Menno Simons — Wikipédia

Menno Simons
Menno Simons
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Menno Simons, né en 1496 à Witmarsum (Pays-Bas) et mort le à Wüstenfelde (Saint-Empire romain germanique), fut un dirigeant religieux chrétien évangélique anabaptiste néerlandais, originaire de la Frise. Ses adeptes furent nommés d'après lui, non pas parce qu'il changea l'anabaptisme, mais parce qu'il baptisa près de 10 000 personnes dans l'Église anabaptiste[1],[2], qui allait devenir plus connue sous le nom de mennonite. Il écrivit aussi de nombreuses lettres et pamphlets, pour défendre l'anabaptisme contre les critiques des opposants, tant catholiques que protestants. Il fut l'un des trois principaux dirigeants de l'Église anabaptiste/mennonite du XVIe siècle, avec Théodore Philippe et Léonard Bouwens (ce dernier baptisa plus de personnes que Menno Simons)[3],[4].

Biographie[modifier | modifier le code]

Menno Simons naît en 1496 à Witmarsum en Frise, dans les Pays-Bas, dirigés par les Habsbourgs[5]. Ses parents étaient probablement des fermiers, et Menno aurait reçu son éducation dans un monastère proche. Il avait quelques connaissances des Pères de l’Eglise, et connaissait le grec et le latin.

Ministère catholique[modifier | modifier le code]

En 1524, à 28 ans, il est ordonné prêtre à Utrecht, et il devient vicaire à Pingjum (Frise)[6]. Il semble qu’il ait été influencé par les idées sacramentaires des premiers réformateurs hollandais et par sa lecture du Nouveau Testament aux alentours de 1526. À partir de là, il commence à émettre des doutes sur la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie.

On sait qu’entre 1526 et 1531 il se considère comme un prêcheur « évangélique », même s’il ne quitte pas l’Église catholique. En 1531, il est nommé curé à Witmarsum. Lorsque les disciples de Melchior Hoffman (les melchiorites) commencèrent à appliquer le baptême du croyant vers 1530-1531, Menno s’interroge et ne trouve pas de soutien biblique au baptême des enfants. Même s’il ne rejoint pas encore les melchiorites, on peut voir dans un de ses premiers écrits (La Résurrection spirituelle, 1534) que sa pensée semble se rapprocher de celle des melchiorites.

En , plusieurs centaines d’anabaptistes, inspirés par des messagers venus de la ville de Münster alors aux mains des anabaptistes, prennent le monastère d’Oldeklooster, en Frise[7]. Après un court siège, la plupart des moines sont tués ou faits prisonniers. Menno se sent responsable du désastre, et il écrit un pamphlet contre les dirigeants münsterites, intitulé Le Blasphème de Jean de Leyde. Il s’oppose au projet münsterite d’établir le royaume de Dieu sur terre par le glaive. Comme Münster tombera deux mois plus tard, le pamphlet ne sera pas publié.

Ministère anabaptiste[modifier | modifier le code]

En , Menno quitte l'Église catholique, à la suite de ses doutes concernant les sacrements[8]. Il est (re)baptisé chez les anabaptistes la même année et l'année d'après, il est ordonné ancien par l’ancien Obbe Philips et le remplacera après son départ de la communauté [9]. Il dirigera les fidèles anabaptistes dans une voie non-violente vis-à-vis de leurs persécuteurs [10],[11]. Par la suite, il se marie avec Geertruy Jansdochter[12] et a des enfants[7]. À partir de cette période, Menno est traqué.

En 1540, il publie Fondation de la doctrine chrétienne, un livre théologique sur les croyances et pratiques anabaptistes, qui sera traduit en d’autres langues [13]. Cette publication et d'autres de Menno Simons ont parfois servi de référence dans l’anabaptisme et le mennonitisme [14]. Les réformes radicales du mennonitisme et du baptisme seront à l’origine du développement du mouvement évangélique [15].

Il vit un temps à Groningue, à Cologne, et durant les treize dernières années de sa vie dans le Schleswig-Holstein. Il meurt le 31 .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Collectif, Voici mon Héritage, Sainte-Anne-des-Chênes, Manitoba, Canada, Les Éditions de l'Évangile, , 153 p., p. 79
  2. (en) Daniel K. Cassel, History of the Mennonites, Philadelphie, Globe Publishing House, , p. 17-18
  3. Ben Giesbrecht, L'Église immuable, Moundridge, Kansas, États-Unis, Les Éditions de l'Évangile, , 234 p., p. 107-109
  4. (en) Robert Goodnough, « They'll know we are Christians by our love », sur Flatlander Faith, (consulté le )
  5. Cornelius J. Dyck, Encyclopédie britannica.com, Menno Simons, UK, consulté le 18 novembre 2017
  6. (en) Donald B. Kraybill, Concise Encyclopedia of Amish, Brethren, Hutterites, and Mennonites, USA, JHU Press, , p. 140.
  7. a et b (en) Donald B. Kraybill, Concise Encyclopedia of Amish, Brethren, Hutterites, and Mennonites, USA, JHU Press, , p. 141.
  8. Donald B. Kraybill, Concise Encyclopedia of Amish, Brethren, Hutterites, and Mennonites, JHU Press, USA, 2010, p. 141
  9. Erwin Fahlbusch, Geoffrey William Bromiley, The Encyclopedia of Christianity, Volume 3, Wm. B. Eerdmans Publishing, USA, 2003, p. 492
  10. Mark Juergensmeyer, Wade Clark Roof, Encyclopedia of Global Religion, Volume 1, SAGE, USA, 2012, p. 129
  11. Justice C. Anderson, An Evangelical Saga, Xulon Press, USA, 2005, p. 251
  12. E. Jordan et J. Kreitmann, Abrégé de l'Histoire de l'Église chrétienne, Flavion, Belgique, Éditions "Le Phare", , 392 p., p. 99-102
  13. Ed Hindson, Dan Mitchell, The Popular Encyclopedia of Church History, Harvest House Publishers, USA, 2013, p. 306
  14. George Thomas Kurian, James D. Smith III, The Encyclopedia of Christian Literature, Volume 2, Scarecrow Press, USA, 2010, p. 565
  15. Olivier Favre, Les églises évangéliques de Suisse: origines et identités, Labor et Fides, Suisse, 2006, p. 65

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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