Messe basse pour les défunts — Wikipédia

Messe basse
pour les défunts
op. 62
Page de titre
Page de titre de l'édition originale

Genre messe pour orgue
ou harmonium
Nb. de mouvements 6
Musique Louis Vierne
Dates de composition 1934
Création
Cathédrale Notre-Dame,
Paris Drapeau de la France France
Interprètes Louis Vierne (orgues)

La Messe basse pour les défunts, op. 62 de Louis Vierne est une suite de pièces de concert ou messe en six mouvements pour orgue ou harmonium pour accompagner le service religieux.

Composée en 1934 et dédiée à diverses personnes disparues dans l'entourage du compositeur, il s'agit de sa dernière partition cataloguée. Elle est créée en mars 1935 en l'église Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus de Villeurbanne par l'un de ses élèves, Adrien Rougier[1], avant d'être présentée par l'auteur le de la même année, au pupitre d'orgues de Notre-Dame de Paris, et publiée en 1936 par les éditions Lemoine.

Présentation[modifier | modifier le code]

Composition[modifier | modifier le code]

Louis Vierne compose sa Messe basse pour les défunts op. 62 vers la fin de l'année 1934[1]. Pour le musicien aveugle et sexagénaire, ces années « demeurent marquées par la maladie, le repli, la solitude[2] ». Malgré tout, « quelques satisfactions lui sont encore données par l'orgue et la musique[2] ». De fait, cette partition est contemporaine de la Sixième symphonie pour orgue op. 59, achevée en 1931, qui « clôt avec majesté » la production de Vierne dans ce domaine[3].

Création[modifier | modifier le code]

La Messe basse pour les défunts est créée par l'un des anciens élèves du compositeur à Villeurbanne en mars 1935 puis interprétée par son auteur le [note 1],[4] à Notre-Dame de Paris[note 2],[5]. L'Élévation, en particulier, « suscite l'émotion[6] ». Lors de ce concert, Maurice Duruflé interprète également la Sixième symphonie pour orgue op. 59[7] « dans son intégralité, apportant à son maître vénéré l'une de ses dernières grandes joies musicales[8] ».

Mouvements[modifier | modifier le code]

La Messe basse pour les défunts op. 62 « comporte les mêmes divisions que la première » Messe basse, op. 30, « à l'exception de la Sortie qui est remplacée par un Défilé[9] ». Les six mouvements sont dédiés à différentes personnes disparues dans l'entourage du compositeur :

  1. Prélude — Grave (noire = 54) à quatre temps (noté ) — à la mémoire de Robert de la Sizeranne,
  2. Introït — Andante moderato (noire = 60) à
    — à la mémoire de Georges Noblemaire,
  3. Offertoire — Andante quasi adagio (noire = 60) à quatre temps (noté ) — à la mémoire de Pierre Villey,
  4. Élévation — Larghetto (noire pointée = 58) à
    — à la mémoire de Maurice Blazy,
  5. Communion — Poco adagio (noire = 63) à quatre temps (noté ) — à la mémoire de Edgard Guilbeau,
  6. Défilé — Maestoso (noire = 54) à quatre temps (noté ) — à la mémoire du général Balfourier

Maurice Blazy et Edgard Guilbeau étaient deux amis proches de Vierne[10], également membres de l'Association Valentin Haüy au service des aveugles et des malvoyants fondée par Robert de la Sizeranne.

Analyse[modifier | modifier le code]

Bernard Gavoty décrit la Messe basse pour les défunts op. 62 comme présentant un caractère « assez différent [de la Messe basse op. 30], non point tant en raison de l'atmosphère funèbre que du « cyclisme », surtout visible dans les trois premières pièces mais présent, en fait, jusqu'à la conclusion[9] ».

L'attention du musicologue se concentre sur l'Élévation « dont les trois pages reflètent un sentiment si irréel qu'on ne saurait dire au juste s'il est funèbre ou non, parce qu'il se situe bien au-delà de la tristesse, dans une région surnaturelle où le deuil n'a point de place. Cette suite d'arpèges, sur lesquels s'inscrit une mélodie unie, sans redites, est un des sommets de l'œuvre de Vierne[11] ».

Cette ultime partition, « comme le Requiem fut le suprême adieu de Mozart, prend, de ce fait, un sens doublement touchant car elle est un ultime message qui laisse deviner la fin prochaine et les horizons nouveaux auxquels la musique s'efforce de nous introduire[12] ».

Discographie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Bernard Gavoty mentionne comme première audition un concert donné « par l'auteur, à l'église Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus à Lyon en mars 1935 », sans précision.
  2. Franck Besingrand indique la date du , tout en précisant que la Sixième symphonie op. 59 est créée lors du concert du — associé par Bernard Gavoty à la création de la Sixième symphonie. Toutefois, il faut noter que la date du 3 juin 1934 est peu probable étant donné que le grand orgue de Notre-Dame venait alors d'être restauré, le concert inaugural de l'orgue restauré donné par Louis Vierne et Charles-Marie Widor ayant eu lieu le 10 juin 1934…

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Rollin SMITH, Louis Vierne, Organist of Notre-Dame Cathedral, Hillsdale, N.Y., Pendragon Press, , p. 675
  2. a et b Franck Besingrand 2011, p. 100.
  3. Bernard Gavoty 1980, p. 235.
  4. Bernard Gavoty 1980, p. 316.
  5. Franck Besingrand 2011, p. 101.
  6. Franck Besingrand 2011, p. 101-102.
  7. Bernard Gavoty 1980, p. 315.
  8. Franck Besingrand 2011, p. 102.
  9. a et b Bernard Gavoty 1980, p. 238.
  10. Franck Besingrand 2011, p. 70.
  11. Bernard Gavoty 1980, p. 238-239.
  12. Bernard Gavoty 1980, p. 239.

Liens externes[modifier | modifier le code]