Oppidum des Baou de Saint-Marcel — Wikipédia

Oppidum des Baou de Saint-Marcel
Oppidum des Baou de Saint-Marcel
Emplacement de la porte d'entrée
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commune
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L’oppidum des Baou de Saint-Marcel est un site d'habitation Ségobrige fortifié celto-ligure, fondé au premier quart du VIe siècle av. J.-C. et abandonné au dernier quart du IIe siècle av. J.-C. est situé dans le quartier de Saint-Marcel dans le 11e arrondissement de Marseille.

Localisation[modifier | modifier le code]

L'oppidum indigène des baou de Saint-Marcel est localisé sur le territoire de la commune de Marseille à sept kilomètres environ du Lacydon (Vieux-Port), au sommet d'un plateau formé de tufs quaternaires à une altitude supérieure à 167 m. Cet habitat protohistorique qui s’étend sur une superficie de 3 ha environ présente à l'ouest une falaise rocheuse abrupte constituant une défense naturelle utilisée épisodiquement comme abri au Paléolithique alors que les autres versants en pente douce sont protégés par une enceinte construite dès le deuxième quart du VIe siècle av. J.-C. Il se situe entre la chaîne de l'Étoile au nord et le massif de Saint-Cyr au sud au niveau d'un rétrécissement de la vallée de l'Huveaune.

Historique[modifier | modifier le code]

Connu de longue date, ce site a été fouillé en 1930 par le Comte Henry de Gérin-Ricard. De 1964 à 1972 Paul Agostini étudie le site et publie une thèse intitulée « L'oppidum pré-romain des Baou de Saint-Marcel à Marseille (VIIe-IIe siècle avant notre ère)». Les fouilles sont reprises par Guy Rayssiguier et C. Guichard. Ces derniers travaux ont permis de revenir sur l'hypothèse de François Villard selon lequel cet oppidum serait un des postes de surveillance massaliotes destinés à couvrir les abords de la cité marseillaise[1]. Le site semble bien être un habitat indigène en rapport étroit avec Marseille mais dont rien ne dit qu'il lui était soumis[2].

Les vestiges de l'oppidum et les sols alentour pouvant faire l'objet de découvertes archéologiques font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [3].

Description[modifier | modifier le code]

Structure de l'habitat[modifier | modifier le code]

Le rempart offre un ensemble monumental souvent remanié après sa construction en lauzes de travertin dès le deuxième quart du VIe siècle av. J.-C. Pour sa construction une technique indigène a été utilisée, associant une courtine à une tour ovoïde. Le rempart nord présente une courtine de 2,5 m d'épaisseur construite en blocs irréguliers de tuf de 0,6 x 0,5 m.

Dès la deuxième moitié du VIe siècle av. J.-C. sont construites des habitations constituées d'une seule pièce d'une superficie moyenne de 12 m2. Les modes de construction n'évoluent pas au cours des siècles : la base des murs est constituée de deux parements de moellons de tuf de travertin liés par de l'argile.

Chronologie de l'occupation[modifier | modifier le code]

Les recherches ont montré une occupation du plateau au moins à partir de 575 av. J.-C. avec la construction d'un premier rempart défensif. Ce système est renforcé jusqu'à la fin du IVe siècle av. J.-C. Entre le milieu du IVe et le début du IIe siècle av. J.-C. le site connait une occupation restreinte sans être totalement abandonné[4]. Une reprise des activités architecturale et économique est constatée entre -150 ans et le dernier quart du IIe siècle av. J.-C. L'agglomération est définitivement abandonnée vers la fin du IIe siècle av. J.-C.

Bilan matériel[modifier | modifier le code]

La céramique non tournée est la mieux représentée : les formes les plus courantes sont l'urne, la coupe et la jatte. Des céramiques tournées régionales sont également présentes : céramiques grises monochromes (coupes et cratères) et céramiques à pâte claire locale imitant des vases campaniens. Des céramiques d'importation méditerranéennes sont aussi présentes. Jusqu'au début du Ve siècle av. J.-C. les importations proviennent de Grèce et d'Étrurie. Du deuxième quart du Ve siècle av. J.-C. à la fin du Ve siècle av. J.-C. les importations concernent surtout les productions attiques représentées par la céramique à vernis noir et plus rarement par des vases à figure rouge. La fin du IIe siècle av. J.-C. voit surtout l'arrivée des productions italiques avec des céramiques campaniennes. Les importations d'origine ibérique sont faibles avec quelques céramiques grises de la côte catalane et des vases ibériques peints[5].

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Guy Rayssiguier et Christiane Guichard, « Baou de Saint-Marcel », dans Henri Tréziny, Patrice Arcelin, Michel Bats, Guy Bertucchi, Gaëtan Congès, Lucien-François Gantès, Jean-Paul Jacob et François Salviat (préf. Roland May), Voyage en Massalie : 100 ans d'archéologie en Gaule du Sud, Marseille, Musées de Marseille et Édisud, , 255 p. (ISBN 2-85744-496-6, BNF 36648370)

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. François Villard, La céramique grecque de Marseille (VIe – IVe siècles) : Essai d'histoire économique, Paris, De Boccard, , 177 p., p. 110
  2. Antoine Hermary, Antoinette Hesnard et Henri Tréziny (préf. Christian Goudineau), Marseille Grecque : La cité phocéenne (600-49 av. J.-C.), Paris, Editions Errance, coll. « Hauts lieux de l'histoire », , 181 p. (ISBN 2-87772-178-7), p. 89
  3. Notice no PA00081510, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. Marie-Pierre Rothé et Henri Tréziny, Carte archéologique de la Gaule 13/3 : Marseille et ses alentours, Paris, Académie des Inscriptions et Belles Lettres, , 925 p. (ISBN 2-87754-095-2), p. 706
  5. Guy Rayssiguier et Christiane Guichard, « Baou de Saint-Marcel », dans Henri Tréziny, Patrice Arcelin, Michel Bats, Guy Bertucchi, Gaëtan Congès, Lucien-François Gantès, Jean-Paul Jacob et François Salviat (préf. Roland May), Voyage en Massalie : 100 ans d'archéologie en Gaule du Sud, Marseille, Musées de Marseille et Édisud, , 255 p. (ISBN 2-85744-496-6), p. 49