Onfroy II de Toron — Wikipédia

Onfroy II de Toron
Fonction
Connétable du royaume de Jérusalem
-
Titres de noblesse
Seigneur de Toron
-
Prédécesseur
Successeur
Seigneur de Banias
-
Prédécesseur
Rénier Brus (d)
Successeur
Seigneur d'Hébron
-
Successeur
Biographie
Naissance
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Activité
Père
Conjoint
Philippa d'Antioche (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
Conflits

Onfroy II de Toron, né vers 1117, mort vers 1179, était seigneur de Toron[1],[2], connétable du royaume de Jérusalem, fils d'Onfroy Ier de Toron[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Il épousa la fille de Rénier Brus, seigneur de Banias. Ce mariage lui apporta Banias qu'il ajouta à Toron. Onfroy devint ensuite châtelain d'Hébron en 1149 quand celui-ci retourna au domaine royal. En 1153, il devint connétable du royaume quand Baudouin III de Jérusalem devint seul régnant après une lutte contre sa mère Mélisende.

Onfroy fut battu par Nur ad-Din à Banias en 1157 et fut assiégé dans le château jusqu'à ce que Baudouin III arrive pour faire lever le siège. La même année, Onfroy vendit Banias et Chastel Neuf aux chevaliers de l'Hôpital (Chastel Neuf fut pris par Nur ad-Din en 1167). Toujours la même année, il participa aux négociations du mariage entre Baudouin III et Théodora, nièce de l'empereur byzantin Manuel Ier Comnène. Onfroy se remaria plus tard à Philippa, sœur de Bohémond III d'Antioche, qui avait eu une liaison avec Andronic Ier Comnène. Il n'eut pas d'enfants de ce second mariage.

En 1173, Onfroy força Nur ad-Din à lever le siège du krak de Montréal en Oultre-Jourdain. En 1176, son importance à la cour diminua, principalement à cause de l'influence d'Agnès de Courtenay, mais il conserva son office de connétable. En 1177, la perte de son influence fut manifeste quand la seigneurie d'Hébron lui fut reprise et donnée à Renaud de Châtillon. Il fut partisan de Raymond III de Tripoli, régent pour Baudouin IV de Jérusalem. Raymond, Onfroy et d'autres étaient de la faction de familles anciennes à la cour, opposés à des nouveaux venus comme Renaud de Châtillon et plus tard Guy de Lusignan.

En 1179, Onfroy fit reconstruire Chastel Neuf qui avait été détruit après plusieurs sièges. Toujours en 1179, il aida à arranger un différend entre les Chevaliers de l'Hôpital et les Templiers. Le 10 mars[4], il accompagna le roi Baudouin IV lors d'un raid vers Damas. Au retour ils furent attaqués près de Panéas, par un petit détachement musulman. Onfroy II se sacrifia pour sauver la vie du roi et protéger sa retraite ; reculant pas à pas, il fut criblé de flèches par les musulmans qui tirèrent sur lui « comme sur une cible. » Il reçut une flèche en plein visage, deux autres dans la jambe et trois blessures au flanc. Ramené par ses compagnons à Chastel Neuf, il y mourut le 22 avril et fut enterré dans l'église Notre-Dame du Toron[5],[6]. On l'appelait le bon chevalier[7]. L’historien musulman Ibn al-Athir parlait de lui avec bienveillance : « Il est impossible : de donner une idée de ce qu'était Onfroi. On se servait de son nom comme synonyme de bravoure et de prudence dans la guerre »[8]. De son premier mariage, il avait eu un fils, Onfroy III, décédé en 1173. Ce fut son petit-fils Onfroy IV qui lui succéda.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Charles Cawley, « Jerusalem Nobility - lords of Toron », Chapter 16. LORDS of TORON.
  2. Charles Du Cange, Familles d'Outremer, publiées par Emmanuel Guillaume Rey, Imprimerie Impériale, Paris, 1869, pages 468-476.
  3. Onfroi Ier n'apparaît qu'une fois, en 1115, parmi les témoins (Omfredus de Torum) d'une charte de Baudoin 1e en faveur de l'abbaye de Josaphat (Delaborde, Chartes de Zerre Sainte provenant de l'abbaye de Josaphat, dans Bibliothèque des Ecrivains français d'Athènes et de Rome, 1880, fascicule XIX, n° 5).
  4. Ou 10 avril
  5. Guillaume de Tyr, page 1053.
  6. Abu Chama, Deux Jardins, ‘’Livre des deux jardins", histoire des deux règnes : celui de Nour Ed-Dîn et celui de Salah Ed-Dîn, Traduction d'Adrien-Charles Barbier de Meynard. Recueil des Historiens des Croisades, Publié par les soins de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Historiens Orientaux, Tome IV, Paris, Imprimerie Nationale, Librarie C. Klincksieck, Rue de Lille, 11, MDCCC XCVIII, pages 194 et 195.
  7. Selon Jacques de Vitry, Saladin se serait fait armer par lui chevalier à la manière franque (38).Historia orientalis, éditions Bongars, page 1152 : « Processu temporis cum jara actas robustior offirium militare deposceret [Salahadinus], ad Enfridum de Turone, illustrem Palaestinae principem, paludandus accessit ; et Francorum ritu militiae cingulum ab ipso suscepit. »
  8. Ibn al-Athir, I, page 635.