Micheál Martin — Wikipédia

Micheál Martin
Illustration.
Portrait officiel de Micheál Martin en 2020.
Fonctions
Vice-Premier ministre d'Irlande
Ministre des Affaires étrangères
Ministre de la Défense
En fonction depuis le
(1 an, 3 mois et 12 jours)
Premier ministre Leo Varadkar
Gouvernement 33e
Prédécesseur Leo Varadkar (vice-Premier ministre)
Simon Coveney (Affaires étrangères, Défense)
Chef du Fianna Fáil
En fonction depuis le
(13 ans, 2 mois et 3 jours)
Prédécesseur Mary Coughlan (intérim)
Brian Cowen
Député irlandais
En fonction depuis le
(34 ans et 9 mois)
Élection 15 juin 1989
Réélection 25 novembre 1992
6 juin 1997
17 mai 2002
24 mai 2007
25 février 2011
26 février 2016
8 février 2020
Circonscription Cork South-Central
Législature 26e, 27e, 28e, 29e, 30e, 31e, 32e et 33e
Premier ministre

(2 ans, 5 mois et 20 jours)
Élection 27 juin 2020
Président Michael D. Higgins
Gouvernement 32e
Législature 33e
Coalition FF-FG-Verts
Prédécesseur Leo Varadkar
Successeur Leo Varadkar
Chef de l'opposition

(9 ans, 3 mois et 18 jours)
Président Mary McAleese
Michael D. Higgins
Premier ministre Enda Kenny
Leo Varadkar
Législature 31e et 32e
Prédécesseur Enda Kenny
Successeur Mary Lou McDonald
Ministre des Affaires étrangères

(2 ans, 8 mois et 11 jours)
Premier ministre Brian Cowen
Gouvernement 28e
Prédécesseur Dermot Ahern
Successeur Brian Cowen (intérim)
Eamon Gilmore
Ministre des Entreprises, du Commerce et de l'Emploi

(3 ans, 7 mois et 8 jours)
Premier ministre Bertie Ahern
Gouvernement 26e et 27e
Prédécesseur Mary Harney
Successeur Mary Coughlan
Ministre de la Santé et de l'Enfance

(4 ans, 8 mois et 2 jours)
Premier ministre Bertie Ahern
Gouvernement 25e et 26e
Prédécesseur Brian Cowen
Successeur Mary Harney
Ministre de l'Éducation et de la Science

(2 ans, 7 mois et 1 jour)
Premier ministre Bertie Ahern
Gouvernement 25e
Prédécesseur Niamh Bhreathnach
Successeur Michael Woods
Biographie
Date de naissance (63 ans)
Lieu de naissance Cork (Irlande)
Nationalité Irlandaise
Parti politique Fianna Fáil
Diplômé de University College Cork
Profession Professeur

Micheál Martin
Premiers ministres d'Irlande
Chefs de l'opposition irlandaise

Micheál Martin (/ˈmʲiː.çaːˠ ˈmɑɹ.tɪn/[1]) est un homme d'État irlandais né le à Cork. Il est membre du parti Fianna Fáil, dont il est le chef depuis , et Premier ministre de à .

Élu député au Dáil Éireann en , il entre au gouvernement sous la conduite de Bertie Ahern en en qualité de ministre de l'Éducation. Il devient ministre de la Santé en , puis ministre des Entreprises en . En , le nouveau Premier ministre Brian Cowen le nomme ministre des Affaires étrangères. Il démissionne en puis prend la direction du Fianna Fáil.

Après la déroute historique du parti aux élections anticipées de février 2011, il prend le rôle de chef de l'opposition. Il conserve cette responsabilité après que le Fine Gael a réussi à conserver le pouvoir à la suite des élections de 2016.

Aux élections anticipées de 2020, le Fianna Fáil redevient la première force parlementaire, mais l'éclatement du Dáil Éireann le force à s'associer avec le Fine Gael et le Parti vert pour disposer d'une majorité. En , quatre mois après la tenue du scrutin, il est élu Premier ministre par les députés et forme son gouvernement de coalition. En décembre 2022, il cède le poste de Premier ministre à Leo Varadkar.

Formation et carrière[modifier | modifier le code]

Après avoir accompli ses études secondaires à Cork, il intègre la University College de la ville, où il obtient un baccalauréat en arts, puis une maîtrise en arts d'histoire politique. Il reçoit ensuite un diplôme d'études supérieures (Higher diploma) de pédagogie et commence à travailler comme professeur d'histoire au Presentation Brothers College de Cork. Il n'occupe ce poste que pendant un an, entre 1984 et 1985.

Vie politique[modifier | modifier le code]

Les débuts[modifier | modifier le code]

Au cours de ses études supérieures, il rejoint l’Ógra Fianna Fáil, mouvement de jeunesse du parti Fianna Fáil, dont il deviendra plus tard président. En 1985, il se lance en politique en étant élu au conseil municipal de Cork, puis se présente deux ans plus tard à l'élection générale dans la circonscription de Cork South Central, échouant cependant à être élu Teachta Dála (député) au Dáil Éireann (Chambre des représentants). Malgré ce revers, il entre au comité exécutif national de son parti dès l'année suivante.

Député[modifier | modifier le code]

De nouveau candidat à l'élection anticipée de 1989, il parvient cette fois-ci à faire son entrée à la Chambre. Il siège alors au sein de diverses commissions parlementaires, et occupe en 1992 le poste symbolique de Lord Mayor de Cork. Après l'élection de Bertie Ahern à la direction du Fianna Fáil, à la suite du passage du parti dans l'opposition en 1994, il est choisi pour intégrer son « cabinet fantôme » (Opposition Front Bench), au poste de porte-parole pour l'Éducation et le Gaeltacht.

Ministre de l'Éducation[modifier | modifier le code]

Lorsque le parti revient au pouvoir, après l'élection générale de 1997, Micheál Martin est nommé ministre de l'Éducation et des Sciences le 26 juin suivant. À seulement 36 ans, il est le benjamin du premier cabinet de Bertie Ahern. Son mandat a notamment été marqué par une augmentation des dépenses à tous les niveaux du système éducatif et au lancement d'un certain nombre d'initiatives scolaires, comme l'introduction d'assistants spéciaux ou le réexamen du programme de l'enseignement primaire.

Ministre de la Santé[modifier | modifier le code]

Lors d'un remaniement ministériel opéré le , il devient ministre de la Santé et de l'Enfance, un poste qualifié de « cadeau empoisonné » dans la vie politique irlandaise. Brian Cowen, prédécesseur de Martin, l'a même décrit comme étant « semblable à l'Angola », car des mines peuvent exploser à tout moment. Malgré de fortes oppositions, il a annoncé le sa volonté d'interdire de fumer dans tous les lieux de travail d'Irlande, y compris les pubs et restaurants, au . Il s'est ainsi rendu à New York en pour signer une convention des Nations unies sur le contrôle du tabac, et la loi sur l'interdiction est entrée en vigueur le , faisant du pays le premier dans le monde à introduire une interdiction totale de fumer sur son lieu de travail.

Ayant procédé à la déréglementation du système des pharmacies au , il a partiellement échoué dans sa réforme du système de santé et s'est engagé, en , à ce que les personnes victimes des cas de symphysiotomie dans les années 1940 et 1950 dans les hôpitaux irlandais soient examinées et gratuitement soignées.

Ministre des Entreprises[modifier | modifier le code]

Le , il échange son poste avec Mary Harney et prend donc celui de ministre des Entreprises, du Commerce et de l'Emploi. Lorsque, en , le rapport gouvernemental sur le coût de la vie est dévoilé par la Radio Télévision d'Irlande (RTÉ), il décide d'abroger le décret sur le commerce de 1987, qui interdisait de vendre des aliments en dessous de leur coût de revient. Plusieurs lettres, contenant des menaces de mort et des balles de fusil, lui sont adressées le par un groupe baptisé la Force de défense des citoyens irlandais, par l'intermédiaire d'une importante clinique de fertilité de Dublin.

Ministre des Affaires étrangères[modifier | modifier le code]

À la suite de la démission de Bertie Ahern, il soutient le Vice-Premier ministre et ministre des Finances, Brian Cowen, dans la course à sa succession. Au sein du nouveau gouvernement, formé le , Micheál Martin devient ministre des Affaires étrangères. Il est alors chargé de mener la campagne gouvernementale en faveur de l'adoption référendaire de l'amendement constitutionnel permettant de ratifier le traité de Lisbonne. Bien que tous les principaux partis du pays se soient prononcés pour le « Oui », c'est le « Non » qui l'emporte avec 53,4 % des voix, plongeant le nouveau gouvernement dans la crise. Un nouvel amendement constitutionnel, ayant le même objectif, sera finalement ratifié le par 67 % des voix.

Son action en tant que chef de la diplomatie a été marquée par son engagement au Proche-Orient. Ainsi, après avoir publiquement mis en doute le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Liberman, concernant l'utilisation de quatre faux passeports irlandais par les assassins présumés de Mahmoud Al-Mabhouh, chef militaire du Hamas, à Dubaï, il a vertement critiqué, en 2010, le blocus de la bande de Gaza, après que l'accès au territoire lui ait été refusé en 2009. Il a notamment demandé à la présidence espagnole de l'Union européenne d'envoyer une équipe de ministres des Affaires étrangères dans la région. Il a finalement réussi à faire son entrée dans la bande de Gaza le en accompagnant une mission humanitaire à travers la frontière égyptienne. De ce fait, il est devenu le premier ministre des Affaires étrangères occidental à visiter la bande de Gaza depuis la prise de contrôle du Hamas, en . Il s'est notamment rendu dans des écoles et des hôpitaux, escorté par des véhicules des Nations unies, et a appelé le gouvernement israélien, ainsi que toutes les parties concernées, à mettre fin au blocus.

Il était encore en poste lors de l'abordage de la flottille pour Gaza par les forces israéliennes, indiquant devant les députés avoir demandé aux autorités d'Israël d'autoriser le débarquement de la cargaison du MV Rachel Corrie plutôt que de se fourvoyer dans de nouvelles « effusions de sang ».

Chef du Fianna Fáil[modifier | modifier le code]

Un critique de Brian Cowen[modifier | modifier le code]

Par deux fois, dans la deuxième moitié de l'année 2010, il a annoncé son désir de diriger le Fianna Fáil si la direction en était vacante, alors même que l'autorité de Brian Cowen se trouvait contestée en interne. Alors que la formation est en crise à l'approche des élections générales anticipées, il fait savoir, le , qu'il estime que la direction du parti doit changer, et qu'il votera donc contre Cowen lors du vote de confiance, organisé à la demande de ce dernier, par les députés. En conséquence, il démissionne du gouvernement, ce que refuse initialement le Premier ministre. Après sa victoire lors du vote, il finit par l'accepter. Toutefois, dès le 22 janvier, Cowen annonce qu'il quitte la présidence du Fianna Fáil, tout en restant à la tête du gouvernement, et Martin se déclare, quelques heures après, candidat à sa succession. Son principal concurrent aurait dû être le ministre des Finances, Brian Lenihan, mais ce dernier, bien que candidat, était discrédité par sa déclaration de soutien au Premier ministre la semaine précédente. Il s'est donc retrouvé en concurrence avec le ministre de la Protection sociale, Éamon Ó Cuív, et la ministre de la Culture, Mary Hanafin. Lors du scrutin, le 26 janvier, il reçoit 33 voix sur 72 lors du premier compte. Le premier report lui en donne trois de plus, soit un total de 36. Il est finalement élu au troisième tour, par 50 voix contre 22 à Éamon Ó Cuív, dernier candidat en lice. Il choisit alors Mary Hanafin comme adjointe, et nomme Brian Lenihan porte-parole pour les Finances, et Éamon Ó Cuív porte-parole pour la Protection sociale.

Chef de l’opposition[modifier | modifier le code]

Lors des élections anticipées du 25 février 2011, le Fianna Fáil recueille le pire résultat de son histoire avec 17,4 % des voix et 20 députés, chutant de vingt-quatre points et cinquante-sept députés par rapport à 2007. Cowen est remplacé par Enda Kenny, soutenu par une alliance entre le Fine Gael et le Parti travailliste le 9 mars suivant, Martin devenant de ce fait le nouveau chef de l'Opposition. Hanafin ayant perdu son siège de députée, il la remplace le 15 mars au poste de chef adjoint du parti par le porte-parole pour les Finances, Brian Lenihan, Jnr[2]. À la suite du décès de Lenihan le 10 juin, Éamon Ó Cuív devient le nouveau chef adjoint du parti le 5 août[3]. Le , il établit le record de longévité parmi les chefs de l'Opposition issus du Fianna Fáil.

Il rejette toute idée de coopération avec le parti de gauche Sinn Féin, attribuant à celui-ci un « passé sanglant » en raison de ses relations historiques avec l'Armée républicaine irlandaise[4].

Premier ministre[modifier | modifier le code]

À la suite des élections générales du 8 février 2020, Micheál Martin prend la tête du gouvernement de coalition regroupant le Fianna Fáil, le Fine Gael et le Parti vert le suivant[5]. Cette alliance exclut le Sinn Féin, vainqueur du vote populaire. Le Fianna Fáil et le Fine Gael doivent assurer chacun un demi-mandat à la tête du pays. La conclusion de cette entente est placée sous le signe de la pandémie de Covid-19[6].

Ministre des Affaires étrangères et de la Défense[modifier | modifier le code]

Le , conformément à l'accord de 2020, Micheál Martin démissionne de ses fonctions de Premier ministre et Leo Varadkar lui succède. Martin devient alors vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et ministre de la Défense dans le nouveau gouvernement.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Son père, Paddy Martin, était un boxeur international. Il est le troisième enfant d'une fratrie qui en compte cinq, son frère aîné Seán et son frère jumeau Pádraig s'étant eux aussi engagés dans la vie politique, au niveau local à Cork. À l'inverse, ses deux sœurs, Eileen et Máiréad, sont toujours restées hors du jeu politique. Il est marié avec Mary O'Shea, qu'il a rencontrée à l'université, et tous deux ont eu cinq enfants, dont deux sont décédés : Ruairí, l'un de ses fils, en 1999 et Léana, sa plus jeune fille, en [7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Prononciation du prénom en irlandais et du nom en anglais irlandais retranscrite phonémiquement selon la norme API.
  2. (en) Lenihan devient nouveau chef adjoint du Fianna Fáil, breakingnews.ie/, le
  3. (en) « Éamon Ó Cuív becomes FF deputy leader », RTÉ, le
  4. AFP, « Irlande: fin de campagne avant un scrutin risqué pour le Premier ministre », sur Orange Actualités,
  5. « Politique. Irlande : Micheál Martin prend la tête d’un gouvernement de coalition historique », sur Courrier international, (consulté le ).
  6. « Irlande. Une alliance gouvernementale au mépris des électeurs », sur L'Humanité, (consulté le ).
  7. « Micheal Martin, un « têtu » à la tête de l’Irlande », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]