Marguerite III de Flandre — Wikipédia

Marguerite III de Flandre
Illustration.
Titre
Comtesse de Flandre, de Nevers, de Rethel, de Bourgogne et d'Artois

(21 ans, 1 mois et 14 jours)
Prédécesseur Louis II et Ier
Successeur Jean Ier
Antoine (Rethel)
Philippe II (Nevers)
Duchesse de Bourgogne

(4 ans, 6 mois et 7 jours)
Prédécesseur Jeanne III de Bourgogne
Successeur Elle-même

(34 ans, 10 mois et 8 jours)
Prédécesseur Elle-même
Successeur Marguerite de Bavière
Biographie
Dynastie Maison de Dampierre
Date de naissance
Date de décès (à 54 ans)
Lieu de décès Arras (Artois)
Sépulture Collégiale Saint-Pierre de Lille
Père Louis II de Flandre
Mère Marguerite de Brabant
Conjoint Philippe Ier de Bourgogne (1357)
Philippe II de Bourgogne (1369)
Enfants Jean Ier de Bourgogne
Charles
Marguerite
Catherine
Bonne
Antoine
Marie
Philippe

Marguerite III de Flandre

Marguerite de Male (1350-1405) est l'ancêtre de la deuxième maison de Bourgogne.

Elle fut deux fois duchesse de Bourgogne jure uxoris, d'abord par son mariage avec Philippe de Rouvres puis avec Philippe le Hardi, fils cadet du roi de France Jean le Bon.

Par ailleurs, elle fut comtesse de Bourgogne (nous dirions aujourd'hui de Franche-Comté) jure proprio, car elle était héritière des duchés de Brabant et de Limbourg et des comtés de Bourgogne, de Flandre, de Nevers, de Rethel et d'Artois.

Aussi appelée Marguerite de Dampierre, elle naquit le et mourut le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Son père, Louis de Male (1330 – 1384) est comte de Flandre, de Nevers, de Rethel et de Bourgogne [1].

Sa mère est Marguerite de Brabant [2], fille cadette du duc Jean III de Brabant. Par cette mère, Marguerite de Male est donc la nièce de Jeanne de Brabant, duchesse de Brabant et de Limbourg, dont elle sera également l'héritière.

Elle est également la petite-fille de Marguerite, comtesse de Bourgogne et d'Artois, fille cadette du roi de France Philippe V le Long et de Jeanne, comtesse de Bourgogne et d'Artois.

Mariages[modifier | modifier le code]

En 1357, à l'âge de sept ans, elle épouse en premières noces Philippe de Rouvres (1346 – 1361), son cousin au deuxième degré. Veuve en 1361, à l'âge de onze ans, Marguerite devient duchesse douairière de Bourgogne (1361 – 1369).

Après le décès de son premier mari, son père veut la marier avec Edmond de Langley, comte de Cambridge, futur duc d'York. Devant cette possibilité de voir les fiefs de Marguerite de Flandre passer sous le contrôle d'un fils du roi d'Angleterre, Charles V propose de la marier à son frère Philippe le Hardi, duc de Bourgogne depuis 1364. Louis de Male résista longtemps avant d'accepter sous la condition que lui soient restituées les châtellenies de Lille, Douai et Orchies saisies par Philippe le Bel, et le paiement de 200 000 francs-or. Cent mille francs devaient être payés avant le mariage et la somme restante, deux ans plus tard[3].

En , à 19 ans, elle épouse en secondes noces le duc Philippe II de Bourgogne, dit le Hardi, quatrième fils du roi de France Jean le Bon et de Bonne de Luxembourg.

À la mort de son père, Louis de Male, en , Marguerite (suo jure) et son époux Philippe le Hardi (jure uxoris) héritent des comtés de Bourgogne (Franche-Comté), Artois, Flandre, Rethel et Nevers. Elle achète vers 1369 à Pierre Bonnot, père de Richard Bonnot conseiller du duc, une maison dans le château de Bracon[4].

Mort et succession[modifier | modifier le code]

Morte le à Arras, elle est inhumée en la collégiale Saint-Pierre de Lille, laquelle est détruite au cours de la Révolution.

Après sa mort et celle de sa tante Jeanne de Brabant en 1406, c'est son fils cadet Antoine qui hérite des duchés de Brabant et de Limbourg ; tandis que son ainé Jean Ier de Bourgogne, dit Jean sans Peur, duc de Bourgogne en 1404 à la mort de son père, héritera des comtés de Flandre, d'Artois, de Bourgogne et de Charolais.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Descendance[modifier | modifier le code]

Elle eut de son mariage avec Philippe II le Hardi :

  1. Jean sans Peur (1371-1419), duc de Bourgogne, comte de Flandre, d'Artois et de Charolais, comte palatin de Bourgogne. Assassiné le , sur le pont de Montereau ;
  2. Charles (1372-1373) ;
  3. Marguerite (1374-1441), mariée le à Guillaume IV de Bavière, comte de Hainaut, de Hollande et de Zélande ;
  4. Catherine (1378-1425), mariée le à Léopold IV, duc d'Autriche ;
  5. Bonne (1379-1399) ;
  6. Antoine (1384-1415), comte de Rethel, puis duc de Brabant ;
  7. Marie (1386-1422), mariée en mai 1401 à Amédée VIII, comte puis duc de Savoie ;
  8. Philippe (1389-1415), devenu en 1404, par renonciation de ses frères Jean et Antoine, comte de Nevers et de Rethel.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason Blasonnement :
Parti, à dextre coupé d'azur semé de fleurs de lys d'or à la bordure componée d'argent et de gueules, et de bandé d'or et d'azur de six pièces à la bordure de gueules; et à senestre d'or au lion de sable armé et lampassé de gueules.
Commentaires : La partition dextre est la moitié dextre des armes de Philippe le Hardi son mari (fils de France, ancien duc de Touraine, et duc de Bourgogne), tandis que la partition senestre est aux pleines armes de Flandre, dont elle était comtesse de plein droit.

Ses résidences[modifier | modifier le code]

Vue aérienne du château de Germolles.

En Bourgogne, le château de Germolles offert par Philippe le Hardi à Marguerite de Flandre en 1381 a été totalement réaménagé par la princesse. Largement conservé, il compte aujourd'hui parmi les meilleurs exemples des résidences princières en France à la fin du Moyen Âge.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Louis de Male est comte de Flandre sous le titre de Louis II; comte de Nevers et de Rethel de 1346 à 1383, sous celui de Louis III. Il sera comte de Bourgogne et d'Artois en 1382 et 1383, sous celui de Louis Ier
  2. Thalia Brero, « Les baptêmes princiers : le cérémonial dans les cours de Savoie et de Bourgogne (XVe-XVIe s.) », Cahiers lausannois d'histoire médiévale, Université de Lausanne, Section d'Histoire, Faculté des Lettres, no 36,‎ , p. 468.
  3. Jean Rauzier, Finances et gestion d'une principauté au XIVe siècle. Le duché de Bourgogne de Philippe le Hardi (1364-1384), Comité pour l'histoire économique et financière de la France, Paris, 1996, p. 668 (ISBN 978-2-11088973-7).
  4. François Félix Chevalier, Mémoires historiques sur la ville et seigneurie de Poligny, avec des recherches rélatives à l'histoire du Comté de Bourgogne et de ses anciens souverains, et une collection de chartes intéressante, Pierre Delhorme, (lire en ligne)