Omar Souleiman — Wikipédia

Omar Souleiman
عمر سليمان
Illustration.
Omar Souleiman en 2007.
Fonctions
Vice-président de la République arabe d'Égypte

(13 jours)
Président Hosni Moubarak
Prédécesseur Hosni Moubarak (indirectement)
Successeur Mahmoud Mekki (indirectement)
Directeur des services de renseignements généraux

(18 ans et 9 jours)
Président Hosni Moubarak
Prédécesseur Nour El Dien Afifi
Successeur Mourad Mouafi
Biographie
Nom de naissance Omar Suleiman
Date de naissance
Lieu de naissance Qena (Égypte)
Date de décès (à 76 ans)
Lieu de décès Cleveland (États-Unis)
Parti politique Parti national démocratique
Diplômé de Université Ain Shams
Religion Islam sunnite

Omar Souleiman
Vice-présidents de la République arabe d'Égypte

Omar Souleiman (arabe : عمر سليمان), né le à Qena (Haute-Égypte) et mort le à Cleveland (Ohio, États-Unis), est un officier général et homme d'État égyptien, spécialiste du renseignement. Il a exercé, du 29 janvier au , les fonctions de vice-président de la République, alors que l'Égypte est en pleine révolution.

Jeunesse et première carrière militaire[modifier | modifier le code]

En 1954, à 19 ans, il commence des études supérieures à l'école militaire du Caire, complétées en Union soviétique[1] à l'Académie militaire Frounzé (Военная академия им. М. В. Фрунзе) de Moscou. Par ailleurs il a reçu à l'Université du Caire une licence et une maîtrise en science politique. Il combat ensuite deux fois contre Israël, lors de la guerre des Six Jours (1967) et lors de la guerre du Kippour (1973)[1],[2].

Carrière dans le renseignement[modifier | modifier le code]

Dans les années 1980, il mène une purge dans les rangs de l'armée, et élimine tous les militaires proches des Frères musulmans[3]. En 1993, il est nommé à la tête du Gihaz al-Mukhabarat al-Amma, le service de renseignements extérieur égyptien, avec rang de ministre (sans portefeuille). Il est ainsi en contact avec de nombreux hauts responsables occidentaux, notamment américains et israéliens[1], et il est chargé de mener des négociations entre Palestiniens et Israéliens : il réussit à obtenir des trêves en 2001, 2003 et 2005. En 2009, il tente de raccommoder les partis palestiniens du Fatah et du Hamas[2],[1]. Bien que situé très haut dans la hiérarchie du régime militaire égyptien, il reste très discret : son identité n'est connue qu'en 2000[2], et il ne laisse publier des photos de lui qu'à partir de 2005[1].

Au cours des années 2000, il est le contact des services de renseignements américains pour la mise en œuvre du programme Rendition, qui permettait aux services secrets américains de faire torturer les terroristes ou suspects de terrorisme dans des pays alliés des États-Unis, afin de contourner l'interdiction de la torture[1].

Vice-président de la République[modifier | modifier le code]

Déjà considéré comme le numéro deux officieux du régime[2], il est nommé vice-président de la République arabe d'Égypte le par le président Hosni Moubarak, alors que se multiplient les manifestations antigouvernementales dans le pays[4]. Le , alors que la crise ne se dénoue pas, dans un dernier effort pour s'accrocher au pouvoir, le président Moubarak délègue à son vice-président l'essentiel de ses pouvoirs[1]. Le lendemain, Hosni Moubarak est pourtant contraint de démissionner et c'est à Omar Souleiman qu'il revient d'en faire l'annonce au pays dans une brève intervention télévisée. Il indique alors que la gestion des affaires du pays est confiée aux mains du Conseil suprême des forces armées.

L'après-Moubarak[modifier | modifier le code]

Omar Souleiman cesse dès lors de jouer tout rôle politique apparent. Le poste de vice-président n'apparaît pas dans la « proclamation constitutionnelle » publiée le par le Conseil suprême des forces armées[5] ; dans la présentation officielle des institutions égyptiennes, Omar Souleiman n'apparait plus désormais que sous la mention d'« ancien vice-président »[6].

Après avoir nié vouloir se présenter, il annonce, le , sa candidature à l'élection présidentielle qui doit se tenir en juin[7]. Sa candidature a cependant été refusée, faute d'avoir pu réunir les 30 000 signatures requises[8].

Il meurt subitement aux États-Unis le , lors d'examens médicaux[9].

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Pierre Haski, « Égypte : Omar Souleiman, nouvel homme fort du régime », publié le 10 février 2011, consulté le 11 février
  2. a b c et d Georges Malbrunot, « Souleiman, l’homme qui sait parler à Israël et au Hamas », Le Figaro, publié le , consulté le
  3. Gilles Paris, « Le Conseil militaire suprême, l'acteur central d'une période délicate », Le Monde, 12 février 2011, consulté le 24 janvier 2018
  4. Avec Omar Souleiman, le régime égyptien se replie sur lui-même Le Monde, 29/01/11
  5. [1]
  6. Site du Service d'information de l'État égyptien, fiche "Former Vice President Omar Suleiman"
  7. (en) « Islamists reject Omar Suleiman's presidential bid », Al-Ahram,
  8. L'Égypte privée de ses favoris à la présidentielle, LeTemps (édition abonnés), 16 avril 2012.
  9. avec Reuters, « Décès du "maître-espion" de Moubarak », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).