Mariage du prince George et de Mary de Teck — Wikipédia

Mariage du prince George et de Mary de Teck
Le prince George et Mary de Teck.
Le prince George et Mary de Teck.

Type Mariage princier
Pays Royaume-Uni
Localisation Chapelle Royal, palais Saint James, Londres
Organisateur Famille royale britannique
Famille de Teck-Cambridge
Date

Le mariage du prince George, duc d'York, et de Mary de Teck s'est déroulé le à la chapelle royale du palais Saint James à Londres.

Fiançailles[modifier | modifier le code]

Les fiançailles de Mary de Teck avec le prince Albert Victor, duc de Clarence, fils aîné du Prince de Galles, sont brisées par la mort du prince le 14 janvier 1892[1]. Avant même la mort du duc, sa grand-mère la reine Victoria désire assurer sa succession, et veut marier son frère, et désormais second dans la ligne de succession, le prince George avec la princesse Marie de Saxe-Cobourg-Gotha ou avec sa sœur Victoria-Mélita de Saxe-Cobourg-Gotha. Pour sa part, George apprécie ses cousines, mais ne veut pas se marier trop tôt, « Je continue de penser que se marier trop tôt est une mauvaise chose », écrit-il à la reine, et cite les circonstances entourant la mort du prince héritier Rodolphe d'Autriche en exemple. Le prince ajoute : « La seule chose que je ne pourrais jamais faire est d'épouser une personne qui ne m'aime pas. Je serais malheureux pour le restant de ma vie[2]. » En 1892, une demande en mariage est cependant proposée aux parents de Marie, mais, influencée par sa mère et sa gouvernante anglophobes, Marie la refuse[3].

La reine Victoria apprécie la fiancée du duc de Clarence et fait connaître son souhait de voir Mary épouser George, duc d'York. La situation est embarrassante pour le couple, car le pays et les journaux attendent leurs fiançailles et spéculent abondamment. Mary est toujours en deuil de son fiancé, mais subit l'intense pression de ses parents[4]. Le prince George est quant à lui confronté à son nouveau statut d'héritier du trône et a perdu sa confiance en lui après le refus de sa cousine Marie[5]. Il n'a aucune idée de l'opinion que Mary a réellement de lui, et a donc des doutes. Il est pressé de la demander en mariage par sa tante bien aimée la reine de Grèce Olga Constantinova de Russie[6].

De nombreuses rencontres sont organisées, toujours en compagnie d'autres personnes, où George et Mary sont tous deux embarrassés et timides. Le 3 mai 1893, Mary est invitée à prendre le thé avec la sœur de George, la princesse Louise, duchesse de Fife et son époux, Alexander Duff, mais quand elle arrive, elle découvre que George est aussi présent. Le moment gênant est interrompu par Louise qui dit à son frère « Eh bien Georgie, ne penses-tu pas que tu devrais emmener May au jardin pour lui montrer les grenouilles de l'étang? » George la demande en mariage près de l'étang, et leurs fiançailles sont officiellement annoncées le lendemain[7]. En dépit de ce contexte, le couple finira par s'aimer, et leur mariage sera un succès.

Critiques[modifier | modifier le code]

La Ligue socialiste, un groupe anarchiste, fait campagne contre le coût du mariage, et crée des affiches disant : « Les Anarchistes de Londres tiendront une réunion le dimanche 2 juillet à Hyde Park, à 15h 30, pour protester contre le gaspillage d'argent dépensé pour la vermine royale, tandis que les travailleurs meurent de faim et d'épuisement. Travailleurs, préparez vous pour la Révolution. Rappelez-vous : Celui qui veut se libérer doit frapper. Finis avec le servage. » Thomas Cantwell and Ernest Young, membres du groupe, sont surpris en train de coller ces affiches, arrêtés et mis en prison. Leurs locaux sont fouillés, mais l'enquête est finalement abandonnée[8].

Cérémonie[modifier | modifier le code]

Le prince George, duc d'York et la princesse Mary de Teck sont mariés à 12h 30 le 6 juillet 1893 en la chapelle royale du palais Saint James[9]. C'est le premier mariage royal célébré en la chapelle du palais Saint James depuis la mort du prince Albert en 1861, qui avait plongé la reine Victoria dans un deuil profond. La plupart des enfants d'Albert et Victoria se sont mariés plutôt modestement en la chapelle Saint-Georges de Windsor[10].

Le matin du mariage, George aperçoit accidentellement sa fiancée dans un long corridor du palais de Buckingham, et fait alors « une profonde et courtoise révérence », ce que Mary n'oubliera jamais[11].

La famille royale est amenée du palais de Buckingham au palais Saint James dans quatre carrosses ouverts. Le premier carrosse transporte des membres de la maisonnée ; il est suivi par celui du duc d'York et ses témoins, puis par celui de la princesse Mary, de son père le duc de Teck et de son frère le prince Adolphus de Teck. Le dernier carrosse emmène la reine Victoria, la duchesse de Teck et les princes Francis et Alexander de Teck. Le premier mariage royal depuis trente-deux ans attire une grande foule rassemblée sur le trajet pour faire au couple un « accueil enthousiaste[10]. » Mary remercie les applaudissements par des sourires et par « de petits gestes nerveux de sa main gantée de blanc[12],[13]. »

La princesse Mary est assistée par dix demoiselles d'honneur[10] : les princesses Victoria Alexandra et Maud du Royaume-Uni, sœurs du marié, et les princesses Victoria-Mélita, Alexandra et Béatrice d'Édimbourg, les princesses Margaret et Patricia de Connaught, les princesses Alice et Victoire-Eugénie de Battenberg et la princesse Hélène-Victoria de Holstein-Sonderbourg-Augustenbourg, cousines du marié[11]. Les témoins du duc d'York sont son père le prince de Galles et son oncle le duc d'Édimbourg.

L'archevêque de Cantorbéry conduit la cérémonie, assisté par l'évêque de Londres, l'évêque de Rochester, et cinq autres prélats. George et Mary retournent ensuite au palais de Buckingham, où la reine fait une rare apparition publique au balcon aux côtés du couple[10]. Le registre de mariage est signé par la reine, le Premier ministre et tous les membres de la famille royale présents.

Le couple passe sa lune de miel à Sandringham House, la propriété du prince de Galles dans le Norfolk, avant de se rendre auprès de la reine à Osborne House[10].

Invités[modifier | modifier le code]

Famille du marié[modifier | modifier le code]

Famille de la mariée[modifier | modifier le code]

Autres membres de familles royales étrangères[modifier | modifier le code]

Diplomates[modifier | modifier le code]

  • Le comte Ferdinand von Zeppelin, représentant du roi Guillaume II de Wurtemberg
  • Egor Egorovitch Staal, ambassadeur de Russie, et son épouse
  • Paul von Hatzfeldt, ambassadeur d'Allemagne
  • L'ambassadeur de Turquie
  • Franz Deym, ambassadeur de l'Empire austro-hongrois, et son épouse
  • Le comte Tornielli, ambassadeur d'Italie, et son épouse
  • L'ambassadeur d'Espagne
  • Thomas F. Bayard, ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique, et son épouse
  • L'ambassadeur de Belgique et son épouse
  • L'ambassadeur du Danemark et son épouse
  • L'ambassadeur du Portugal
  • L'ambassadeur de Roumanie
  • L'ambassadeur de Grèce et son épouse

Membres du gouvernement[modifier | modifier le code]

Maison royale[modifier | modifier le code]

Clergé[modifier | modifier le code]

Membres de la Chambre des Lords[modifier | modifier le code]

Membres de la Chambre des Communes[modifier | modifier le code]

Aristocrates[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Mark Hichens, Wives of the Kings of England, From Hanover to Windsor, London, Peter Owen Publishers, (ISBN 0-7206-1271-3)
  • James Pope-Hennessy, Queen Mary, 1867-1953, London, George Allen and Unwin Unlimited, (lire en ligne Inscription nécessaire)

Références[modifier | modifier le code]

  1. Hichens, p. 109.
  2. Pope-Hennessy, p. 249.
  3. Pope-Hennessy, p. 251.
  4. Pope-Hennessy, p. 253.
  5. Pope-Hennessy, pp. 253-54.
  6. Pope-Hennessy, p. 257.
  7. Pope-Hennessy, pp. 259-60.
  8. I. Avakumovic and John Saville, "Cantwell, Thomas Edward", Dictionary of Labour Biography, vol.III, pp.29-30.
  9. « A royal marriage », Duburque Sunday Herald, London,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. a b c d et e « Queen Mary: A Lifetime of Gracious Service », The Times, The Times Digital Archive,‎ , p. 5.
  11. a et b Pope-Hennessy, p. 266.
  12. Pope-Hennessy, pp. 267-68.
  13. Hichens, p. 111.
  14. a b c et d Pope-Hennessy, p. 267.