Mohand Oulhadj — Wikipédia

Akli Mokrane
Mohand Oulhadj
Mohand Oulhadj

Surnom Le Vieux Renard, Amghar, Le Sage
Naissance
Bouzeguène (Algérie)
Décès (à 61 ans)
Paris (France)
Origine Drapeau de l'Algérie Algérie
Allégeance FLN
Arme Armée de libération nationale
Armée nationale populaire
Grade Colonel
Commandement Wilaya III
Conflits Guerre d'Algérie
Guerre des Sables
Distinctions Médaille El Athir

Mohand Oulhadj (en kabyle : Muḥend Ulḥaǧ), de son vrai nom Akli Mokrane, né le à Bouzeguène en Algérie, et mort le à Paris, est un colonel de l'armée de libération nationale et chef de la Wilaya III (Kabylie) durant la guerre d'indépendance de l'Algérie.

Successeur du colonel Amirouche Aït Hamouda , il est surnommé par ses ennemis « Le Vieux Renard » pour son intelligence et « Amghar » (Le Sage) par ses amis et ses frères de combat pour sa sagesse.

Scolarité et militantisme[modifier | modifier le code]

Il suit ses études primaires à l’école d’Ait-Ikhlef où il se distingue parmi ses camarades et est apprécié par ses enseignants pour son intelligence et sa volonté d’apprendre. Sa scolarité s’arrête au certificat d’étude, qu’il obtient en 1926 à Michelet (Ain-El-Hamam).

Mohand Oulhadj entre alors dans la vie active en aidant son père dans sa forge. Poussé par le besoin, il émigre en France où il travaille dans une usine. Mais son séjour en France a été de courte durée, il rejoint d’abord Sétif en compagnie de ses deux cousins Ameziane et Hemiche, où il mène une vie militante au sein de la formation de Ferhat Abbas, puis en 1943, il regagne Alger où il est employé à l’usine de Sochina (actuel Biotic), sise au Gué de Constantine en qualité de contremaître. En 1947, il regagne son village natal de Bouzeguène pour s’occuper de l’assistance judiciaire pour la défense de ses cousins, Md Ameziane et Hemiche, condamnés par le tribunal de Constantine à la peine capitale pour « atteinte à la sûreté de l’état », lors des massacres de 8 mai 1945. Ils ne sont libérés qu’au lendemain de cessez-le-feu. En 1948, il s’installe à Ighil Bouammas, pour se consacrer au commerce (matériaux de construction et produits alimentaires).

Mohand Oulhadj fut élu président de la Djamaa (assemblée) d’Akfadou.

La guerre d'Algérie[modifier | modifier le code]

Dès le début de l'année 1955, Mohand Oulhadj s'engagea corps et biens dans le combat libérateur, accompagné de ses trois fils et fait don à la révolution de l'ensemble de ses biens, dont une somme de sept millions de francs, une fortune à l'époque. En représailles, sa famille sera emprisonnée et ses maisons brûlées par les forces coloniales.

L'engagement sans réserve de cet homme, sa personnalité, ses qualités, lui permirent de gravir rapidement les différents échelons de la hiérarchie au sein de l'ALN. Élevé au grade de commandant et adjoint politique du colonel Amirouche Aït Hamouda dès 1957, il a suscité l'estime et le respect de tous et à tous les niveaux de la hiérarchie par son comportement exemplaire et sa personnalité morale .

L'ennemi n'est pas resté indifférent devant les capacités d'action et de mobilisation de cet homme dans le combat. Dès la fin 1958, alors qu'il se trouvait au P.C. (poste de commandement) de Wilaya chargé de l'intérim (Amirouche en mission en wilaya II); l'armée française a tenté de l'éliminer en utilisant le même procédé que pour Mostefa Ben Boulaïd, une batterie de radio émetteur piégée qui a explosé au moment de son utilisation, entraînant la mort de trois opérateurs et le blessant gravement. Il s'est vu confier de nouveau, en l'intérim de chef de Wilaya III par le colonel Amirouche Aït Hamouda en mission en Tunisie, en compagnie de Si El Houas qui tombèrent dans une embuscade tendue par l'armée française à djebel Thamer (Boussâada). Le colonel Mohand Oulhadj continuera à assumer sans interruption cette fonction jusqu'à sa nomination officielle au grade de colonel, chef de la Wilaya III en date du par l'état major de l'ALN. L'esprit avisé du colonel Mohand Oulhadj lui a permis de riposter au rouleau compresseur de l’Opération Jumelles en réorganisant les grosses compagnies et bataillons de djounouds de l'ALN en sections mobiles et pratiquant les techniques de la guérilla en recourant souvent aux embuscades meurtrières.

C'est lui qui a hissé symboliquement le le drapeau algérien à Sidi-Fredj, lieu ou débarquèrent les forces coloniales françaises le .

Après l'indépendance[modifier | modifier le code]

En 1962, il remit le trésor FLN de la Wilaya III historique, contenant 46 kg d'or, 496 louis de 20 francs et 17 millions d'anciens francs à l'État algérien. Lors de sa venue en Algérie en 1963, Che Guevara le rencontra. À l'indépendance nationale, il exercera dans les rangs de l'Armée Nationale Populaire en qualité de commandant de la 7e région militaire de 1962 à 1964. En 1963, lors de la guerre des Sables, Mohand Ouladj part avec un bataillon de soldats de la Wilaya III Kabyle et le colonel Ouamrane[1] pour faire face à l'attaque marocaine[2],[3],[4],[5].

Cependant, il fut avant cela membre du FFS, parti créé par Ait Ahmed en septembre 1963. Il participa au déclenchement de la rébellion armée contre Ben Bella en Kabylie mais n'y resta pas longtemps, ne pouvant accepter la guerre fratricide qui déchira cette région pendant des mois. Il fera partie du Secrétariat Exécutif du Front de Libération Nationale et membre du Conseil de la Révolution.

Soigné à l'hôpital militaire d'Alger, puis transféré à Paris, il décéda le à l’âge de 61 ans. Il a été enterré, à sa demande, aux côtés des siens dans son village natal Bouzeguène, en Kabylie.

En l'honneur de sa mémoire, l'université de Bouira porte son nom (université Akli Mohand Oulhadj)[6], de même qu'un lycée de cette ville[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. https://psdhtml.me, « L'Expression: Nationale - Aveu d'ingérence », sur L'Expression (consulté le )
  2. « «Nous étions une poignée de pilotes pour 6 ou 7 appareils hétéroclites» | El Watan », sur www.elwatan.com (consulté le )
  3. Hervé BOURGES, Dictionnaire amoureux de l'Afrique, Place des éditeurs, (ISBN 978-2-259-25360-4, lire en ligne)
  4. Abderrezak Bouhara, Du djebel aux rizières: a propos des résistances, Éditions ANEP, (ISBN 978-9947-21-146-5, lire en ligne)
  5. Ben Mammar Belkacem Houcine, Algérie nouvelle: redéploiement de l'Etat et régionalisation de l'Algérie, Verlag nicht ermittelbar, (lire en ligne)
  6. « Université de Bouira », sur Université de Bouira (consulté le )
  7. Noura A., « Commémoration de la mort du colonel Mohand Oulhadj », sur La Dépêche de Kabylie, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]