Mesures anti-suicide en milieu carcéral — Wikipédia

Les mesures anti-suicide en milieu carcéral sont un ensemble de dispositifs mis en place permettant d'empêcher un détenu de se suicider[1].

En France[modifier | modifier le code]

En France, l'ensemble des mesures pour limiter le suicide des détenus sont formalisées dans un document appelé "Plan de prévention"[2]. Ce dernier est en constante évolution.

Le quartier arrivants[modifier | modifier le code]

Lorsqu'un individu arrive en milieu carcéral, le personnel de l'établissement le mette la première semaine dans un quartier particulier appelé le quartier arrivants (QA)[3]. Ce quartier n'est pas accessible aux autres détenus.

Lors de cette semaine, le détenu va passer des examens médicaux durant lesquels un examen psychologique va être fait, permettant d'estimer l'état psychologique du patient. Un accompagnement sera fait pour lui permettre de dépasser le choc carcéral[4], état de sidération avec un fort niveau de stress lié à l'enfermement forcé, le bruit, la promiscuité et les nouvelles règles imposées.

Cette série d'entretien médicaux s'inscrit dans le cadre des règles pénitentiaires européennes (RPE)[3].

A la fin de cette période de huit jours, le détenu rejoint les autres détenus dans les quartiers classiques de la prison.

Suivi médical[modifier | modifier le code]

A l'instar de ce qui est proposé à tous les détenus des prisons en France, un suivi médical est fait au sein du bâtiment carcéral pour offrir un accompagnement médical au détenu. Des médicaments peuvent lui être proposés pour diminuer son risque suicidaire (anxiolytique etc..).

Le codétenu de soutien[modifier | modifier le code]

Quand un détenu est identifié par les services pénitenciers comme fragile et à risque concernant le suicide, il peut lui être attribué un codétenu de soutien (CDS).

Un codétenu de soutien est un détenu formé par la Croix-Rouge[5] durant quatre jours pour apprendre à aider une personne à tendance suicidaire en milieu carcérale, à travers un soutien psychologique, une écoute, et une connaissance des gestes et pratiques pour réduire les facteurs stressants.

Initiative lancée en 2010 par le ministère de la Justice, seules une quinzaine de prisons disposent en 2023 de codétenus de soutien[5].

Formation du personnel[modifier | modifier le code]

Les personnels du milieu pénitencier en contact avec les détenus sont formés à identifier les risques suicidaires, à réduire les facteurs stressants qui pourraient pousser un détenu à se suicider, mais aussi à accompagner psychologiquement le détenu à mieux gérer ses émotions.

Intensification de la surveillance[modifier | modifier le code]

Si un détenu est considéré comme à risque, il pourra être surveillé plus étroitement la nuit, jusqu'à des rondes toutes les deux heures.

Aux Etats-Unis, cette surveillance se nomme « Surveillance suicide (en) » (suicide watch).

Cellule de protection d'urgence[modifier | modifier le code]

Dans les cas les plus critiques, le détenu à risque peut être mis dans une cellule de protection d'urgence, aussi appelée cellule arrondie ou cellule lisse. Cette cellule est différente des autres sur les éléments suivants :

  • La télévision n'est pas accessible directement par le détenu et est entourée d'une bulle ronde en plexiglas
  • Tout le mobilier à des bords arrondis et est sellé au sol
  • Un kit anti-suicide[2] est fourni au détenu; Il est composé de :
  • Tous les matériaux non solides sont ignifugés
  • Un interphone à la disposition du détenu pour contacter à tout moment le personnel
  • Un codétenu de soutien peut être présent

Ce type de cellule est une solution d'urgence et n'est pas pérenne pour un détenu à tendance suicidaire. Un détenu ne peut y passer plus de 24 heures. Une prise en charge hospitalière est alors mise en place rapidement.

Prise en charge hospitalière[modifier | modifier le code]

Lorsque d'un individu présente des tendances suicidaires, une prise en charge hospitalière peut lui être fourni

Références[modifier | modifier le code]

  1. Sophie Chevallereau, « Suicides en prison : comment sont sécurisées les cellules en France ? » Accès libre, sur leparisien.fr, (consulté le ).
  2. a et b M. MAUREY Hervé, « Mise en place du plan d'action de prévention des suicides en milieu carcéral ».
  3. a et b Christophe Piron, « L’évaluation au quartier arrivant », Revue Hypermedia,‎ (lire en ligne).
  4. Pierre Bienvault, « Le « choc carcéral », un moment à haut risque », sur la-croix.com, .
  5. a et b Alix Mancel, « CODÉTENU DE SOUTIEN, CES PRISONNIERS QUI AIDENT À PRÉVENIR LE SUICIDE EN PRISON » Accès libre, sur bfmtv.com, .