Massacre de Lattimer — Wikipédia

Massacre de Lattimer
Description de cette image, également commentée ci-après
Proclamation du shérif Martin le 6 septembre 1897, avertissant qu'il ne tolère pas les rassemblements illégaux qui gênent la production minière.
Informations générales
Date
Lieu Lattimer (en), Comté de Luzerne, Pennsylvanie
Belligérants
United Mine Workers of America Shérif, officiers de police
Commandants
John Mitchell (United Mine Workers) (en) James F. Martin
Pertes
19 morts, 17-49 blessés 74 arrestations

Coal Wars (en) (guerres du charbon)

Batailles

Guerres du charbon :

Coordonnées 40° 59′ 41″ nord, 75° 57′ 38″ ouest
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Massacre de Lattimer
Géolocalisation sur la carte : Pennsylvanie
(Voir situation sur carte : Pennsylvanie)
Massacre de Lattimer

Le massacre de Lattimer (en anglais : Lattimer massacre) est l'exécution le lors d’une grève des mineurs en Pennsylvanie de 19 ouvriers qui refusent de se disperser par le shérif du comté de Luzerne et ses hommes.

Ces mineurs de la mine de Lattimer (en), non armés et essentiellement d'Europe centrale et de l'Est[1], font grève pour demander une revalorisation de salaire.

Le shérif James F. Martin[2] et ses hommes ont été acquittés lors de leur procès, malgré la preuve que presque tous les mineurs tués ont été touchés dans le dos.

Le massacre de Lattimer est un tournant important dans l'histoire de l'United Mine Workers (UMW), améliorant l'implantation de ce syndicat en Pennsylvanie par le biais de la syndicalisation de près de 10 000 nouveaux membres.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Grève[modifier | modifier le code]

2.500 soldats se trouvent à Hazleton, Pennsylvanie ce jour-là afin d’assurer l’ordre. Les grévistes sont pacifistes : ils ne possèdent aucune arme. Leur seul but est de rallier leurs confrères de Coleraine à leur cause. La grève était calme et dépourvue de mauvaises intentions[1].

Les grévistes ne se dispersant pas, le shériff lut le Riot Act (une loi autorisant les forces de l’ordre à faire feu sur les individus rebelles). Les grévistes, qui ne parlaient pas tous anglais, ne pouvaient comprendre ce qu’il disait[3].

Massacre[modifier | modifier le code]

La marche de protestation du vendredi comptait environ 300 à 400 grévistes non-armés (presque tous Slaves et Allemands), qui allaient à la mine de charbon de Lattimer, appartenant à Calvin Pardee (en), pour soutenir un nouveau syndicat du UMW (United Mine Workers of America). Leur but était de soutenir ce nouveau syndicat à la mine de Lattimer qui était toujours ouverte. Sur le chemin, les grévistes firent face aux agents de l’ordre plusieurs fois, leur demandant de se disperser, mais les grévistes refusèrent d’obtempérer[4].

Répercussions[modifier | modifier le code]

L’incident a contribué à mettre fin à un mythe de longue date concernant la docilité des mineurs étrangers[5].

Couverture médiatique en France[modifier | modifier le code]

En France, le massacre de Lattimer a souvent été décrit comme une rixe[6]. La presse française insiste sur la nationalité des grévistes, et le fait que l’autorité autrichienne s’empare également de l’affaire[7].

Dans la presse française, le nombre de morts et de blessés est très variable. Des journaux comme Le Petit Parisien, journal populaire, évoque 22 mineurs morts et 76 blessés[8]. Ces chiffres sont repris par d’autres journaux de gauche tels que L’Intransigeant[9].

Les organes de presse de droite restent plus vagues et tendent à ne pas augmenter les chiffres. Il est rapporté que le nombre de morts s’élève à 19.

Cet événement a lieu dans une période d’augmentation du nombre de mouvements de grèves en France, et correspond ainsi à une division des organes de presse concernant le sujet des mouvements sociaux.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « La Justice 14 septembre 1897 », sur retronews.fr, La Justice, (consulté le )
  2. « Courrier de Saône-et-Loire 13 septembre 1897 », sur retronews.fr, Courrier de Saône-et-Loire, (consulté le )
  3. « Le Radical 14 septembre 1897 », sur retronews.fr, Le Radical, (consulté le )
  4. Page Wikipédia en anglais sur les évènements.
  5. « L’Écho de Paris 24 septembre 1897 », sur retronews.fr, L’Écho de Paris, (consulté le )
  6. « La Lanterne 30 septembre 1897 », sur retronews.fr, Le Lanterne, (consulté le )
  7. « Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire 15 octobre 1897 », sur retronews.fr, Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, (consulté le )
  8. « Le Petit Parisien 12 septembre 1897 », sur retronews.fr, Le Petit Parisien, (consulté le )
  9. « L'Intransigeant 13 septembre 1897 », sur retronews.fr, L'Intransigeant, (consulté le )