Mwazulu Diyabanza — Wikipédia

Mwazulu Diyabanza
Portrait de Mwazulu Diyabanza en 2021.
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Militant politique, activisteVoir et modifier les données sur Wikidata
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Mwazulu Diyabanza, né le à Kinshasa, est un activiste politique congolais et chef d'un mouvement panafricaniste appelé Unité Dignité Courage--UDC (Yanka Nku) . Il a fondé le Front multiculturel anti-spoliation (FMAS), qui vise à réunir les peuples autochtones du monde avec ce qu'il appelle leur patrimoine pillé puis exposé dans les musées européens. Il est aussi contre l'utilisation du franc CFA.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance, formation et débuts[modifier | modifier le code]

Mwazulu Diyabanza est né le à Kinshasa en République démocratique du Congo, mais fuit en France en tant que réfugié politique[1].

Carrière[modifier | modifier le code]

Il partage son temps entre la France et le Togo[2]. Il est arrêté et condamné à une amende pour avoir simulé le "vol" des objets de musées en France et aux Pays-Bas[3]. Mwazulu Diyabanza prévoit d'autres actions pour les musées en Belgique, en Espagne, en Allemagne, au Portugal, au Royaume-Uni et même au Vatican[4].

Le but de son action politico-médiatique étant de tendre un miroir réfléchissant à la communauté européenne qui abrite au sein de tous ses musées, des oeuvres ou objets personnels, également volés, cette fois-ci aux victimes d'un crime contre l'humanité, reconnu comme tel, par la "Communauté Internationale".

Activisme[modifier | modifier le code]

Activiste politique congolais et chef d'un mouvement panafricaniste appelé Yanka Nku (Unité, dignité, courage)[4],[5]. Il fonde le Front multiculturel anti-spoliation (FMAS), qui vise à réunir les peuples autochtones du monde avec leur patrimoine pillé et exposé dans les musées en Occident. Il intervient dans des musées pour reprendre le patrimoine africain et filme ses actions de manière à médiatiser le sujet[6],[7].

Il fait également campagne contre l'utilisation du franc CFA en Afrique de l'Ouest et du Centre[2].

En France[modifier | modifier le code]

En , Mwazulu Diyabanza et plusieurs autres personnes entrent au musée du Quai Branly - Jacques-Chirac à Paris, qui compte environ 90 000 objets provenant d'Afrique subsaharienne[8],[9], et y prennent un poteau funéraire du peuple Bari (Tchad) daté du XIXe siècle ; la police récupère l'objet et maintient Mwazulu Diyabanza en garde à vue pendant trois jours. Un juge lui inflige une amende de 1 000 euros pour tentative de vol[4],[10]. Les cinq militants avec lesquels il travaille encourent jusqu'à dix ans de prison et une amende de 150 000 euros chacun[11] ; quatre d'entre eux sont finalement condamnés à des amendes de 250 à 1 000 euros chacun, mais évitent la prison[12].

Un mois plus tard, le à Marseille, Mwazulu Diyabanza tente de retirer une lance en ivoire du musée des Arts africains, océaniens et amérindiens, puis est acquitté au tribunal, en première instance[13],[4],[14]. Il est en revanche condamné à payer 5 000 euros au musée du Louvre et à une peine de prison différée à Paris pour avoir retiré un objet d'origine indonésienne d'une vitrine du musée[15],[16].

Le , il est stoppé par les agents de surveillance du musée du Louvre après être entré dans le pavillon des Sessions, consacré aux arts africains, amérindiens et océaniens, et avoir déboulonné une statue en déclarant « Nous sommes venus récupérer ce qui nous appartient. Je suis venu reprendre ce qui a été volé, ce qui a été volé à l'Afrique, au nom de notre peuple, au nom de notre mère patrie l'Afrique »[17]. La statue en question était en fait une sculpture ana déo de la culture Nage, datant du XVIIIe siècle et provenant de l'île de Florès (Indonésie), donc sans aucun rapport avec les cultures africaines[18].

Aux Pays-Bas[modifier | modifier le code]

En , il enlève une statue funéraire congolaise de l'Afrika Museum à Berg en Dal[19],[20]. En janvier de l'année suivante, il est condamné à deux mois avec sursis et à une amende de 250 euros, dont deux ans de probation. Deux femmes qui ont filmé l'événement et deux hommes qui ont aidé Mwazulu Diyabanza à retirer l'objet sont chacun condamnés à une amende de 100 euros et à un mois de prison avec sursis et deux ans de probation, tous les cinq étant interdits d'entrée au musée pendant trois ans[21].

Actions planifiées[modifier | modifier le code]

Mwazulu Diyabanza a prévu de nouvelles actions pour des musées en Belgique (retardés en raison des verrouillages de musées liés au Covid-19 dans le pays), en Espagne, en Allemagne, au Portugal et même au Vatican[22]. Il a déclaré au journal britannique The Observer : « Nous visiterons le British Museum une fois qu'il rouvrira. Il contient des chefs-d'œuvre très symboliques »[4].

Reconnaissances[modifier | modifier le code]

En avril 2021, Mwazulu est cité par le magazine TimeOut parmi les 50 personnes qui changent le futur[23].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Peter Yeung, « Emery Mwazulu Diyabanza: ‘France is still a colonial country' », sur aljazeera.com, (consulté le ).
  2. a et b Rose-Marie Bouboutou, « Mwazulu Diyabanza : cinq choses à savoir sur l'activiste panafricain jugé à Paris », sur bbc.com, (consulté le ).
  3. « Emery Mwazulu Diyabanza : la France inflige une amende de 1000 € à l'activiste congolais », sur bbc.com, (consulté le ).
  4. a b c d et e (en) Kim Willsher, « 'We want our riches back' – the African activist taking treasures from Europe's museums », The Observer,‎ (ISSN 0029-7712, lire en ligne, consulté le ).
  5. (en) « Activists released after taking statue from museum in colonialism protest », NL Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) Farah Nayeri, « To Protest Colonialism, He Takes Artifacts From Museums », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  7. Farah Nayeri, « Restitutions. Le procès de Mwazulu Diyabanza est aussi celui du passé colonial de la France », Courrier international,‎ (ISSN 1154-516X, lire en ligne, consulté le ).
  8. Laurence Caramel, « Patrimoine africain : « Les musées occidentaux sont entrés dans l'âge de l'intranquillité » », Le Monde,‎ (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).
  9. « Explorer les collections », sur quaibranly.fr (consulté le ).
  10. (en) Anna Sansom, « Congolese activist fined €1,000 for trying to seize African funeral pole from Paris museum », The Art Newspaper (en),‎ (ISSN 0960-6556, lire en ligne, consulté le ).
  11. (en) Dagmar Breitenbach, « Congolese activist on trial for trying to take artworks from European museums », sur dw.com, (consulté le ).
  12. (en) Suyin Haynes, « A French Court Fined Activists for Attempted Theft of a Museum Artifact. They Say It Belongs to Africans », Time,‎ (ISSN 0040-781X, lire en ligne, consulté le ).
  13. Johan-Frédérik Hel Guedj, « Mwazulu Diyabanza, dirigeant d'Unité-Dignité-Courage : "Je porte une parole opprimée" », sur lecho.be, (consulté le ).
  14. (en) « Mwazulu Diyabanza, three others, acquitted for Marseilles demonstration », sur art-critique.com, (consulté le ).
  15. (en) « Restitution Activist Mwazulu Diyabanza Must Pay the Louvre €5,000 for Taking an Artwork From a Display Case », sur news.artnet.com, (consulté le ).
  16. (en) Zaza Hlalethwa, « 'We must recuperate our heritage': Congolese activist is fined €5,000 for trying to seize an African artefact from the Louvre », sur news24.com, (consulté le ).
  17. [https://www.lefigaro.fr/culture/au-louvre-un-homme-essaye-de-recuperer-des-oeuvres-volees-a-l-afrique-20201026 « Au Louvre, un homme tente de voler des œuvres indonésiennes... pour les rendre à l'Afrique », Le Figaro, 26 octobre 2010
  18. Notice de l'œuvre sur la base de données du musée du Quai Branly
  19. Rached Cherif, « Procès d'une tentative de vol au Quai Branly pour dénoncer « le pillage de l'Afrique » », sur lecourrierdelatlas.com, (consulté le ).
  20. Roxana Azimi, « Œuvres d’art africain : Emery Mwazulu Diyabanza, apôtre de la restitution directe », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. (en) Kate Brown, « Mwazulu Diyabanza, the Robin Hood of Restitution Activism, Has Been Fined for Taking a Congolese Statue From a Dutch Museum », sur news.artnet.com, (consulté le ).
  22. (en) Kim Willsher, « 'We want our riches back' – the African activist taking treasures from Europe's museums », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
  23. (en) « 50 amazing people changing our world in 2021 », sur Time Out Worldwide (consulté le )
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Mwazulu Diyabanza » (voir la liste des auteurs).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]