talent et, au bout de dix ans, cédant aux persécutions de Mademoiselle Rachel, elle prit sa retraite beaucoup plus tôt qu’on ne devait le penser, en 1853[8], et ne reparaît plus à la scène[6].

Installée, avec son mari et sa mère, dans le quartier de Belleville, au no 22 rue Levert, elle y réside avec ses deux fils, Gaston (né en ) et Lucien (né en ), et leur petite fille[5]:91. Comme son mari, elle peint et dispose d’un des quatre quatre ateliers créés par son mari dans les remises de la propriété. On montrait à Belleville des fleurs et des paysages dus à son pinceau[5]:91.

Galerie[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Carrière à la Comédie-Française[modifier | modifier le code]

Entrée en
Nommée 262e sociétaire en
Départ en [9]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de décès no  339 (vue 14/31).
  2. Acte de naissance no 935 (vue 140/145), Registre des naissances de la section 1 de Bordeaux (1813)
  3. a b c d e f g h i j k et l Joseph Bouchardy, « Mme Mélingue », Galerie des artistes dramatiques de Paris, vol. 1,‎ , p. 54-5 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Acte de mariage entre Étienne Marin Mélingue et Rosalie Théodorine Thiesset, Actes de l'état-civil reconstitué de Paris (24/03/1840-26/03/1840), cote 5Mi1 2114, Archives de Paris, 45 p. (lire en ligne), p. 20
  5. a b et c Eugène de Mirecourt, Mélingue, Paris, Gustave Havard, coll. « Les contemporains », , 96 p. (lire en ligne).
  6. a b et c « Échos de théâtres », La Justice, no 2204,‎ , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Charles Monselet, « Théâtres », Le Monde illustré, vol. 58, no 1508,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  8. Gaston Bonnefont, La Comédie-Française : historique — statuts — biographies — notes et renseignements, Paris, Ed. Monnier, , 2e éd., 179 p. (lire en ligne), p. 94.
  9. « Base documentaire La Grange », sur Comédie-Française (consulté le ).
  10. Jeanne de Flandre, notice de la base documentaire La Grange, sur le site de la Comédie-Française (page consultée le 6 février 2017).

Liens externes[modifier | modifier le code]