Marcelino Bilbao Bilbao — Wikipédia

Marcelino Bilbao Bilbao
Naissance
Bilbao, Drapeau de l'Espagne Espagne
Décès (à 94 ans)
Châtellerault, Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau de la Seconde République espagnole Seconde République espagnole
Arme Armée populaire de la République espagnole
Milices confédérales
Eusko Gudarostea
Grade Lieutenant
Années de service 19361945
Commandement bataillon Isaac Puente
63ème compagnie de mitrailleuses Maxim
Batterie Oerlikon n° 528
Conflits Guerre civile espagnole
Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes Guerre civile espagnole:

Seconde Guerre mondiale:

Distinctions Médaille de la Liberté
Médaille de la Valeur

Marcelino Bilbao Bilbao, né le à Bilbao[1] en Espagne, et mort le à Châtellerault, en France[2], est un lieutenant du Bataillon « Isaac Puente » au sein de la Confédération nationale du travail du Pays basque (CNT, syndicat anarchiste). Il était l'un des derniers survivants parmi les rescapés des camps de concentration de Mauthausen et d'Ebensee (Autriche).

Biographie[modifier | modifier le code]

La Guerre civile espagnole[modifier | modifier le code]

Orphelin de naissance, il abandonne l'école à l'âge de 12 ans. Il commence à travailler dans une mine à Castrejana, puis dans une usine de filature de jute. Bien que membre des Jeunesses socialistes unifiées durant la Seconde République espagnole, il rejoint l'Armée basque au sein du bataillon anarchiste Isaac Puente lorsqu'éclate la guerre civile espagnole.

En , il participe à l'Offensive de Villareal. En février et , son bataillon, intégré au sein de la 1re Brigade expéditionnaire basque, est engagé dans la conquête d'Oviedo. Devant l'offensive du général Mola, il bat en retraite sur les fronts de Guipuzcoa. Marcelino est alors le témoin direct du bombardement de Guernica, avant d'être engagé dans la bataille de Sollube. Après la chute de la Ceinture de fer de Bilbao, il se rend à Santander, puis dans les Asturies où il participe à la bataille du Mazuco, pour laquelle son bataillon, par l'intermédiaire de son commandant Antonio Teresa de Miguel, est décoré de la Médaille de la Liberté (plus haute distinction de la Seconde république espagnole par le président du Conseil souverain des Asturies et Léon, Belarmino Tomás.

Après la chute du front nord, il réussit à embarquer à Avilés sur un bateau à destination de Bordeaux d'où il est transféré en train vers la Catalogne. En , il rejoint la défense anti-aérienne de l'Armée populaire de la république dont il commande la « 63e compagnie de mitrailleuses Maxim ». En , son unité est engagée dans la bataille de Teruel, où Marcelino rencontre Valentín González dit « El Campesino ». Après la désastreuse offensive sur Teruel, son unité bat en retraite jusqu'à Lérida, où il retrouve Valentin Gonzalez et Enrique Líster. À l’été 1938, son unité participe à la bataille de l'Èbre et elle est décorée de la médaille de la Valeur. Fin 1938, Marcelino est transféré à la batterie Oerlikon no 528 de la défense anti-aérienne.

Le , il passe la frontière au Perthus. En France, il est prisonnier dans les camps de concentration de Saint-Cyprien, Argelès-sur-Mer et Gurs. C'est là qu'il fait la connaissance de José Maria Aguirré Salaberria, qui sera son compagnon de captivité à Mauthausen et son futur beau-frère.

À Gurs, Marcelino est affecté à la 26e compagnie de travail. Après un court passage au camp de concentration de Septfonds, il est transféré sur la ligne Maginot. Fait prisonnier par les nazis en , il est interné au Stalag VD de Strasbourg (numéro d'identification 3293).

La déportation[modifier | modifier le code]

Le , il est déporté au camp de concentration de Mauthausen, en Autriche, avec le numéro matricule 4628. Là, il travaille durant deux ans dans la célèbre carrière où il survit grâce à sa débrouillardise et à sa jeunesse. Il y est également l'un des cobayes du Docteur nazi Aribert Heim durant ses expérimentations. Des trente prisonniers qui se verront injecter des éléments toxiques, seuls sept survivront.

Le , il quitte le camp de Mauthausen pour le camp de concentration d’Ebensee. Là, fort de l'expérience acquise et de la solidarité au sein du groupe des républicains espagnols, il réussit à se faire une place à la cuisine du camp.

Face au retrait des troupes nazies sur tous les fronts, il participe au mouvement de résistance créé pour éviter le massacre des prisonniers. Le , le camp de concentration d'Ebensee est libéré.

Après une dernière odyssée à travers l'Autriche, il réussit, avec quelques compagnons, à rejoindre Paris à pieds, grâce au réseau d'infiltration d'agents communistes par la CGT, où ils sont pris en charge par le Gouvernement français.

Le , il reçoit à Bilbao (Espagne), aux côtés d'autres compagnons des milices confédérales basques, un vibrant hommage de la Confédération nationale du travail (CNT) espagnole. Il s'est installé en France, où il meurt à Poitiers le .

Production littéraire[modifier | modifier le code]

En 1969, il écrit son histoire à travers le génocide de Mauthausen dans le livre « Triangle Bleu : Les Républicains espagnols à Mauthausen » de Manuel Razola et Mariano Constante. En 2002, il livre son témoignage dans le documentaire « Esclaves basques du 3e Reich » de la Télévision basque « Euskal Telebista ». En 2004, il participe au reportage « Au-delà des barbelés : la mémoire de l’horreur » de Pau Vergara. Le , il raconte au journal « El mundo » son vécu avec le docteur Aribert Heim. En 2020, ses mémoires ont été publiés sous le titre «Bilbao en Mauthausen: memorias de un deportado vasco»[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. (es) ABC.com, « Muere Marcelino Bilbao, la última víctima de los experimentos nazis en Mauthausen », sur abc.es, (consulté le )
  3. Bilbao Bilbao, Marcelino., Bilbao en Mauthausen : memorias de supervivencia de un deportado vasco, Crítica, (ISBN 978-84-9199-178-6 et 84-9199-178-6, OCLC 1138882621, lire en ligne)