Olivier Fillieule — Wikipédia

Olivier Fillieule
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Fonction
Directeur de recherche au CNRS
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Directeur de thèse


Olivier Fillieule, né le à Ambilly, est un sociologue du politique français[1]. Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (Centre de recherches politiques de la Sorbonne, Paris I Sorbonne), il est actuellement[Depuis quand ?] détaché comme professeur ordinaire de sociologie politique à l'Institut d'Études Politiques de l'université de Lausanne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Olivier Fillieule est titulaire d'un doctorat de science politique qu'il a obtenu en 1994 à l’Institut d'études politiques de Paris. Sa thèse, réalisée sous la direction de Pierre Favre, est intitulée « Contribution à une théorie compréhensive de la manifestation : les formes et les déterminants de l'action manifestante dans la France des années quatre-vingts »[2]. Elle est publiée en 1997 aux Presses de Sciences Po sous le titre Stratégies de la rue. Les manifestations en France.

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Il a créé en 1994 avec Nonna Mayer le Groupe d'études et de recherches sur les mutations du militantisme (GERMM), groupe de recherche de l'Association française de science politique. Ce groupe, à la direction duquel a été associé également Eric Agrikoliansky -professeur à l'université Paris IX Dauphine- est à l'origine de nombreux colloques et publications, notamment sur le militantisme, les mouvements dits « de sans », le désengagement militant, l'altermondialisme, etc.

Après un séjour d’une année à l’Institut européen de Florence (Jean Monnet Fellowship), il est recruté au CNRS en 1997. Il commence sa carrière au CRESAL (Saint-Étienne) puis rejoint le CRPS (Paris I Sorbonne) en 2001. En 2001-2002, il est chercheur invité à l'université de Berkeley, département d'anthropologie. Il rejoint l'université de Lausanne en 2002 en tant que professeur de sociologie politique à l’Institut d’Études Politiques, qu'il dirige de 2008 à 2010. Il est promu directeur de recherche CNRS en 2007 et, en 2010, il est professeur invité à l'université de New York), département de sociologie.

Il y est à l'initiative en de la création du Centre de recherche sur l'action politique de l'université de Lausanne (CRAPUL)[1]. Ce groupe est animé et dirigé de manière collégiale par ses membres. Ses activités comprennent à la fois des recherches collectives, l'organisation de conférences, le suivi et l'encadrement des doctorants en sociologie politique. Le CRAPUL dirige également la collection « Le livre politique - CRAPUL »[3] qui accueille des travaux de sociologie du politique, sans exclusive de méthodes, portant en particulier sur les rapports diversifiés à l'univers politique, les mobilisations collectives, la construction des problèmes publics et l'analyse des institutions politiques. Elle vise à favoriser une lecture critique de la société dans ses dimensions politiques.

Travaux[modifier | modifier le code]

Ses recherches et publications s’articulent autour de quatre pôles : la dynamique des mobilisations sociales et politiques (mouvements de chômeurs, manifestations de rue, mobilisations environnementales, contre le sida, et altermondialistes, mobilisations dans la région MENA, sociologie des révolutions) ; la gestion par l’État des conflits sociaux (répression en contexte démocratique et autoritaire, maintien de l’ordre et internationalisation des modes de contrôle) ; la sociologie de l’engagement et des carrières militantes, y compris le désengagement (appliquée aux militants de la lutte contre le sida, de l’altermondialisation, aux volontaires pour les essais vaccinaux, activisme thérapeutique, aux engagements radicaux, aux soixante-huitards) ; l’histoire de la sociologie des mobilisations, la réflexion sur ses méthodes et ses instruments. Depuis 2018, il mène avec une équipe financée par le Fonds national suisse de la recherche une enquête au long cours sur le mouvement des Gilets jaunes[4].

Plus généralement, ses travaux défendent l'idée d'une approche interactionniste des mouvements sociaux, attentive aux processus sociaux et aux carrières militantes. Un article publié par la Revue française de science politique au sein d'un dossier commémorant les 70 ans de la revue en discute les apports[5].

Distinctions[modifier | modifier le code]

  • 2011 : prix Mattei Dogan d'excellence scientifique de la fondation Mattei Dogan et l'Association française de science politique[6].
  • 2022 : Mattei Dogan Foundation Prize in European Political Sociology [7], par l'European consortium in political research[8]

Publications[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Avec Catherine Leclercq et Remy Lefèvre (dir), Le malheur militant, Bruxelles, De Boeck.
  • Avec Fabien Jobard, Politiques du désordre. La police des manifestations en France, Paris, Seuil, 2020 (https://www.seuil.com/ouvrage/politiques-du-desordre-olivier-fillieule/9782021433968)
  • Avec Lilian Mathieu et Cécile Péchu, Dictionnaire des mouvements sociaux, nouvelle édition refondue, Paris, Presses de Science Po, 2020.
  • Avec Vanessa Monney et Hervé Rayner, Le métier et la vocation de syndicaliste. L'enquête Suisse, Editions Antipodes, . Le texte en open access téléchargeable ici: https://www.antipodes.ch/librairie/le-métier-et-la-vocation-de-syndicaliste-1-detail
  • Avec Erik Neveu (eds), Activists Forever. The Long-Term Impact of Political Activism in Context, Cambridge, Cambridge University Press, 2019.   
  • Avec Sophie Béroud, Camille Masclet et Isabelle Sommier (dir.), Changer le monde, changer sa vie. Enquête sur les militantes et militants des années 68 en France, Paris, Actes-Sud, .
  • Avec Isabelle Sommier (dir.). Marseille, années 68, Paris, Presses de science Po, .
  • Avec Florence Haegel, Camille hamidi et Vincent Tiberj (dir.), Une sociologie plurielle des comportements politiques, Paris, Presses de science Po, 2017.
  • Avec Lilian Mathieu et Cécile Péchu (dir.), Dictionnaire des mouvements sociaux, Arab translation, Sefsafa publisher (avec l'Arab Reform Initiative), 2017
  • (en) Avec Guya Accornero (eds.) Social movement studies in Europe :The state of the art, Berghan books, 2016.
  • Avec Danielle Tartakowsky, La Manifestation, Paris, Presses de Sciences Po, coll. Contester, 2008, réédition en 2015. Traduction en anglais chez Fernwood Publishing en 2013 et en espagnol chez Siglo ventiuno editores en 2015.
  • Avec E. Agrikoliansky et I. Sommier, Penser les mouvements sociaux : Conflits sociaux et contestations dans les sociétés contemporaines, Paris, La Découverte, 2010.
  • Avec Lilian Mathieu et Cécile Péchu (dir.), Dictionnaire des mouvements sociaux, Paris, Presses de science Po, 2010.
  • Avec P. Roux (dir.), Le sexe du militantisme, Paris, Presses de Science Po, 2009.
  • Avec Isabelle Sommier et Eric Agrikoliansky (dir.), La Généalogie des mouvements antiglobalisation en Europe : Une perspective comparée, Paris, Karthala, 2007.
  • Avec Pierre Favre et Fabien Jobard (dir.), L’Atelier du politiste : Théories, actions représentations, Paris, La Découverte, 2007.
  • Avec Donatella Della Porta (dir.), Police et manifestants : Maintien de l’ordre et gestion des conflits, Paris, Presses de sciences po, 2006.
  • Avec Eric Agrikoliansky et Nonna Mayer) (dir.), L'Altermondialisme en France. :Genèse et dynamique d'un mouvement social, Paris, Flammarion, 2005.
  • (dir), Le Désengagement militant, Paris, Belin, 2005.
  • (es) Avec Mounia Bennani-Chraïbi (dir.), Resistancia y protesta en las sociedades musulmanas, Bellaterra, 2005, traduction de Résistances et protestations dans les sociétés musulmanes, Paris, Presses de Sciences Po, 2003.
  • Avec Christophe Broqua, Trajectoires d’engagement : AIDES et Act Up, Paris, Textuel, collection Portraits d’associations, 2001.
  • Stratégies de la rue : Les manifestations en France, Paris, Presses de Sciences Po, 1997.
  • (dir), Sociologie de la protestation : Les formes contemporaines de l'action collective en France, Paris, L'Harmattan, collection Dossiers, 1993.
  • Avec Cécile Péchu, Lutter ensemble. Les théories de l'action collective, Paris, L'Harmattan, collection Logiques politiques, première édition en 1993

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « crapul », sur unil.ch (consulté le )
  2. Olivier Fillieule, « Contribution à une théorie compréhensive de la manifestation : les formes et les déterminants de l'action manifestante dans la France des années quatre-vingts », theses.fr, Paris, Institut d'études politiques,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Le livre politique - CRAPUL », sur Editions Antipodes (consulté le )
  4. « My Yellow France : Evénements, sociabilités militantes et socialisation politique – eSSPace recherche » (consulté le )
  5. Lorenzo Barrault-Stella, « Addendum : propositions pour des analyses processuelles et relationnelles des contributions de l’État aux (dés)investissements politiques Lorenzo Barrault-Stella Dans Revue française de science politique 2021/5-6 (Vol. 71), pages 827 à 846 » [PDF], sur cairn, (consulté le )
  6. « Prix AFSP/Fondation Mattei Dogan », sur www.afsp.msh-paris.fr (consulté le )
  7. « Join us in celebrating our 2022 Mattei Dogan Foundation Prize winner », sur ecpr.eu (consulté le )
  8. « European Consortium for Political Research », sur ecpr.eu (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]