Opération Réponse unifiée — Wikipédia

Réunion du président des États-Unis dans la salle de crise de la Maison-Blanche à la suite du tremblement de terre.

L'opération Réponse unifiée (Operation Unified Response) est une intervention militaire à visée humanitaire menée par l'armée américaine à la suite des évènements du tremblement de terre d'Haïti de janvier 2010[1]. L'opération s'effectue sous le commandement du général Douglas M. Fraser (en), commandant de l'United States Southern Command[2] à partir du , date à partir de laquelle 10 000 militaires sont déployés pour une durée prévue de 90 jours. Il s'agit de la quatrième intervention militaire américaine en Haïti après l'occupation de 1915-1934, l'opération Uphold Democracy de 1994 et le coup d'État de 2004.

À la date du , environ 10 500 personnes avaient été évacuées par l'intermédiaire de cette opération de Haïti vers les États-Unis; parmi elles 8 300 ressortissants[3].

Présentée comme une action civilo-militaire, l'opération repose sur un plan préétabli basé sur un scénario de cyclone déstructurant l'État haïtien, et vise à empêcher des radeaux de boat-people[4] atteignant les côtes de Floride. À ce titre, des unités de garde-côtes ont été déployées le long des eaux haïtiennes[5]. Même hors situation de crise, les tentatives de rejoindre les États-Unis par la mer des Caraïbes sont fréquentes[6]. De plus, des hélicoptères dotés de haut-parleurs survolaient les décombres de la capitale, diffusant des messages pour dissuader les survivants de partir par la mer ; ces actions étaient menées au même moment de l'arrivée des ONG américaines sur l'aéroport, dont l'aiguillage des atterrissages était supervisé au sol avec une unité d'éclaireurs remplaçant la tour de contrôle détruite ; la communauté haïtienne aux États-Unis est bien installée, l'évènement majeur suscite donc des inquiétudes[7].

Amorce et leadership

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Les bâtiments des garde-côtes US furent les premiers sur place, dès le dans le golfe de la Gonâve.
Parachutistes de la 82e division aéroportée montant à bord d'un C-130 Hercules à Pope Air Force Base pour fournir de l'aide humanitaire.
Soldats américains déchargeant des vivres d'un MH-53E Sea Dragon venant du porte-avion Carl Vinson.
Les forces aériennes déploient les équipes de secouristes en environnement urbain à Haïti.
Les premières assistances envisageables, compte tenu d'un doute sur les infrastructures aéroportuaires, ont consisté en des largages de matériel d'aide humanitaire.

L'opération commence le avec l'arrivée du 23e Special Tactics Squadron du 720e Special Tactics Group à l'aéroport international Toussaint-Louverture, près de la capitale haïtienne Port-au-Prince, dans le but de prendre le relais du contrôle du trafic aérien[8], assurant ainsi plus de 200 vols par jour.

Le matin du , une centaine de parachutistes de la 82e division aéroportée sont déployés dans la capitale haïtienne. Ils appartiennent au 1er escadron du 73e régiment de cavalerie, 2e Brigade Combat Team de Fort Bragg. La 2e BCT a été formée pour des missions d'intervention d'urgence. C'est le premier groupe de parachutistes à aller en Haïti pour fournir de l'aide humanitaire[9].


La direction des opérations sur place a été confiée au Major General P.K. Ken Keen (en), sous l'autorité du Southern Command. Ken Keen se trouvait en visite à l'ambassade américaine à Haïti[10] le matin même du séisme, et a vécu l'intégralité des évènements depuis le départ ; il a même failli se retrouver sous les décombres de l'hôtel Montana, comme ce fut le cas de l'un de ses cinq collègues[11].

L'autorité pour les opérations navales sur l’opération Réponse unifiée dépend du chef des Opérations navales, l'amiral Gary Roughead.

Moyens engagés

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Le déploiement des moyens civils et militaires des États-Unis, tels que voulus par l'administration Obama sur le plan fédéral, est à la mesure de l'importance accordée à un pays considéré comme frère et, qui plus est, dans la zone d'influence Caraïbe : le président Obama a réclamé que soient levés 100 millions de dollars d'aide en première instance[12].

  • le service des garde-côtes a envoyé deux navires de type Coast Guard Cutter (en) : le Forward (en) et le Mohawk (en) ; ils sont parvenus à Port-au-Prince le . Le destroyer USS Higgins servait d'escorte à ces bâtiments[13]. Une équipe d'ingénieurs navals provenant du Forward commença à diagnostiquer les dégâts causés aux infrastructures portuaires[14] ; à la suite de leurs analyses, le secrétaire à la Défense Robert Gates a annoncé le la remise en service du port sous un délai d'une quinzaine de jours. Ces bâtiments ont été complétés ensuite par le Valiant (en) et le Tahoma (en) afin de délivrer l'assistance humanitaire[15].
  • l'Air Force a fait parvenir dans les premiers temps deux avions des opérations spéciales, MC-130H Combat Talon II, contenant de l'approvisionnement d'urgence, des unités médicales, et des équipes tactiques des opérations spéciales[16].
  • le porte-avions Carl Vinson est arrivé le dans le golfe bordant Port-au-Prince avec 19 hélicoptères a son bord[18]. Ces derniers ont délivré les packs de denrées alimentaires et les médicaments dont il disposait dans les premières rotations, mais les stocks ont vite été à court. Or le matériel humanitaire déchargé à l'aéroport entretemps ne dépendait pas de leur juridiction et n'a donc pas pu être pris en charge par eux. Le porte-avions a également chargé un dispositif de potabilisation de l'eau.
  • À partir du , le Defense Language Institute prépare 20 000 kits d'apprentissage des bases du créole, également disponible sur Ipod, pour les militaires Américains en missions à Haiti[22].
  • Au , le gouvernement américain a contribué à hauteur 523 millions de dollars en aide humanitaire à Haiti[23]
À ce déploiement de moyens fédéraux s'ajoutent des initiatives sur le plan des États eux-mêmes.

Références

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  1. « Haïti, «une des plus grandes opérations de secours» », Le Figaro,
  2. « Update on U.S. military relief efforts in Haiti », Southern Command,
  3. « infos CNN "au jour le jour", 21 janvier », CNN.
  4. (fr) |://sjrmhaiti.org/spip.php?article55&lang=fr Source].
  5. AFP, « Des boat people haïtiens interceptés », La Presse, .
  6. « Haïti - USA : 97 boat people rapatriés au Cap-Haitien », HaïtiLibre, .
  7. AFP, « Haïti: pas de boat people aux États-Unis », Le Figaro, .
  8. (en) « Air Force Rescues Seven in Haiti Relief Efforts », Department of Defense,
  9. « Airborne Troops Provide First Glimpse of Relief », Department of Defense,
  10. (en) « The Ongoing Logistical Nightmare of Haiti, Six Days Later », Washington Independent,
  11. (en) Jay Newton-Small, « Can America's Top Gun in Haiti Keep the Relief Effort in Order? », sur content.time.com,
  12. (en) Meredith Buel, « US Announces $100 Million Aid Package for Haiti », sur voanews.com, (consulté le )
  13. (en) « First U.S. vessel arrives at Port-au-Prince », sur nbcnews.com, (consulté le ).
  14. http://www.piersystem.com/go/doc/786/452059/ US Coast Guard press release, Jan 13 2010].
  15. (en) JENNIFER GROGAN, « Coast Guard and Navy sending ships, aircraft to quake scene », sur theday.com, .
  16. (en) « Special operations C-130s, Airmen provide disaster relief in Haiti », sur af.mil, 1/14/2010 (version du sur Internet Archive).
  17. (en) « Air Force: Dozens of Cargo Planes Arrive in Haiti », sur wsj.com, .
  18. (en) « USS Carl Vinson Arrives in Haiti to Support Humanitarian Operations », sur navy.mil, 1/15/2010 (version du sur Internet Archive)
  19. (en) Reuters, « FACTBOX-U.S. military mobilizes thousands for Haiti relief », sur reliefweb.int, .
  20. (en) Mark Thompson, « How the U.S. Military Will Help Haiti », sur time.com, (version du sur Internet Archive).
  21. (en) JONATHAN M. KATZ, « Tens of thousands feared dead after Haiti quake », sur news.yahoo.com, (version du sur Internet Archive).
  22. (en) Brian Lamar, « DLIFLC ships 65,000 Haitian-Creole Language Survival Kits », Defense Language Institute,‎ , p. 7 (lire en ligne)
  23. « Une réunion de haut niveau organisée à Rome en faveur du secteur agricole haïtien », sur america.gov, (version du sur Internet Archive)

Liens internes

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