Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique — Wikipédia

Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique
Abréviation MINUSCA
Type Opération de maintien de la paix
Adoption
Durée en cours
9 ans, 11 mois et 18 jours
Commandement de la force Drapeau du Rwanda Valentine Rugwabiza
Contribution et personnel
Contributeurs

La mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) est une opération de maintien de la paix des Nations unies en Centrafrique[1]. Elle intervient dans le cadre de la guerre civile en Centrafrique.

Historique[modifier | modifier le code]

Un soldat de la MINUSCA déployé à Bangui lors du référendum de décembre 2015.

La MINUSCA est créée le par la résolution 2149 du Conseil de sécurité des Nations unies[2].

Le , par sa résolution 2659 (2022)[3], le Conseil de sécurité a prorogé d’un an son mandat, jusqu'au 15 novembre 2023[4].

Mandat[modifier | modifier le code]

Un BTR-80 sur le corridor Douala Bangui en 2015.

La MINUSCA est autorisée à prendre toutes les mesures requises pour s'acquitter du mandat de : stabilisation de la situation dans les principales agglomérations et contribution au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays. La Mission assure également le suivi de la situation relative aux violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire[5].

Son action reste controversée en raison des résultats limités qu'elle affiche dans la protection des populations.

Le , des massacres sont commis contre un camp de réfugiés à Alindao. Ceux-ci ont fait au moins soixante morts dont 2 prêtres, et l'évêché a été pillé. La MINUSCA était présente, mais n'a pas réagi. Le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui a demandé une enquête internationale[6],[7].

Fonctionnement[modifier | modifier le code]

Effectifs[modifier | modifier le code]

En février 2023, les effectifs déployés par la MINUSCA étaient de 17 885 personnels[8]:

  • 16 363 personnels en uniforme
    • 13 394 militaires
    • 146 observateurs militaires
    • 408 officiers d'état-major
    • 2 415 policiers (incluant les unités constituées)
  • 1 236 personnels civils
  • 286 volontaires des Nations unies

Leadership[modifier | modifier le code]

Le représentant spécial du secrétaire général et chef de la MINUSCA est Mankeur Ndiaye entre 2019 et 2022[9], puis Valentine Rugwabiza depuis 2022[10].

Coopération[modifier | modifier le code]

La MINUSCA coopère notamment avec la mission de formation de l'Union européenne en République centrafricaine[11].

Processus DDR[modifier | modifier le code]

Le DDR (désarmement-démobilisation-réintégration) est un processus consistant à désarmer les membres des groupes armés, à sortir ces combattants de leurs groupes et à les aider à réintégrer la société civile. Il vise à soutenir les ex-combattants afin qu'ils puissent devenir des participants actifs au processus de paix.

Ce processus est enclenché dans de nombreux pays en soutien aux opérations de maintien de la paix et notamment en République Centrafricaine.

Pertes[modifier | modifier le code]

Le , cinq soldats rwandais de la MINUSCA sont tués et huit blessés dans une fusillade à Bangui, lorsqu'un des soldats du contingent ouvre le feu sur ses compagnons d'armes avant d'être abattu[12].

Le , deux casques bleus marocains sont tués et un autre blessé lors d'une fusillade perpétrée par un groupe non-identifié à 60 kilomètres à l'ouest de la ville d'Obo, dans le sud-est du pays[13].

Le , un convoi logistique cambodgien escorté de soldats marocains est attaqué lors de l'embuscade de Yogofongo[14].

Le 13 juillet 2020, un soldat rwandais est tué et deux blessés dans une attaque d'un mouvement rebelle[15].

Le 25 décembre 2020, trois casques bleus du Burundi sont tués et deux autres blessés à Dékoa par des combattants armés non identifiés[16].

Le 18 janvier 2021, deux casques bleus sont tués, un Gabonais et un Marocain, à la suite d'une embuscade de leur convoi menée par les rebelles à 17 km de Bangassou[17].

En février 2023, les pertes en vies humaines s'élevaient à 147[8].

Campagne de désinformation contre la MINUSCA[modifier | modifier le code]

En 2018, la société militaire privée russe Wagner, présente en Centrafrique à la demande du président Touadéra, finance une campagne hostile à la MINUSCA en payant des manifestants chargés de protester contre la présence de la Mission, ainsi que le journal Ndjoni Sango pour publier des articles faisant écho aux manifestations. L'oligarque Evgueni Prigojine à la tête du groupe paramilitaire considère l'ONU comme le bras armé de l'Occident en Afrique[18].

Sources[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « L'ONU approuve l'envoi de casques bleus en Centrafrique », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. https://undocs.org/fr/S/RES/2149(2014)
  3. [https://minusca.unmissions.org/sites/default/files/resolution_2659_2022_fr_0.pdf
  4. « République centrafricaine: Le Conseil de sécurité proroge le mandat de la MINUSCA en adoptant un texte critiqué par plusieurs de ses membres | UN Press », sur press.un.org (consulté le )
  5. « République centrafricaine: le Conseil de sécurité proroge d’un an le mandat de la MINUSCA et condamne les campagnes de désinformation », sur un.org
  6. « Centrafrique: un massacre à Alindao dans un camp de réfugiés et dans la cathédrale », Zenith,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « En Centrafrique, les leaders religieux appellent à une enquête internationale », VaticanNews,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. a et b « Faits et Chiffres », sur MINUSCA, (consulté le )
  9. (en) « Mr. Mankeur Ndiaye of Senegal - Special Representative of the Secretary-General for the Central African Republic (CAR) and Head of the UN Multidimensional Integrated Stabilization Mission in the Central African Republic (MINUSCA) », ONU,
  10. « Le Secrétaire général nomme Mme Valentine Rugwabiza, du Rwanda, sa Représentante spéciale pour la République centrafricaine », ONU,
  11. Décision (PESC) 2016/610, troisième considérant
  12. « Centrafrique : un Casque bleu tue quatre de ses compagnons », Le Point avec AFP,
  13. « La MINUSCA condamne l’attaque meurtrière contre des Casques bleus dans le sud-est de la RCA », MINUSCA,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. RCA: au moins quatre casques bleus tués après l’attaque d’un convoi de l’ONU, RFI, 9 mai 2017 (consulté le 15 octobre 2023)
  15. RCA : l’ONU condamne une attaque contre la MINUSCA qui a coûté la vie à un Casque bleu, Onu Info, 13 juillet 2020 (consulté le 15 octobre 2023)
  16. « Centrafrique. La coalition rebelle rompt son cessez-le-feu, trois Casques bleus tués », Ouest-France,
  17. AFP, « Centrafrique. Deux Casques bleus tués par les rebelles », Ouest-France,
  18. Les dossiers de Prigojine, Alexandra Jousset (productrice, CAPA PRESSE), dans Sources sur Arte (, 26 minutes) Consulté le . La scène se produit à 15 minutes.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Décision  (PESC) 2016/610 du Conseil relative à une mission militaire de formation PSDC de l'Union européenne en République centrafricaine (EUTM RCA), 32016D0610, adoptée le 19 avril 2016, JO du 20 avril 2016, p. 21-26, entrée en vigueur le 19 avril 2016 [consulter en ligne, notice bibliographique]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles annexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]