Mathieu-François Pidansat de Mairobert — Wikipédia

Mathieu-François Pidansat de Mairobert
Portrait par Carmontelle, 1760.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 52 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités

Mathieu-François Pidansat de Mairobert, né le à Chaource et mort le à Paris, est un littérateur polygraphe français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est le fils de François Pierre Pidansat, bailli de la duché-pairie d’Aumont, commissaire lieutenant juge subdélégué de la municipalité de Paris (1727) et de Nicole Picardat[1], et l'oncle maternel de Jean Nicolas Jacques Parisot (1757-1838).

Élevé chez Marie Anne Doublet de Persan, dont il prétendait être le fils, il se trouve mêlé, de bonne heure, aux conversations et aux querelles du monde des lettres. Proche du « parti patriote », surveillé par la police, il est lié à Restif de la Bretonne. Il occupe une place de censeur royal et le titre de secrétaire du roi et des commandements du duc de Chartres.

Il a édité les Mémoires secrets de 1771 à 1779, compilation de séries de nouvelles à la main tirées en partie de la « paroisse Doublet[2] ». Il eut également part, jusqu’à sa mort, aux volumes des Mémoires secrets attribués traditionnellement à Bachaumont, dont il fut le secrétaire.

Il est en 1779 compromis dans le procès du marquis de Brunoy, dont il se trouvait le créancier pour une somme considérable. Bien qu’en cette affaire, selon l’opinion générale, il ne soit que le prête-nom d’un plus haut personnage, le Parlement de Paris lui inflige un blâme public par arrêt du . Se croyant déshonoré, Mairobert va le soir même chez un baigneur où il s’ouvre dans le bain les veines avec un rasoir, puis achève de s’ôter la vie d’un coup de pistolet. Le curé de Saint-Eustache n’a consenti à l’inhumer qu’après ordre exprès du roi.

Restif de la Bretonne l’a pleuré amèrement, et allait tous les ans, à l’anniversaire de son suicide, revoir sa maison pour commémorer la date[3].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Il a publié plusieurs écrits relatifs à des évènements politiques ou littéraires, notamment :

  • Les Prophéties du grand prophète Monet, Paris, 1753.
  • Querelle de M.M. de Voltaire et de Maupertuis, 1753.
  • Correspondance secrète, et familière du chancelier de Maupeou avec Sorhouet (1771, in-12), pamphlet radical qui fut réimprimé sous le titre de Maupeouana (1773, 2 vol. in-12)
  • Principes sur la Marine, (manuscrit in-8°, 1775).
  • Anecdotes sur la comtesse du Barry sur Google Livres (Londres, 1775, in-12[4]), une des meilleures ventes de la fin du XVIIIe siècle[5], attribuée à Théveneau de Morande.
  • L'Observateur anglais (Londres [Amsterdam], 1777-1778, 4 vol. in-12), plusieurs fois réimprimé sous le titre de l’Espion anglais (lire en ligne)
  • Lettres de Mme du Barry (Londres, 1779, in-12).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. AD Aube, ED 08041, BMS Chaource 1721-1740, 20 février 1727, baptême de Mathieu François Pidansat.
  2. François Moureau, Répertoire des nouvelles à la main. Dictionnaire de la presse clandestine manuscrite, Oxford, 1999.
  3. Ainsi, Restif consigne dans Mes Inscriptions à la date du 29 mars 1787 : « Le soir, été écrire le huitième anniversaire de Mairobert, rue Saint-Pierre, à sa porte. »
  4. En ligne, l'édition de 1880.
  5. Robert Darnton, « La France, ton café fout le camp ! », Actes de la recherche en sciences sociales, 1993, n° 100, p. 20.

Sources[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :