Morton Feldman — Wikipédia

Morton Feldman
Description de cette image, également commentée ci-après
Morton Feldman, Amsterdam 1976

Naissance
Queens (New York), États-Unis
Décès (à 61 ans)
Buffalo, États-Unis
Activité principale Compositeur
Style Musique contemporaine
Collaborations John Cage
Formation Université de Buffalo
Maîtres Wallingford Riegger et Stefan Wolpe
Enseignement Université de Buffalo

Morton Feldman, né le dans le Queens[1] et mort le à Buffalo, est un compositeur américain. Il est particulièrement connu pour ses pièces instrumentales qui furent souvent composées pour des groupes inhabituels d'instruments.

Biographie[modifier | modifier le code]

Morton Feldman commence, à l'âge de 12 ans, à étudier le piano avec Vera Maurina-Press, une élève de Ferruccio Busoni, et, plus tard, devient successivement élève en composition avec Wallingford Riegger à l'âge de 15 ans, puis avec Stefan Wolpe à l'âge de 18 ans[2]. Il est souvent en désaccord avec certains points de vue de ses professeurs de composition et se querelle avec eux. Feldman compose déjà à cette époque, mais dans un style très différent de celui avec lequel il sera plus tard associé. Jusque dans les années 1940, Feldman travaille à la boutique de tailleur tenue par son père[2].

En 1950, il assiste à un concert du New York Philharmonic où l'on donne une représentation de la Symphonie op. 21 d'Anton Webern. Lors du concert, il rencontre John Cage. Les deux musiciens deviennent amis et Feldman emménage au rez-de-chaussée de l'immeuble où vit alors Cage. Sous son influence, Feldman commence à écrire des pièces n'ayant plus de relation avec les systèmes compositionnels contraignants du passé, comme l'harmonie ou le sérialisme. Il expérimente des systèmes de notation inédits, utilisant des grilles dans ses partitions, et spécifiant comment les notes doivent être jouées à un certain moment, sans indiquer lesquelles. Ses expériences utilisant le hasard dans la musique s'inspiraient du travail de Cage dans le domaine de la musique aléatoire tel que dans Music of Changes, où les notes qui devaient être jouées étaient choisies en consultant le Yì Jīng. Par l'intermédiaire de Cage, Feldman rencontre plusieurs figures importantes de la scène artistique new-yorkaise, parmi lesquelles Jackson Pollock, Philip Guston, Frank O'Hara et Yoko Ono. Il trouve l'inspiration dans les peintures de l'expressionnisme abstrait durant les années 1970 et écrit de longues pièces de vingt minutes, dont Rothko Chapel (1971, écrite selon la construction du même nom qui fut décorée par Mark Rothko) et For Frank O'Hara (1973). En 1977, il compose l'opéra Neither sur un livret de Samuel Beckett.

En 1973, à l'âge de 47 ans, Feldman devient professeur titulaire de la chaire Edgard Varèse de l'université de Buffalo.

Il commence à composer de très longues œuvres, souvent en un seul mouvement, d'une durée minimale d'une demi-heure mais souvent bien plus longues encore. Parmi ces œuvres, on trouve Violin and String Quartet (1985, 2 heures), For Philip Guston (1984, environ 4 heures) et, la plus longue, String Quartet II (1983), qui dure près de cinq heures sans interruption. La première interprétation complète en fut donnée au Cooper Union, à New York en 1999 par le Quatuor Flux (en), qui l'enregistra en 2003 (durée 6 heures 7 minutes). Dans leur continuité, ces pièces ne changent pas de mode et se caractérisent par des superpositions imperceptibles de sons, le tout dans un climat de quiétude sonore. À la fin de sa vie ces sonorités calmes devinrent son seul centre d'intérêt musical.

Peu avant sa mort d'un cancer du pancréas, en 1987, dans sa maison de Buffalo, Morton Feldman a épousé la compositrice Barbara Monk (es).

Liste chronologique des œuvres[modifier | modifier le code]

voir Liste des œuvres de Morton Feldman

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Morton Feldman, Au-delà du style : conférences, masterclasses, conversations à Middelbourg, 1985-1987, édition établie par Raoul Mörchen, traduit de l’anglais par Jérôme Orsoni, Paris, Éditions de la Philharmonie, coll. « Écrits de compositeurs », 2021 (ISBN 979-10-94642-49-8).
  • John Cage et Morton Feldman, Radio Happenings, préface de Christian Wolff, traduit de l'anglais (États-Unis) par Jérôme Orsoni, Paris, Éditions Allia, 2015 (ISBN 979-10-304-0041-0).
  • Morton Feldman, Écrits et paroles, textes réunis par Jean-Yves Bosseur et Danielle Cohen-Levinas et précédés d'une monographie par Jean-Yves Bosseur, Paris, L'Harmattan, coll. « Musique et Musicologie : les dialogues », 1998 (ISBN 2-7384-7157-9) ; réédition: Dijon, Les presses du réel, coll. « Fabula », 2008 (ISBN 978-2-84066-250-1).
  • Guillaume Belhomme, For Bunita Marcus/Morton Feldman, Marseille, Le Mot et le Reste, coll. « Solo », 2008.
  • Philip Gareau, La Musique de Morton Feldman ou le temps en liberté, Paris, L'Harmattan, coll. « Univers musical », 2006.
  • Christian Tarting, « La musique monochrome de Morton Feldman », Sorgue, no 3, automne 2001, p. 169-170.
  • Catherine Costello Hirata, « The Sounds of the Sounds Themselves: Analyzing the Early Music of Morton Feldman », Perspectives of New Music, vol. 34, no 1, hiver 1996, p. 6-27.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Morton Feldman », sur le site de l'Ircam
  2. a et b Morton Feldman, Écrits et paroles, L'Harmattan, 1998 (ISBN 2-7384-7157-9) ; réédition Dijon, Les presses du réel, 2008 (ISBN 978-2-84066-250-1) p.183 à 184

Liens externes[modifier | modifier le code]

Écouter[modifier | modifier le code]