Orange Tunisie — Wikipédia

Orange Tunisie
logo de Orange Tunisie
Logo de Orange Tunisie

Création Octobre 2009
Dates clés 5 mai 2010 : lancement commercial
Forme juridique Société anonyme
Siège social Tunis
Drapeau de la Tunisie Tunisie
Direction Didier Charvet (DG)[1]
Marouane Mabrouk (président du conseil d'administration)
Actionnaires Investec (51 %)
Orange SA (49 %)
Activité Téléphonie mobile
Téléphonie fixe
Internet
Société mère OrangeVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web www.orange.tn

Orange Tunisie (arabe : أورنج تونس) est un opérateur privé de télécommunications tunisien.

Il est le fruit d'une alliance entre Orange SA (49 %) et la société Investec (51 %), propriété du groupe Mabrouk dirigé par Marouane Mabrouk, gendre de l'ancien président Zine el-Abidine Ben Ali.

Historique[modifier | modifier le code]

Orange Tunisie est le deuxième opérateur privé de télécommunications à obtenir une licence de téléphonie mobile en Tunisie, adjugée en pour un montant de 257,3 millions de dinars[2]. Il est aussi le premier en termes de licence pour exploiter un réseau 3G et de téléphonie fixe, brisant sur ce dernier plan le monopole de Tunisie Télécom.

En avril 2010, Orange Tunisie, sous l'impulsion de Marouane Mabrouk, désigne Hakim El Karoui au conseil d'administration de sa filiale Planet[3].

Le lancement de Orange Tunisie le se déroule autour d'un gigantesque buzz médiatique ; il suscite l'engouement du public même si le marché de la téléphonie paraît saturé avec près de 90 % des Tunisiens possédant un forfait de téléphonie mobile. Il revendique en 2014 un total de 2,1 millions d'abonnés, pour une part de marché de 13 %[2].

Didier Charvet est nommé directeur général en remplacement de Thierry Marigny en septembre 2012[1].

Offres multi-play[modifier | modifier le code]

À l'instar des autres marchés où Orange est présent, l'opérateur propose un ensemble d'offres et de services autour d'Internet et de la téléphonie par Internet (VoIP), accessibles au moyen du modem Livebox 2.

En , Orange Tunisie lance, en collaboration avec la Poste tunisienne, le service de paiement à distance via mobile Mobimoney[4].

En , l'opérateur lance l'offre 3ajab qui permet de bénéficier à vie de dix fois le montant de toute recharge supérieure à cinq dinars[5]. Cette stratégie tarifaire agressive est critiquée car elle force à restreindre les bénéfices d'une société déjà déficitaire[6].

Sponsoring et partenariats[modifier | modifier le code]

En , Orange Tunisie devient le sponsor officiel et exclusif de l'Espérance sportive de Tunis (EST) avec un montant record dans le sport tunisien. Dans le même temps, l'entreprise obtient les droits de deux autres clubs : l'Étoile sportive du Sahel (ESS) et le Club sportif sfaxien (CSS).

En janvier 2017, Orange Tunisie monte pour la deuxième fois un concours en faveur de l'entreprenariat des femmes en Tunisie, Technovation Tunisia 2017[7].

Controverses[modifier | modifier le code]

Marouane Mabrouk est soupçonné de plusieurs malversations et crimes financiers[8],[9] au même titre que le clan Trabelsi. En tant qu'actionnaire majoritaire, ce dernier aurait impliqué Orange Tunisie dans des affaires de corruption, notamment lors de l'obtention de la licence 3G avec une enveloppe de 26 millions d'euros qui aurait été récupérée directement par Mabrouk[10] au lieu de profiter à l'État tunisien.

Après la suite de la chute du régime Ben Ali, en janvier 2011, une controverse naît à la fin février sur les conditions d'attribution à l'opérateur de la licence pour le réseau 3G[11]. Les 51 % de l'entreprise appartenant à la société Investec sont confisqués par l'État le 29 mars de la même année[12], à la suite du décret n° 2011-13 du 14 mars visant 114 personnalités liées au régime déchu, et un administrateur judiciaire nommé à la tête de l'entreprise, ce que Mabrouk considère comme une tentative de spoliation[2]. Un audit réalisé le 24 octobre à la demande de la commission de confiscation conclut cependant que le financement de la société Investec s'est fait à partir de revenus issus du groupe Mabrouk, alors qu'une décision de la Cour de cassation statue que les biens acquis licitement ne sont pas concernés par les mesures de confiscation[2].

Si Mabrouk retrouve la présidence du conseil d'administration, l'État cède le ses actions à la holding El Karama Holding, chargée de gérer les biens confisqués et qui convoque une assemblée générale le pour démettre Mabrouk de ses fonctions ; la justice annule cependant les décisions de cette assemblée le [2]. Fin 2014, la présence de Mabrouk au conseil d'administration met en péril la nécessité pour la société de lever des fonds auprès de l'État pour soutenir sa croissance[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « M. Didier Charvet, nouveau Directeur Général d'Orange Tunisie »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur orange.tn, .
  2. a b c d et e Samy Ghorbal, « Orange Tunisie : enquête sur une spoliation », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  3. « Orange Tunisie désigne Hakim Karoui au conseil d'administration de Planet », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  4. « Orange Tunisie : lancement de Mobimoney, le porte-monnaie via mobile », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  5. « Orange Tunisie lance l'offre prépayée « 3ajab » », sur directinfo.webmanagercenter.com, (consulté le ).
  6. Julien Clémençot, « Orange Tunisie : difficile ménage à trois », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  7. « Technovation Tunisia 2017 : Orange Tunisie au service de l'entrepreneuriat féminin », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  8. Gilles Berton, « WikiLeaks : Corruption en Tunisie, "ce qui est à vous est à moi" », Le Monde,‎ (ISSN 0395-2037, lire en ligne).
  9. « Les familles qui pillent la Tunisie II : corruption dans les transports, les finances, les douanes et le foncier », sur webdo.tn, (consulté le ).
  10. Rémy Maucourt, « Tunisie : Orange pris dans le système de corruption de Ben Ali », sur usinenouvelle.com, (consulté le ).
  11. Andréa Fradin, Sylvain Lapoix et David Servenay, « Ben Ali : les compromissions d'Orange en Tunisie », sur owni.fr, (consulté le ).
  12. Florence Beaugé, « Orange Tunisie passe sous la tutelle de l'État tunisien », Le Monde,‎ , p. 18 (ISSN 0395-2037).
  13. « Orange Tunisie menacée économiquement ? »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur maghreb-info.com, .

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]