Nicolas Bunkerd Kitbamrung — Wikipédia

Nicolas Bunkerd Kitbamrung
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BangkokVoir et modifier les données sur Wikidata
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Activité
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Étape de canonisation
Fête

Nicolas Bunkerd Kitbamrung est un prêtre catholique thaïlandais, né le , mort le de tuberculose contractée en prison.

Il est béatifié le par le pape Jean-Paul II sur la place Saint-Pierre à Rome. Sa fête est le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Nicolas Bunkerd Kitbamrung naît le à Nakhon Pathom. Il est l'un des six enfants de Joseph Po Chang et de son épouse Agnès Thiang Krit Bamrung (thaï : ยอแซฟ โปชัง,  ะอักแนส เที่ยง กฤษบำรุง ). Certaines sources suggèrent qu'il est né le , contestant la date mentionnée sur le registre des baptêmes de la paroisse[1]. Son père et sa mère sont tous deux convertis à la foi catholique[2]. Le jeune Kitbamrung est baptisé le dans la paroisse Saint-Pierre, par le père René-Marie-Joseph Perros avec le nom « Benoît »[3].

Il commence ses études ecclésiastiques à Bang Chang (thaï : บางช้าง), à l'institut ecclésial du Sacré-Cœur en 1908, et parallèlement travaille comme catéchiste jusqu'en 1920. Il poursuivit ensuite ses études à l'étranger, à l'institut ecclésial de Penang en 1925. Il reçoit les ordres mineurs en , puis le sous-diaconat en , et le diaconat en septembre suivant[3],[4].

Nicolas Kitbamrung reçoit l'ordination sacerdotale le dans la cathédrale de l'Assomption de Bangkok conférée par Mgr René-Marie-Joseph Perros. Sa première affectation après son ordination est un poste de vicaire à la paroisse de Bang Nok Kheuk dans la province de Samut Songkhram, aux côtés du père Durand, curé de l'église de Bang Nokkhuek[1],[2]. Il est transféré en 1928 à Phitsanulok où il enseigne la langue thaï à des prêtres salésiens, tout en enseignant la catéchèse à leurs seize séminaristes. C'est à cette époque qu'il apprend lui-même le dialecte chinois hakka[2],[3],[5].

Nicolas Kitbamarung aide les salésiens dès leur arrivée en Thaïlande (Siam) le . Le , la mission qu'il dirige avec le P. Durand prend fin quand la paroisse est confiée aux salésiens désormais formés. Il est alors nommé vicaire du P. Mirabel en 1929, qui vient lui-même d'arriver en Thaïlande[1],[5],[6].

En 1930, le P. Mirabel étend son activité au nord du Siam et demande à Mgr Perros d'envoyer un prêtre pour le remplacer, car il souhaite que Nicolas Kitbamrung travaille avec lui dans le nord. Les deux hommes ont commencent à Lampang, mais le P. Mirabel change d'avis et voudrait que Nicolas Kitbamrung continue à y œuvrer, pendant que lui-même irait plus au nord. Nicolas Kitbamrung continue à évangéliser, et il aide les autres prêtres à régler leurs dettes financières[4],[6].

Nicolas Kitbamarung est envoyé en mission dans le nord du Vietnam pour y travailler dans les missions locales, puis à Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande. Il doit y intervenir auprès des catholiques qui se sont éloignés de la foi ou de la pratique religieuse et ré-évangéliser la région[2]. Il est ensuite envoyé dans le district de Khorat pour s'engager davantage dans la catéchèse et l'évangélisation, et il évangélise lui-même des terres presque inexplorées le long de la frontière laotienne en 1937[5].

Il agit pour la liberté de culte au sein d'une culture bouddhiste, le gouvernement thaïlandais étant lui-même bouddhiste. Les autorités soupçonnent Nicolas Kitbamrung de collaborer avec les Français, auxquels les Thaïlandais sont hostiles[7].

Les autorités thaïlandaises le considèrent comme un homme dangereux qui veut inciter les Thaïlandais à se rebeller contre leur gouvernement. Il est accusé d'espionnage pour la France en temps de guerre, et arrêté pour cela le , il se trouve alors à la paroisse de Santa Teresa. La cloche qu'il sonne pour la messe permet de le repérer et donne le signal de son arrestation[1].

Nicols Kitbamrung est accusé de « rébellion contre le royaume » et emprisonné à la prison de Bang Khwang[6],[7]. Il est condamné à 15 ans d'emprisonnement. Pendant sa captivité, il prêche l'Évangile et baptise 68 camarades de captivité[4].

Il contracte la tuberculose en prison[4]. Les soins lui sont refusés parce qu'il est catholique. Il récite souvent des chapelets, y trouvant de la consolation[5]. Il meurt de sa tuberculose le à Bangkok[4]. Ses restes sont maintenant enterrés sous l'autel principal de la cathédrale de l'Assomption à Bangkok[6].

Béatification[modifier | modifier le code]

À partir de 1992, des fidèles thaïlandais demandent à l'archidiocèse l'ouverture de la cause de béatification de Nicolas Kitbamrung. La demande officielle est envoyée à la Congrégation pour la cause des saints, qui accepte[7]. La cause est ouverte le , et Nicolas Kitbamrung est reconnu « serviteur de Dieu ». La Congrégation pour la cause des saint reconnaît en 1998 la validité de la procédure diocésaine, et reçoit la Positio pour évaluation en 1999. Les théologiens donnent leur accord le , de même que les cardinaux et évêques membres de la Congrégation trois mois plus tard, le . La confirmation de sa béatification arrive une semaine plus tard, le , quand le pape Jean-Paul II confirme officiellement que Nicolas Kitbamrung est mort ex aerumnis carceris (victime des conséquences de l'incarcération) en haine de la foi.

Le , Jean-Paul II béatifie Nicolas Kitbamrung sur la place Saint-Pierre[8],[9]. Sa fête est célébrée chaque 12 janvier[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) « Biographies of New Blesseds – 2000 », sur ewtn.com, EWTN (consulté le ).
  2. a b c et d (en) « Kitbamrung, Nicholas Bunkerd, Bl. », sur www.encyclopedia.com (consulté le ).
  3. a b et c (en) « The Blessed Nicolas Bunkerd Kitbamrung », sur divinetravelsthailand.com, Divine Travels Thailand (consulté le ).
  4. a b c d et e (en-US) « Blessed Nicholas Bunkerd Kitbamrung », Saints SQPN, sur catholicsaints.info, (consulté le ).
  5. a b c et d (en) « Bl. Nicholas Bunkerd Kitbamrung », sur catholic.org, Catholic Online (consulté le ).
  6. a b c et d (it) « Beato Nicola Bunkerd Kitbamrung », Santi e Beati (consulté le ).
  7. a b et c (en) « Thailand Catholics remember the Blessed Fr Kitbamrung, priest and martyr of the Thai Church », sur www.asianews.it, (consulté le )
  8. « Bienheureux Nicolas Bunkerd Kitbamrung », sur abbaye-saint-benoit.ch (consulté le ).
  9. a et b « Bienheureux Nicolas Bunkerd Kitbamrung », sur nominis.cef.fr (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]