Nuri Bilge Ceylan — Wikipédia

Nuri Bilge Ceylan
Naissance (65 ans)
Istanbul, Turquie
Nationalité Drapeau de la Turquie Turc
Profession Photographe
Réalisateur
Scénariste
Monteur
Producteur
Films notables Kasaba
Nuages de mai
Uzak
Les Climats
Les Trois Singes
Il était une fois en Anatolie
Winter Sleep
Le Poirier sauvage
Les Herbes sèches
Site internet http://www.nuribilgeceylan.com
Jury Cannes 2009 de gauche à droite : Shu Qi, Robin Wright, Hanif Kureishi, Lee Chang-dong, Asia Argento, Sharmila Tagore, Isabelle Huppert, Nuri Bilge Ceylan, James Gray
Le réalisateur iranien Hossein Shahabi & Nuri Bilge Ceylan

Nuri Bilge Ceylan[1], né le à Istanbul, est un cinéaste et photographe[2] turc.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est diplômé de l'université du Bosphore en ingénierie électrique et poursuit ensuite des études de cinéma à l'université des beaux-arts Mimar-Sinan. Son court métrage Koza concourt pour la Palme d'or du court métrage au Festival de Cannes 1995[3]. Il obtient ensuite plusieurs récompenses pour son premier long métrage, Kasaba, sorti en 1998[4].

Nuages de mai est sélectionné en compétition à la Berlinale 2000. Uzak (Lointain en français) obtient le Grand Prix du jury et le Prix d'interprétation masculine pour ses deux comédiens principaux au Festival de Cannes 2003. Les Climats entre dans la compétition du Festival de Cannes 2006 et se voit décerner le Prix FIPRESCI. Les Trois Singes vaut ensuite à Ceylan le Prix de la mise en scène cannois en 2008 et Once Upon a Time in Anatolia lui apporte un nouveau Grand Prix en 2011. En 2014, il reçoit la Palme d'or pour Winter Sleep (Kış Uykusu). Ceylan est souvent considéré comme la figure de proue du cinéma turc : Les Cahiers du cinéma le présente comme le réalisateur le plus représentatif et le plus connu de son pays[5]. Son film Le Poirier sauvage (Ahlat Ağacı) est sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes 2018, mais il ne reçoit aucun prix malgré un accueil très positif de la presse. Mais en 2023, son film suivant Les Herbes sèches vaut à son actrice principale Merve Dizdar le Prix d'interprétation féminine du Festival de Cannes.

Style[modifier | modifier le code]

Son œuvre, exigeante et austère, décrit par petites touches impressionnistes la difficulté de vivre pleinement sa vie dans les sociétés modernes à travers la peinture des relations intimes et sociales, contaminées par le rapport de classes : la famille, l'amitié et bien sûr le couple, ce qui vaut au cinéaste des comparaisons avec Michelangelo Antonioni, voire Ingmar Bergman dans un registre toutefois beaucoup plus méditerranéen[6],[7],[8]. Il est par ailleurs rapproché de Theo Angelopoulos[9],[10]. Ceylan affirme également puiser son inspiration dans l'œuvre littéraire d'Anton Tchekhov et Henrik Ibsen[7]. Winter Sleep (Kış Uykusu) transpose justement le canevas de trois nouvelles de Tchekhov dans la Turquie contemporaine[7]. Le critique Jean-Michel Frodon souligne également sa capacité « à se déplacer à travers [son] pays pour en restituer, sans aucun folklore, les multiples facettes »[5]. Producteur, scénariste, réalisateur, mais également monteur et chef opérateur de la plupart de ses films, Ceylan cultive une forme très personnelle d'auto-fiction cinématographique qui le rapproche d'auteurs tels que Woody Allen et Nanni Moretti[6].

Si une partie de la critique internationale admire son œuvre, l'autre reproche souvent au metteur en scène son extrême lenteur, son esthétisme, voire son académisme auteuriste[10],[9],[11],[12]. C'est souvent la notion de durée qui rebute le spectateur dans les films de Ceylan qui privilégient les temps de latence, les moments de vide et d'attente, ainsi que la réduction de l'intrigue et des dialogues au strict minimum[13]. Winter Sleep (Kış Uykusu) constitue toutefois une exception, car les dialogues se veulent plus longs, denses et littéraires qu'à l'accoutumée[7],[6]. Le cinéaste filme au plus près la souffrance muette et indicible de ses personnages dans une esthétique contemplative et mélancolique[5],[14].

Notes[modifier | modifier le code]

Le cinéaste a écrit les scénarios de ses trois derniers films en compagnie de son épouse, Ebru Ceylan, avec laquelle il joue dans Les Climats. Lors de la réception du Prix de la mise en scène cannois en 2008, il dédie sa récompense « à son beau et incompris pays qu'il aime avec passion. »[15]. Quand il remporte la Palme d'or en 2014, il se dit heureux d'être récompensé au moment du centenaire du cinéma turc[16] et dédie le prix à « la jeunesse de Turquie, et à ceux d'entre eux qui sont morts au cours de l'année passée », en référence aux manifestations de 2013 contre le gouvernement de l'AKP[6],[17].

Festivals[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Réalisateur, scénariste et producteur[modifier | modifier le code]

Nuri Bilge Ceylan est scénariste de toutes ses réalisations. Cependant, Les Trois Singes, Il était une fois en Anatolie et Winter Sleep (Kış Uykusu) ont été coécrits avec sa femme, Ebru Ceylan. Par ailleurs, Nuri Bilge Ceylan participe par ailleurs à la production de tous ses films.

Monteur[modifier | modifier le code]

Directeur de la photographie[modifier | modifier le code]

  • 1995 : Koza (court métrage)
  • 1998 : Kasaba
  • 2002 : Uzak

Acteur[modifier | modifier le code]

Récompenses et distinctions[modifier | modifier le code]

Principales récompenses remportées par Nuri Bilge Ceylan :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le nom de Nuri Bilge Ceylan ne se prononce pas comme celui de l'île de Ceylan, mais « Nouri Bilguè Djèïlân ». Lisez l'article sur la prononciation du turc pour en savoir plus.
  2. « The official website of Nuri Bilge Ceylan photography », sur nuribilgeceylan.com (consulté le ).
  3. Sélection des courts métrages en compétition du Festival de Cannes 1995, consultée le 29 mai 2014.
  4. Nuri Bilge Ceylan sur le site du Festival de Cannes, consultée le 29 mai 2014.
  5. a b et c "De la marge au sommet", Jean-Michel Frodon, juillet-août 2009, supplément p.XVI
  6. a b c et d Gérard Lefort, Olivier Séguret, Didier Péron, Sabrina Champenois, Bruno Icher et Julien Gester, « Palme d'or pour Sommeil d'hiver de Nuri Bilge Ceylan », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. a b c et d « Nuri Bilge Ceylan, le Bergman du Bosphore », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Serge Kaganski, « Il était une fois en Anatolie », Les Inrocks,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. a et b Norbert Creutz, « La mauvaise conscience avec brio », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. a et b Jérôme Vermelin, « Cannes 2014 – Winter Sleep : mais qui ira voir cette Palme d'or ? », Metronews,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Violaine Morin, « La Palme d'or vue de l'étranger : attendue et élitiste », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Jean-Marc Lalanne, « Cannes : un palmarès décevant pour un Festival riche et beau », Les Inrocks,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Florence Leroy et Cécile Mimaut, « Festival de Cannes : Winter Sleep remporte la Palme d'or », France Info,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Uzak », sur Chronicart,
  15. (tr) Ödülüm, tutkuyla sevdiğim yalnız ve güzel ülkeme
  16. « Cannes : le Turc Nuri Bilge Ceylan remporte la Palme d'or avec Winter Sleep », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. Thomas Sotinel, « Cannes 2014 : le cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan, Palme d'or pour Winter Sleep », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]