Marian Diamond — Wikipédia

Marian Diamond
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 90 ans)
OaklandVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Marian Cleeves DiamondVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université de Californie à Berkeley
Glendale High School (en)
Université d'Oslo
Glendale Community College (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Équipe
California Golden Bears women's tennis (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction

Marian Diamond (née Cleeves ; -) est une scientifique pionnière dans le domaine de la neuroscience moderne en démontrant la neuroplasticité du cerveau.

Biographie[modifier | modifier le code]

Carrière scientifique[modifier | modifier le code]

Née en 1926 en Californie, Marian Diamond est la sixième fille du médecin Montague Cleeves et de l’enseignante de latin Rosa Marian Wamphler Cleeves. Durant son adolescence, elle s'intéresse au cerveau humain par l'intermédiaire de son père. Dans une interview, elle déclare que la première chose qu’elle s’est dite en voyant un cerveau humain fut “« Ces cellules peuvent faire des idées »[1].

Après avoir obtenu son baccalauréat en 1948, elle devient la première étudiante diplômé d'anatomie à l'Université de Berkeley. En 1953, elle publie sa thèse de doctorat intitulée « Interrelations fonctionnelles de l'hypothalamus et de la neurohypophyse »[réf. nécessaire].

Après avoir travaillé comme assistante de recherche à l'Université Harvard entre 1952 et 1953, Marian Diamond devient la première enseignante en sciences à l'Université Cornell de 1955 à 1958, où elle enseigne la biologie humaine et l'anatomie comparée[réf. nécessaire].

À partir des années 1960, le consensus scientifique convenait que le cerveau était de nature immuable et fixe, celui-ci étant déterminé essentiellement via la génétique. Elle initie des expérimentations sur des rats pour démontrer que les composants structurels du cortex cérébral peuvent être altérés par des environnements dit "enrichis" ou appauvris à tout âge soit de la période prénatale à un âge extrêmement avancé[2],[3]. Les résultats ont conclu que l'environnement dit "enrichi" avait un effet d’un engrais neuronal. Cette expérimentation effectuée sur des rats ouvre la voie à de nombreuses recherches qui confirme par la suite que la stimulation à travers les interactions sociales et les mouvements influencent la plasticité cérébrale[4]. Lors de la parution de la publication scientifique en 1964, bien qu'elle soit auteure principale, elle constate que les deux co-auteurs David Krech et Mark Rosenzweig inversent l'ordre des noms et intitulent son nom entre parenthèses[5].

Le professeur George Brooks, l'un de ses collègues de l'Université de Berkeley, relate la significativité de cette expérience en déclarant que « Marian Diamond a démontré anatomiquement, pour la première fois, ce que nous appelons aujourd'hui la plasticité cérébrale (...) brisant ainsi le vieux paradigme selon lequel le cerveau était une entité statique et immuable qui dégénère simplement en vieillissant »[6].

En 1984, Marian Diamond et ses collaborateurs analysent un échantillon de tissu du cerveau d'Einstein. L'article paru en 1985 intitulé "Sur le cerveau d'un scientifique: Albert Einstein" suscite une certaine controverse dans les milieux universitaires sur le rôle des cellules gliales[7],[8],[9]. Cependant, il inaugure également un nouvel intérêt pour la neuroglie.

Documentaire[modifier | modifier le code]

Un documentaire "Mon histoire d'amour avec le cerveau: la vie et la science du Dr Marian Diamond" lui est consacré et diffusé en 2017. Produit et réalisé par Catherine Ryan et Gary Weinberg , le documentaire a reçu le prix ADAV du meilleur film éducatif de l'année au Festival Pariscience International du Film Scientifique et a reçu le prix Kavli-AAAS Science Journalism Gold Award du meilleur documentaire scientifique approfondi de 2017[10].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Mohammed, AH, Zhu, SW, S. Darmopil, J. Hjerling-Leffler, P. Ernfors, B. Winblad, ... et N. Bogdanovic (2002). L'enrichissement de l'environnement et le cerveau. En cours de recherche sur le cerveau (Vol. 138, p. 109–133). Elsevier.]
  • Diamond, MC (2001). Réponse du cerveau à l'enrichissement. Anaïs da Academia Brasileira de Ciências , 73 (2), 211-220.
  • Diamond, MC (1994). Cœurs, cerveaux et éducation: une nouvelle alliance pour les programmes de sciences. L'enseignement supérieur en Amérique, 1980-2000 , 273.
  • Diamond, MC (1990). Une vision optimiste du cerveau vieillissant. Dans Progrès biomédicaux dans le vieillissement (pp. 441–449). Springer, Boston, MA.
  • Diamond, MC (1988). Enrichir l'hérédité: L'impact de l'environnement sur l'anatomie du cerveau . Presse libre.
  • Diamond, MC, Scheibel, Alb., Murphy Jr, GM et Harvey, T. (1985). Sur le cerveau d'un scientifique: Albert Einstein. Neurologie expérimentale , 88 (1), 198-204.
  • Globus, A., Rosenzweig, MR, Bennett, EL et Diamond, MC (1973). Effets de l'expérience différentielle sur la numération des épines dendritiques dans le cortex cérébral du rat. Journal de psychologie comparative et physiologique , 82 (2), 175.
  • Diamond, MC, Law, F., H. Rhodes, B. Lindner, MR Rosenzweig, D. Krech et EL Bennett (1966). Augmentation de la profondeur corticale et du nombre de cellules gliales chez les rats soumis à un environnement enrichi. Journal of Comparative Neurology , 128 (1), 117-125.
  • Diamond, MC, D. Krech et MR Rosenzweig (1964). Les effets d'un environnement enrichi sur l'histologie du cortex cérébral de rat. Journal of Comparative Neurology , 123 (1), 111-119.
  • Bennett, EL, Diamond, MC, Krech, D. et Rosenzweig, MR (1964). Plasticité chimique et anatomique du cerveau. Science , 146 (3644), 610-619.
  • Diamond, MC (1963). Les femmes dans la science moderne. Journal de l'Association américaine des femmes médecins , 18 , 891-896.
  • Rosenzweig, MR, D. Krech, EL Bennett et MC Diamond (1962). Effets de la complexité de l'environnement et de la formation sur la chimie et l'anatomie du cerveau: une réplication et une extension. Journal de psychologie comparative et physiologique , 55 (4), 429.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Images externes
Marian Diamond, photo prise en 2010 sur [https://news.berkeley.edu/
Photo prise par Marian Diamond en 1964 de l'un de ses montages expérimentaux pour ses travaux sur les rats sur [https://news.berkeley.edu/.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) Barbara Ozkalp, « Femme de Science : présentation de Marian Diamond | CoReCre » (consulté le )
  2. Marian C. Diamond, David Krech et Mark R. Rosenzweig, « The effects of an enriched environment on the histology of the rat cerebral cortex », The Journal of Comparative Neurology, Wiley, vol. 123, no 1,‎ , p. 111-119 (ISSN 0021-9967, DOI 10.1002/cne.901230110, lire en ligne)
  3. E. L. Bennett, M. C. Diamond, D. Krech et M. R. Rosenzweig, « Chemical and Anatomical Plasticity of Brain: Changes in brain through experience, demanded by learning theories, are found in experiments with rats », Science, American Association for the Advancement of Science (AAAS), vol. 146, no 3644,‎ , p. 610-619 (ISSN 0036-8075, DOI 10.1126/science.146.3644.610, lire en ligne)
  4. « Les neurones se musclent aussi », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. « "L'effet Matilda" : quand l'histoire oublie les femmes scientifiques qui ont contribué aux découvertes », www.maxisciences.com,‎ (lire en ligne)
  6. (es) « Marian Diamond, la extraordinaria científica que estudió el cerebro de Albert Einstein y nos dejó excelentes noticias sobre nuestro propio cerebro », BBC,‎ (lire en ligne)
  7. Fields, R. Douglas (2009). The Other Brain: From Dementia to Schizophrenia. New York: Simon & Schuster. (ISBN 978-0-7432-9141-5)
  8. Hamilton, Jon,"Einstein's Brain Unlocks some Mysteries of the Mind","NPR June 2010"; retrieved February 18, 2017
  9. Diamond MC, Scheibel AB, Murphy GM Jr, Harvey T,"On the Brain of a Scientist: Albert Einstein","Experimental Neurology 1985;198-204"; retrieved February 18, 2017
  10. (en) « Winners of the 2017 AAAS Kavli Science Journalism Awards », Science Journalisme Awards,‎ (lire en ligne)