Marie de la Queillerie — Wikipédia

Maria van Riebeeck
Portrait présomptif de Maria de la Queillerie[1]
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 35 ans)
MalaccaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Maria de la QuellerieVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Père
Ds. Abraham Quevellerius (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Maria du Bois (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Jan van Riebeeck (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Abraham van Riebeeck (en)
Antonia van Riebeeck (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Marie de la Queillerie (Rotterdam, - Malacca, ) était l’épouse de Jan van Riebeeck, fondateur du Cap. Elle fut donc l’une des premières huguenotes à s’établir en Afrique du Sud.

Biographie[modifier | modifier le code]

Marie de la Queillerie était la fille d’Abraham Quevellerius (de la Queillerie) (1589-1630), pasteur wallon de Rotterdam et de Maria du Bois (1593-?). Son grand-père Chrétien de la Queillerie (1543-), noble originaire de la région de Boulogne-sur-mer, avait également été pasteur à Armentières, puis aumônier militaire dans l'armée de Guillaume d'Orange, puis pasteur aux Pays-Bas, notamment à Gand, Leyde, Utrecht et Bergen-op-Zoom[2]. On parlait français et néerlandais dans sa famille.

Elle passa son enfance à Leyde et, à 19 ans, elle épouse le à Schiedam Jan van Riebeeck, le fils d’un chirurgien, de 10 ans son aîné.

Jan van Riebeeck arrivant au Cap (œuvre de Charles Davidson Bell (en))

Jan Van Riebeeck avait été démis de ses fonctions de gouverneur de l’établissement tonkinois de la VOC pour y avoir fait du négoce pour son propre compte, ce qui était strictement interdit par la compagnie. Il fut néanmoins envoyé au Cap de Bonne-Espérance en 1652 pour y ouvrir un point d’appui de la VOC.

Les quatre-vingt-dix colons, dont huit femmes, qui avaient survécu à ce voyage éprouvant (130 personnes sont décédées pendant le voyage), s’installèrent sous des tentes et créèrent des potagers et des vergers pour pouvoir se nourrir et ravitailler les équipages des navires de la VOC en route pour les Indes. Avec l'aide d'Eva, une jeune femme khoikhoi qui avait appris le néerlandais et le portugais, ils négocièrent l'achat de bétail avec des tribus semi-nomades des environs. Pour se protéger contre les animaux sauvages, ils construisirent une palissade autour de la colonie. Dès 1659, ils étaient en mesure de ravitailler en aliments frais tout navire faisant escale dans la baie du Cap.

On sait peu de chose sur la personnalité de Marie de la Queillerie, mais en 1660-1661, le prêtre français Nicolas Étienne séjourna dix mois au Cap après un naufrage ; dans une lettre, il la décrit comme très pieuse (dans la foi protestante bien entendu), diplomate et très intelligente. On dit qu’elle jouait du clavecin pour ses invités.

En 1662, la colonie du Cap était solidement établie ; elle comptait 134 employés de la VOC, 35 citoyens, 15 femmes, 22 enfants et 180 esclaves amenés par la VOC, sans doute asiatiques. Van Riebeeck fut alors envoyé à Malacca aux Indes néerlandaises pour y remettre de l’ordre dans les affaires de la Compagnie. Il partit accompagné de sa femme et de trois filles. Ils avaient alors aussi deux garçons qui avaient été envoyés pour étudier aux Pays-Bas. C’est à Malacca que Maria van Riebeeck mourut de la variole, et une semaine après un accouchement difficile, à l'âge de 35 ans.

Descendance[modifier | modifier le code]

Marie et Jan van Riebeeck eurent huit ou neuf enfants, dont la moitié décédés en bas âge. Un de leurs fils, Abraham van Riebeeck, deviendra gouverneur général des Indes néerlandaises. Sa sœur Anthonia (née à Malacca le ) épousera en 1678 à Batavia le pasteur Melchior Leydecker à qui on doit la première traduction complète de la Bible en malais.

Hommages[modifier | modifier le code]

Statue de Marie de la Queillerie sur Heerengracht, au Cap.

Une plaque commémorative de Marie van Riebeeck se trouve dans les ruines de l'église Saint-Paul de Malacca, en remplacement la pierre tombale d'origine qui a été transportée au Cap en 1915.

Une statue de Marie van Riebeeck est située sur une place du Cap entre Heerengracht Street et Adderley Street, à côté de celle de son mari. Elle a été offerte en 1952 par l’État néerlandais pour les commémorations du 300e anniversaire de l'arrivée de Jan van Riebeeck au Cap de Bonne Espérance en 1652. N’ayant aucune certitude quant à l’apparence de Marie[1], le sculpteur Dirk Wolbers utilisa sa propre épouse comme modèle. La statue a été dévoilée par le prince Bernhard des Pays-Bas, le . La reine Juliana n'était pas présente ayant indiqué au premier ministre D.F. Malan qu’elle ne se rendrait pas en Afrique du Sud tant que l'apartheid, mis en place à partir de 1948, y serait en vigueur[3]. La statue a été ensuite placée dans le jardin du Musée national d'Art au Cap.

Un autre hommage, plus surprenant, a été, en 1969, le baptême du nom de SAS Maria van Riebeeck[4] du premier sous-marin acquis par la marine sud-africaine, ultérieurement rebaptisé SAS Spear. Il est vrai qu'en 1950 les marins sud-africains avaient déjà baptisé SAS Jan van Riebeeck (en) leur premier destroyer, et que le sous-marin avait été commandé aux chantiers navals Dubigeon-Normandie de Nantes. Le nom avait donc une double valeur : invoquer le nom d'un "père (ou mère) fondateur" de la nation sud-africaine et rappeler les origines wallonnes de Marie van Riebeeck.

Sources et liens externes[modifier | modifier le code]

En néerlandais[modifier | modifier le code]

En anglais[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Le portrait peut aussi être celui de Maria Scipio, la deuxième épouse de Jan van Riebeeck.
  2. Queillerie (Chrétien de), article du Nieuw Nederlandsch Biografisch Woordenboek (NNBW), consulté le 2 juin 2017 [1]
  3. Willem-Pieter van Ledden, Jan van Riebeeck tussen wal en schip: een onderzoek naar de beeldvorming over Jan van Riebeeck in Nederland en Zuid-Afrika omstreeks 1900, 1950 en 2000, Éditeur : Uitgeverij Verloren, Hilversum, Pays-Bas, 2005, (ISBN 9789065508577), 156 pages ; p. 63
  4. SAS signifie "South African Ship", appellation qui a remplacé en 1952 le sigle HMSAS (His Majesty's South African Ship) en usage jusqu'alors.