Nejib Belkadhi — Wikipédia

Nejib Belkadhi
Nejib Belkadhi, en février 2015.
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (51 ans)
TunisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
نجيب بلقاضيVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Nejib Belkadhi (arabe : نجيب بلقاضي), né le à Tunis, est un acteur, réalisateur et producteur tunisien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il naît dans une famille de l'ancienne notabilité tunisoise : l’ancêtre des Belkadhi, d'origine turque et installé en Tunisie au XVIIe siècle, exerçait probablement la fonction de juge d'où le nom patronymique, ses descendants se distinguant dans la production de la chéchia jusqu'au XIXe siècle. Plus tard, avant la fin du XIXe siècle, on y trouve des religieux réputés, basés dans la capitale Tunis[1].

Néjib Belkadhi poursuit des études en gestion et marketing à l'Institut des hautes études commerciales de Carthage avant de faire ses premiers pas au cinéma et au théâtre comme acteur dans des productions comme La Danse du feu de Salma Baccar (1995) et L'école des femmes de Mohamed Kouka (1995). Il se fait connaître du grand public grâce à son rôle de jeune premier dans le feuilleton à succès El Khottab Al Bab de Slaheddine Essid entre 1997 et 1998.[réf. nécessaire]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Il fait ses premiers pas dans la réalisation sur Canal+ Horizons, en 1998, dans un magazine de court format couvrant les Journées cinématographiques de Carthage. Dans la foulée, il propose le concept de ce qui va devenir le plus grand succès de la chaîne : l'émission culte Chams Alik, un magazine satirique qui marque un tournant dans le paysage audiovisuel tunisien. Il en est le concepteur, le réalisateur et le co-présentateur. L'émission permet de lancer plusieurs jeunes nouveaux visages dans le cinéma, le théâtre et la télévision à l'instar de Saoussen Maalej et Lotfi Abdelli entre-autres. L'aventure dure deux ans (1999-2001) et s'arrête avec la fermeture de la chaîne en .

En 2002, il fonde Propaganda Production avec son ami Imed Marzouk. Il réalise et produit le faux reality show polémique Dima Labess pour Canal 21. Il s'agit d'une satire au vitriol de la société tunisienne à travers le parcours journalier d'une famille tunisienne moyenne pendant les vacances d'été puis pendant le ramadan. En 2003, il apparaît dans le long métrage Bedwin Hacker de Nadia El Fani.

En 2005, il réalise le court métrage Tsawer d'après un scénario de Souad Ben Slimane. VHS Kahloucha, long métrage documentaire produit en 2006, est sa réalisation la plus connue. Le film connaît un succès international retentissent dans de grands festivals : il est présenté la première fois au Festival de Cannes dans la section « Tous les cinémas du monde ». L'aventure continue avec le prix du meilleur film documentaire au Festival international du film de Dubaï en et une sélection en compétition officielle dans la section « world documentary » au Festival du film de Sundance en janvier 2007. Il récolte sept prix dans différents festivals mondiaux.

Néjib Belkadhi sur la couverture de Tunivisions en novembre 2013.

Son film de fiction Bastardo (en) (2013) est projeté pour la première fois lors de la 38e édition du Festival international du film de Toronto dans la section Contemporary World Cinema (cinéma international contemporain). Le film sort dans les salles tunisiennes en  ; il participe à plusieurs festivals et remporte treize prix dont le prix du meilleur film au Festival du cinéma d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine de Milan, le prix du meilleur film au Festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan et le prix du meilleur film au Festival international du film d'Alexandrie.

Pour la promotion de son film Bastardo, il fait la couverture du magazine people Tunivisions en [2].

En , il participe à la vidéo de la campagne de lutte contre les violences faites aux femmes de l'association Beity Tunisie ; la vidéo est réalisée par Hinde Boujemaa[3].

Le 1er octobre 2014, à l'occasion des élections législatives en Tunisie, il sort un long métrage documentaire, Sept et demi. Tourné pendant la transition démocratique en 2011, le film dissèque une société qui s'achemine pour la première fois de son histoire vers des élections démocratiques[4].

En 2015, il interprète le rôle de Yahya dans la série télévisée tunisienne Lilet Chak du réalisateur Majdi Smiri et de la scénariste Dorra Fazaa, diffusée sur la chaîne Attessia TV ; il y joue aux côtés de Dorra Zarrouk et Mouna Noureddine. Il reçoit le prix du meilleur acteur pour son rôle aux Romdhane Awards attribués par Mosaïque FM[5].

En 2017, il enchaîne deux courts métrages en tant qu'acteur principal : Quand le soleil commence à pleurer de Kaïs Mejri et Astra de Nidhal Guiga. En juillet, il commence par ailleurs la préparation de son nouveau long métrage, Regarde-moi, pour un tournage prévu en septembre entre la France et la Tunisie.

Belkadhi avec Nidhal Saadi aux Journées cinématographiques de Carthage 2018.

Courant 2018, il joue le rôle du général Osman, l'un des rôles principaux de la série Tej El Hadhra de Sami Fehri et dont la diffusion a lieu pendant la première quinzaine du mois de ramadan. Son film Regarde-moi participe à plusieurs festivals internationaux, dont le Festival international du film de Toronto[6], le Festival international du film de MarrakechNidhal Saadi (ar), acteur principal du film, se voit décerner le prix du meilleur acteur[7] et le FESPACO où il remporte le prix du meilleur scénario[8].

Durant le ramadan 2019, il joue l'un des rôles principaux dans la série L'Affaire 460 de Majdi Smiri[9].

En , pendant le confinement dû à la pandémie du coronavirus, il écrit, réalise et partage l'affiche avec Moustique dans la web-série satirique L'Animatrice et le clochard qui est diffusée sur son compte Instagram[10].

En , en marge du Festival de Cannes, il est nommé parmi les 101 personnalités du cinéma arabe les plus influentes par l'Arab Cinema Center[11].

La même année, son film de fiction, Communion, est écrit en quatre jours[12] et filmé chez lui pendant la pandémie de Covid-19 avec la participation de l'actrice Souhir Ben Amara et de son chat Faouzi[13] ; le film est projeté en en compétition officielle au Festival international du film de la Mer Rouge. Le , il remporte le grand prix de la onzième édition du Festival du film africain de Louxor (en)[14] ; le film remporte aussi le prix du meilleur film étranger au New York City International Film Festival.

Il est le maître de cérémonie d'ouverture et de clôture des Journées cinématographiques de Carthage 2021 dont il assure la conception et la mise en scène.

Courant 2023, il écrit et réalise un nouveau documentaire, Numbers, dont la sortie est prévue en 2024. Le film traite du sujet de l'immigration illégale et son tournage s'effectue en Tunisie, en Italie, en France et en Allemagne.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Acteur[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Réalisateur[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

  • 2005 : Tsawer (court métrage de fiction)
  • 2006 : VHS Kahloucha (long métrage documentaire)
  • 2013 : Bastardo (en) (long métrage de fiction)
  • 2014 : Sept et demi (long métrage documentaire)
  • 2018 : Regarde-moi (long métrage de fiction)
  • 2021 : Communion (long métrage de fiction)
  • 2023 :
    • Numbers (long métrage documentaire)
    • Sud (long métrage de fiction)

Télévision[modifier | modifier le code]

Producteur[modifier | modifier le code]

  • 2006 : Le Tarzan des Arabes (long métrage documentaire)
  • 2017 : Quand le soleil commence à pleurer de Kaïs Mejri

Émissions[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

  • Chevalier de l'Ordre tunisien du Mérite (2007)[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Arnold H. Green, The Tunisian ulama, 1873-1915 : social structure and response to ideological currents, Leyde, Brill Archive, , 324 p. (ISBN 978-9004056879, lire en ligne).
  2. Adjil Kribi, « Bastardo : le nouveau film de Belkadhi », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
  3. Perrine Massy, « La vidéo glaçante de l'association Beity contre les violences faites aux femmes », sur webdo.tn, (consulté le ).
  4. « , le film documentaire de Nejib Belkadhi qui a réussi son buzz », sur tekiano.com, (consulté le ).
  5. « Romdhane Awards 2015 : Nejib Belkadhi élu meilleur acteur », sur mosaiquefm.net, (consulté le ).
  6. « Cinéma : Regarde-moi de Néjib Belkadhi au Festival de Toronto », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  7. « Nidhal Saâdi remporte le prix du meilleur acteur au festival de Marrakech », sur tekiano.com, (consulté le ).
  8. Karin Tshidimba, « Fespaco : un palmarès 2019 au parfum de mobilisations », sur afrique.lalibre.be, (consulté le ).
  9. « Zoom sur L'Affaire 460 », sur espacemanager.com, (consulté le ).
  10. « Nejib Belkadhi », sur instagram.com (consulté le ).
  11. (en) « The Golden 101 », sur acc.film (consulté le ).
  12. Asma Drissi, « Communion de Néjib Belkadhi : un film intimiste et expérimental », La Presse de Tunisie,‎ (ISSN 0330-9991, lire en ligne, consulté le ).
  13. (en) Meredith Taylor, « Communion (2021) », sur filmuforia.com, (consulté le ).
  14. « Communion de Nejib Belkadhi, lauréat du grand prix de Luxor African Film Festival », sur webmanagercenter.com, (consulté le ).
  15. « Décrets et arrêtés », Journal officiel de la République tunisienne, no 51,‎ , p. 2223 (ISSN 0330-7921, lire en ligne [PDF], consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]