Martine Vassal — Wikipédia

Martine Vassal
Illustration.
Fonctions
Présidente de la métropole d'Aix-Marseille-Provence
En fonction depuis le [a]
(5 ans, 7 mois et 17 jours)
Élection
Réélection
Prédécesseur Jean-Claude Gaudin
Présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône
En fonction depuis le
(9 ans et 21 jours)
Élection
Réélection
Prédécesseur Jean-Noël Guérini
Conseillère générale puis départementale des Bouches-du-Rhône
En fonction depuis le
(21 ans, 6 mois et 17 jours)
Élection 6 octobre 2002
Réélection 16 mars 2008
29 mars 2015
27 juin 2021
Circonscription Canton de Marseille-Saint-Giniez (2002-2015)
Canton de Marseille-10 (depuis 2015)
Prédécesseur Dominique Tian
Conseillère municipale de Marseille
En fonction depuis le
(23 ans, 1 mois et 5 jours)
Élection 18 mars 2001
Réélection 16 mars 2008
30 mars 2014
28 juin 2020
Circonscription 4e secteur
Première vice-présidente de la métropole d'Aix-Marseille-Provence

(2 ans, 6 mois et 3 jours)
Président Jean-Claude Gaudin
Prédécesseur Métropole créée
Successeur Roland Blum
Adjointe au maire de Marseille

(14 ans, 1 mois et 7 jours)
Élection
Réélection
Maire Jean-Claude Gaudin
Biographie
Nom de naissance Martine Gilles
Date de naissance (62 ans)
Lieu de naissance Marseille (France)
Nationalité Française
Parti politique UMP (2002-2015)
LR (2015-2022)
Diplômée de Kedge Business School
Profession Chef d'entreprise

Martine Vassal, née Gilles le à Marseille, est une femme politique française.

Membre de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) puis des Républicains (LR) jusqu’en 2022, ancienne adjointe au maire de Marseille, elle est présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône depuis 2015 ainsi que présidente de la métropole d'Aix-Marseille-Provence depuis 2018.

Pressentie pour succéder à Jean-Claude Gaudin à la mairie de Marseille lors des élections municipales de 2020, elle perd dans le 4e secteur et est remplacée par Guy Teissier pour l'élection du maire au conseil municipal ; celui-ci est battu par la candidate de la gauche Michèle Rubirola. Elle est cependant réélue à la tête de la métropole d'Aix-Marseille-Provence.

Biographie[modifier | modifier le code]

Situation personnelle[modifier | modifier le code]

Martine Vassal, née Gilles[1], est la fille d'Élie Gilles, industriel proche de Jean-Claude Gaudin[2]. Elle est scolarisée au lycée Montgrand[3], puis est admise à l'École supérieure de commerce de Marseille.

En 1987, après deux années de formation à l’international, elle prend la tête de l'entreprise familiale de textile pour l’armée. Dans le même temps, elle fait partie de plusieurs associations de cadres et de management[b]. Son entreprise ferme en 2000 en raison de difficultés liées à la disparition du service militaire[4].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Lors des élections municipales de 2001 à Marseille, elle est élue sur la liste de Jean-Claude Gaudin, dont elle devient l’adjointe à la mairie. Elle est déléguée aux emplacements publics, aux marchés alimentaires et forains et aux foires et kermesses, puis, à partir de 2008, à la qualité de la ville, l'espace public, la propreté, le pluvial, les emplacements et marchés, la gestion urbaine, le mobilier urbain et la publicité. En 2014, elle se voit confier la délégation des relations internationales et européennes. Elle quitte sa fonction d’adjointe en 2015[c].

Martine Vassal est également conseillère communautaire à la communauté urbaine Marseille Provence Métropole, où elle est, de 2008 à 2014, présidente de la commission « Une agglomération éco-responsable », chargée des questions du recyclage des déchets, de l’eau et de l’assainissement puis, à partir de 2014, présidente de la commission « Développement économique et emploi ».

En 2002, elle est élue conseillère générale des Bouches-du-Rhône pour le canton de Marseille-XII, devenu en 2003 le canton de Marseille-Saint-Giniez. Réélue en 2008, elle est désignée présidente du groupe « L'avenir du 13 » (UMP-UDI), alors dans l'opposition.

Au sein de l'UMP, Martine Vassal est nommée secrétaire départementale adjointe de l’UMP des Bouches-du-Rhône en 2006 et secrétaire nationale de l’UMP en 2013.

Chef de file de l'UMP pour les élections départementales de 2015, elle est élue dans le canton de Marseille-10 alors que la droite obtient une majorité absolue au sein du conseil départemental. Le , elle est élue présidente du conseil départemental. Première femme à être élue à cette fonction, elle met fin à 17 ans de présidence de Jean-Noël Guérini[5],[6] ; il s'agit en outre de la première fois depuis un siècle que la droite dirige le département[7].

Elle soutient Nicolas Sarkozy pour la primaire présidentielle des Républicains de 2016. Dans le cadre de sa campagne, elle est nommée oratrice nationale chargée de l'insertion[8]. En vue de l’élection présidentielle de 2017, elle soutient jusqu’au premier tour la candidature de François Fillon[9].

En , à la suite d'un signalement de la chambre régionale des comptes, le Parquet national financier (PNF) ouvre une enquête sur des soupçons de favoritisme et de prise illégale d’intérêts concernant Martine Vassal, présidente du conseil départemental, et Loïc Fauchon, président de la Société des eaux de Marseille (SEM, filiale à 100% de Veolia)[10],[11],[12]. Son domicile et son bureau font l'objet de perquisition en [13]. Deux ans plus tard, en 2017, elle est convoquée par la police pour être entendue sur cette affaire sur laquelle elle avait déclaré en 2014 : « Ce sont les services de Marseille Provence Métropole qui ont mené l'analyse et nous avons suivi leurs préconisations »[14]. En 2020, aucune information judiciaire n'est ouverte[15].

En , Martine Vassal est élue première vice-présidente de la métropole d'Aix-Marseille-Provence, avec pour délégation la stratégie et l'attractivité économiques. À partir du , après la démission de Jean-Claude Gaudin, elle assure l’intérim à la présidence de la métropole[16],[17]. Elle est élue à la tête de la métropole le [7]. Elle doit notamment conduire le projet de fusion entre la métropole et le département des Bouches-du-Rhône proposé par le gouvernement Édouard Philippe[18], projet repoussé depuis[19].

Martine Vassal annonce le sa candidature aux élections municipales de 2020 à Marseille[20]. Le , elle reçoit l'appui des Républicains, par 27 voix contre 11 pour le sénateur Bruno Gilles[21]. Au premier tour, le , ses listes arrivent en deuxième position au niveau de Marseille avec 22,3 % des voix, devancées d'une courte tête et à la surprise générale par celles de Michèle Rubirola[22]. Alors que plusieurs de ses colistiers sont visés par des accusations de fraude aux procurations, elle est battue par cette dernière au second tour, le , ses listes obtenant 30,8 % des suffrages exprimés[23]. Le suivant, elle retire sa candidature à l'élection du maire de Marseille au profit du député Guy Teissier[24]. Le 9 juillet, elle est réélue à la tête de la métropole d'Aix-Marseille-Provence[25].

En août 2020, suivant l'instauration de mesures sanitaires contre le Covid-19 dans les Bouches-du-Rhône, elle tient une conférence de presse à l'IHU de Marseille avec Michèle Rubirola et le microbiologiste Didier Raoult pour protester contre le manque de concertation entre le gouvernement et les élus au sujet de la gestion de la pandémie. Elle se plaint également d'un traitement injuste de la métropole par rapport à Paris[26].

Le 4 mars 2022, elle rallie la candidature d'Emmanuel Macron pour l'élection présidentielle qui se tient la même année. Elle quitte alors ses fonctions chez LR[27].

En coordination avec le gouvernement, elle fait des Bouches-du-Rhône, à partir de 2023, un département d'expérimentation du dispositif conditionnant le versement du RSA à 15 à 20 heures de travail bénévole[28].

Controverses[modifier | modifier le code]

Relation avec le quotidien La Provence[modifier | modifier le code]

En , Mediapart publie une enquête sur un financement du quotidien régional La Provence par le conseil départemental des Bouches-du-Rhône après la prise de fonction de Martine Vassal à la tête de la collectivité. Le journal aurait perçu plus de 1,2 million d’euros en 2018 de la part du conseil départemental et de la métropole d'Aix-Marseille-Provence[29]. La Provence répond que « ces dites subventions ne sont en fait que de l'achat d'encarts publicitaires », « un fait courant pour les titres de presse quotidienne régionale ». D'autres financements sont aussi soulevés comme ceux de BPI France ou encore de la Française des jeux[30].

Accusation de fraude aux procurations[modifier | modifier le code]

Avant le second tour des élections municipales 2020, deux colistiers de Martine Vassal sont filmés par un journaliste de France 2 en train de proposer dans les 4e et 6e secteurs de la ville, où les listes LR sont en difficulté, des procurations illégales qualifiées de « simplifiées », qui éviteraient de se déplacer au commissariat[31],[32],[33],[34]. Une élue explique que la signature du mandant n’est même pas demandée puisque « le commissariat poinçonne toutes les procurations qu’on leur amène »[34]. Martine Vassal note que « si les faits étaient avérés, ils sont inacceptables » et évoque une « cabale de journalistes parisiens »[34]. Son local de campagne est perquisitionné dans le cadre d'une enquête préliminaire[34],[35]. Le maire de secteur LR Yves Moraine ne nie pas avoir proposé de telles procurations, déclarant : « Nous pensions que les conditions de vérification de l'identité seraient assouplies vu la situation sanitaire. Et qu'une simple signature suffirait »[36]. Près de 200 procurations frauduleuses ont été réalisées par le camp de Martine Vassal, dont une cinquantaine pour des résidents d'un Ehpad du 12e arrondissement, souffrant pour certains d'Alzheimer[37].

Le jugement reconnaît « l'existence de manœuvres frauduleuses au profit de la liste menée par Julien Ravier », mais constate qu'elles n'ont pu avoir d'incidence sur les résultats des élections. La juridiction déclare Julien Ravier, Jöelle di Quirico et Magali Devouge inéligibles à toutes les élections pour une durée de un an et annule leur élection respective en qualité de conseiller municipal et de conseiller communautaire pour le premier, et de conseillères d'arrondissement pour les deux autres[38].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Par intérim du 6 au 20 septembre 2018.
  2. Centre des jeunes dirigeants, Union patronale des Bouches-du-Rhône, Association pour le management, FACIM.
  3. Après son élection à la présidence du conseil départemental des Bouches-du-Rhône.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b JORF n°0104 du page 7762, texte n° 2, Décret du 2 mai 2012 portant promotion et nomination.
  2. Thibault Maisonneuve et Philippe Boccara, « Martine Vassal, nouvelle présidente des Bouches-du-Rhône », sur France Bleu, (consulté le ).
  3. « Martine Vassal - Qui suis-je ? - » (consulté le ).
  4. Adrien Max, « «Margaret Thatcher» ou «la belle Martine», qui est Martine Vassal? », 20 Minutes, (consulté le ).
  5. « Bouches-du-Rhône : l'UMP Martine Vassal tourne la page Guérini », sur Le Monde, .
  6. « Départementales : Martine Vassal, premières », sur La Provence, .
  7. a et b « Martine Vassal officiellement élue présidente de la métropole Aix-Marseille », sur www.20minutes.fr (consulté le ).
  8. « Vassal et Muselier dans l'équipe de Sarkozy », sur LaProvence.com, (consulté le ).
  9. « EXCLU - La présidente des Bouches-du-Rhône soutient François Fillon, mais "n'a pas besoin d'être première de la classe" », sur France Bleu, (consulté le ).
  10. « Contrats de l'eau : MPM entre connivence et amateurisme », sur Marsactu, (consulté le ).
  11. « Marchés de l'eau à Marseille: la présidente du Conseil départemental en garde à vue - L'Obs », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  12. Antoine Corlay, « À Marseille, la suspecte attribution du marché de l’eau », La Croix, .
  13. « Soupçons de favoritisme sur les contrats de l'eau : perquisitions chez Vassal », sur Marsactu, (consulté le ).
  14. « Marché de l'eau à Marseille: Martine Vassal, présidente du CD 13, sortie de garde à vue », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur (consulté le ).
  15. David Coquille et Florent de Corbier, « Marchés de l'eau à Marseille : une enquête menée au compte-gouttes - Journal La Marseillaise », sur www.lamarseillaise.fr (consulté le ).
  16. « Le Point Politique », sur LePoint.fr.
  17. « Exclusif : Martine Vassal dévoile ses premières mesures pour la Métropole Aix-Marseille Provence », sur LaProvence.fr, .
  18. Thierry Dupont, « Succession de Gaudin: poker menteur à Marseille », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  19. « La fusion Métropole-Département finalement repoussée », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur (consulté le ).
  20. « L'annonce "audacieuse" de Martine Vassal », sur La Tribune (consulté le ).
  21. « Investiture à Marseille : Martine Vassal adoubée, Bruno Gilles ne désarme pas », sur Libération.fr, (consulté le ).
  22. « Municipales à Marseille : Michèle Rubirola devance Martine Vassal », sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le ).
  23. « Résultats municipales 2020 à Marseille », sur lemonde.fr (consulté le ).
  24. « Municipales à Marseille : Martine Vassal se retire, LR présentera le député Guy Teissier pour être maire », sur lefigaro.fr, .
  25. « Martine Vassal réélue à la tête de la métropole Aix-Marseille-Provence », sur www.20minutes.fr (consulté le ).
  26. « A Marseille, Rubirola, Vassal et Raoult critiquent le défaut de concertation des décisions sanitaires », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  27. Alexis Cuvillier avec Carole Blanchard, « Les Républicains : Vassal "n'est plus membre de notre famille politique" après son soutien à Macron », sur bfmtv.com, (consulté le ).
  28. Michel Abhervé, « Expérimentation RSA : dans les Bouches-du-Rhône la présidente du conseil départemental affirme le caractère obligatoire », sur Alternatives Économiques, .
  29. Laurent Mauduit, « Marseille: «La Provence» a passé un pacte avec la candidate LR à la mairie », Mediapart, .
  30. « Municipales : Médiapart dénonce "un pacte" entre Martine Vassal et le journal "La Provence" », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur (consulté le ).
  31. « Municipales : à Marseille, une candidate LR propose des procurations sans passer par le commissariat », sur Franceinfo, (consulté le ).
  32. « Marseille : malgré la loi, deux candidates LR proposent des "procurations simplifiées" sans signature », sur Marianne, (consulté le ).
  33. « Soupçons de fraude aux procurations chez Vassal : "ça peut nous faire perdre la Ville" », sur Marsactu, (consulté le ).
  34. a b c et d Gilles Rof, « Municipales 2020 : à Marseille, perquisition au local de la tête de liste LR, après des accusations de fraude aux procurations », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  35. Jean-Marie Leforestier (Marsactu), « A Marseille, une enquête préliminaire pour fraude à la procuration accable la droite », sur Mediapart (consulté le ).
  36. « Municipales : Perquisitions au QG de campagne de Martine Vassal pour procurations frauduleuses », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur (consulté le ).
  37. « Marseille : six personnes accusées de procurations frauduleuses aux municipales vont-elles échapper à un procès public ? », sur Le Figaro,
  38. Laurent D'ancona, Municipales à Marseille : l'élection dans les 11e/12e confirmée par le conseil d'État, Julien Ravier (LR) inéligible, laprovence.com, 11 janvier 2022.
  39. Décret du 13 juillet 2022 portant promotion et nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]